Mourir pour mieux renaître
74 pages
Français

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Mourir pour mieux renaître , livre ebook

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Description

C’est l’histoire vraie d’une femme née au Portugal à la fin des années 40. Sa mère ne l’a jamais aimée et lui a fait subir les pires tourments. Elle traversa la frontière et arriva en France où elle tomba gravement malade. Mais grâce à son pays d’accueil, elle put guérir. Elle se maria et une merveilleuse enfant est née mais malheureusement ce fut le seul événement positif de cette vie conjugale. Après 20 ans de complicité sans nuage avec sa fille, cette dernière disparut sans aucune explication. Pourquoi ce terrible destin ? Une mère qui lui vole sa vie d’enfant, son mari sa vie de femme et cette fille qu’elle a tant aimée, sa vie de mère.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 octobre 2012
Nombre de lectures 8
EAN13 9782312005126
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mourir pour mieux renaître
Marguerite Guichard
Mourir pour mieux renaître








Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À ma fille
© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00512-6
Avant-Propos
J’ai rencontré Madame Guichard qui est une autodidacte et elle m’a confié son histoire.
Le début de son existence a été très difficile et elle a rencontré par la suite de nombreuses embûches. Nombreuses sont les personnes qui l’ont fait souffrir mais aussi d’autres qui ont su l’écouter et aussi l’aider. Son autobiographie est pleine d’amour mais aussi remplie de larmes.
Son récit, couché sur du papier, devrait lui permettre la mise à distance de ses souffrances parsemées sur son chemin pour pouvoir ensuite renaître à une vie meilleure qu’elle pourra choisir et qui sera pavée d’expériences agréables et positives.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai voulu aider Madame Guichard à coucher son récit sur des pages blanches afin de laisser ses émotions négatives au passé pour pouvoir enfin recommencer une vie agréable et redécouvrir les plaisirs de la vie (plaisirs qui sont nombreux si l’on veut les accueillir !).
Le poème que Madame Guichard a choisi à la fin de son autobiographie, je le conçois comme « partir de cette existence pleine de larmes pour commencer un futur plein de promesses ».
Je souhaite joie et bonheur à cette personne si chaleureuse et pleine d’amour.

Sylvie Demingeon-Pessonneaux
Psychologue clinicienne et cognitiviste
Docteur en psychologie
Vila Nova de Gaia
Lyon, le 4 septembre 2012

J e suis née au mois de septembre 1944 quelque part dans la Vila Nova de Gaia, tout près de Porto (Portugal) dans une famille assez pauvre. Mon père était jardinier et ma mère femme de ménage. Ils avaient douze ans de différence, mon père étant l’aîné.
Dans leur jeunesse, ils ont travaillé chez le même patron et c’est là qu’ils se sont connus et aimés. De cet amour « à sens unique » je suis née, dans une étable car ma mère m’a raconté qu’un monsieur qui élevait des moutons a mis les moutons dehors pour faire de cette pièce le lieu de ma naissance. Mais, tout le contraire de Jésus, ma vie fut un calvaire et continue à l’être : Jésus est mort à l’âge de 33 ans et moi, je n’ai pas eu cette « chance ». J’ai le double et suis toujours là et ma triste destiné m’est très fidèle, ne me laisse pas un seul instant !
Comme vous l’avez compris, mes parents étaient très pauvres mais cela n’est pas le pire comparé à l’être humain qu’était ma mère, dénuée de sentiments positifs car ce qui est le plus important pour un enfant qui vient de naître, c’est l’amour…
Ma mère n’aimait pas mon père mais aimait un autre homme. « Cela je l’ai su beaucoup plus tard » mais, dans les années cinquante au Portugal, peut-être même en France, comme j’étais là, mes parents ont été obligés de se marier. Cependant, toute sa vie, ma mère m’a fait payer « l’erreur de se jeunesse ».
Lorsque j’étais bébé, ils allaient travailler et je restais toute la matinée seule, enfermée dans une petite chambrette à attendre que ma mère rentre pour me donner à manger, « s’il y avait » car c’était en temps de guerre et mon père m’a raconté beaucoup plus tard que parfois, il faisait six heures de queue pour, à la fin, n’avoir qu’un tout petit pain noir pour moi, pour que je puisse « manger », pour toute la journée. J’ai eu faim, très faim mais ce qui m’a manqué le plus c’est l’amour de ma mère. Jamais un mot gentil, jamais une caresse, jamais un bisou !!!
Jusqu’à l’âge de 4 ans je restais enfermée puis, après, je restais dehors toute seule, m’amusant avec de la terre mouillée et des cailloux. Je n’ai jamais eu de petit jouet ; je n’ai jamais connu Noël ; et pourtant je suis restée fille unique jusqu’à l’âge de 14 ans.
J’étais une petite fille abandonnée qui errait toute seule dans les rues, dans les champs. Quand ma mère arrivait, j’avais une compagnie et des cris, beaucoup de cris. Mon Dieu que cela me faisait mal, très mal !
À l’âge de 6 ans je travaillais déjà, je me souviens… Un jour je suis allée toute la journée dans un champ que mon père avait loué et semé de petits pois. Je suis restée toute la journée à faire du bruit avec une pomme d’arrosoir pleine de cailloux pour éviter que les oiseaux ne mangent les semences. À côté, il y avait un lavoir où les femmes venaient laver leur linge. La coutume voulait que le linge blanc reste toute la journée au soleil pour qu’il soit plus propre. Un jour, une femme m’a vue et est venue vers moi. Pour éviter de venir plusieurs fois mouiller le linge, elle m’a dit « Guidinha, je te laisse ici cette bassine » ; c’était une bassine en bois avec le bord en fer ; « et quand tu verras que mon linge commence à sécher, avec la bassine, tu le mouilles ». Alors, je surveillais et quand je voyais qu’il avait besoin d’être mouillé, je traversais le ruisseau, prenais la bassine, me mettais dans l’eau car j’étais trop petite pour pouvoir la prendre. En effet, comme vous devez le savoir, les lavoirs en pierre sont en pente et quand je suis montée avec la bassine pleine d’eau j’ai mis un pied sur le lavoir et j’ai glissé, me suis tapé le menton contre le bord de la bassine et je me suis coupé le bout de la langue qui est resté accroché seulement par un fil. Mon Dieu que j’ai eu mal… Je ne le souhaite à personne. Je suis partie en courant chez la propriétaire du linge. Quand elle m’a vue dans cet état-là, le sang qui coulait à flots, elle a semblé un peu paniquée mais sans plus ! Pendant à peu près un mois, j’ai gardé un bout de chiffon collé contre ma bouche. Je ne pouvais pas manger, même s’il y avait peu ; je ne pouvais pas parler. Mais, le plus insupportable pour moi, c’était la douleur, que cela me faisait mal ! Personne n’a rien fait pour me soigner et encore moins pour soulager le MAL. Mais malgré cela il y avait toujours des petits travaux à faire !
En plus du manque d’amour de la part de ma mère, il y avait aussi le fait qu’elle ne me lavait jamais, ne me soignait jamais et, croyez-moi, aujourd’hui, tant d’années plus tard, quand j’y pense, je me souviens très bien de toutes les moqueries des autres enfants et quelques fois même, des adultes. Cela m’a tellement marquée que, bien des années plus tard, quand je retournais dans mon pays, je cherchais à revoir les gens qui s’étaient moqués de moi pour leur montrer que j’étais propre. Si j’étais sale et avais des poux, petite, c’était qu’à cause de mon jeune âge, je n’avais pas la notion de la propreté ! Cela m’a tellement marquée que quand j’ai commencé à être plus grande et aujourd’hui encore, inconsciemment je me fais mal, je suis esclave de la propreté pour mon corps. Quand je me lave, je frotte, je frotte comme une « folle » ; c’est incroyable !
À l’âge de 7 ans, j’ai commencé à aller à l’école. Quand je me levais, j’étais seule. Je m’habillais avec mes tristes vêtements, toujours pieds nus par tous les temps. La première paire de chaussures que j’ai eue, j’avais 14 ans. Je partais l’estomac vide et marchais presque quarante minutes pour arriver à l’école. À la récréation, vers 10 heures du matin, je sortais comme toutes les autres petites filles et regardais toujours quelle petite fille mangeait un fruit dont je savais qu’elle ne mangerait pas la peau. Quand elle avait fini, j’attendais qu’elle parte et discrètement j’allais ramasser ce qui restait et le mangeais. À midi, j’allais à la cantine des pauvres, manger un bol de soupe où l’on sentait même les peaux du maïs, avec un morceau de pain noir, oui, le moins cher sur le marché. Je fais cette remarque maintenant mais dans ce temps-là, j’étais bien contente d’avoir ça à manger car c’était mon premier repas de la journée. Assez souvent et même très souvent, pour pouvoir manger un peu le soir, quand j’arrivais de l’école, j’allais travailler pour des paysans riches dont la fille allait à l’école avec moi. Je travaillais dans leurs jardins pendant que leur fille de mon âge

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