L Europe universitaire
320 pages
Français

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Description

Dans le cadre du processus de Bologne, l'employabilité durable des étudiants s'impose comme une mission essentielle de l'Université. Au travers d'études menées auprès de jeunes européens nouvellement inscrits à l'université, cet ouvrage analyse les perceptions de persistants et de décrocheurs concernant leur identité d'étudiant et leurs compétences relatives à l'employabilité. Le sentiment d'appartenance universitaire apparaît ici comme un élément clef du processus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 85
EAN13 9782296505308
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
L’Europe universitaire


L’identité étudiante
face à l’employabilité


Marie-Emmanuelle AMARA,
avec la collaboration de Michèle Baumann
Copyright

Mise en page : CW Design

D/2012/4910/23
ISBN : 978-2-296-98354-0

© L’Harmattan / Academia s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE

Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit.

www.editions-academia.be
Marie Emmanuelle AMARA , docteur en sciences sociales (allocataire AFR 2008-2010), possède une compétence dans l’analyse des phénomènes sociaux qui accompagnent le développement des adolescents et de la jeunesse. Titulaire d’un master en sciences de l’éducation, elle est également spécialiste en pédagogie personnalisée. Actuellement, elle poursuit ses recherches sur l’évaluation de l’employabilité des étudiants au sein de l’unité de recherche INSIDE.

Avec la collaboration de :
Michèle BAUMANN , directrice scientifique de sociologie médicale et santé publique, a obtenu de 2008 à 2010 un financement de l’Université du Luxembourg pour la réalisation, du projet de recherche SQALES « Qualité de vie et compétences relatives à l’employabilité des étudiantes » dont sont issus certains résultats présentés ici. Elle a soutenu la publication de cet ouvrage dans la collection INSIDE (Integrative Research Unit on Social and Individual Development) qu’elle coordonne.
Remerciements

La collection des monographies scientifiques INSIDE (Integrative Research Unit on Social and Individual Development) a pour but la valorisation des travaux menés par les chercheurs de l’unité et leurs collaborateurs. Basées sur une démarche pluridisciplinaire, les recherches portent sur l’analyse des phénomènes sociologiques, psychologiques, pédagogiques issus des crises économiques et des changements démographiques ainsi que sur celle des facteurs sociaux, éducatifs et de santé qui interviennent dans l’apparition et le développement des problèmes collectifs des populations. Collection interdisciplinaire en sciences humaines, travail social et action communautaire, elle contribue à l’identification et à la compréhension des besoins nouveaux, et des défis grandissants que prendra la négociation des valeurs à attribuer à la qualité de vie.

Nos remerciements s’adressent au Professeur Ion Ionescu (Iasi, Roumanie), au Docteur Jean­François Guillaume (Liège, Belgique) et au Professeur Jean­Marc Stébé (Nancy, France) pour leur collaboration ainsi qu’au Fonds National de la Recherche du Luxembourg pour son soutien financier .
Avant-propos
Dans le contexte du processus de Bologne et de la création de l’Espace européen de l’enseignement supérieur (EEES), les universités européennes se voient investies de nouvelles missions. Outre leurs rôles traditionnels de création et de transmission de connaissances disciplinaires, elles doivent favoriser l’employabilité durable des étudiants, les encourager à devenir des citoyens actifs et permettre leur épanouissement personnel (ministres de l’Enseignement Supérieur de l’Union européenne, 2009). Mais qu’en est-il en réalité ? N’existe-t-il pas un décalage entre ce que préconisent les circulaires européennes – conçues par des gouvernements et des ministres préoccupés du rayonnement des universités de leur propre pays, et plus globalement de l’Union européenne, dans un marché du savoir en voie de mondialisation – et le vécu des étudiants ?
Décideurs ou étudiants, des intérêts dissonants ?
Avec les nouvelles logiques de mobilité étudiante liées à la création de l’EEES et l’homogénéisation des systèmes nationaux, l’offre de formation se joue des frontières, les migrations de cadres et techniciens supérieurs se multiplient et le domaine de l’expertise s’internationalise. Les directives ministérielles incitent les universités à adopter des critères d’excellence pour se situer à de hauts niveaux dans les classements (Shanghai, Times Higher Education, etc.) et obtenir une reconnaissance internationale. Pressées par ces exigences comme par la rationalisation des choix budgétaires, celles-ci s’inscrivent dans une logique de service aux clients et entrent peu à peu dans un schéma de loi du marché (Arnove, 2007 ; Zaharia & Gibert, 2005). Le domaine académique s’empare des termes de l’économie : performance, rentabilité, excellence deviennent les maîtres-mots de la gouvernance des universités.
À l’entrée à l’université, les étudiants sont, quant à eux, animés de préoccupations différentes ; ils découvrent un environnement, une culture universitaire qui leur sont étrangers, doivent apprendre le « métier d’étudiant » (Coulon, 2005), et en parallèle, font face à des bouleversements d’ordre affectif et relationnel, à la découverte de l’autonomie et parfois à des difficultés financières. Ainsi, écartelés entre deux pôles – parents, amis et cadre culturel structurant dans lequel ils ont leurs habitudes d’un côté ; monde des adultes, de l’emploi, cadre social et politique de l’autre – les étudiants doivent négocier la transition d’une identité juvénile à celle de jeunes adultes et s’adapter à leur statut d’étudiant. Si cette situation n’est pas nouvelle, le phénomène d’allongement de la jeunesse (Giral, 2007) comme le climat d’incertitude face à l’avenir engendré par les réformes des curricula ou la crainte du chômage contribuent à la compliquer. Deux logiques semblent s’opposer : celle des institutions et des gouvernements qui vise l’intérêt général à moyen ou long terme et celle des étudiants et de leurs familles basée sur la recherche d’un bénéfice individuel immédiat.
L’employabilité durable, un challenge pour les étudiants, une révolution pour les universités
Pour augmenter la compétitivité des ressources humaines, la croissance économique et la cohésion sociale en Europe (Déclaration de Bologne, 1999), la question de l’employabilité durable s’impose comme une des finalités des enseignements ; un avis de la Commission des communautés européennes (2006) préconise de structurer les cursus universitaires dans ce sens. Durant leur parcours de formation, les étudiants devraient acquérir les connaissances nécessaires à l’obtention du diplôme, intégrer les compétences recherchées par les employeurs et être préparés, dans la perspective de cheminements de carrière non linéaires, à la probabilité de plusieurs réorientations au cours de leur vie de travail.
Sans doute influencés par le contexte socio-économique tendu, les étudiants européens semblent adhérer à ce discours ; ils se prononcent en faveur d’une plus forte collaboration entre les universités et le monde du travail et attendent de leur parcours universitaire qu’il les dote des connaissances et compétences dont ils auront besoin sur le marché de l’emploi. Pour cela ils préconisent notamment d’inclure des stages en entreprise dans le cadre des programmes d’études (The Gallup Organization, 2009). Dans une dynamique insufflée par la création de l’EEES et soutenue par les étudiants, la notion de compétences relatives à l’employabilité s’impose peu à peu dans le champ des enseignements universitaires. Or, ces compétences ne semblent pas reconnues ni valorisées par les institutions ; il existe des écarts notables entre ce que mesurent les examens universitaires (maîtrise de savoirs disciplinaires), ce que les étudiants estiment avoir acquis et les compétences génériques attendues par les employeurs (Organisation Internationale du Travail, 2004 ; The Gallup Organization, 2009). Les établissements universitaires paraissent pourtant peu enclins à adapter leurs programmes en fonction de ces nouveaux besoins et les enseignants ne semblent guère vouloir se préoccuper d’employabilité (The European Students’ Union, 2009).
Le décrochage universitaire, un échec des politiques européennes ?
L’obtention d’un diplôme de fin d’études secondaires, délivré à l’issue de formations qui préparent à suivre des études supérieures, est devenue la norme dans les Etats-membres de l’Union européenne. Les élèves sont doublement encouragés à poursuivre leurs études : par leurs parents soucieux d’assurer leur employabilité d’une part, et par l’école dans un désir d’équité sociale d’autre part. Dans un contexte de marché scolaire et avec l’avènement de la société du savoir, les diplômes sont valorisés, « aller à l’université

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