L Ecole de A à Z
222 pages
Français

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L'Ecole de A à Z , livre ebook

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Description

Ce Petit Dictionnaire personnel propose un voyage scolaire dans le passé et l'avenir avec le présent pour appui. Voyage en compagnie de 78 mots choisis (3 pour chaque lettre) sans visée académique ni velléité d'exhaustivité. Des mots "Absence" à "Zygomatiques", chacun peut choisir son itinéraire et faire étape, là où bon lui semble ; les mots l'accueilleront comme un ami avec lequel la conversation s'engagera le plus simplement du monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296486416
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’École de A à Z
Savoir et Formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004), Michel Gault et Dominique Fablet

A la croisée de l’économique, du social et du culturel, des acquis du passé et des investissements qui engagent l’avenir, la formation s’impose désormais comme passage obligé, tant pour la survie et le développement des sociétés, que pour l’accomplissement des individus.
La formation articule savoir et savoir-faire, elle conjugue l’appropriation des connaissances et des pratiques à des fins professionnelles, sociales, personnelles et l’exploration des thèses et des valeurs qui les sous-tendent, du sens à leur assigner.
La collection Savoir et Formation veut contribuer à l’information et à la réflexion sur ces aspects majeurs.

Dernières parutions

Daniel ARANDA (textes réunis par), L’enfant et le livre , l’enfant dans le livre , 2012.
Michel FEBRER, Enseigner en prison. Le paradoxe de la liberté pédagogique dans un univers clos , 2011.
Marianne HARDY, Brigitte BELMONT, Elisabeth HUREAUX (coord.), Des recherches-actions pour changer l’école . Expériences faites , 2011.
François VILLEMONTEIX, Informatique scolaire à l’école primaire. Spécificités et devenir du groupe professionnel des animateurs TICE , 2011.
François AUGE, L’école est finie , 2011.
Alain MARCHIVE, Un collège RAR. Ethnographie d’une rentrée en classe de sixième , 2011.
Valérie BARRY, Identifier des besoins d’apprentissage . Fondements, méthodologie, études de situations , 2011.
François Augé
L’École de A à Z
Petit Dictionnaire personnel
Du même auteur, aux éditions L’Harmattan :


Poésie :
Lumière cachée, 2007 Vigne, 2008 Le Noyer-Seul, 2009 Le Divan dans les arbres, 2010

Récit, essai :
L’École est finie, 2011


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96143-2
EAN : 9782296961432
Lettre A
A, comme Absence (du latin absentia : non-présence d’une personne).
L’absence de longue durée ou les absences répétées d’un élève sont des indicateurs de premier ordre pour observer le parcours et la motivation d’un enfant ou d’un adolescent. N’entre pas dans ce constat l’absence pour raison médicale, avérée et sérieuse. Il n’empêche que l’école peut rendre malade durablement des élèves qui n’ont pas trouvé leur place ou qui ne sont pas respectés en tant qu’individus uniques. Les maux de ventre, les migraines, les palpitations d’angoisse se fabriquent dans une perception dévalorisante et une pratique négative de l’école. Ce n’est plus un lieu où l’on vient pour apprendre, mais un lieu où l’on vient sous la contrainte, ce qui n’a rien à voir avec le principe de l’école « obligatoire » – même s’il existe la possibilité pour les parents, sous certaines conditions, d’enseigner à leurs enfants à la maison. Le matin, avant de partir, certains enfants sont vraiment « malades » ; ils sont malades de la chose scolaire, et il arrive que les parents n’ont d’autre choix que de ne pas les envoyer à l’école ou au collège, voire au lycée. On pourra naïvement s’étonner que dans un lieu destiné à la connaissance, à la culture, à l’apprentissage, à l’émancipation même, il y ait des jeunes gens qui soient pris de malaise. Cela est plus fréquent qu’on peut le penser. L’absentéisme peut revêtir d’autres formes que l’absence physique, tout aussi inquiétantes. Un élève assis à sa table, dans la classe, peut parfaitement se désintéresser totalement de ce qui se passe ; il passera l’heure à bavarder ou à semer la zizanie ; il pourra aussi s’endormir carrément la tête sur la table, et ne se réveiller qu’à la sonnerie. Cette intention-là est bien une forme d’absence qui montre ostensiblement ou non (pensons à celui ou à celle qui s’ennuie profondément dans la discrétion la plus totale) que quelque chose ne va pas du tout. On a vite fait de repérer les absents, quelle que soit leur façon de procéder. En revanche, trouver des solutions, endiguer cet absentéisme, est plus compliqué. Un ministre a cru bon de mobiliser des assistants éducatifs pour se rendre au domicile des absents, afin de leur faire comprendre l’aspect négatif de leur attitude et les ramener ainsi à l’école. On aurait dû envoyer les gendarmes, cela aurait été plus frappant. Tiens, où en est cette audacieuse initiative ? Les enseignants aussi sont parfois absents – hormis la maladie sévère ou l’accident brutal – pour des raisons presque similaires. Il y en a peu, très peu même. Pour eux, c’est aussi une souffrance d’aller à l’école, car ils savent que cela ne va pas bien se passer, que ça ne va pas passer, qu’ils vont le plus souvent ne pas pouvoir faire cours sans qu’une partie de la classe ne crée un bazar infernal, un « boxon » insupportable. Quel regard alors les élèves, mais aussi les collègues, vont-ils porter sur cet enseignant qui se retrouve en perdition ? La solidarité n’est pas aisée. Là aussi, peu de vraies solutions sont trouvées ; souvent ça traîne jusqu’au jour où l’incident devient un accident. Mais il est trop tard. L’enseignant est définitivement absent. L’absence n’a pas une bonne image ; quand un ministre veut créer dans la population un sentiment d’opprobre, il lui suffit d’utiliser cet argument démagogique en citant des chiffres frappants concernant l’absentéisme des enseignants. Il lui suffit de les bidonner quelque peu et le tour est joué. Pourtant le couple absence/présence devrait nous inciter à penser autrement ce terme d’« absence ». Sa présence dans notre réflexion mérite que nous explorions les raisons de l’absence, non pas en superficie, mais en profondeur. Car les absents n’ont pas toujours tort.

« Percevoir et imaginer sont aussi antithétiques que présence et absence. Imaginer, c’est s’absenter, s’élancer vers une vie nouvelle. »
Gaston BACHELARD , L’Air et les Songes.

A, comme Apprendre (du latin classique apprehendere : saisir, concevoir, comprendre).
La langue est bien faite pour avoir mis le verbe « apprendre » dans ses tout premiers mots. Que de discussions, de disputes, de controverses, d’empoignades verbales frisant la violence – et parfois la malhonnêteté – a-t-on commises en son nom ! Et pourtant, quelle grandeur et quelle beauté dans cette action d’apprendre ! Car il s’agit bien, sans l’ombre d’un doute, d’une activité qui met en jeu l’individu dans toutes ses composantes : intellectuelles, sentimentales, émotionnelles, physiques, irrationnelles même… Il y a bien un « mystère » dans l’acte d’apprendre, dans l’apprentissage, un mystère pour la simple raison qu’il est assez compliqué de savoir exactement ce qui se passe dans la tête et le corps de celui qui transpire pour s’approprier une notion, une compétence, une technique spécifique. Depuis l’aube de la pédagogie, d’éminents chercheurs se sont échinés à comprendre comment un individu parvenait à intégrer une nouvelle connaissance. Il y a aujourd’hui des théories très élaborées qui donnent des réponses et des pistes d’une grande richesse. Citons – de façon subjective – André Giordan, qui a développé le concept « d’allostérie », notion d’essence biologique appliquée à la recherche sur l’apprentissage. « On apprend au travers de ce qu’on est » , énonce-t-il, signifiant ainsi la dimension unique de l’acte d’apprendre, chacun ayant son capital cognitif, sa culture personnelle, à partir de laquelle il va construire un savoir. Celui qui apprend, dit Giordan, est « le véritable inventeur de sa formation ». Mais alors, à quoi sert celui qui enseigne, rétorqueront les défenseurs d’une certaine vision teintée de simplisme, et qui considèrent celui qui apprend comme un vase creux qu’il faut emplir avec ce qui est contenu dans les livres. Eh bien, l’enseignant sert à enseigner, il donne, il transmet ce qu’il a lui-même appris ; il indique, il explique, il organise, il crée les conditions les meilleures pour chacun afin de provoquer l’envie d’apprendre : la motivation. Mot-clé qui fera l’objet d’un article. Si celui qui apprend – je préfère cette expression au terme « apprenant » – doit se poser les questions du quoi et du pourquoi, il en est une qui vient en « pôle position », c’est celle du comment, que Philippe Meirieu a remarquablement traitée dans un de ses ouvrages les plus connus : Apprendre, oui, mais comment ? Tout est dit dans ce titre. La volonté déclarée de découvrir l’inconnu, tempérée par la conjonction introduisant une objection interrogative. Concilier le déclaratif et l’interrogatif, c’est mission impossible ; et pourtant, c’est ce qui se passe dans tout apprentissage. Le

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