Le sens de l orientation
220 pages
Français

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Le sens de l'orientation , livre ebook

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Description

L'orientation scolaire et professionnelle se pose avec acuité à l'adolescence, d'autant que le système scolaire français fait du choix d'un métier ou d'une formation une obligation dès l'âge de quinze ans. Or ces choix s'inscrivent dans la problématique adolescente qui impose choix d'objet et remaniements identificatoires que l'on sait. Les difficultés à choisir une orientation croisent celles qui feront de l'adolescent un adulte, comme si le choix d'un métier redoublait celui du choix d'un objet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2007
Nombre de lectures 89
EAN13 9782296180758
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Savoir et formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) Michel Gault et Dominique Fablet
Psychanalyse et éducation
Série dirigée par Claudine Blanchard-Laville

Depuis plusieurs années se développent des recherches qui étudient les pratiques professionnelles du champ de l’éducation et de la formation en prenant en compte les processus inconscients et leur influence sur les conduites, les actes et les décisions des acteurs de ce champ. La série Psychanalyse et éducation se propose d’offrir au lecteur des travaux qui éclairent ces phénomènes en se référant à une approche clinique d’orientation psychanalytique.
Déjà paru
Catherine Yclnik, Le groupe classe , 2006
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Epigraphe Préface Avant-propos Choix d’orientation et ordre social Choisir un métier : une question de destin ? Choisir en méconnaissance de cause Le parcours professionnel : un chemin fait de détours De la nostalgie au projet professionnel : pour une clinique de l’orientation Conclusion Bibliographie
Le sens de l'orientation
Une approche clinique de l'orientation scolaire et professionelle

Nicole Baudoin
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296039797
EAN 9782296039797

Préface
Au cœur de ce livre dense et cultivé, stimulant et original, l’angoisse de l’adolescent qui s’oriente : le psychologue la perçoit quotidiennement dans les entretiens et toutes les familles la vivent à un moment ou à un autre. Quant à l’école, concernée elle aussi puisqu’elle répartit chaque génération d’adolescents sur un échiquier de places plus ou moins valorisées et socialement inégales, elle a plutôt tendance à renforcer cette angoisse de l’orientation par la dramatisation des procédures et par son impossibilité à douter du préjugé tenace qu’il suffit d’être informé et de raisonner pour que le projet s’ensuive.
En opposition aussi bien aux certitudes longtemps tranquillisantes mais devenues caduques de l’expertise psychométrique, qu’à l’engouement un moment illusoire pour une approche éducative de l’orientation, Nicole Baudouin nous propose une approche clinique des réalités psychiques. Plus précisément, une conception qui confère toute leur place au désir, à l’intériorité, à l’inconscient et à ses déterminismes, aux aléas de l’histoire pulsionnelle et familiale et aux assignations de places ainsi qu’aux failles, aux manques, aux deuils non effectués, c’est-à-dire au travail du négatif.
Il fallait une grande maîtrise des concepts psychanalytiques, une solide culture philosophique et littéraire, mais aussi une sensibilité et une écoute clinique exemplaires des discours adolescents, pour faire de cette réflexion sur une pratique professionnelle, une approche clinique convaincante de l’orientation, sans naïveté sociologique et sans cloisonnement disciplinaire. Rien à voir donc avec les rares écrits, trop souvent polémiques et dogmatiques, qui s’y sont essayé auparavant. Il fallait surtout cette écriture buissonnière et traversière originale : car on va de Platon à Freud, de Schnitzler à Canguilhem, de Goethe à Favez-Boutonnier, de Bernard Schlink à Musil, mais aussi de Xavier et Céline à Estelle et Manon. Ni chronologiquement convoqués, ni même mis en perspective, mais associés dans une circulation instructive entre l’élaboration conceptuelle, l’analyse subtile et contextualisée des biographies de Freud et Schnitzler, et les brèves histoires d’orientation d’adolescents parisiens d’aujourd’hui.
S’orienter, pour l’adolescent, est l’une des premières obligations sociales de l’autonomisation et implique la mobilisation de ce qu’il a intériorisé au cours de son développement antérieur : avoir à sa disposition des représentations différenciées protège de l’angoisse face aux injonctions sociales intrusives d’investir un avenir inconnu et garantit la « capacité d’être seul » dont parle Winnicott et que Nicole Baudouin met explicitement au centre de son argumentation. Elle voit dans la clôture du passé et dans le renoncement aux étayages identitaires parentaux, la condition même du choix de l’avenir et de l’élaboration de projets dans un jeu de fictions et d’explorations professionnelles. Mais s’orienter peut révéler brusquement la fragilité du monde interne et des assises narcissiques : « la nostalgie d’un retour vers le passé » peut alors se donner à voir dans des trajectoires de « détour », dans des moments de « jachère », comme elle peut aussi constituer des figures du projet d’avenir.
Bernadette Dumora
Avant-propos
L’idée de ce livre est née de ma pratique de conseillère d’orientation psychologue et de formatrice et de mon désir de clarifier ma vision des questions d’orientation. Celles-ci ne pouvaient pas à mon sens être traitées comme simples questions d’adaptation à l’offre de formation ou au marché de l’emploi. Car, force était de constater qu’il ne suffisait pas d’informer sur les métiers après avoir mis au jour les intérêts et aptitudes des personnes pour qu’elles s’engagent dans la voie qui, en toute objectivité, semblait la plus adaptée à leur profil. Autre chose était en jeu. Dès lors, mettre à l’épreuve ce dont la pratique me convainquait davantage au fil des années, à savoir que le choix d’un métier ou d’une formation n’est pas une opération simple, m’apparaissait de plus en plus important pour continuer à travailler. Je prenais de plus en plus la mesure des enjeux psychiques qui étaient à l’œuvre au moment des choix d’orientation, sans qu’il faille pour autant y déceler quelque pathologie. Alors approcher ce champ avec un point de vue clinique plutôt qu’expérimental m’apparut comme une nécessité malgré la gageure qu’un tel parti pouvait représenter eu égard aux références traditionnelles dans ce domaine. En effet depuis son origine, au début du vingtième siècle, l’orientation, qui n’était à l’époque que professionnelle, se réclame de la psychologie expérimentale et de la psychologie différentielle. Elle utilise des méthodes issues de ces deux courants, dans une visée objective, pour l’observation des personnes. Gageure d’autre part au sens où le terme de clinique éveille des craintes ou de la méfiance chez nombre de théoriciens et de praticiens de l’orientation scolaire et professionnelle, craintes de voir les pratiques en orientation prendre un tour thérapeutique. Pourtant, selon la définition de Lagache, la psychologie clinique s’intéresse à « la personne totale, en situation » 1 .
Or, c’est bien l’objet du travail en orientation scolaire et professionnelle que de s’occuper de « la personne totale » inscrite dans un contexte, aux-delà des catégories du normal et du pathologique, du point de vue de son engagement dans une profession. À viser à toute force l’objectivité, la personne est mise en position d’objet de la science. Si l’objectivité d’une situation est à prendre en compte on ne peut pas en inférer le rapport subjectif que le sujet entretient avec elle. Il nous est apparu en effet qu’il ne suffisait pas d’observer et de décrire telle ou telle caractéristique des personnes que nous recevions pour les aider à faire un choix de métier. À traiter ainsi le sujet en extériorité, certes on prend en compte ses caractéristiques, voire ses difficultés d’orientation, mais lui, où est-il ? S’occupe-t-on de lui ?
Il nous semblait au contraire important d’adopter une position dite « compréhensive » 2 , basée sur l’écoute et qui se centre sur l’intériorité du sujet. On lira dès lors les caractéristiques du sujet comme produit de son histoire. C’est cette position que nous avons tenté de tenir dans ce travail, en lien avec notre pratique, convaincue que le choix d’un métier engageait la personne dans ce qu’elle avait de plus singulier, que des enjeux psychiques y étaient à l’œuvre, qui déterminaient les choix sans qu’elle en sût quelque chose. Car, nombre de personnes ne choisissaient pas de faire le métier ou la formation pour lesquels elles disaient avoir une inclination forte alors que rien ne semblait les en empêcher : est-ce dire alors qu’on ne choisit pas en connaissance de cause ou qu’on est choisi plus qu’on ne choisit ? Elles ne renonçaient pas pour autant à ce qu’elles avaient abandonné. Quelle dynamique alors les animait ?
Entendre les difficultés d’orientation d’un adolescent ou d’un sujet adulte dans leur dynamique propre, c’est-à-dire comme résultant de leur histoire singulière, sans toutefois faire l’économie des conditions familiales et sociales dans lesquelles elles sont apparues, nous permettrait peut-êt

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