L ennui à l école primaire
216 pages
Français

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L'ennui à l'école primaire , livre ebook

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Description

Vous êtes-vous ennuyé-e-s sur les bancs de l'école ? Sur le sujet, nous sommes toutes et tous en mesure de donner un avis, en s'appuyant sur un vécu personnel, ou celui d'une personne de son entourage. Chacun a une théorie naïve, et pourtant, personne ne parvient à offrir une définition stable de ce qu'est l'ennui à l'école. Cet ouvrage propose d'observer comment et pourquoi l'ennui est utilisé en contexte scolaire, et ses conséquences en classe de primaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296515277
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot
En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l’action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d’un terrain, d’une enquête ou d’une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Jean-Yves DARTIGUENAVE, Christophe MOREAU et Maïté SAVINA, Identité et participation sociale des jeunes en Europe et en Méditerranée , 2013.
Agnès FLORIN et Marie PREAU (Sous la dir. de), Le bien-être , 2013.
Jean-Michel BESSETTE, Bruno PEQUIGNOT (dir.), Comment peut-on être socio-anthropologue ? , 2012.
Yves LENOIR, Frédéric TUPIN (dir.), Instruction, socialisation et approches culturelles : des rapports complexes , 2012.
Yolande RIOU, L’identité berrichonne en question(s). De l’Histoire aux histoires , 2012.
Pierre VENDASSI, Diagnostic et évaluation : la boîte à outils du sociologue , 2012.
Isabel GEORGES, Les nouvelles configurations du travail et l’économie sociale et solidaire au Brésil , 2012.
Pascal BRUNETEAUX et Norah BENARROSH-ORSONI, Intégrer les Rroms ? Travail militant et mobilisation sociale auprès des familles de Saint-Maur , 2012.
Mélody JAN-RE (dir.), Représentations. Le genre à l’œuvre, volume 3 , 2012.
Mélody JAN-RE (dir.), Créations. Le genre à l’œuvre, volume 2 , 2012.
Titre
Séverine Ferrière






L’ENNUI À L’ÉCOLE PRIMAIRE

Représentations sociales, usages et utilités
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28747-8
Dédicace

A mon grand-père
REMERCIEMENTS
Nombre de personnes ont participé, de près ou de loin, pour que cet ouvrage, qui est l’adaptation de mon travail de thèse, puisse paraître.

Je remercie Annik Houel pour son encadrement pendant mon travail de thèse. Je souhaite remercier Christine Morin-Messabel qui m’a également encadrée, et avec qui travailler est un plaisir.
Merci à Thémis Apostolidis, Michel Bataille et Ivana Marková, pour leurs remarques et leurs commentaires constructifs.

Merci à l’équipe du GRePS de l’Université Lyon 2, notamment Patrick Scharnitzky, Nicolas Fieulaine, Nikos Kalampalikis, Frédérique Martinez, mais aussi toutes les doctorantes et docteures, ainsi qu’à Sabrina Rouat.
Merci aux personnes de l’IUFM de Lyon avec qui j’ai eu l’occasion de travailler, et celles de l’IUFM d’Angers, qui m’ont accueillie plus récemment.
Merci bien sûr aux enseignant-e-s et aux élèves qui ont participé et sans qui ce travail n’aurait pu être réalisé.

Enfin, merci à Cédric, Gaëlle, Marion, Salima, Samuel pour leur présence depuis tant d’années, merci à ma famille et à mes sœurs, et à Gregory pour son enthousiasme communicatif.
INTRODUCTION
Qu’est-ce que l’ennui à l’école ? L’indifférence face aux savoirs proposés, le temps long, le désengagement, conduisant à la passivité, ou la violence. Parfois banal et ponctuel, il peut devenir problématique et chronique, selon les contextes et les situations soclaires.
L’ennui est médiatisé depuis une dizaine d’années, sans être vraiment défini, et permet de décrire et mettre sur le devant de la scène scolaire un certain nombre de dysfonctionnements institutionnels. Par exemple, un colloque a été organisé par le Conseil National des Programmes en 2003, pour tenter de dégager les tenants et les aboutissants de ce phénomène. A ce sujet, le magasine suisse Construire , écrivait, non sans ironie :

« En début d’année, la France en émoi découvre que 2/3 des 11-15 ans s’ennuient en cours. Branle-bas de combat et débat national. Nommé responsable de l’échec scolaire, du chahut, d’incivilités, l’ennui qui suinte du tableau noir inquiète. ».

Evoqué par les acteurs et actrices 1 du système éducatif, soit les élèves, les enseignant-e-s, ou encore les parents (Vincent, 2003), il va contre l’apprentisasge en général, mais reste bénéfique, comme une « pause » nécessaire. Il est parfois considéré comme l’opposé de la motivation (Lieury et Fenouillet, 2003), ou encore comme indicateur dans des enquêtes nationales et internationales.

Par exemple, le baromètre de l’AFEV en France évaluait pour la rentrée scolaire 2010 l’envie d’aller à l’école en fonction de l’ennui déclaré. De même avec les enquêtes PISA 2 . En 2000 et 2003, sur les thèmes de la compréhension écrite et la culture mathématique, l’ennui est encore un indicateur d’intérêt et d’explication de la réussite ou non dans ces domaines.

L’ennui indique donc aussi bien un malaise scolaire contextuel, comme la violence dans les collèges et les lycées, qu’un malaise individuel, car relié au stress, au « mal de ventre », à l’échec scolaire (Bourgeois et Galand, 2006 ; Paulhac, 2002 ; Vincent, 2003), tout en qualifiant paradoxalement, nous l’avons souligné, des élèves surdoué-e-s, précoces, ou à haut potentiel (Cornu, 2011 ; Cuche, Genicot, Goldschmidt et Van de Moortele, 2010 ; Maroldo, 1986 ; Robinson, 1975.

Ces ambiguïtés et ces paradoxes conduisent à poser un certain nombre de questions : quelle est la définition de l’ennui ? Comment un terme peut être sollicité pour des raisons complètement opposées ? Pourquoi est-il sollicité par tous les acteurs et les actrices du système scolaire ? Et plus largement, quelle est l’utilité de parler d’ennui en contexte scolaire, pour qui, et par qui ?

Pour tenter d’éclaircir et apporter des pistes de compréhension face à un objet pour le moins complexe, il semble important d’adopter une démarche plutôt descriptive et discursive, tant sur le plan théorique (en termes de raisonnement), que sur le plan méthodologique (en termes linguistiques, dans le recueil et l’analyse des données). Nous nous situons à l’intersection de la psychologie sociale et des sciences de l’éducation, en faisant appel à la « triangulation », dans une visée épistémologique, conceptuelle et méthodologique (Denzin, 1978, in Apostolidis, 2006).

Nous nous référons dans un premier temps à plusieurs champs théoriques, afin d’investiguer les racines de l’ennui, objet historiquement ancré. Un travail de recherche documentaire au Chapitre 1, dans une perspective historique, permet de dégager une structure de l’ennui relativement stable dans le temps, et explicative.

Une spécificité de cet objet réside dans sa polymorphie et sa perméabilité. Nous appréhendons l’ennui grâce à un regard dit « ternaire », issu de la psychologie sociale (Moscovici, 1984), pour définir l’ennui par le prisme des représentations sociales au Chapitre 2. Plus précisément, nous partons de l’hypothèse que l’ennui peu être conçu comme un thêma (Marková, 2003 ; Moscovici et Vignaux, 1994).

Le Chapitre 3 propose une articulation entre cette structure de l’ennui mise à jour, et les grandes problématiques éducatives soulevées de manière connexe dans les recherches sur l’ennui, autour des stéréotypes, des représentations, et des phénomènes de transmission, qui traversent l’école.

L’ennui semble avéré dans les recherches et le sens commun chez les adolescent-e-s, et corrélé à la « crise d’adolescence ». Nous vérifions au Chapitre 4 qu’il existe des représentations différenciées de l’ennui par les enseignant-e-s, en fonction de l’âge des élèves. Nous interrogeons d’abord le corps enseignant de manière transversale pour mettre à jour les représentations générales et les manifestations de l’ennui. Puis nous approfondissons les représentations spécifiques de l’ennui en contexte scolair

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