Comment survivre à l échec scolaire ?
170 pages
Français

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Comment survivre à l'échec scolaire ? , livre ebook

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Français

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Description

Née en Algérie et arrivée en France à l'âge de 4 ans, Linda Tezrarin raconte sa scolarité. Les problèmes de sa famille ont gravement perturbé ses premières années d'école primaire. Ayant deux fois échoué au CAP, elle a terminé sa scolarité au plus bas niveau de qualification. Cependant elle a aimé l'école qui l'a ouverte sur le monde, comme le montre le récit du voyage qu'elle a fait en Afrique. Après un passage par l'Ecole de la 2e chance, elle a repris ses études et a obtenu le DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 25
EAN13 9782296489295
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comment survivre à l’échec scolaire ?
Bienvenue de l’autre côté du miroir
Linda Tezrarin

Comment survivre à l’échec scolaire ?
Bienvenue de l’autre côté du miroir
Préface de Jacques Denantes
Nous savons qu’il reste dans ce livre des imperfections. Alertée sur ce point l’auteure a fait valoir qu’elles faisaient partie de son témoignage. (L’éditeur)
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56976-8
EAN : 9782296569768
Préface
par Jacques Denantes Docteur en Sciences de l’éducation
J’ai rencontré l’échec scolaire à mi-chemin de ma vie active. J’avais jusque-là vécu dans un milieu d’ingénieurs et de cadres, auréolé d’un diplôme qui me donnait l’assurance d’un homme bien né. Devenu formateur d’adultes en 1972, je me suis occupé de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ayant terminé leur scolarité sans aucune qualification. Agés entre 18 et 25 ans, certains d’entre eux avaient des connaissances si déficientes, qu’on se demandait ce qu’ils avaient pu faire durant les dix années qu’ils avaient passées à l’école. Ayant pris ma retraite, j’ai proposé mes services à un collège en zone d’éducation prioritaire. On m’a confié des élèves en difficulté, qu’il fallait accompagner en maths et/ou en français. La plupart d’entre eux ne possédaient pas les bases du primaire. Il m’est arrivé d’en persuader quelques-uns qu’un effort suffisait pour combler leurs lacunes. Mais le plus souvent, je courais avec eux derrière le programme, sans cesse retardé par le fait qu’ils ne possédaient pas ce qu’ils étaient censés avoir acquis.
J’ai rencontré Linda en 2005 quand, pour la seconde fois, elle venait d’échouer au CAP. Ayant gagné un peu d’argent grâce aux emplois de la formation en alternance, elle n’avait pas encore pris conscience des conséquences de son échec. Lorsqu’elle a décidé son voyage en Afrique, je lui ai recommandé de tenir un journal afin de pouvoir le raconter. Son récit était celui d’une voyageuse curieuse et attentive, et aussi le regard sur l’Afrique d’une jeune Française d’origine algérienne.
Je lui ai alors proposé de raconter sa scolarité. Elle m’envoyait son texte au fur et à mesure qu’elle l’écrivait. Il était rempli de fautes d’orthographe, mais Linda savait décrire sa vie à l’école et au collège, la bonne surprise de son orientation vers un lycée professionnel de la photo et la déception de se voir rattrapée par ses lacunes, enfin la découverte de la vie en entreprise lorsque, pour tenter une nouvelle fois le CAP, elle avait signé un contrat de professionnalisation.
L’échec scolaire vécu comme une espérance qui se dérobe, voilà ce que rapporte ce livre. Depuis quelques années, les comparaisons internationales révèlent un trop plein d’échecs dans notre système scolaire. Des enseignants et des chercheurs ont écrit des livres et des articles sur ce sujet, mais aucun d’eux n’a vécu ce qu’ils observent, car pour être parvenus où ils étaient, il avait fallu qu’ils soient de bons élèves. Linda a vécu ce qu’elle raconte et, bien que située de l’autre côté du miroir, elle est capable d’évoquer son échec avec une certaine distance. Elle a gardé un bon souvenir de sa scolarité, elle a aimé l’école, elle a aimé apprendre, mais les tribulations de sa famille ont gravement perturbé ses deux premières années dans le primaire. Elle en a gardé des lacunes dont elle n’a vraiment pris conscience qu’avec le test d’entrée en 6è. Mais ce test n’avait qu’un but statistique, il ne déclenchait aucune action de remise à niveau. Linda a sollicité l’aide d’un professeur qu’elle appréciait. Celle-ci l’a écoutée et lui a donnée de bons conseils, mais elle ne pouvait rien faire de plus. Je pense aux écoles danoises où l’enseignement obligatoire est regroupé dans un seul cycle, qui correspond chez nous au primaire et au premier cycle du secondaire. Un enseignant prend en charge un groupe d’élèves de 6 ans et les suit tout au long des dix années de leur scolarité, sa mission étant de les amener tous à bon port.
Mais nous sommes en France et Linda a fini sa scolarité en situation d’échec au plus bas niveau. Quelle utilité pour elle d’avoir écrit ce livre ? « Il est pour moi comme un diplôme, il est mon diplôme », écrit-elle. Quelque valeur que donne la société à ce « diplôme », il lui aura au moins permis de se pencher sur son propre parcours et d’apprendre à écrire en écrivant.
Dans le dernier chapitre, j’ai prolongé son regard en l’interrogeant. Je lui ai demandé plus d’explications sur les circonstances et sur les aléas de son apprentissage, mais je voulais aussi l’aider à mieux se connaître pour se construire un avenir à la mesure de la personnalité que révèle son récit.
Introduction
Je ne suis pas enseignante, je ne suis pas salariée de l’Education nationale et je ne fais pas non plus partie d’une association éducative. Je suis une élève, j’ai été une élève qui a redoublé deux classes primaires et j’ai traîné mes lacunes tout au long de ma scolarité. Je fais partie de ceux qu’on oublie, parce qu’ils ne font aucun grabuge. Mon livre vous invite à regarder de l’autre côté du miroir, à lire cette histoire où je raconte comment j’ai terminé l’école au plus bas niveau, sans aucun diplôme. Saurez-vous me comprendre ou bien allez-vous me condamner, comme l’a fait l’institution scolaire ?
L’histoire commence lorsque Jacques et Cécile Denantes, que j’appelle mes grands-parents, m’ont conseillé de tenir un journal de bord durant le voyage que j’allais faire en Afrique. Jacques a trouvé mon récit intéressant, et aussi la manière dont je racontais. Il m’a aidée à corriger les fautes en orthographe et en français, puis nous avons parlé de mes souvenirs d’école, et il m’a proposé de les raconter. Au départ, je n’étais pas convaincue et je n’ai écrit que pour lui faire plaisir. Ecrire, c’est difficile pour ceux qui n’ont pas l’habitude, mais j’y ai pris goût, bien que j’aie trouvé douloureux de remuer le souvenir de mon propre échec !
Cette histoire est celle de mon apprentissage à l’école, puis en voyage. Elle commence par le récit de ma scolarité : ma rentrée en maternelle et la joie de la découverte, puis le primaire où sont nées mes inquiétudes, le collège où la maturité s’est imposée, le lycée professionnel où le choix d’un métier a pris forme et tout cela pour aboutir à mon échec au CAP de photographie. J’ai tenté une seconde fois le CAP dans une formation en alternance et j’ai encore échoué. Alors pour noyer mon chagrin et pour cacher ma honte, je suis partie au loin. Avec moi vous allez séjourner trois mois en Afrique, au Sénégal, en Mauritanie et au Mali. Mais au retour, j’ai retrouvé la dure réalité de mon échec : fini de rêver, mon CV était là pour me rappeler le diplôme qui manquait à l’appel. Il fallait trouver une solution : en dialoguant avec mes parents, je me suis remise en question : comment et pourquoi était advenu cet échec à l’école ? Qu’avais-je appris au contact du monde du travail ? Que m’avait apporté le voyage en Afrique ? Quel avenir voulais-je me construire ?
Même s’il retrace les difficultés familiales de mon enfance, ce livre n’a pas pour but de vous faire pleurer. Ce que vous allez lire a été écrit avec sincérité et sans rancœur. Je fais l’amer constat de mon rejet par l’Education nationale, mais je veux me prouver que j’étais capable de réussir. Ce livre est pour moi comme un diplôme, c’est mon diplôme. A mes yeux il vaut autant que notre cher baccalauréat, si ce n’est plus ! Pour vous qui tiendrez ce diplôme entre les mains, j’espère qu’il ne sera pas seulement décoratif ou bien bradé, que mon destin de cancre sera conjuré par vos soins et que sera effacée l’image de la mauvaise élève que j’ai été.
Et j’espère aussi que

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