Eduquer pour une société durable
129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Eduquer pour une société durable , livre ebook

-

129 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'éducation d'aujourd'hui doit préparer les jeunes à faire face demain à des crises écologiques et civilisationnelles. Cet ouvrage revisite le passé religieux et autoritaire de l'éducation d'hier afin de mieux penser celle de demain. Il aidera les éducateurs à éviter les confrontations parfois violentes entre religions et éducation, ou au moins à les gérer aussi pacifiquement que possible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 79
EAN13 9782336255491
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eduquer pour une société durable

Jean-Marc Fert
Sommaire
Page de titre Page de Copyright REMERCIEMENTS PRÉFACE - Entretien avec André de Peretti ÉDUQUER POUR UNE SOCIÉTÉ DURABLE - INTRODUCTION LIVRE I : LES ORIGINES RELIGIONS ET ÉDUCATION - «L’homme a créé Dieu pour se créen lui-même.»
POUR COMMENCER PREMIÈRE PARTIE : ‘DE DEO, QUOD EXISTAIT’ SECONDE PARTIE : VERS UNE ÉDUCATION PERSONNIFIANTE
CONCLUSION
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296058439
EAN : 9782296058439
REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer toute ma gratitude à la communauté scolaire du lycée Jean Jaurès de Montreuil qui m’a beaucoup poussé à affiner ma réflexion sur les sujets présents. J’ai une dette particulière envers Aspasie Hadef, assistante d’éducation dans cet établissement qui la première a accueilli mes propos avec bienveillance. Je reconnais aussi tout ce que je dois à l’ensemble des professeurs-éducateurs-formateurs du département de Sciences de l’éducation de l’Université Paris VIII qui ont nourri cette réflexion.
Je remercie également Isabelle Faibis pour ses encouragements quotidiens, Alice Quéchon pour sa relecture critique et précise, Albert Jacquard pour sa réaction enthousiaste à ma première ébauche de manuscrit, et pour sa chronique quotidienne de 17 h 55, et enfin Daniel Le Bon, qui m’a appris à écouter et qui m’a fait découvrir les travaux de C. Rogers, I. Prigogine et J. Jaynes.
PRÉFACE
Entretien avec André de Peretti
Jean-Marc Fert : André de Peretti, voici plus de quarante ans, vous avez largement contribué à l’introduction des idées de Carl Rogers en France. Promoteur infatigable d’une éducation et de pédagogies différenciées ‘centrées sur la personne’, rédacteur, encore récemment, d’une Lettre ouverte aux enseignants français, je suis ravi de vous rencontrer autour de mes questions : Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? Comment éduquer pour une société durable ?
André de Peretti : Ce que je discerne dans la société de demain qui mérite d’être durable, c’est qu’elle sera aussi extrêmement changeante, effervescente et je vois l’importance de donner aux jeunes une image positive, militante, et j’emploie volontiers le mot ‘résistante’, au sens de la Résistance à laquelle j’ai participé. Nous allons vivre une époque inouïe dans laquelle il va y avoir interaction généralisée de toutes choses, de toutes personnes et de toutes réalités et création d’une nouvelle civilisation interactive. Dans cette nouvelle civilisation, il faut que les jeunes aient le sentiment que ça ne va pas être facile mais qu’ils feront quelque chose et le problème est : ‘comment leur donner un goût de résistance aux difficultés qu’ils vont rencontrer  ?’ Ma génération a traversé 39-45, les guerres coloniales, et l’ensemble des difficultés liées à l’extrême dénuement dans lequel on vivait, mais malgré tout notre génération a réussi à faire les ‘Trente Glorieuses’. N’oublions pas la misère du monde ouvrier à l’époque. Il n’y avait pas d’assurances sociales avant 1932, vous ne pouvez pas imaginer la misère...
J.M. F. : Je peux l’imaginer par les récits de mes grands parents ouvriers de l’Est parisien, et par les souvenirs que j’ai du peu de confort lorsque j’allais les voir.
A. de P. : A l’âge de 15 ans j’allais apporter des bons de pain et des bons de charbon à des familles... Il fallait voir leur situation... Il n’y avait pas d’eau, il fallait aller la chercher dehors. Et je rencontrais là des gens merveilleux qui ont fait ma fidélité à l’impératif de ne pas séparer le monde ouvrier et le monde intellectuel. Dans un esprit de développement durable je dirais : Homo faber et homo sapiens, même combat !
J.M. F. : Entièrement d’accord, et vous le dites très simplement et avec force. Dans le même esprit de ‘durabilité’, j’aime bien ajouter à cela que l’homo sapiens, c’est autant celui qui sait que celui qui goûte. On peut retrouver à partir de là la parenté entre le savoir et la saveur, d’où aussi l’importance pour les jeunes enfants de l’éducation du goût, des sensations, de mettre des mots sur les découvertes sensorielles et affectives... Et ainsi garder et développer le plaisir d’apprendre...
A. de P. : Ainsi que celui d’enseigner, comme je l’ai dit lors d’une conférence inaugurale à l’Université Libre de Bruxelles. Je pense aussi à un petit livre que nous avons fait ensemble avec mon ami François Müller :‘ Contes et fables pour l’enseignant moderne ’. L’enseignant et l’enseignement doivent être nourris de fables, nourris de saveurs. Tout à fait d’accord, là aussi nous nous rencontrons : l’homo sapiens n’est pas celui qui n’a que des idées sèches, mais aussi des idées savoureuses. La joie de connaître, cette saveur du savoir doit être vécue dès le départ avec, de plus, ces ressources fantastiques des nouvelles technologies dont nous avons rêvé dans notre jeunesse. Face aux défis à venir, cette dégustation de la vie et de la connaissance aidera à résister. Il s’agit d’un esprit de résistance à tout ce qui est refus de la vie, catastrophisme, incessante protestation contre n’importe quoi et n’importe qui, au lieu de chercher à chaque instant comment transformer toute difficulté en positivité.
On peut établir une sorte de ‘double hélice’, dont l’une des branches est créative et l’autre entropique. Il faut voir que, dès qu‘il y a du négatif, il peut s’inverser, et c’est ce qui s’est passé dans l’histoire de l’univers et dans notre histoire humaine, sinon nous ne serions plus là. Il faut que les enseignants et éducateurs montrent aux jeunes qu’à chacun de nos actes, nous pouvons résister à l’inertie de négativité et l’inverser en quelque chose de créateur et de positif. J’attache à la définition de ce terme d’ inversion une très grande importance dans la modélisation de la complexité à laquelle je travaille avec mon ami Edgar Morin. On doit les éduquer dans cet esprit de résistance et d’évolution incessante. Plus ils seront eux-mêmes, plus la société interactive sera viable et vivable.
J.M. F. : Pour vous, avec votre vécu, le terme résistance est constructif et positif...
A. de P. : Ah ! Totalement ! Totalement !
J.M. F. : ... Alors que malheureusement, de plus en plus de gens la confondent avec n’importe quelle réaction impulsive en face des nouveautés, on parle alors négativement de ‘résistance au changement’.
A. de P. : J’entends la Résistance au sens historique. Prenons un exemple : lorsque des actes odieux sont joués, que doit-on faire ? Il s’agit de résister à se laisser entraîner dans le jeu, dans le piège qui nous est tendu. C’est ce que n’a pas entendu le président Bush après le 11 septembre. Dans sa lutte contre le terrorisme, il est entré dans le jeu de l’autre, il s’est laisser piéger, allant jusqu’à faire torturer... Il n’a pas eu l’esprit de résistance : on résiste à la tentation de l’immédiateté de la réponse, à la revanche, à la vengeance, à la réactivité immédiate. Non ! On réfléchit et on va faire ce qui convient en restant soi-même, sans devenir le pion de l’autre. On agit, on ne réagit pas, on s’oppose ainsi à tout ce qui est réactionnel et finalement réactionnaire.
J.M. F. : Il y a aujourd’hui une autre forme que certains confondent avec la résistance : le risque de l’immobilisme, de la passivité, du non-mouvement. On reste inactif devant son écran à regarder des films d’action. C’est l’un des risques de ces techniques dont nous voyions tout à l’heure les bons côtés.
A. de P. : C’est là une forme du romantisme du mépris que de faire cette confusion. Non ! On ne fait pas n’importe quoi, il s’agit de résister autant à la tendance réactionnelle qu’à l’immobilisme qui en est finalement une forme. On ne se laisse pas

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents