Parlons géorgien (Deuxième édition augmentée)
316 pages
Français

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Parlons géorgien (Deuxième édition augmentée) , livre ebook

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Description

Pays du Caucase, la Géorgie a su préserver sa personnalité contre les tentatives d'écrasement ou d'assimilation de voisins plus puissants : Perses, Arabes, Turcs ou Russes. Le lecteur découvrira une langue à l'alphabet original, l'une des rares de notre continent à ne pas être indoeuropéenne. Ce volume comporte des éléments de conversation courante et deux lexiques : français-géorgien et géorgien-français. Cette deuxième édition apporte notamment des éléments d'actualité diplomatique entre la France et la Géorgie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 73
EAN13 9782296460256
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parlons géorgien
© CIA
Irina Assatiani
Michel Malherbe
Parlons géorgien
Deuxième édition augmentée
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54601-1 EAN : 9782296546011
Remerciements Les auteurs remercient vivement Nicolas Tchavtchavadzé qui a eu l’amabilité de relire attentivement l’ensemble du livre et de suggérer de précieuses améliorations de rédaction. Merci également à Pierre-Alexandre Crevaux qui a contribué à l’article sur l’histoire récente de la Géorgie.
AVANT-PROPOSLa langue géorgienne se rattache au groupe des langues ibéro-caucasiennes, l’un des trois groupes linguistiques qui se partagent le Caucase. Elle dispose d’un alphabet qui lui est propre. Le géorgien est une langue bien vivante, à la littérature abondante. Il est parlé par plus de cinq millions de personnes. C’est la langue officielle de la république de Géorgie. Ancienne République soviétique, indépendante depuis 1991, elle souhaite s’ouvrir à l’Ouest et dispose d’atouts considérables, miniers, agricoles et touristiques. Sa population est hautement qualifiée dans toutes les branches de la technique. De plus, les Géorgiens sont parmi les peuples les plus chaleureux et hospitaliers de la terre, civilisation de la vigne oblige. La sympathie des Géorgiens pour la France est ancestrale. S’ils sont peu nombreux à l’étranger (à peine quelques milliers en France), c’est qu’ils sont viscéralement attachés à leur merveilleux pays, l’un des rares avec la Côte d’Azur et le Liban, où l’on peut, dans la mêmejournée, faire du ski en haute montagne et prendre un bain de soleil au bord de la mer. Que ce soit pour le tourisme ou les affaires, les Français qui découvrent la Géorgie en deviennent des amis fervents et fidèles. Il y a tant à faire pour mettre en valeur l’ancien pays de la Toison d’Or qu’une méthode pour apprendre au moins les rudiments du géorgien nous semble venir à son heure. Le lecteur est sûr de ne pas regretter les efforts de cette initiation. Un peu d’histoire La Géorgie prend ses racines dans la nuit des temps. Comme tous les pays de haute montagne, le Caucase a servi de refuge aux populations fuyant les grandes invasions. C’est pourquoi cette région est parmi celles du monde dont le peuplement est le plus complexe. C’est une mosaïque de langues et de cultures que les spécialistes eux-mêmes n’arrivent pas à éclairer avec certitude.
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Les langues du Caucase Le Caucase est la région d’Europe dont la situation linguistique est la plus complexe, et de loin. On y trouve des langues indo-européennes comme l’arménien et l’ossète, des langues turques comme l’azerbaïdjanais, le koumyk ou le karatchaï-balkar, et trois groupes de langues caucasiques. Le géorgien est la langue la plus importante du groupe du Sud-Ouest qui comprend aussi le svane et le laz. Au Nord-Ouest, on trouve un autre groupe dont l’abkhaze et le tcherkesse (avec ses deux dialectes, le kabarde et l’adyghée). Au Nord-Est enfin, le troisième groupe est extrêmement complexe et compte une quarantaine de langues, principalement parlées au Daghestan. Il comprend le tchétchène et l’ingouche (langues vaïnakh) dans les deux républiques éponymes ainsi que, pour ne citer que les plus connues, l’avar, le lezghi, le darghin, le lak, le tabasaran etc. Les langues de ces trois groupes sont profondément différentes même si elles partagent quelques caractéristiques comme une grande complexité de la grammaire et de la phonétique. Ajoutons que les langues du Caucase emploient quatre alphabets distincts : latin, cyrillique, arménien et géorgien. L’origine de la Géorgie a donné lieu à d’amusantes légendes : tantôt on dit que Dieu, quand Il créa le monde, portait dans ses bras les plus beaux éléments de l’univers mais Il trébucha et les meilleurs morceaux tombèrent au sol pour former la Géorgie ; tantôt on explique qu’au moment du partage du monde entre les nations les Géorgiens, suivant leur habitude, festoyaient et chantaient quelque part. Ils arrivèrent en retard, et Dieu n'ayant plus rien à distribuer leur donna généreuseument la meilleure part qu’Il pensait se réserver. Quoi qu’il en soit, la présence de l’homme en Transcaucasie remonte à la plus haute antiquité. Une expédition germano-géorgienne a découvert en 1991 sur la commune de Dmanissi, dans le Sud du pays, les restes d’unhomo erectus vieux de plus d’un million et demi d’années ! C’est, à ce jour, le fossile humain le plus ancien hors d’Afrique. Les recherches archéologiques ont permis de mettre à jour la présence de l’homme depuis le paléolithique
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jusqu’à l’âge de bronze. La culture de Kura-Araks et de Trialeti est bien représentative du développement de l’âge du bronze en e Géorgie. Dans la période tardive, vers le II millénaire avant notre ère, on décèle déjà des structures étatiques qui jouent un rôle actif en Asie mineure. La puissance et le rayonnement culturel d’un de ces Etats, la Colchide, ont trouvé leur expression dans le mythe des Argaunautes. Selon ce mythe, les héros de la Grèce antique, sous la direction de Jason, vinrent en Colchide pour s’emparer de la Toison d’Or que possédait le roi de Colchide Ayet. Cette légende de la Toison d’Or proviendrait d’un procédé antique pour recueillir des paillettes d’or charriées par les rivières. On déposait une toison de mouton au fond du lit de la rivière et le courant y déposait les paillettes. La réputation merveilleuse de la Toison d’Or lui vaut ensuite de donner son nom à une décoration prestigieuse en Autriche et en Espagne. Le royaume de Colchide est également mentionné dans des sources d’Assyrie et d’Urarte. Ces informations ont été confirmées par un nombre important de découvertes archéologiques sur tout le territoire de la Géorgie. e e Aux IV et III siècles avant notre ère, s’est constitué en Géorgie orientale le royaume d’Ibérie, dit de Kartli, qui est évoqué dans de nombreux écrits grecs et latins. Selon la tradition géorgienne, le premier roi de Kartli, Parnavaz, aurait également créé l’écriture géorgienne. Le royaume ibère, comme la Colchide, eut des relations culturelles er et économiques avec tout le monde antique. A partir du I siècle, l’Ibérie fut alliée de Rome et prit part à ses côtés aux interminables guerres contre les Parthes et l’Iran sassanide. e Au début du IV siècle, l’Ibérie adopta, à la suite de sa patronne Sainte Nino, le christianisme comme religion officielle, ce que venait de faire le royaume voisin d’Arménie. C’est à cette époque que se fixa définitivement l’écriture géorgienne, employée notamment dans la littérature chrétienne. e Dès la fin du V siècle, les intentions agressives de la Perse sassanide contre la Géorgie se précisent. Pour défendre l’indépendance de la Géorgie, le roi Vakhtang Gorgassal réussit à unir les parties orientale et occidentale du pays, à proclamer l’autocéphalie de l’Eglise géorgienne et à développer la construction des villes. Sous son règne, la capitale est transférée de
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Mtskheta à Tbilissi. Vakhtang Gorgossal meurt dans un combat inégal contre les Perses mais son souvenir reste impérissable au cœur de tous les Géorgiens. Peu après, les Perses établissent leur suzeraineté sur toute l’Ibérie, sans toutefois pouvoir éradiquer le christianisme ni même éviter de consentir un minimum d’autonomie à la Géorgie. e A la fin du VI siècle, les Géorgiens finissent par chasser les Perses avec l’aide des Byzantins. Mais de nouveaux adversaires apparaissent bientôt : ce sont les Arabes qui conquièrent au milieu e du VII siècle toute l’Asie mineure, y compris la Géorgie. Cette e domination arabe dure jusqu’au X siècle, mais elle ne peut s’opposer au développement de la société géorgienne et de sa culture. Des monuments de la littérature et de l’architecture géorgiennes, parmi les plus brillants, sont créés pendant cette période. On voit aussi apparaître de nouveaux Etats géorgiens : Cachétie (Kakheti), Hereti, Abkhazie (Abkhazeti), Tao-Klardjeti. Cette dernière principauté se donne pour dirigeants la dynastie des Bagration dont l’un des membres, Adarnase, reçoit en 888 le titre de roi de Géorgie. Ainsi se trouve restauré le pouvoir royal qui e avait disparu au VI siècle en Ibérie. Les Bagration ont tissé des e e liens étroits avec Byzance. Aux X et XI siècles, les royaumes et principautés de la région s’unissent sous l’autorité des Bagration pour former une Grande Géorgie. A l’époque de David IV le Bâtisseur (1089-1125), la Géorgie couvre pratiquement tout le Caucase, englobant dans ses frontières des peuples divers. C’est une époque florissante pour la culture et l’économie de tout le Caucase, en particulier pour les Géorgiens dont c’est l’Age d’Or. L’apogée de la puissance de la Géorgie se situe sous le règne de la reine Thamar (1184-1213), quand la Géorgie sut faire face à une coalition et à l’attaque turco-musulmane. Après le sac de Byzance par les croisés en 1204, la Géorgie fonde sur la rive Sud de la mer Noire un Etat tampon qui lui est soumis, clui de Trébizonde et place sous sa suzeraineté une grande partie des Etats musulmans voisins. Toutes les branches de la culture géorgienne s’épanouissent, la littérature, la science, l’architecture et la peinture. C’est alors, en particulier, que Chota Roustavéli (Shota Rustaveli) écrit le
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