L UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LOUVAIN ET LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT
130 pages
Français

L'UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LOUVAIN ET LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT , livre ebook

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130 pages
Français

Description

L'UCL, terrain de débat, de confrontation et de réflexion et acteur de projets contribuant concrètement à l'amélioration des situations, a conduit une coopération au développement en phase avec son temps. L'ouvrage analyse l'histoire de ses actions depuis la période coloniale, l'institutionnalisation des politiques d'actions au sein de l'institution universitaire et leur implication dans les débats sociétaux d'hier et d'aujourd'hui.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 9
EAN13 9782296495524
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

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Extrait

L’Université catholique de Louvain et la coopération au développement
Entre microcosme des relations internationales et laboratoires d’innovations sociales(1908-1981) Mathilde Collin
1.
2.
Dans la même collection :
575 années de formation à l’université de Louvain. Arrêts sur quelques pratiques d’apprentissage, 2000.
La recherche, passions, pratiques, parcours. La communauté scientifique à l’UCL depuis 1834, 2001.
3. Les archives. Diversité, nouveautés, besoins, 2002. 4vie étudiante à Louvain. 1425-2000. La , 2002. 5la découverte de la recherche et des chercheurs. À , 2002. 6. Archives, universités, monde étudiant : une mémoire en construction,2003.7.Collection de cours manuscrits de l’Université de Louvain. Catalogue analytique,2003.8.Les archives électroniques : quels défis pour l’avenir ?, 2004. e 9.Étudiants du 21 siècle. Une nouvelle génération dans l’aventure universitaire, 2005. 10.Images de l’Université et des étudiants de Louvain, 2005. 11.De la communicabilité à l’accessibilité.La communication des archives,2005. 12.Travailler à l’Université. Histoire et actualité des personnels de l’Université de Louvain (1425-2005), 2006.
13.La formation des archivistes. Pour relever les défis de la société de l’information, 2006.14. Les relations de Louvain avec l’Amérique latine. Entre évangélisation, théologie de la libéra-tion et mouvements étudiants, 2006.15.La lettre et l’intime. L’émergence d’une expression du for intérieur dans les correspondances e e privées (17 -19 siècles), 2007. 16.Les archives d’entreprises. Entre gestion patrimoniale et veille technologique,2007.17.De l’UCLaux Etats-Unis. Les boursiers de la Belgian American Educational Foundation de 1964 à 1969,2007.18.Les engagements étudiants. Des pratiques et des horizons dans un monde globalisé, 2008. 19.L’illusion identitaire des étudiants francophones. Le mouvement des étudiants universitaires belges d’expression française (MUBEF, 1961-1974), 2008.
PUBLICATIONS DESARCHIVES DE L’UNIVERSITE CATHOLIQUE DELOUVAINCollection dirigée par Paul SERVAIS20
L’Université catholique de Louvain et la coopération au développement Entre microcosme des relations internationales et laboratoires d’innovations sociales (1908-1981)
Mathilde COLLIN
Louvain-la-Neuve 2008
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Note liminaire Ce livre est issu du mémoire présenté par Mathilde Collin pour l’obtention du diplôme interuniversitaire d’études approfondies en développement, environnement et sociétés. Le texte original a fait l’objet de quelques modifications dans le style et la forme dans un souci de le dépouiller de son caractère « académique ». Evelyne Vandevoorde
D/2008/4910/21 ISBN 978-2-87209-908-5 ©Bruylant-Academia s.a. Grand-Place 29 B- 1348 Louvain-la-Neuve Tous droits de reproduction, d’adaptation ou de traduction, par quelque procédé que ce soit, réservés pour tous pays sans l’autorisation de l’éditeur ou de ses ayants droit. Imprimé en Belgique
www.academia-bruylant.be
Introduction
Une des premières choses qui frappent lorsqu’on aborde un thème comme la coopé-ration universitaire au développement à l’Université catholique de Louvain, c’est la multitude des définitions que les acteurs lui donnent, chacun y incluant les modalités de son choix, en fonction de l’endroit d’où il parle, de son expérience et de ses atten-tes. Ce constat s’est dégagé au fur et à mesure de nos lectures, interviews et ren-contres. La littérature consacrée au sujet relève généralement du domaine du témoi-gnage ou de la réflexion personnelle d’acteurs, qui sont par ailleurs des personnalités scientifiques, plutôt que de celui de la publication scientifique en tant que telle. Les rares exceptions partent de la définition institutionnelle belge de la coopération uni-versitaire au développement : le ministère belge de la coopération au développement délègue une partie de son action à des acteurs de la société, ce qui est appelé la « coopération indirecte », la coopération universitaire au développement étant la partie de cette coopération indirecte dévolue aux universités.
Cependant, cette définition est vite apparue trop étroite et superficielle pour étudier le processus de construction de cette coopération. En partant d’une définition ac-tuelle et institutionnelle, on risquait de passer sous silence les évolutions conceptuel-les et les modalités d’action qui n’auraient pas survécu au temps, ou auraient été écartées de cette définition. Si le concept est à ce point flou, c’est parce qu’il est lui-même composé d’autres concepts dont les définitions sont parfois largement débat-tues : qu’est-ce que coopérer ? Que signifie d’y accoler l’adjectif « universitaire » ? Et à quel développement coopérons-nous de la sorte ?
Coopérer, c’est opérer ensemble, c’est-à-dire travailler conjointement avec quelqu’un 1 à une œuvre commune . Les différences d’interprétation se portent sur la nature du « quelqu’un ». Pour certains, il s’agit d’un acteur déterminé, auquel cas il existe une sorte de partenariat, dont les modalités peuvent encore varier, entre l’université et cet acteur en vue de collaborer à un projet de développement. Pour d’autres, il faut
1 Le nouveau Petit Robert, Montréal, 1996.
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Mathilde Collin
au contraire comprendre la coopération comme une contribution de l’université au développement, qui est lui-même une œuvre commune à laquelle participent tous ceux qui veulent bien s’y associer. La différence se situe donc au niveau de l’échelle du projet auquel on contribue : pour les premiers, il s’agit d’un projet local, pour lequel on s’associe à un partenaire du lieu, tandis que pour les seconds, il s’agit d’un projet global, en vue duquel on s’intègre à un mouvement général en vue du déve-loppement.
La coopération universitaire, qu’il faut distinguer de la coopération au développe-ment universitaire, est, quant à elle, comprise par certains comme la coopération « avec des universités », en l’occurrence du Sud, et par les autres comme la contribu-tion « de l’université » au développement.
Sur la définition du développement, enfin, les débats sont suffisamment larges et complexes pour que nous n’en fassions pas un compte-rendu ici. Contentons-nous de rappeler que le terme a été créé à un moment donné dans le temps et dans l’espace, et qu’il reçoit par conséquent des acceptions différentes en fonction de l’époque, du lieu et des personnes. Ajoutons encore que la plupart des acteurs qui participent à ce que les théoriciens appellent des actions de développement n’ont2 jamais songé à accoler ce terme à leurs agissements.
Pour étudier et analyser l’évolution sur le long terme des différentes initiatives de coopération universitaire au développement à l’Université catholique de Louvain, nous devions par conséquent partir d’un cadre conceptuel large, qui permette de faire émerger la définition que l’Université s’est donnée de cette coopération, et les circonstances dans lesquelles elle l’a fait. Nous avons donc retenu tout ce qui a été, à un moment donné, considéré par l’Université comme étant sa contribution au déve-loppement.
Moyennant ces quelques précisions liminaires, nous avons retracé l’évolution des initiatives en matière de développement qui ont été prises en main, en 1968, par les autorités universitaires sous la forme de la création d’un Conseil du Tiers-Monde (CTM) et d’un Secrétariat du Tiers-Monde (STM). Nous avons tenté de déterminer les logiques sous-jacentes à ces initiatives et la manière dont les autorités les ont agen-cées ensemble et/ou sélectionnées, puis traduites dans les structures centrales.
2 Selon Gilbert Rist, cité par Serge Latouche, la traduction du terme « développement » dans les langues africaines a mis les experts à la torture : selon les dialectes, le terme a été traduit par un concept qui signifie à la fois « croître » et « mourir », un verbe qui signifie « marcher » ou « se déplacer sans direction », un terme qui signifie « la voix du chef », « le rêve du Blanc » ou encore « travailler joli pour le prochain lever du soleil ». LATOUCHE, S.,Survivre au développement, Paris, 2004, p. 74.
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D’un point de vue chronologique, nous avons choisi 1908 comme point de départ. Cette date correspond à la création de la première licence en sciences coloniales à l’Université de Louvain, qui est aussi son premier lien structurel avec un pays appelé par la suite « en développement ». Le processus étudié subit une rupture en 1961 suite à l’accession à l’indépendance du Congo, se reconstruit progressivement pour arriver en 1968 à la création de Conseil du Tiers-Monde, puis tend à s’effilocher à partir de la mise en route du Conseil pour le développement intégré en 1981. C’est donc à cette date que nous arrêterons l’analyse détaillée, pour ne poursuivre jusqu’à aujourd’hui qu’au travers d’une évolution des structures centrales de l’Université chargées de ce qui est désormais appelé la politique de coopération universitaire au développement.
Du point de vue méthodologique, nous avons abordé notre sujet sur le long terme et sous l’angle des interactions entre les acteurs à différents niveaux : les logiques per-sonnelles, collectives, universitaires, gouvernementales, ecclésiales et globales sont constamment mises en dialogue les unes avec les autres. Cette approche est encore peu utilisée en histoire, où les fils conducteurs sont souvent les acteurs eux-mêmes, par exemple l’histoire d’une institution, d’un mouvement ou des grands hommes, ou bien des secteurs de la société, comme l’histoire économique, sociale ou de la pen-sée. L’approche par l’enchevêtrement des logiques sociales se prêtait particulière-ment bien à notre sujet, puisque les éléments qui ont participé à la construction de l’action universitaire en matière de développement sont eux-mêmes inclus dans un système.
Cette approche, qui a été élaborée il y a une vingtaine d’années par des anthropolo-gues, permet d’aborder les processus dans toute leur complexité, en mettant l’accent sur les interfaces. Elle « explore minutieusement les interactions de toutes natures intervenant dans le monde du développement, mettant en jeu représentations et 3 pratiques, stratégies et structures, acteurs et contextes ».Pour ce faire, nous avons accordé une attention particulière à la reconstitution des logiques dans lesquelles se sont placé les acteurs. Appliqué à l’histoire, l’exercice devient fastidieux, puisqu’il s’agit de cerner des personnalités et des tempéraments, des ambiances, des situations et des phénomènes labiles, qui ne sont plus perceptibles aujourd’hui qu’au travers des traces que les acteurs des différents niveaux en ont laissées. La contextualisation a donc pris différentes formes en fonction des sources d’informations disponibles pour essayer de les rendre au mieux.
3 OLIVIER DESARDAN, J.-P., « Les trois approches en anthropologie du développement », dansRevue o Tiers-Monde168, octobre-décembre 2001, pp. 729-754., t. 42, n
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Mathilde Collin
S’agissant d’individus, nous avons usé de moyens de renseignements très divers pour saisir leur pensée et leur personnalité. Pour la période coloniale, il existe uneBiogra-4 phie colonialecomplète bien que très subjective. Par la suite, nous avons eu assez recours, au cas par cas, à des notices biographiques éditées au moment de l’accession à l’éméritat des professeurs, à des témoignages de proches, à des écrits et publica-tions de ces personnes, aux descriptions de leurs actes publiés dans l’Annuaire de 5 l’Université de Louvainou encore à des interviews.
Au niveau des autorités universitaires, nous avons privilégié la reconstitution des actes posés aux discours officiels, ceux-ci étant néanmoins utilisés pour saisir l’ambiance universitaire de l’époque. Ces actes posés ont été cherchés directement 6 dans les archives rectorales, mais aussi dans lesProgrammes de courspubliés annuelle-ment. Ces programmes ont, par ailleurs, été utilisés pour tenter de comprendre les logiques du niveau intermédiaire c’est-à-dire celui des entités qui constituent ces programmes.
Pour les niveaux supérieurs – gouvernement, Fédération internationale des universi-tés catholiques (FIUC), Église et géopolitique mondiale –, nous avons eu recours soit à des travaux scientifiques, repris dans la bibliographie, soit à des publications des 7 instances officielles, comme les encycliques pontificales .
L’ensemble est mis en perspective par l’évolution des théories du développement, pour laquelle nous nous sommes basée sur l’ouvrage de Jean-Philippe Peemans,Le 8 développement des peuples face à la modernisation du monde.
Pour la rédaction, le niveau de l’institution universitaire s’est imposé assez naturel-lement comme fil conducteur autour duquel s’articulent les autres niveaux d’action. Les niveaux supérieurs sont en général placés en début ou en fin de section, par période, et servent de mise en perspective à l’analyse, tandis que les niveaux infé-rieurs – ou internes à l’université – sont abordés au moment où ils entrent en scène.
Le travail est divisé en deux chapitres, selon un critère chronologique : avant et après cette période charnière qu’est le début des années 1960, marquée parl’indépendance
4 Biographie coloniale belge. Belgische coloniale Biografie; puis, Bruxelles, 1948-1958, 5 vol. Biographie belge d’Outre-Mer.Belgische Overzeese Biografie, Bruxelles, 1968- (t.VIet t.VII). 5 Annuaire de l’Université catholique de Louvain, Leuven, 1837-. 6 UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DELOUVAIN,Programmes de cours, Louvain, 1907-. 7 L’ensemble des textes pontificaux relatifs à l’engagement social de l’Église sont rassemblés et commentés dans MAUGENEST, D. (dir.),Le discours social de l’Église catholique. De LéonVIIIà Jean-PaulII, Paris, 1985. 8 PEEMANS, J.-Ph.,Le développement des peuples face à la modernisation du monde. Les théories du développement face e aux histoires du développement « réel » dans la seconde moitié duXXsiècle, Louvain-la-Neuve, 2002.
L’Université catholique de Louvain et la coopération au développement
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du Congo, mais aussi par un redessinement de la géopolitique mondiale et une effer-vescence en faveur du développement.
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