Les pratiques enseignantes en mathématiques
192 pages
Français

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Les pratiques enseignantes en mathématiques , livre ebook

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Description

Face aux contraintes, comment la liberté pédagogique s'exerce-t-elle? Eric Roditi a observé et comparé les cours de plusieurs professeurs sur une même notion, la multiplication des nombres décimaux. Son étude montre toutes les "bonnes raisons" qui conduisent les professeurs à élaborer une même organisation globale de leur enseignement, elle révèle aussi une diversité étonnante quant à la structuration des séances, au travail proposé aux élèves et aux interactions entre le professeur et sa classe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2005
Nombre de lectures 289
EAN13 9782336263229
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Savoir et Formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004) et Michel Gault

A la croisée de l’économique, du social et du culturel, des acquis du passé et des investissements qui engagent l’avenir, la formation s’impose désormais comme passage obligé, tant pour la survie et le développement des sociétés, que pour l’accomplissement des individus.
La formation articule savoir et savoir-faire, elle conjugue l’appropriation des connaissances et des pratiques à des fins professionnelles, sociales, personnelles et l’exploration des thèses et des valeurs qui les sous-tendent, du sens à leur assigner.
La collection Savoir et Formation veut contribuer à l’information et à la réflexion sur ces aspects majeurs.
Déjà parus
Christophe MARSOLLIER (Sous la direction de), Le conseil d’élèves : pour apprendre à vivre ensemble, 2004.
Marielle BRUGVIN, Formations ouvertes et à distance, 2005.
Martine BEISTEGUI (coord.), L’intervention éducative en milieu ouvert. Pour une rencontre entre théories et pratiques, 2004.
Christine JOURDAIN, L’enseignement des valeurs à l’école, 2004.
M. PAUL, L’accompagnement : une posture professionnelle spécifique, 2004.
Luc BRULIARD, Handicap mental et intégration scolaire, 2004.
André CHAMBON, Villes et développement éducatif local : les cas d’Evry, d’Amiens et de Calais, 2004.
M.M. BERTUCCI et C. CORBLIN (dir.), Quel français à l’Ecole ? Les programmes de français face à la diversité culturelle, 2004.
Alain JAILLET, L’école à l’ère numérique, 2004
Cédric FRÉTIGNÉ, Une formation à l’emploi  ?, 2004.
Dominique FABLET (coord.), Professionnel(le)s de la petite enfance et analyse de pratiques, 2004.
Françoise CROS, L’innovation scalaire aux risques de son évaluation, 2004.
Les pratiques enseignantes en mathématiques
Entre contraintes et liberté pédagogique

Eric Roditi
© L’Harmattan, 2005
9782747579469
EAN : 9782747579469
Sommaire
Savoir et Formation Déjà parus Page de titre Page de Copyright PRÉFACE INTRODUCTION -1- - PROBLÉMATIQUE ET MÉTHODOLOGIE - 2 - - LES POSSIBLES ET LES CONTRAINTES -3- - LES SCÉNARIOS DES PROFESSEURS - 4 - - ACTIVITÉS DES ÉLÈVES, ADAPTATIONS DES PROFESSEURS CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
PRÉFACE
Les enseignants contribuent aux apprentissages de leurs élèves : oui mais comment ?
C’est la variété de ces contributions, en classe, qu’Éric Roditi commence à explorer dans ce livre. Il en étudie deux aspects essentiels, complémentaires, et encore peu précisés, les diversités (et leur ampleur) et les régularités, autrement dit les invariants inter-enseignants des pratiques en classe de mathématiques.
Certes les interventions en classe diffèrent d’un enseignant à l’autre, même sur un contenu fixé et dans des classes analogues, et l’auteur dévoile une palette de différences dans les déroulements des séances, tout à fait frappantes ; mais, en même temps, il montre que les contenus abordés en classe, et la gestion adoptée pour les transmettre présentent des points communs importants, relativement globaux, définissant une enveloppe au sein de laquelle s’inscrivent toutes ces interventions.
Seulement ce travail révèle que les caractéristiques de cette enveloppe ne sont pas toujours transparentes et que des recherches spécifiques semblent nécessaires pour y avoir accès. Cela renforce l’idée que les pratiques proviennent de la combinaison de différents facteurs, éventuellement contradictoires, qui tiennent à la fois aux apprentissages visés et aux conditions d’exercice du métier d’enseignant.

Dans la recherche qui nous est présentée ici, l’auteur a choisi de centrer ses démonstrations sur un chapitre bien circonscrit du programme de mathématiques de la classe de Sixième, que tous les enseignants abordent assez tôt dans l’année et sur une durée relativement analogue, ce qui contribue à légitimer les comparaisons. Ce chapitre est en outre un peu spécial car il était nouveau dans le programme de Sixième l’année où l’auteur a fait ses observations : ainsi les enseignants devaient y réfléchir spécifiquement cette année-là, faire certains choix individuels, même si les manuels présentaient des propositions.
Éric Roditi analyse ainsi quatre classes standard pendant toutes les séances consacrées à la multiplication des décimaux (entre 3 et 5 heures environ). Il a éliminé a posteriori de son corpus les classes difficiles, cherchant avant tout à dégager des invariants des pratiques ordinaires. De plus, le manuel de ces classes est le même, donc les choix des enseignants sont vraiment des choix individuels.
L’auteur a adopté une des problématiques actuelles de l’analyse des pratiques des enseignants développées en didactique des mathématiques, à partir des déroulements en classe. Il s’agit d’une double approche, qui s’appuie à la fois sur le didactique et sur l’ergonomique. Une double approche qui s’inspire du fait que pour comprendre des pratiques il est nécessaire de tenir compte à la fois des effets potentiels visés et des acteurs. L’emprunt à l’ergonomie consiste ici essentiellement à intégrer le point de vue du métier. Deux types d’analyses du déroulement des séances sont croisés. Les premières, très précises, sont descriptives ; elles sont menées en utilisant des indicateurs didactiques liés aux activités potentielles des élèves provoquées par l’enseignant, utilisées comme critères décisifs d’évaluation des pratiques en classe. Ce sont les contenus mis en jeu, la gestion globale suivie, le travail en classe des élèves (tel qu’on peut le reconstituer) et tous les accompagnements de l’enseignant qui sont questionnés.
Les secondes analyses mettent en jeu des déterminants plus globaux des pratiques, pour tenir compte de l’exercice même du métier d’enseignant, et pas seulement des apprentissages potentiels qu’elles pourraient provoquer. Il s’agit de comprendre mieux les contraintes et les marges de manœuvre et d’interpréter correctement les différences qui sont constatées dans les premières analyses. Sont recherchés ici des facteurs sociaux, liés à des habitudes collectives des enseignants, et des facteurs institutionnels, liés aux programmes de la classe de Sixième et aux instructions officielles.
Éric Roditi développe une méthodologie en partie originale pour analyser les accompagnements de l’enseignant en classe, qui lui permet de ne pas transcrire intégralement les séances, ce qui aurait été démesuré. Il s’attache particulièrement aux incidents, c’est-à-dire à un des caractères essentiels de la classe, qui la distingue d’un environnement interactif sur ordinateur par exemple. Pour étudier les déterminants institutionnels et les choix de contenus, il tire un excellent parti des recherches déjà existantes en didactique.
Ces analyses l’amènent à décrire alors les caractéristiques communes à tous les enseignants du corpus, liées aux contenus et à la gestion globale. Ce sont ces résultats qui lui permettent de dégager des invariants particuliers, qu’il appelle « règles » en référence à la psychologie du travail. Des recherches ultérieures devront tester la portée et les limites de ces invariants, et notamment leur résistance à d’autres formes d’enseignement éliminées de ce corpus (ZEP par exemple).
Les cohérences des quatre pratiques individuelles sont aussi mises en évidence, et permettent d’intégrer la gestion des incidents au reste de la gestion.
En conclusion, ces recherches nous semblent extrêmement intéressantes à au moins trois titres.
D’abord cela montre que pour les enseignants tous les choix a priori raisonnables, notamment en termes d’apprentissages, ne sont pas possibles : certaines ingénieries didactiques par exemple, pourtant très bien conçues, ne seront pas adoptées par les enseignants parce qu’elles ne peuvent pas rentrer dans cette enveloppe liée aux programmes, aux instructions, et à des habitudes profondes du milieu.
Ensuite pour un enseignant tous les choix possibles ne peuvent pas être adoptés : chaque enseignant développe, dans la marge de manœuvre qui lui reste, des pratiques originales, marquées par une cohérence certaine, et cela entraîne des décisions non aléatoires pour gérer le détail de la séance et l’imprévu. Ces décisions à différents niveaux se renvoient les unes aux autres, et ne permettent pas toujours d’inscrire le déroulement d’une séance dans certaines progressions possibles. Ainsi l’auteur montre qu’aussi bien la gestion des incidents, les réponses aux questions qu’il pose ou que les élèves lui posent, la gestio

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