Lettre à l Académie française - Sur la grammaire, la rhétorique, la poétique et l histoire. Suivie du Mémoire sur les occupations de l Académie, du discours de réception et de la correspondance entre Lamotte et Fénelon sur les anciens
119 pages
Français

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Lettre à l'Académie française - Sur la grammaire, la rhétorique, la poétique et l'histoire. Suivie du Mémoire sur les occupations de l'Académie, du discours de réception et de la correspondance entre Lamotte et Fénelon sur les anciens , livre ebook

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Description

Je suis honteux, Monsieur, de vous devoir depuis si longtemps une réponse ; mais ma mauvaise santé et mes embarras continuels ont causé ce retardement. Le choix que l’Académie a fait de votre personne pour l’emploi de son Secrétaire perpétuel est digne de la compagnie, et promet beaucoup au public pour les belles-lettres. J’avoue que la demande que vous me faites au nom d’un corps auquel je dois tant m’embarrasse un peu ; mais je vais parler au hasard, puisqu’on l’exige.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 6
EAN13 9782346032419
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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François de Fénelon
Lettre à l'Académie française
Sur la grammaire, la rhétorique, la poétique et l'histoire. Suivie du Mémoire sur les occupations de l'Académie, du discours de réception et de la correspondance entre Lamotte et Fénelon sur les anciens
PRÉFACE DE L’ÉDITEUR

*
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Dans une carrière toute pleine de travaux religieux, d’œuvres épiscopales, de prédications, Fénelon avait toujours trouvé des instants pour les études littéraires qui avaient été l’occupation de sa jeunesse. Pendant les huit années de l’éducation du duc de Bourgogne, il s’était livré à ces belles études par le devoir même de sa place. La composition du Télémaque datait du premier temps de son épiscopat. Les Dialogues sur l’Éloquence, dont l’époque n’est pas certaine, paraissent avoir été antérieurs à l’éducation du jeune prince. On voit que ce grand homme n’avait pas cessé de chercher dans les études classiques tantôt le sérieux emploi de sa vie, tantôt un noble délassement. La Lettre à l’Académie, œuvre de sa dernière année, presque de ses derniers jours, clôt cet ordre intéressant, quoique secondaire, de cette illustre vie. Cet opuscule, où se trouve une fraîcheur de style que l’âge n’avait pas altérée, unie au goût le plus délicat et le plus sûr, est resté parmi les beaux écrits qui occupent le premier rang dans l’histoire des lettres, après les codes littéraires d’Horace et de Boileau.
C’était vers la fin de l’année 1713. Archevêque de Cambrai depuis dix-huit ans, se sentant affaibli par la maladie, attristé par les malheurs de la guerre qui sévissait autour de lui, Fénelon saisit l’occasion qui se présenta de se dérober un instant à ses ennuis en écrivant une Lettre à l’Académie française dans les circonstances que voici :
L’Académie, par une délibération du 23 novembre, avait arrêté que tous ses membres, présents ou absents, auraient à donner leur avis sur les travaux qui devaient occuper la compagnie. L’archevêque de Cambrai fut invité par M. Dacier, secrétaire perpétuel, à satisfaire pour sa part au vœu de l’Académie et à lui donner le concours de ses lumières. Il commença par envoyer un simple mémoire, le travail que nous avons placé, dans cette édition, à la suite de la Lettre. L’académie ayant ordonné l’impression de ce travail, l’auteur le redemanda pour le revoir et le corriger ; mais alors son plan s’était élargi, ses idées s’étaient développées, et il envoya, avec ce même mémoire, un ouvrage à part et autrement important : la Lettre à l’Académie.
Nous n’avons point à entrer ici dans le détail des mérites de cet ouvrage, puisque, dans l’annotation dont le texte est accompagné, nous nous attachons à les montrer, en faisant suivre la chaîne des idées et montrant les qualités de style de cette œuvre de critique, qui, bien que de peu d’étendue, ne laisse pas que d’occuper une place importante dans l’œuvre entière de Fénelon. Elle traite tour à tour du dictionnaire, de la grammaire, de la rhétorique, de la poétique et de l’histoire. Dans ses larges aperçus relatifs à ces diverses parties, l’auteur apporte toujours le mouvement, l’art, l’élégance, c’est-à-dire la simplicité ornée, tout le talent enfin qui a donné à ce grand écrivain un si haut rang dans les lettres françaises. Fénelon, entré dans l’âge avancé, sans être vieilli, avait l’imagination tout émaillée des fleurs virgiliennes et des plus aimables souvenirs de l’antiquité. Les images des poëtes le séduisent, leurs beaux sentiments le captivent. Avec quelle grâce il épand la corbeille de ses trésors classiques ! Il ne sème pas ses fleurs, comme dit le fabuliste, il les laisse tomber, ce qui ne nuit pas à l’abondance et ne fait que la restreindre et la rendre plus discrète.
Plusieurs critiques éminents, de nos jours, ont parlé dans ce sens et dans les termes les plus formels de cet ouvrage de Fénelon : « Aucune lecture plus courte, dit M. Villemain, ne présente un choix plus riche et plus heureux de souvenirs et d’exemples. Fénelon les cite avec éloquence, parce qu’ils sortent de son âme plus que de sa mémoire ; on voit que l’antiquité lui échappe de toutes parts. Mais parmi tant de beautés, il revient à celles qui sont les plus douces, les plus naturelles, les plus naïves ; et alors, pour exprimer ce qu’il éprouve, il a des paroles d’une grâce inimitable. » Un autre académicien, M. Nisard, caractérise le même ouvrage d’une manière non moins concluante : « Je ne trouve chez les anciens que l’Épître aux Pisons qui soit comparable à la Lettre de Fénelon sur les occupations de l’Académie. Les vers d’Horace, aux endroits familiers, ressemblent à la prose de Fénelon, comme celle-ci, dans tout le cours de la Lettre, a le tour vif, concis, aimable, des vers d’Horace. La pensée générale en est excellente ; c’est partout le simple, le vrai, le naturel, que recommande Fénelon, et chacune de ses phrases en est comme un modèle. »
Les divers opuscules littéraires de notre auteur, à l’exception des Dialogues sur l’Éloquence, qui forment un volume à part, se trouvent réunis dans cette édition classique, à la suite de la Lettre à l’Académie. Il y a d’abord le mémoire proprement dit, l’œuvre première demandée à Fénelon, qu’il développa ensuite et dont il fit la Lettre ; en second lieu, le Discours de réception à l’Académie, prononcé en 1693, vingt ans avant la rédaction de la Lettre ; c’est un morceau académique intéressant par lui-même, un modèle du genre, avant que ce genre de discours se fût assujetti à un sujet particulier, et daignât s’occuper d’autre chose que de trois personnages : l’académicien défunt, le cardinal et le roi. Enfin, nous avons placé la correspondance entre Lamotte et Fénelon sur Homère et sur les anciens. Il est bon d’entrer dans quelques détails sur l’objet de cette correspondance.
Déjà, dans la dernière partie de la Lettre, Fénelon avait abordé une question fort vive alors, la guerre des anciens et des modernes. Cette querelle durait bien depuis vingt-cinq années. Perrault l’avait suscitée en pleine Académie, en 1687, lorsque, dans un poëme sur le Siècle de Louis le Grand, il s’était moqué d’Homère et des jardins d’Alcinoüs, à propos des magnificences de Versailles. On sait comment Boileau s’était fait le défenseur des anciens, et comment la guerrre continua, s’apaisa, puis reprit avec une nouvelle ardeur dans les controverses de Lamotte et de madame Dacier. A peu près vers le même temps que la Lettre, une correspondance s’était établie entre Lamotte et Fénelon, sur l’objet de cette querelle redevenue à l’ordre du jour. Les lettres de Lamotte sont spirituelles, mais non sans prétention ; elles font ressortir le tour ingénieux et le naturel de celles de Fénelon. Dans la Lettre, comme dans la Correspondance, la position prise par Fénelon est assez singulière. On se demande quelle est sa pensée réelle, son système ; dans le fait, il ne conclut pas : il aimait ses chers anciens, il se plaisait à les cultiver, à les citer ; mais il croyait pouvoir se dispenser de rompre des lances pour eux. M.H. Rigault, critique d’un ordre supérieur, dont les lettres classiques regrettent la perte récente, et qui, dans son intéressante histoire de la querelle des anciens et des modernes, analyse tour à tour la Lettre de Fénelon et sa Correspondance avec Lamotte, s’exprime d’une manière assez vive sur ce point : « Peut-être l’aménité du caractère de Fénelon a-t-elle ôté quelque chose à la fermeté de son esprit ; il est possible que chez lui la modération des idées ait tourné en indécision et en indifférence ; ce que l’on gagne en séduction, on le perd en autorité. » Pourquoi ce reproche à un si grand esprit, si aimable et si excelle

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