Les sciences de l éducation à la croisée des chemins de l auto-organisation
212 pages
Français

Les sciences de l'éducation à la croisée des chemins de l'auto-organisation , livre ebook

212 pages
Français

Description

Un consensus autour de l'obligation de formation tout au long de la vie se dégage sur la scène politique internationale. Cet ouvrage propose de considérer comment les sciences de l'éducation peuvent contribuer à éclairer ce "nouveau" monde de la formation au regard des théories de la complexité inscrites dans le paradigme de l'auto-organisation.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 390
EAN13 9782296158894
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

LES SCIENCES DE LFÉDUCATION À LA CROISÉE DES CHEMINS DE LFAUTO-ORGANISATION
www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006 ISBN : 978-2-296-01653-7 EAN : 9782296016538
Sous la direction de TeresaAMBROSIO † etFrédériqueLERBET-SERENI
LES SCIENCES DE LFÉDUCATION
À LA CROISÉE DES CHEMINS
DE LFAUTO-ORGANISATION
L'HarmattanHongrie Könyvesbolt KossuthL. u. 14-16 1053Budapest
Préface de André de PERETTI
LHarmattan 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris FRANCE
EspaceLHarmattanKinshasa Fac..des Sc. Sociales, Pol. et Adm. ;BP243,KIN XI Université deKinshasa – RDC
LHarmattanItalia ViaDegliArtisti, 15 10124 Torino ITALIE
LHarmattanBurkinaFaso 1200 logements villa 96 12B2260 Ouagadougou 12
Ingenium Collection dirigée par Georges Lerbet et Jean-Louis Le Moigne «Car l’ingenium a été donné aux humains pour comprendre, c’est-à-dire pour faire». Ainsi G. Vico caractérisait-il dès 1708 « la Méthode des études de notre temps », méthode ou plutôt cheminement – ces chemins que nous construisons en marchant – que restaure le vaste projet contemporain d’une Nouvelle Réforme de l’Entendement. Déployant toutes les facultés de la raison humaine, l’ingenium – cette « étrange faculté de l’esprit humain qui lui permet de conjoindre », c’est-à-dire de donner sens à ses expériences du « monde de la vie » – nous rend intelligibles ces multiples interactions entre connaissance et action, entre comprendre et faire, que nous reconnaissons dans nos comportements au sein des sociétés humaines. A la résignation collective à laquelle nous invitent trop souvent encore des savoirs scientifiques sacralisant réductionnisme et déductivisme, « les sciences d’ingenium » opposent la fascinante capacité de l’esprit humain à conjoindre, à comprendre et à inventer en formant projets, avec cette « obstinée rigueur » dont témoignait déjà Léonard de Vinci. La collection « Ingenium » veut contribuer à ce redéploiement contemporain des « nouvelles sciences de l’ingénierie » que l’on appelait naguère sciences du génie, dans nos cultures, nos enseignements et nos pratiques, en l’enrichissant des multiples expériences de modélisation de situations complexes que praticiens et chercheurs développent dans tous les domaines, et en s’imposant pragmatiquement l’ascèse épistémique que requiert la tragique et passionnante Aventure humaine. Déjà parusP. ROGGERO (dir.),: entreLa complexité territoriale processus et projets,2006. J. CLÉNET, D. POISSON,Complexité de la formation et formation à la complexité, 2005. P. LEGUY, L. BREMAUD, J. MORIN, G. PINEAU,Se former à l’ingénierie de formation, 2005. ème Jacques MIERMONT,Ecologie des liens (2 édition revue et augmentée), 2005.
In memoriam Nous avons travaillé ensemble pour que le manuscrit de ce livre soit achevé en ce printemps 2006. Tout était presque bouclé, quand la maladie s’est déclarée. Le 11 septembre, alors que la publication était imminente, Teresa Ambrosio nous a quittés. D’une façon ou d’une autre, elle a côtoyé chacun des contributeurs de cet ouvrage, et nous a insufflé certaines de nos orientations scientifiques. Son enthousiasme et son engagement pour diffuser les idées que nous partageons, sur toutes les scènes où elle rayonnait (académiques, politiques, culturelles), fut sans relâche. J’ai eu la chance qu’elle soit mon amie depuis plus de 20 ans, le début de ma vie adulte. Avec elle, j’ai appris comment une vie de femme ne s’inscrit pas fatalement sous le sceau du renoncement de quelque part d’elle-même. Aujourd’hui, son inspiration demeure et nous aide, pour continuer à faire vivre et essayer d’incarner une certaine idée de ce que c’est qu’être humain, le plus pleinement possible. Frédérique Lerbet-Sereni Pau, le 13 septembre 2006
Préface Ainsi, en ce vif volume, sept enseignants-chercheurs, quatre portugais et trois français, ayant noué de concert à Cerisy-la-Salle les trames de leurs rationalités et de leurs pressentiments, entendent-ils nous inviter, à notre tour, - en quelque équilibre psychosocial, affectif autant qu’épistémologique, mais cette fois octogonal et non plus seulement hexagonal ! -, nous inviter, redirons-nous, à une fabuleuse expédition, intérieure aussi bien qu’externe. Celle-ci s’insèrerait, pour nos raisons et nos imaginations, par des chemins de ronde et de veille, avec l’aide d’artefacts idoines, dans un réseau enchevêtré de sentiers conceptuels insolites et de rencontres fertiles, puis de retournements de perspectives, en neuve récursivité. Leur lacis, frôlant le « chaos » réorganisateur, nous conduirait, non sans raccourcis, à des voies promises à la « déconstruction », en telle sorte qu’elles pourraient porter à l’audace de construire des chemins nouveaux : en marchant, soutenus, comme nous pouvons l’être sans faille, grâce aux raffinements de sonorités et de références plurielles, envoyées en écho ou plutôt en accord majeur, par nos chercheurs. Il est clair que je suis en leur résonance ! Mais « les mots ne suffisent pas », nous assurent-ils. Il faut « des espaces de silence », de poésie, tant il convient de débrider les puissances « imaginatives » pour oser s’aventurer jusqu’aux divers cols et thalwegs, secoués par des sommets en irruption, d’où s’amorcent les quintuples versants d’un Réel en émergence à aborder (fut-il, selon d’Espagnat, « voilà ») : versants pragmatique, théorique, épistémologique, mais aussi poïétique, et virtuel ou symbolique. Rien de moins ! Dans la féconde complexité des parcours (cognitifs autant qu’actifs) auxquels nos chercheurs nous invitent, j’ai personnellement aimé, retentissant à ma modeste expérience, que soit proposée une alerte tonique et latine telle que celle de Plaute : « Chercher ce qui est 7
nulle part et pourtant le trouver ». Elle rejoint bien l’humour du « Je trouve d’abord, je cherche ensuite » de Picasso, non loin du « réussir pour comprendre » de Piaget, nous distanciant de la triviale injonction du « comprendre », - de répéter – « pour réussir » ! Mais ces apophtegmes convergent sensiblement vers la désignation d’une « autonomie » de plus en plus urgente à saisir et développer, ou plutôt d’une « auto-organisation » de connaissances de soi-même (self) indispensable pour survivre (S. O. S. ?Save Our Selves?) aux tsunamis qui submergent notre condition humaine et nos liens sociaux sous des vagues d’informations, d’instruments, de savoirs, de technologies, de sciences, de paradoxes enchevêtrés les uns aux autres… car on ne peut fermer les yeux, ni les sens !, sur l’évolution planétaire, accélérée, qui bouscule nos arrangements collectifs autant qu’individuels. Notre époque bouleversée se et nous dispose, en effet, à un violent changement decivilisation, lequel requiert des ajustementsculturels,créatifs et responsables, éducatifs,indispensables à chacun de nous pour nous en accommoder. Il n’est plus supportable de rester inertes, laissant à un hasard collectif le soin de nos devenirs et de nos interactions ou connaissances. Nos solidarités ne nous dispensent plus de nos efforts de personnalisation. Enst Cassirer nous l’avait bien annoncé : « Chaque outil nouveau que l’homme invente constitue donc un pas nouveau, non seulement dans la construction du monde extérieur, mais aussi dans la constitution de la 1 conscience qu’il a de lui-même. » Et pas seulement au plan collectif, mais, de plus en plus, au plan individuel. « L’auto-construction », « l’auto-formation » nous concernent décidément. C’est donc topiquement, et à propos, dans ce Cadre de Crise (s’il est permis de le dire !) et de Création, disons «CCCque la mise en exergue (en fier» !, drapeau !) de l’ «auto» dans le présent ouvrage, prend 1 E. Cassirer,La philosophie des formes symbolique,Paris, Ed. de Minuit, 1972, pp. 253-254.8
tout son sens : en-tête du défilé, de la « théorie » en son 2 sens premier , du «LLL» ou «Long Life Learning» ! En ce mouvement mondial, des auto-organisations, -en tout apprentissage et en conception ingénieuse ou en modélisation -, de plus en plus individualisées, mais soutenues par des multiréférencialités, sont portées, solidairement, à s’émanciper de formatages identitaires et triviaux devenus inadaptés : en quelque fête ? Mais alors l’Accommodation aux formes nouvelles des Relations mondialisées, l’Assimilation incessante et réfléchie de nouveaux et nombreux savoirs ou savoir-faire de plus en plus interdisciplinaires, l’Apprivoisement de technologies davantage raffinées et sensibles, en risque de nous désarticuler humainement, ne peuvent faire l’économie (si l’on peut encore dire), ne peuvent se dispenser (écologiquement), d’un développement central desSciences(coalisées)del’ÉducationdeCendrillons » ! Celles-ci, « ! Oui bien l’Université, se trouvent désormais« à la croisée», disons « princière »,chemins de l’auto« des -organisation», si l’on consent à prendre attention au « génie » de l’Humanitude : n’en déplaise aux sentiments irrationnels des tenants de sciences engoncées dans leur isolement hors d’âge, alors que dans notre crise (ou CCC !), tout appelle à la « Reliance », à l’Interfertilisation, à la multiréférentialisation, mais aussi à une ingénieuse « actionnalisation » de nos conceptualisations, aussi bien qu’à des sur-spécialisations. À la vie ! sans oublier émotions et valeurs inséparables. Il me semble alors, qu’en cette situation effervescente, les Sciences de l’Éducation, dans leur émergence difficile, fonctionnent significativement comme 2 Alain Rey peut nous rappeler quesi «theoria » a pris l’acception de « contemplation, méditation », à partir de Platon, et celle de « spéculation abstraite » en grec hellénistique (acceptions qui, pour nous enseignants français, nous restent chères),à son origine, ce terme dérivait de «theôros», « assistant d’une fête religieuse », « consultant d’un oracle », pour désigner enfin une « ambassade », une « procession », un défilé ! Juste boucle de retour à l’origine et à son symbolisme pragmatique. 9
un« analyseur » de l’Évolutionqui emporte les systèmes cognitifs et sociaux ou politiques : voire aussi comme un avertisseur du sens à traquer en eux. La régulation de ces systèmes, en interaction et en rapports « dialogiques », ne peut, en effet, être dorénavant assurée sans une participation convergente, consciente, sensibilisée,éduquéechaque élément, de chaque de individu : attirés, attractés, vers et par la co-organisation d’une «Nature»en devenir et non plus alanguie en « paradigme perdu » (comme s’en affectait jadis Edgar Morin !). Dans les spasmes de notre Temps, noétiques ou politiques, écologiques ou biologiques, l’homme, à la poursuite scientifique ou médiatique de cette Nature qui s’échappe, se heurte à un miroir de lui-même : non plus naïvement, mais en devoir de ne plus s’en étourdir. Avis pour chacun. Et dès lors, tout support, toute référence saisissable, tout prétexte comme toute prothèse technoscientifique, nous deviennent impérieusement utiles : par eux, « faire tiers », et « tiers-instruit », en responsabilité intérieure autant que collective. Opportunité donc, même si je les évoque en vrac, de doser la combinaison : d’« objets didactiques » notamment audio-visuels sur lesquels cogner avec fruit nos fronts ; de variété d’« ingénieries » propices pour faciliter des « actionnalisations » ; de « métaphores arborescentes » ; de « sciences-actions » modélisées en vue d’arpenter, sillonner ou escalader, les « chemins de l’auto-organisation, de l’autonomie et de l’identité », sautant à cloche-pied, et cependant de façon « convenable » entre « recherche, décision politique et régulation sociale » : ou « commode », comme nous y invitait, en rejet de vaines absolutions, le grand mathématicien Henri Poincaré. Tout compte fait, je suis réjoui. Je rêvais de l’auto-formation dès mon jeune âge et je militais contre les psittacismes culturels. Par les apports élancés du présent
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