Cuba
27 pages
Français

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Description

L'île de Cuba, la plus grande de l'archipel des Caraïbes (110 922 km2), occupe une position stratégique à 77 km de Haïti et à 140 km de la Jamaïque. Longue de 1 200 km – alors que sa largeur varie de 32 à 145 km –, Cuba est très proche du continent, des États-Unis et du Mexique …

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2015
Nombre de lectures 6
EAN13 9782852299689
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

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ISBN : 9782852299689
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Cuba
Introduction


Cuba : drapeau. Cuba (1849 ; off. 1902). Surnommé « la bannière de l'Étoile solitaire », le drapeau cubain présente cinq bandes horizontales bleue, blanche, bleue, blanche et bleue, avec, inscrit dans le guindant, un triangle rouge frappé d'une étoile blanche à cinq branches. Les trois bandes bleues symbolisent les provinces qui se soulevèrent en 1849, le blanc la pureté de la cause révolutionnaire, le rouge le sang versé et la séparation d'avec l'Espagne, l'étoile l'indépendance.
Cuba, comme la plupart des îles des Caraïbes, est découverte par Christophe Colomb en 1492 et fait l’objet au XVIII e  siècle d’une guerre de conquête entre l’empire britannique et la couronne d’Espagne. Devenue le joyau de la monarchie espagnole, elle connaît alors quatre siècles de colonisation et contribue à l’enrichissement de sa métropole. L’importation d’esclaves y est massive et systématique, comme en Hispaniola (actuelles républiques d’Haïti et de Saint-Domingue), au point que ceux-ci constituent la majorité de la population au milieu du XIX e  siècle. Ce commerce des esclaves favorise l’économie de plantation (tabac, café) aux XVIII e et XIX e  siècles, puis permet l’essor de l’industrie du sucre. Cuba prend alors le relais de la Jamaïque et surtout d’Haïti, après l’indépendance de cette dernière en 1804. C’est à cette période que s’ancre la tradition de la monoculture sucrière, qui fonde la prospérité mais aussi la fragilité et la dépendance de l’île.
Si l’histoire de Cuba est typique des Caraïbes, la situation géographique de l’île est exceptionnelle. Surnommée « la clé du golfe », Cuba est presque à équidistance de la péninsule mexicaine du Yucatán et de la Floride américaine. Cette position a permis au port de La Havane de devenir un lieu d’escale prisé par les bateaux du commerce colonial. Elle permet aussi de comprendre pourquoi Cuba a été convoitée très vite par les États-Unis dès son indépendance, proclamée le 20 mai 1902, et comment elle est ensuite devenue un enjeu de la guerre froide dans la seconde moitié du XX e  siècle.
Contrairement aux autres colonies latino-américaines, Cuba reste « toujours très fidèle » à la métropole jusqu’à la fin du XIX e  siècle ; elle développe d’importantes relations commerciales avec les États-Unis, qui achètent 95 p. 100 de sa production de sucre en 1891. Cette domination économique facilite la mise sous tutelle de l’île, à l’issue de la sanglante guerre d’indépendance menée de 1895 à 1898 par José Martí, héros de l’indépendance, fondateur du Parti révolutionnaire cubain, mort au combat. Le gouvernement américain signe le traité de Paris en 1898 et s’arroge rapidement un droit de regard sur le processus d’indépendance cubaine avec la promulgation de l’amendement Platt (1901) qui autorise l’ingérence américaine dans les affaires internes du pays. Tandis qu’une partie des élites, américanisée, souhaite cette ingérence pour assurer sa survie économique et se protéger des conflits sociaux et raciaux post-indépendance, c’est principalement contre cette ingérence que se constitue la mouvance révolutionnaire autour de Fidel Castro dans les années 1950, qui convoque l’héritage de José Martí. Aussi, quand Fidel Castro, à la tête des guérilleros vainqueurs, proclame la révolution socialiste en 1961, une partie de ses soutiens s’estime trahie et fait défection à Miami (ou est emprisonnée). En même temps, en 1962, l’imposition d’un embargo unilatéral de la part des États-Unis, qui cherchent à contenir le communisme à leurs portes, incite les dirigeants cubains à chercher le soutien soviétique. Cuba, par sa position stratégique, devient une tête de pont pour le bloc communiste en Amérique latine durant la guerre froide. C’est ainsi que la dynamique de la révolution cubaine, plurielle et contradictoire, prend un tournant orthodoxe qui la transforme en un régime autoritaire allié à l’URSS.
Cet autoritarisme s’exerce cependant en alternant des périodes de durcissement et des périodes plus libérales. Ainsi, durant les années 1970, la répression s’abat sur les milieux intellectuels et culturels ; puis, au milieu des années 1990, la censure entraîne l’exil d’une génération entière d’artistes et d’universitaires ; enfin, les années 2000 sont marquées par l’incarcération d’opposants. En revanche, les années 1960 et 1980 voient l’éclosion de nouvelles générations d’artistes et, depuis les années 1990, malgré des retours en arrière périodiques, une certaine liberté économique est octroyée. Avec l’arrivée de Raúl Castro à la présidence du pays en 2008, la pratique du pouvoir devient routinière et stable : les réformes mises en place sont pérennes, les congrès du parti se tiennent régulièrement et la vie politique se normalise.

Marie Laure GEOFFRAY
1. Géographie
• Géographie physique
Structure et relief
Ouvert largement sur des rivages peu profonds, Cuba entre d’autre part en contact, au pied de la sierra Maestra, avec une fosse de plus de 6 000 m (fosse de Bartlett) qui la sépare de la Jamaïque et se trouve dans le prolongement de la grande fosse des Caïmans.
Les systèmes montagneux et les affleurements géologiques se présentent en bandes plus ou moins parallèles à l’axe de l’île. L’analyse tectonique et la stratigraphie de Cuba semblent d’ailleurs indiquer que les unités paléogéographiques ont été continuellement disposées selon cette direction, au moins depuis le début du Jurassique, époque dont dateraient les roches métamorphiques, maintenant serpentinisées, qui constituent le « complexe de base » de l’île.
Au Jurassique s’étendait une fosse géosynclinale orientée grossièrement est-ouest et recevant une sédimentation abondante, d’abord essentiellement détritique et saline, en provenance d’une terre ferme située au sud de l’île actuelle, et constituée en majeure partie de roches métamorphiques et intrusives. Puis, après l’émersion d’une ride géanticlinale séparant la fosse en deux bassins, la sédimentation se diversifie : au nord de la ride, dépôts carbonatés (dolomies et calcaires) et, plus au nord encore (plate-forme des Bahamas), roches salines ; au sud du géanticlinal (zone de Zaza et du Cauto), sédiments volcano-détritiques.
Cette évolution se poursuit au Crétacé . Des faciès récifaux se développent autour d’îlots, tandis que l’activité volcanique au sud prend de plus en plus d’importance, notamment le long de grandes fractures qui affectent alors cette région de l’écorce terrestre. À la fin du Crétacé interviennent des mouvements très importants (charriages vers le nord, plissements) suivis d’une phase d’érosion intense affectant les zones émergées, en particulier les régions d’Escambray, de Pinar del Río, de l’île de la Jeunesse (ancienne île des Pins) ainsi que celles de Zaza où coexistent les zones de subsidence et les zones de relief.
Ces terres sont partiellement recouvertes au Paléocène , tandis que les faciès carbonatés cèdent la place à des faciès argileux, sauf au nord, sur la plate-forme des Bahamas, où des dolomies continuent à se former. Des mouvements très intenses accroissent considérablement la surface des terres émergées à l’ Éocène moyen « phase cubaine » tandis que des intrusions basiques et des minéralisations se produisent. En revanche, les act

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