Éducation familiale et scolaire dans une société pastorale guinéenne
424 pages
Français

Éducation familiale et scolaire dans une société pastorale guinéenne , livre ebook

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424 pages
Français

Description

Comment éduque-t-on les enfants en Guinée, dans une société pastorale peul semi-nomade? Ce travail de terrain, qui compare les expériences de trois générations, dégage le portrait d'une société très attachée à une éducation familiale et traditionnelle centrée autour de la valeur du respect, de la transmission de la foi islamique et du savoir-faire pastoral. Il s'agit aussi d'une société en mutation, confrontée à la crise économique, dans laquelle l'école apparaît comme une institution porteuse d'espoirs de réussite et de possibilités d'intégration dans la société moderne guinéenne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 30
EAN13 9782336399874
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

économique, à la perte des troupeaux, aux difficultés croissantes de la
et à l’enseignement de l’anthropologie à l’Université Kofi
Etudes africaines
Série Education
Ester B S
Éducation familiale et scolaire dans une société pastorale guinéenne
Préface de Suzie Guth
Éducation familiale et scolaire dans une société pastorale guinéenne
Collection « Études africaines » dirigée par Denis Pryen et son équipe
Forte de plus de mille titres publiés à ce jour, la collection « Études africaines » fait peau neuve. Elle présentera toujours les essais généraux qui ont fait son succès, mais se déclinera désormais également par séries thématiques : droit, économie, politique, sociologie, etc.
Dernières parutions
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Ester Botta Somparé
Éducation familiale et scolaire dans une société pastorale guinéenne
Préface de Suzie Guth
© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-06306-5 EAN : 9782343063065
REMERCIEMENTS
Je remercie toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction et à la parution de cet ouvrage. Merci donc à Monsieur Jean Copans, qui a dirigée la thèse de laquelle ce livre est tiré, à Madame Suzie Guth, qui a écrit une préface qui valorise ce texte, et à l’Harmattan, pour m’avoir permis de le publier.
Je suis très reconnaissante à mes parents et à ma tante Milena pour leur soutien indéfectible pendant toutes ces années. Merci aussi à mon mari qui m’a accompagnée pendant toute l’aventure de la thèse et du travail de terrain et à ma belle famille, qui m’a aidée à me sentir chez moi en Guinée.
Je voudrais aussi exprimer ma gratitude aux habitants du district de Tassara qui ont bien voulu m’accueillir parmi eux, et en particulier à Madame Harriata Diallo qui m’a hébergée, pendant de longs mois, avec une gentillesse inoubliable. Merci aussi à mon interprète Amadou Kann, à mon premier guide Oumar Bah, à Camille Camara et à tous les enfants et jeunes du district, qui ont partagé avec moi leur vie quotidienne et leurs rêves de réussite, que je leur souhaite de réaliser. A eux tous,jarama !
A mes deux Wotem et à ma douce Linda Yakony
PRÉFACE Comment apprendre à soigner ces immenses troupeaux de bœufs qui, semble-t-il, s’étendent à l’infini ? Il faut être tombé dedans, dit-on en Franche-Comté et en Guinée. C’est un apprentissage lent et familial, il faut être suivi par un parent, et surtout être fort, car suivre le troupeau engendre une vie de privations, de jeûnes, et de solitude : les animaux d’abord, les hommes ensuite. On commence donc par les veaux qui sont mis à part ; le jeune garçon doit apprendre à les soigner, à trouver, avec l’aide d’un adulte, les herbes qui peuvent les guérir. La petite fille doit apprendre à traire les vaches, elle doit pour cette tâche se discipliner face à ces animaux, ne pas avoir peur des bêtes, être sous le regard et la supervision de sa maman pendant les mois d’apprentissage. La maîtrise de soi dans le rapport avec les vaches, la force pour traire les vaches, la familiarité que l’on acquiert avec les bêtes, autant d’éléments de connaissances de la petite fille Peul, capable comme le garçon d’assumer des tâches indispensables à la vie d’un troupeau. Pour le garçon, le départ en transhumance marque en quelque sorte l’aboutissement de cet apprentissage, dont chacun sait combien il est dur et difficile pour le jeune. Ester Botta, dans cet ouvrage intitulé Élèves et éleveurs, a recensé toutes les taches auxquelles les jeunes Peuls peuvent être confrontés : l’apprentissage du troupeau, pour le garçon et la fille, celui de la lecture du Coran et de sa récitation, l’apprentissage des matières scolaires à l’école de Tassara (Guinée Maritime). Ester Botta a réuni en un seul livre les apprentissages de l’enfance peul, mais elle n’a pas opposé ces modalités d’acquisition des connaissances, elle les a au contraire intégrées dans un même ensemble pour nous faire comprendre qu’ils participent à la formation de la jeunesse peul. Alors que dans le roman de Cheikh Hamidou Kane, l’histoire de la confrontation des deux univers occidentaux et coraniques s’achève dans la tragédie, dans l’ouvrage d’Ester Botta, le sentiment du sacrifice du futur berger en raison des épreuves qui l’attendent pendant la transhumance et le parcours du troupeau, l’incitent à acquérir de la résistance, de la résolution devant les éléments déchaînés, et de la
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spiritualité pour gagner des bénédictions sur son troupeau et sur lui-même. Malgré l’opposition des clichés de la vie rustre de l’un, et de la vie calme de l’autre sur les bancs de l’école, et bien que la difficulté de la vie nomade soit attestée par rapport à la vie sédentaire, les familles de Tassara veillent à ce que les enfants aillent voir le frère aîné bouvier dans son campement pour maintenir les liens familiaux et inscrire la vie du pâturage dans l’existence des scolarisés. Ainsi, l’arrivée des jeunes scolarisés au campement a un aspect festif : ils retrouvent un monde où la nature est immense, où la nourriture est différente, ils peuvent goûter, le temps des vacances scolaires, à ce monde qui ne sera le leur que de manière fragmentaire. Sacrifie-t-on les uns au profit des autres ? On pourrait le penser a priori, mais ce serait oublier que le berger, par son genre de vie, par son métier, s’identifie pleinement à l’activité de ses parents et se trouve parmi eux. La sécurité affective, la filiation accompagnent son choix, de plus il est celui qui conduit le troupeau de toute la famille, il est le garant de la richesse familiale. Comme le note Ester Botta ; qui le tient de Madame Diallo, les cadets doivent venir lui demander respectueusement s’ils peuvent vendre un bœuf, il a mené tout le troupeau, il a droit à bien des égards. Ainsi, aller derrière les bœufs et faire les bancs de l’école peuvent sembler des situations opposées et appartenir à ce que l’on nommait dans le passé l’éducation traditionnelle et l’éducation scolaire. Madame Ester Botta nous montre comment ces deux activités se mêlent au sein d’une même famille. L’aîné seul, ou éventuellement avec d’autres frères, fait croître la richesse familiale, il gère le troupeau de bœufs, il est le responsable de la prospérité de sa famille ; s’il vend un bœuf, il peut envoyer un cadet à l’école et de ce fait, il joue un rôle primordial sur le destin de ses frères et sœurs et sur celui de ses enfants.
L’ouvrage de Madame Botta se lit d’un trait, il est passionnant de bout en bout.
Suzie Guth Professeur Université de Strasbourg
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INTRODUCTION
Les problématiques socio-anthropologiques liées à l’école en Afrique
Cet ouvrage est le résultat d’une enquête de terrain d’environ un an et demi, dont l’objectif était d’explorer, dans une perspective anthropologique, la relation entre l’institution scolaire et les éleveurs peul d’un petit district rural de la Guinée Maritime. Le rapport entre l’école et les communautés villageoises de l’Afrique occidentale peut être abordé à partir de problématiques différentes, qui en éclairent les multiples aspects. Il me semble donc nécessaire de résumer ici les principales dimensions de cette relation, telles qu’elles se dégagent de la littérature sociologique et anthropologique consacrée à l’école en Afrique occidentale. Il s’agit là de présenter une vision panoramique nécessairement succincte, à partir des textes qui ont marqué, d’une manière ou d’une autre, la socio-anthropologie de l’éducation en Afrique.
L’adaptation de l’enseignement aux réalités socioculturelles africaines Cette problématique explore une facette du rapport entre l’école et les communautés villageoises qui se fonde sur l’analyse du contenu de l’enseignement reçu par les enfants dans les milieux ruraux, sur sa compatibilité avec leur culture et sur son utilité pour que les jeunes scolarisés puissent s’intégrer dans leur environnement et contribuer à son développement. À partir de la conférence d’Addis-Abeba, en 1960, les intellectuels et les dirigeants politiques des Etats africains nouvellement indépendants ont commencé à se demander comment adapter les programmes d’enseignement de l’époque coloniale aux réalités économiques et socioculturelles du continent africain. Ils ont surtout posé le problème des populations vivant en milieu rural et du risque que la scolarisation, perçue comme la porte d’entrée à la fonction publique, entraîne un exode important vers les villes et un dépeuplement des campagnes. Cette réflexion a engendré de
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