L innovation dans le système éducatif français
308 pages
Français

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L'innovation dans le système éducatif français , livre ebook

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Description

Le projet d'implantation de cours à distance par téléenseignement dans le bassin de Nice-Cagnes baptisé SAFONA a été, entre 2001 et 2005, le terrain d'une expérimentation originale. Avec SAFONA, l'exigence de rationalisation et de formalisation des pratiques professionnelles introduit de nouvelles normes de management. Entre contribution au bien public et modèle de la privatisation, le projet SAFONA s'inscrit dans un secteur éducatif en mutation face au processus de libéralisation de l'éducation en général.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 27
EAN13 9782336286020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28602-0
Titre
Dominique RENAUD



L’INNOVATION
DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF FRANÇAIS

Un projet d’implantation de cours à distance
par téléenseignement



Cet ouvrage a pour origine une recherche qui a fait l’objet d’une thèse de doctorat, soutenue en 2008, sous la direction de M. Éric Delamotte.
Laboratoire Gériico EA4073. Université Charles-de-Gaulle. Lille 3
Du même auteur :
Téléenseignement : un enjeu de formation majeur pour l’École , dans la collection « UL3 – Culture et communication », Université Charles-de-Gaulle, Lille 3, 2007.

« Nouvelles technologies, curriculum et disparités ethno-culturelle », article paru dans Une identité plurielle. Mélanges offerts à Louis Porcher , sous la direction de D. Groux et H. Holec, L’Harmattan, p. 287-294, mars 2003.

« Objectif classe », article paru dans Voie du Sud n° 9, revue des professeurs de français de l’Uruguay et du Paraguay (BCLE), p 51-53, 1998.
Dédicace

Pour mes deux fils, Lorenzo et Pierangelo.
INTRODUCTION
0.1 Avant-propos
1. Registres et imaginaires de l’innovation
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTICE) occupent, tant dans la vie quotidienne que dans l’ensemble des champs socioprofessionnels, une place grandissante. L’investissement dans les nouvelles technologies se développe dans le domaine éducatif, tandis qu’un nombre croissant d’étudiants et de particuliers se dotent de micro-ordinateurs et que les établissements spécialisés dans l’apprentisage des langues sont de mieux en mieux équipés. Un peu partout, ces nouvelles technologies s’utilisent en complément des cours présentiels. Les situations pédagogiques se diversifient. Au niveau du secondaire, l’implantation des TICE est en progression constante 1 . Ce constat conduit à s’interroger sur les conditions susceptibles de favoriser ces implantations et sur les obstacles qui, au contraire, peuvent freiner leur usage.
De précédents travaux ont montré que l’implantation de ces technologies dans un contexte éducatif est un processus à la fois long, complexe et semé d’embûches. Les échecs sont encore nombreux, l’efficacité au niveau éducatif souvent douteuse. Ma recherche repose sur l’hypothèse que, face à la complexité du problème à aborder, il est possible de partir de l’étude d’un cas particulier (le Projet d’implantation de cours par téléenseignement dans le bassin de Nice-Cagnes) pour donner des éléments d’élucidation de portée plus générale. L’objet de cette thèse est donc à la fois théorique et analytique : comprendre certaines réalités du système éducatif français au niveau du Secondaire à travers l’exemple d’un projet d’implantation de cours concernant l’apprentissage d’une langue à distance : SAFONA 2 .
a. L’innovation en termes de techniques et d’horizon fonctionnel 3
Débattre sur les conditions d’implantation des TICE au niveau du Secondaire, c’est d’abord se situer dans un paradoxe qui ne peut susciter que questionnement et curiosité. En effet, on peut considérer que d’un point de vue socio-technique, la question des supports de communication et de formation est essentielle. C’est évident, car l’école a changé chaque fois que l’on a changé de support. Le support ne dépend pas de la pédagogie, mais la pédagogie dépend du support. La plus grande révolution pédagogique a eu lieu lors de l’invention de l’écriture. Les grandes civilisations qui ont inventé le rouleau chez les Hébreux ou les hiéroglyphes chez les égyptiens, ont parallèlement inventé l’école biblique, les scribes... Avec l’évolution des documents et des supports de communication on peut rendre visible les techniques intellectuelles qui leur sont associées. C’est essentiel dans la mesure où justement elles ne semblent pas avoir d’histoire, ou si peu. Pourtant, dès qu’apparaît l’écriture, le monde se transforme. Dès qu’est arrivée l’imprimerie, les siècles précédents nous ont paru illisibles et sont devenus “les ténèbres du Moyen Âge”. À partir de la Renaissance, un sens nouveau apparaît qui nous est donné par Érasme, Montaigne, Rabelais... Avec la Réforme arrive la liberté de pensée, chose impossible dans une transmission non imprimée.
Ce changement de régime est d’abord technique : il bouleverse, au milieu du XV ème siècle, les modes de reproduction des textes et de production du livre. Avec les caractères mobiles et la presse à imprimer, la copie manuscrite n’est plus la seule ressource disponible pour assurer la multiplication et la circulation des textes. Avec le livre, une chaîne de production, de diffusion, de médiation et d’appropriation des connaissances se met en place. Il en est peut-être de même avec les TICE .
Les nouvelles technologies semblent inaugurer une ère de changements profonds dans l’éducation, mais elles ne sont pas seules “responsables” de ces changements. Ceux-ci sont étroitement liés aux mutations économiques et sociales que l’on perçoit à l’échelle mondiale. Ces mutations au sein de l’appareil scolaire concernent à la fois l’émergence de nouveaux outils (innovation technique), et des manières de travailler avec les documents (innovation intellectuelle), comme nous venons de le dire, mais aussi la transformation de la prestation (innovation pédagogique) ainsi que la modification des systèmes éducatifs (innovation organisationnelle). De nombreux acteurs de l’éducation s’accordent aujourd’hui à dire que l’utilisation de ces TICE dans le champ de l’école peut servir de levier d’innovations pédagogiques au service de la construction des savoirs. Pour certains, l’informatique serait même une nouvelle culture, un système d’interprétation du monde 4 .
Penser la technique sous l’angle de la seule utilité et de la fonctionnalité, est-ce alors une perspective adéquate pour réfléchir à ce qui nous préoccupe ici, à savoir l’évolution de l’éducation ? Pour présenter notre position, on s’intéressera ici rapidement aux pensées de l’évolution technique, ce terme d’évolution étant pour le moins surprenant, car il pourrait présupposer une dynamique propre de la technique. Dans son ouvrage, Leroi-Gourhan (1964) 5 développe le couple conceptuel, fait et tendance techniques. Toutefois, même si la tendance technique permet à l’auteur d’envisager l’évolution technique au-delà d’une simple succession chronologique, une part essentielle de celle-ci reste anthropologiquement déterminée.
À l’inverse, chez Simondon, par son concept de processus de concrétisation, il n’y a plus de source anthropologique de la tendance. L’homme n’est plus l’acteur intentionnel de cette dynamique, il en est le simple opérateur. Simondon refuse de considérer l’objet technique comme un ustensile, un moyen, afin de le définir en lui-même et de le saisir en son essence. Ainsi, il s’agit de comprendre la genèse des objets techniques et de leurs fonctions indépendamment des fonctionnements humains qui établissent les comportements d’usage des objets techniques. Afin de réconcilier la culture et la technique, il faut penser, nous dit Simondon 6 , ce que signifie “la machine porteuse d’outils”, ce qu’elle signifie pour elle-même, et ce que cela signifie pour la place de l’homme.
Ce qui semble raisonnablement approprié pour notre réflexion, c’est que Simondon s’attache à distinguer et séparer le fonctionnement de l’objet technique de sa fonctionnalité, c’est-à-dire de ce à quoi il sert. C’est ainsi que Simondon écrit très clairement : “Le sens de tout objet technique, c’est son fonctionnement”. L’objet technique est donc objet technique lorsqu’il fonctionne. Mais, d’autre part, même si Simondon, pour bâtir sa pensée de la technique, ne considère plus seulement l’objet technique comme un moyen, un ustensile disponible et transparent à la réalisation d’une fin, il n’abandonne pas pour autant l’idée qu’un objet technique, lorsqu’il fonctionne, se trouve finalisé “par rapport au mond

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