Parlons Batak
162 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Parlons Batak , livre ebook

-

162 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les Bataks constituent une ethnie de plus de 6 millions de personnes au nord de l'île indonésienne de Sumatra. Parmi les six groupes de Bataks, qui descendent tous du même ancêtre, les plus nombreux sont les Bataks Toba. Ils sont près de 2 millions. Leur alphabet, appelé surat batak, se distingue de l'indonésien et trouve son origine dans l'écriture brahmi de l'Inde antique, issue des écritures pallava et kawi. Voici une approche de cette ethnie, sa langue, son écriture, ses traditions, et sa place dans le monde moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 74
EAN13 9782296478497
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parlons batak
Parlons…
Collection dirigée par Michel Malherbe
Dernières parutions
Parlons kimbundu , Jean de Dieu N’SONDÉ, 2011.
Parlons taiwanais , Rémy GILS, 2011.
Parlons iaaï, Daniel MIROUX, 2011.
Parlons xhosa , Zamantuli SCARAFFIOTTI, 2011.
Parlons géorgien, Irina ASSATIANI et Michel MALHERBE, 2011.
Parlons tedim, Joseph RUELLEN , 2011.
Parlons serbe, K. DJORDJEVIC, 2011.
Parlons talysh , Irada Piriyeva, 2010.
Parlons gagaouze , Güllü Karanfil, 2010.
Parlons dogon, Denis Amadingue DOUYON, 2010.
Parlons nheengatu, Ozias AlvesJr., 2010.
Parlons tpuri, Kolyang Dina TAIWE, 2010.
Parlons sakha , Émilie MAJ et Marine LE BERRE-SEMENOV, 2010.
Parlons arabe libanais , Fida BIZRI, 2010.
Parlons fang. Culture et langue des Fang du Gabon et d’ailleurs ,
Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE, 2010.
Parlons amis , Rémy GILS, 2010.
Parlons wakhi. Culture et langue du peuple wakhi – Pakistan , Afghanistan, Tadjikistan et Chine , Karim KHAN SAKA, 2010.
Parlons twi. Langue et culture, Kofi ADU MANYAH, 2009.
Parlons akyé bodin , Firmin AHOUA & Patrice ACHIE BROUH, 2009.
Parlons balinais , Made Windu Antara KESIMAN, Michel MALHERBE, 2009.
Parlons slovaque , Etienne BOISSERIE, Diana JAMBAROVÁ et Vlasta KěEýKOVÁ, 2009.
Parlons néwari, Sushila MANANDHAR, 2009.
Parlons farefari, Mary Esther Kropp Dakubu, 2009.
Parlons allemand , Hervé RICHARD, 2009.
Parlons tcherkesse , Amjad JAIMOUKHA, Michel MALHERBE, 2009.
Yetty Aritonang

Parlons batak

Lac Toba, Sumatra, Indonésie
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55881-6
EAN : 9782296558816
Hommages et remerciements
Je voudrais remercier,
Michel Malherbe écrivain et auteur de plusieurs livres qui m’a guidé tout au long mon écriture.
Mon fils Victor qui s’est toujours intéressé à sa culture lointaine et m’a aussi poussé à approfondir ma propre culture.
Mon oncle Binnen Van Harianja et ma tante Tiurma Situmorang (propriétaire de Vanesha Hotel, à Tolping-Samosir) à Médan, qui m’ont aidé à vérifier la culture Batak que j’ai écrit.
Mon cousin Daniel Jalentar Nababan, qui m’a aidé pour la partie dictons, maximes et poèmes.
L’Ambassade d’Indonésie à Paris qui m’a toujours soutenue.
Togi Sianturi, Pandapotan Sidabutar, Duaon Sinaga, Ramses Hala Sinaga, Maryo Kempes Aritonang, Saut Parulian Sitohang, et Novel Simbolon qui m’ont aidé pour certaines traductions en langue Batak. Toutes ces personnes s’occupent du site internet www.gobatak.com . Ce site internet a pour objet de promouvoir la culture Batak et de développer le tourisme chez les Batak. Vous pouvez aussi me retrouver aussi sur ce site.
Introduction
Les Bataks constituent une ethnie de plus de 6 millions de personnes sur les 13 millions de la province du Nord de l’ile indonésienne de Sumatra ( source de Badan Pusat Statistik Provinsi Sumatra utara, août 2010 ). On distingue parmi eux six groupes dont les langues sont proches mais distinctes. Les Bataks considèrent qu’ils descendent tous d’un ancêtre commun nommé Si Raja Batak. Ces groupes sont : les Angkola les Dairi ou Pakpak les Karo les Mandailing les Simalungun les Toba.

LES DIALECTES DU BATAK
Les plus nombreux sont les Bataks Toba, ceux dont nous présentons la langue ici. Ils sont près de 2 millions. Viennent ensuite les Dairi Batak ou Pakpak, au nombre d’environ 1.200.000, puis les Simalungun, dits aussi Timur (ce qui signifie Nord) ou Simalungan qui sont environ 800.000. Le quatrième groupe par ordre d’importance numérique est celui des Bataks Karo avec 600.000 âmes. Le groupe le moins nombreux est celui des Mandaling Batak ou Batta, qui ne sont pas plus de 500.000.
LE LAC TOBA
Tano Batak , le pays batak, occupe environ 50.000 km² autour du vaste lac Toba ( Tao Toba ou Danau Toba ) ainsi qu’une partie de l’arrière-pays montagneux de la province de Sumatra Nord. Situé à environ 900 mètres d’altitude, le lac Toba est le plus vaste lac volcanique du monde, et le plus grand lac du Sud-Est asiatique : la superficie de son plan d’eau d’environ 1707 km² représente près du double de celle du lac Léman.
Dans le Nord de Sumatra, il y a plus de 74.000 ans, se produisit l’une des plus grosses éruptions volcaniques de la planète, celle qui donna naissance au lac Toba. Les scientifiques ont fait toute une série de relevés et de mesures sur les cendres de la région et tout indique que la grosse éruption du Krakatau en 1883 n’était en rien comparable à celle qui forma cette caldeira. L’explosion est la plus importante jamais connue, 10.000 fois plus importante que celle du mont St Helens en 1980, considérée comme l’une des plus importantes. L’énergie libérée équivaut à 1 milliard de tonnes de TNT, soit 67.000 fois la bombe d’Hiroshima.
Le lac est ce qui reste du cratère effondré. Il mesure 100 km de long sur 31 km de large et atteint 450 mètres de profondeur en certains endroits. Au centre, l’île de Samosir a été créée par une éruption plus petite, il y a environ 35 000 ans.
Le lac Toba est dominé par la chaîne volcanique du Bukit Barisan d’où s’élève une série de sommets qui se situent à quelque 200 mètres au-dessus du niveau de l’eau; le plus connu d’entre eux est le mont Pusuk Buhit, berceau mythique et Olympe du peuple batak. Selon des sources légendaires, le tout premier village batak aurait été celui de Si Anjur Mula-Mula situé sur le flanc ouest du mont Pusuk Buhit.
Les mythes du pays batak disent que le lac Toba aurait été créé à la suite de la malheureuse rupture d’une promesse sacrée. Le châtiment divin noya tous les villages de la région. Il existe diverses versions de ce récit, mais elles s’accordent généralement pour situer le peuplement original des ancêtres des Batak (les Si Raja Batak) sur l’île de Samosir, dont les 630 km 2 émergent dans la partie centrale du lac Toba. De fait, Samosir est une presqu’île et n’est devenue une île que vers le début du siècle lorsque les Hollandais ont fait percer d’un canal le bras de terre la reliant à la rive, afin de pouvoir en faire le tour par bateau. Aujourd’hui une route asphaltée et un pont au-dessus du canal permettent d’atteindre Samosir en voiture.
La population se serait ensuite développée autour de ce centre initial, jusqu’à atteindre la côte Ouest de Sumatra, du Nord de Barus au Sud de Sibolga, la “baie aux belle eaux” ( tapian na uli d’où serait originaire “Tapanuli”).
Parallèlement une population très proche des Batak colonisait l’île de Nias au large de Sibolga et y développait une remarquable civilisation mégalithique.
C’est principalement par cette côte et particulièrement par la région de Barus que les Bataks ont eu très tôt des contacts avec le monde indien, puis avec les Perses et les Arabes et enfin avec les Européens.
Cependant ces contacts anciens n’ont pas conduit à une pénétration en profondeur des “étrangers”, et malgré un commerce actif dont témoignent aujourd’hui encore le grand nombre de porcelaines chinoises utilisées tradition¬nellement par les Batak, le caractère le plus frappant de l’histoire de notre peuple est la préservation de son isolement qui lui a permis de demeurer longtemps pratiquement ignoré. Cet isolement fait que le pays batak peut être considéré du point de vue géographique et historique comme ayant constitué une sorte “d’île intérieure” d’un type particulier. Il s’y est développé une culture qui constitue un légitime objet de fierté pour l’ensemble des habitants de l’archipel indonésien.
HISTOIRE DE L’ETHNIE BATAK
L’ancêtre des Bataks, Si Raja Batak et son peuple sont arrivés sur l’île de Sumatra il y a environ 2.500 ans, à partir de Mongolie, Manchourie, Taïwan, Philippines et de Thaïlande en passant par la péninsule de Malaisie. Une fois sur l’île, ils ont décidé de s’installer sur un volcan, à Dolok Pusukbukit au bord du lac Toba.
Des inscriptions datant de 1208 ont été retrouvées à Dolok Pusukbukit par le professeur indien Nilakantisari, un expert en archéologie venu de Madras. Il a expliqué que le roi Rajendra Chola I Royaume de Chola venant de Coromandel en Inde du Sud a attaqué le royaume de Sriwijaya en 1017 et 1025 et a pris le contrôle de la ville de Barus. Ce peuple du Royaume de Chola était probablement composé de Tamouls que l’on retrouve encore de nos jours dans la ville de Barus (on en compterait encore environ 1.500).

Si Raja Batak aurait vécu dans les années 1250 (début du 13 ème siècle) après J-C. Un de ses derniers descendants historiques, Sisingamangaraja XII (Marga Sinambela), est mort en 1907 en se battant contre les Hollandais. Avant de fuir à Dolok Pusukbukit, Si Raja Batak était un

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents