Se former par un travail de modélisation
282 pages
Français

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Se former par un travail de modélisation , livre ebook

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Description

Cet ouvrage dévoile les principes d'accès à une expérience individuelle et collective d'action-recherche dans le champ de l'éducation. Chacun des auteurs témoigne sur sa propre façon de Se former par un travail de modélisation. En s'appuyant sur leurs trajets personnels et professionnels les onze auteurs s'engagent dans un processus dynamique de réflexion et de formalisation des connaissances à partir des expériences et actions conscientisées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 55
EAN13 9782336361154
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Cognition et Formation
Collection dirigée par Georges Lerbet
et Jean-Claude Sallaberry
Les situations de formation sont complexes. Elles s’appuient sur des processus cognitifs eux aussi complexes.
Appréhender ces situations et ces processus signifie que les sujets (chercheurs, formateurs, "apprenants"...), leurs milieux et leurs relations sont considérés comme des systèmes autonomes en interactions. Cela conduit à mettre l’accent sur une nouvelle pragmatique éducative développée au fil des volumes de la collection.

Déjà parus 1

C. GERARD, G. MUNOZ, M. ROUSSEAU, Du paysage au territoire de l’alternance , 2013.
F. ANCIAUX, T. FORISSIER et L. F. PRUDENT, Contextualisations didactiques. Approches théoriques , 2013.
Philippe CLERMONT, Darwinisme et littérature de science-fiction , 2011.
B. CLAVERIE, L’homme augmenté, Néotechnologies pour un dépassement du corps et de la pensée , 2010.
B. CLAVERIE, J.-C. SALLABERRY, J.-F. TRINQUECOSTE, Management et cognition. Pilotage des organisations : questions de représentations , 2009.
Guy BOY et Jean PINET, L’être technologique. Une discussion entre un chercheur et un pilote d’essais , 2008.
Max PAGÈS, L’implication dans les sciences humaines. Une clinique de la complexité , 2006.
Mylène ANQUETIL-CALLAC, L’accueil de l’expérience, 2006.
Bernard CLAVERIE, Cognitique , 2005.
Franck VIALLE, La construction paradoxale de l’autonomie en formations alternées , 2005.
1 Voir en fin d’ouvrage la collection complète
Titre
Jean-Philippe Gillier
(coordinateur)









Se former par un travail
de modélisation

Une expérience collective à l’œuvre
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-71126-3
Introduction générale
Jean-Philippe GILLIER 2

Comment défendre devant les professions que l’autoréflexivité génère de nouvelles capacités et donne sens au travail afin que chacun en fasse son œuvre ? À quoi bon toujours rajouter de nouveaux processeurs souvent sous forme de contenus dans nos formations si les conditions n’ont pas été créées pour que le système humain se réfléchisse lui-même. Par ailleurs, comment allons-nous régénérer la formation tout au long de la vie, si les politiques et les institutions ne s’exercent pas eux-mêmes à des formes de réflexivités pouvant participer à l’émergence de rationalités plus ouvertes. Cet ouvrage a l’ambition affirmée de témoigner d’une longue expérience d’accompagnement en capacité d’ouvrir une voie nouvelle vers des formes d’accompagnements souples, génératrices de transformations chez les accompagnés, et, récursivement, transformantes pour les accompagnants.
Le présent ouvrage révèle un processus d’action-recherche-développement à l’œuvre fondé sur trois principes fondateurs auxquels se référencie de façon singulière chacun des onze auteurs des textes suivants. Tout d’abord, le principe de « se former » en convoquant un « qui » dans sa capacité à faire retour sur lui-même, afin de faire œuvre par lui-même. Le deuxième principe est celui de la modélisation, donnant à voir une forme compréhensible révélée à partir d’épreuves comme peut l’être celle de l’écriture. La modélisation engage un travail intérieur à l’aide d’artefacts symboliques engendrés à partir du faire. Cette modélisation suppose une capacité à la fois éprouvée et espérée. Cette capacité s’origine à la fois en dedans et en dehors du vivant. Elle est un manque appelant le regard de l’autre, c’est une notion « . qui doit rendre pensable un "travail éthique" qui unit l’exigence moderne d’autonomie et la prise en compte de la vulnérabilité du soi » 3 . Enfin, en lien avec les deux processus précédents, ce que nous appellerons une forme d’ingéniosité capable de transformer un monde considéré comme donné en un monde produit, comme œuvre à la fois personnelle et collective. Cette ingéniosité passe par nos capacités à s’ingénier collectivement à « travailler ensemble », afin de produire un « monde commun » 4 à partir d’un monde incertain. Cette ingéniosité est « l’œuvre de la Méthode » au sens d’E. Morin. Elle enchevêtre deux niveaux. Ils s’articulent et se rétro-alimentent : « d’une part, elle favorise le développement des stratégies pour la connaissance ; et, d’autre part, elle favorise le développement des stratégies pour l’action » 5 .
Ces trois principes ont pris leurs pleins droits à partir d’une transformation repérable pour chacun des écrits par un basculement de points de vue dans leur rapport au temps. D’un temps diachronique et linéaire, rendant compte des faits par une démarche d’analyse, chaque récit dans sa composition autoréflexive convoque et libère des temporalités autres, jusqu’ici réprimées par l’ordonnancement du seul esprit d’analyse. Ce basculement opéré met celui qui le vit dans une situation d’inconfort, d’insécurité, quand il tente d’en dire quelque chose à l’épreuve de l’expérience d’une écriture récursive. Faire l’expérience de raconter cette expérience participe à ce que nous appelons l’« œuvre du travail ». Elle recouvre à la fois une double obligation. Elle est celle, d’une part, de répondre à une commande extérieure sans se défaire d’une commande intérieure ; et, celle d’autre part de produire une forme symbolisée, reliée et reliante, transformée et transformante. Forme non pas imposée, mais voulue pour participer à se relier au monde sans s’y perdre soi-même.
Pour rejoindre J. Dewey 6 , nous considérons trop le travail de l’extérieur comme une chose qui doit être faite. Nous devons le considérer également de l’intérieur, auquel cas le travail « … signifie ingéniosité et esprit d’invention dans le choix des moyens appropriés et dans l’élaboration des plans, et signifie donc finalement que les prévisions et les idées seront mises à l’épreuve par les résultats qu’elles produisent réellement » (1995). Rappelons que « Tout projet diurne dans le chemin rationnel doit se doubler d’un enracinement nocturne, dans l’imaginaire », disait G. Bachelard 7 . Dans la veine des travaux de cet auteur, le travail intérieur parce qu’il investit l’imaginaire génère de la discontinuité avec les repères d’un travail extérieur. Encore faut-il que nous ayons « . la sagesse d’écouter en nous-mêmes l’harmonie du possible. » 8 . Le travail ne se décompose pas, il est organique, indissécable. Le travail est fractal, il est unité. Il est « grand intégrateur » (Y. Barel, 1993), quand les grands processeurs le fondant se nourrissent réciproquement, se réorganisent pour donner des formes inédites et imprévisibles.
L’ensemble des écrits de ce livre n’émerge pas de nulle part, il s’enracine dans une longue expérience d’un accompagnement à la Direction et à l’Encadrement d’Organismes de Formation et d’Insertion 9 (DEOFI). Cette formation DEOFI conduite en alternance par l’équipe enseignante 10 accompagne chacun dans un long travail de ruptures et de reliances opérées à l’entre-deux « d’une origine en partage » (D. Sibony, 1998). Ce travail invite chacun à faire son œuvre par le jeu des figures récursives naissantes, repérables dans cet ouvrage. Nous invitons le lecteur à rencontrer chacun des auteurs dans leurs singulières formalisations à partir desquelles nous pouvons envisager ce que « se former à la recherche et par la recherche » peut avoir à faire avec la citoyenneté, la responsabilité, et, plus généralement, avec les capacités de l’humain à transformer son rapport au monde. Ces productions singulières donnent à voir la capacité de l’humain à renouveler sa propre Méthode dans son rapport au monde. L’envahissement du modèle des compétences structurant nos faires, nous contraint toujours plus à dissocier la méthode de son contenu. Cette conception désormais très prégnante dans nos pratiques professionnelles et autres, nous soumet à gérer des activités cloisonnées aux dépens d’un travail d’intériorité. Cette tendance lourde, et non sans rapport avec la souffrance au travail, exclut toutes autres formes de méthode qui entretiendrait des jeux récursifs avec ses contenus. Ce travail intérieur n’exclut pas la souffrance mais « tout se double en nous-mêmes », nous dirait G. Bachelard 11 « car cette souffrance est liée à une rédemption, une joie, un effort intellectuel

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