Crise de l école école de la crise
118 pages
Français

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Crise de l'école école de la crise , livre ebook

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Description

L'école, en Occident, est passée sous la coupe de la mondialisation. L'idéologie néolibérale entend la contraindre à aligner ses programmes et les qualifications de ses diplômés sur les exigences du marché. Cet ouvrage s'attache ainsi à resituer en perspective sociologique les « jeunes » dont le système scolaire fait des usagers, qu'il s'agisse de leurs relations familiales, de leur culture spécifique ou encore de leur situation face aux rapports entre classes sociales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296986893
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.f

ISBN : 978-2-296-98689-3
EAN : 9782296986893
Titre
Anne VAN HAECHT






CRISE DE L’ÉCOLE
ÉCOLE DE LA CRISE
Des Hauts et Débats
Collection dirigée par Pascal LARDELLIER,
Professeur à l’Université de Bourgogne

pascal.lardellier@u-bourgogne.fr
Titres parus ou à paraître :
Serge Chaumier, L’inculture pour tous. La nouvelle Utopie des politiques culturelles (2010)

Sarah Finger et Michel Moatti, L’Effet-médias. Pour une sociologie critique de l’information (2010)

Arnaud Sabatier, Critique de la rationalité administrative. Pour une pensée de l’accueil (2011)

Claude Javeau, Trois éloges à contre-courant (2011) Christophe Dargère, Inconcevable critique du travail ( 2012)
Elise Müller, Porteurs d’encre. Une anthropologie esthétique du tatouage (2012)

Daniel Moatti, Le débat confisqué. L'école, entre Pédagogues et Républicains (2012)
Remerciements
Je remercie tout particulièrement Pascal Lardellier pour avoir accueilli cet ouvrage dans sa collection. Et aussi Philippe Vienne et Hugues Delforge pour les nombreuses discussions amicales autour des thèmes que j’y ai abordés.

Et bien sûr Claude Javeau qui, pour moi, avant d’être l’éminence sociologique que l’on sait, est d’abord le sociologue de mon cœur.
Table des matières Couverture 4e de couverture Copyright Titre Des Hauts et Débats Remerciements Table des matières Avant-propos PREMIÈRE PARTIE : Un état des lieux institutionnel Comment s’est construite l’école en occident ? Quelques repères historiques L’ampleur des inégalités Décentralisation/déconcentration des compétences de l’etat depuis la crise économique Vers une gouvernance neo-liberale ? Evaluation versus humanisme ? DEUXIÈME PARTIE : Ecole, familles, enfances Les enfances Un enfant-roi ? Enfant-adulte et adulte-enfant L’adolescence aujourd’hui ou la difficile entrée dans la vie La figure de l’extrême en éducation : Retour sur la journée de la jupe Conclusions Bibliographie Adresse
AVANT-PROPOS
L’ouvrage part de l’hypothèse, jugée pertinente aujourd’hui, d’une double crise à laquelle l’école doit faire face : d’abord celle du projet d’émancipation confronté à la pression d’inégalités économiques et culturelles qui perdurent, voire s’accentuent au fil du temps ; ensuite celle de l’autorité qui problématise la nature du lien intergénérationnel. Pour en traiter, deux parties se succèdent pour nourrir la réflexion.

Dans la première partie, il est proposé, à partir de l’émergence de la forme scolaire occidentale, puis de celle de l’État-éducateur, de suivre l’évolution des politiques publiques éducatives européennes en matière de démocratisation des études et de lutte contre les inégalités sociales à l’école. Les espoirs mis dans cette voie grâce aux réformes structurelles et pédagogiques des années 1960 et 1970 ont été largement déçus. Par la suite, avec la mise en doute de l’efficacité de l’État-providence et le tournant néolibéral qui l’a accompagnée, le référentiel de l’État régulateur l’a emporté au cours des années 1980 sur celui de l’État redistributif. À côté d’un souci grandissant pour le local (niveau de l’école, contexte du quartier, etc.), des dispositifs de décentralisation et de déconcentration ont été mis en place. Ces dispositifs ont justifié la nécessité d’une évaluation des résultats obtenus par les établissements scolaires. Dans cette mouvance, une expertise particulière s’est développée, qui a trouvé de solides encouragements à la faveur de l’engouement de certains pays et des organisations internationales pour la comparaison des performances scolaires enregistrées dans les États membres de l’OCDE, et l’établissement de classements récurrents des pays concernés. La recherche des « bonnes pratiques » a trouvé sa justification dans un contexte davantage en relation avec un marché qu’avec un service public. La légitimation stratégique de ces pratiques s’est ancrée dans la promotion d’une économie de la connaissance qui serait consubstantielle au phénomène de mondialisation propre à la modernité avancée dans laquelle nous baignons aujourd’hui. Sur le terrain des politiques éducatives, c’est le mode de régulation du contrôle à distance qui s’est ainsi progressivement imposé comme dominant. Le pilotage des systèmes éducatifs s’est dès lors appuyé sur le paradigme de la school effectiveness (conçu pour mesurer l’efficacité des systèmes scolaires), valorisé par le schème politique de la gouvernance lequel est soutenu au demeurant par l’Union européenne. Avec la multiplication des enquêtes internationales centrées sur la performance des systèmes scolaires, une véritable culture de l’évaluation s’est diffusée, qu’illustrent en particulier les enquêtes PISA réalisées sous l’égide de l’OCDE. Un peu partout, la définition d’une « culture commune » à acquérir durant la scolarité obligatoire est devenue un enjeu jugé essentiel mais se prêtant à de nombreuses polémiques, la plupart idéologisées. Par ailleurs, l’expertise n’est pas requise seulement des conseillers du Prince et les enseignants ont été confrontés plus que souvent aux exigences d’une professionnalisation de leur métier dans la mouvance des réformes imposées. D’aucuns n’hésitent pas à parler actuellement de leur souffrance au travail (Lantheaume, Helou, 2008).

La deuxième partie, ancrée dans un esprit de réciprocité des perspectives, tourne le regard vers les travaux relevant de la sociologie des enfances et des jeunesses. Celles-ci sont en effet bien différenciées et fortement travaillées par la question des rapports sociaux. Il s’agit alors de prendre distance par rapport à la figure abstraite de « l’élève », telle qu’elle apparaît dans le cadre des comparaisons internationales, à peine catégorisée socialement à l’aide d’indicateurs rudimentaires. L’ambivalence à l’égard des jeunes, si elle existe sans doute depuis longtemps déjà, a pris ces derniers temps une forme plus exacerbée que jamais. De l’enfant à l’adolescent, puis à l’adulescent, la voie est loin d’être univoque dans notre monde de jeunisme généralisé par les médias, pourtant bel et bien parcouru par des rapports qu’il faut dire de classes. Contre la lénification de la violence de certaines cultures dites juvéniles, contre l’idée d’une homogénéisation de ces pratiques rapportées à des âges mal définis, aborder le thème de l’autorité et de son affaiblissement s’est révélé nécessaire. Qu’en est-il de ce lieu commun de la doxa contemporaine ? Face à cela, les sociologues sont relativement démunis. Ils peuvent récolter des informations rigoureuses, construire des grilles d’intelligibilité du phénomène, mais ils n’ont pas à proposer des « remèdes » à ce qui est défini souvent comme un grave problème social. Philosophes, psychologues et psychiatres sont eux davantage à leur affaire, mais, au-delà d’un bilan spécifique à leur approche, ils ne peuvent tenir que des discours normatifs, nostalgiques ou non. Il s’agit alors de repérer parmi ceux-ci les plus convaincants par rapport à notre vision du monde, en ne nous laissant pas encombrer par une fallacieuse neutralité axiologique.
PREMIÈRE PARTIE : UN ÉTAT DES LIEUX INSTITUTIONNEL
COMMENT S’EST CONSTRUITE L’ÉCOLE EN OCCIDENT ? QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES
L’école occidentale est une construction originale qui résulte d’un long processus partant de la création des collèges issus des facultés des arts de l’université médiévale 1 . La forme scolaire, modèle éducatif dont diverses caractéristiques sont encore aujourd’hui présentes dans le système d’enseignement, s’est d’abord manifestée dans l’organisation de ces établissements dès le XV e siècle.

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