Une pédagogie pour le développement social
277 pages
Français

Une pédagogie pour le développement social , livre ebook

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277 pages
Français

Description

L'actuel système éducatif en Afrique est issu du sysème éducatif colonial dont l'objectif était la sauvegarde des intérêts de la métropole et le maintien des peuples sous la dépendance. Il est donc temps de passer d'une pédagogie de la répétition à une pédagogie de l'innovation. Adopter un système éducatif alternatif, passer de la transmission à la communication des savoirs, s'inspirer des sagesses locales sont autant de réponses à cet enjeu majeur.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 123
EAN13 9782296461512
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

Une pédagogie pour le développement social
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54813-8 EAN : 97822965481378
Stanislas R. Baleke
Une pédagogie pour le développement social De la transmission à la communication des savoirs L’Harmattan
Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. PÉQUIGNOT ET D. ROLLAND  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Hélène DEFOSSEZ,le végétarisme comme réponse à la violence du monde,2011. Georges DUQUETTE,Vivre et enseigner en milieu minoritaire. Théories et interventions en Ontario français, 2011.Irnerio SEMINATORE,Essais sur l’Europe et le système international. Crise, multilatéralisme et sécurité, 2011. Irnerio SEMINATORE, Six études sur les équilibres internationaux, 2011. e François HULBERT,édition),Le pouvoir aux régions (2 2011. Arno TAUSCH, Philippe JOURDON,Trois essais pour une économie politique du 21ème siècle, 2011. Valérie LE HENO,La désobéissance : un moteur d'évolution, 2011. Philippe BOUQUILLION et Yolande COMBES (sous la dir. de),Diversité et industries culturelles, 2011. Georges FERREBOEUF,Participation citoyenne et ville, 2011. Philippe GOOSSENS,Les Roms : dignité et accueil, 2011.
PREFACE L’école est dans toutes les sociétés modernes le lieu d’éducation par excellence. Or l’éducation qui obéit à la loi de l’aléa n’est pas une entreprise aisée, lorsqu’on sait que l’Afrique originelle se caractérisait par la réussite collective, ignorant la compétition et le succès individuel. Avec la modernité, les États africains nés de la colonisation éprouvent de sérieuses difficultés à promouvoir une société juste, en dépit des indicateurs humains et culturels dont ils disposent. L’éducation se heurte ici à des handicaps dus aux valeurs culturelles authentiques, mais aussi parfois au lourd héritage de la colonisation qui a aliéné la mentalité africaine et contribué au développement de la culture de l’impasse qui maintient le continent dans le sous-développement. Pendant que l’éducatif effleure le fond de l’abîme, l’Afrique s’entête à focaliser toute son attention sur une éthique publique essentiellement portée vers la valorisation de l’économique, au détriment de sa richesse culturelle et morale. Elle se retrouve désormais comme un bâtard qui ignore tout ou presque du sens de la solidarité qui la caractérisait. Il faut louer la pertinence et le caractère novateur de la nouvelle pratique pédagogique proposée par Stanislas Baleke dans cet ouvrage dont la lecture permet de se rendre compte de la nécessité de l’implication de l’apprenant dans la construction juste où règne l’égalité, la solidarité et la participation. Une pédagogie pour le développement social,ouvrage de la maturité, a en toile de fond le souci d’attirer l’attention du lecteur sur le fait que le berceau de l’humanité éprouve de plus en plus de difficultés à regarder la réalité en face, et le futur lui suscite plus de craintes que de confiance. C’est peu dire que de reconnaître que l’Afrique croule sous le poids de sa propre histoire, avec une jeunesse qui a peur de vivre dans une société sans idéal, qui ose moins et qui se renferme de plus en plus sur ses difficultés quotidiennes. L’interpellation est d’autant plus urgente que le contexte de la globalisation actuelle impose à chaque société de faire entendre sa voix, au risque de disparaître. L’ouvrage suggère quelques voies et moyens pour une perspective de développement où les peuples ont la responsabilité de jouer le rôle de premier plan : l’éducation pour le changement des mentalités et des structures.C’est dans le même sens que le Président américain Barack Obama, parlant de l’expérience démocratique de l’Afrique a eu à dire que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes ».
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Stanislas Baleke adopte une démarche pédagogique inspirée par son expérience de praticien de l’éducation, de la formation et du développement dans laquelle il exprime son ardent désir de voir un jour dans les pays africains la justice sociale devenir une réalité, et les sociétés africaines actrices de leur propre développement. Car pour lui, les Africains éprouvent des difficultés à assumer les échecs liés à la mauvaise gestion de leurs États depuis les indépendances jusqu’aujourd’hui. Ils préfèrent concéder à leurs leaders leurs errements, la mauvaise gouvernance au point de feindre d’ignorer les responsabilités qui leur incombent dans leurs échecs, pour finir par trouver des boucs émissaires du côté des lointains colonisateurs.Barack Obama lors de son premier voyage en terre africaine en qualité de Président des États Unis d’Amérique déclarait : «Nous devons commencer par ce postulat simple : l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains eux-mêmes.». En dépit de toutes ces réalités, l’on retrouve étonnamment en Afrique des masses populaires qui mangent, chantent et dansent à longueur de journées, se refusant à toute réflexion pendant que les dirigeants les mènent à la boucherie. La justice sociale intègre la coopération entre le Nord et le Sud et la solidarité internationale avec tous les partenaires au développement de l’Afrique qui lui concèdent ainsi une place dans le vaste champ de la globalisation dominé par la démocratie. C’est un idéal qui sera atteint lorsqu’il n’y aura plus de place pour le clientélisme, la corruption, et l’économie de prédation. Pour ce faire, l’Afrique doit repartir d’un bon pied, en commençant par exorciser plus de cinquante années d’échecs dont les causes, à la fois endogènes et exogènes, ont fait profiter les seules oligarchies nationales, parfois avec la complicité à peine voilée de certains pays du Nord. Conscient de ce que la possible et nécessaire démocratisation de l'Afrique est une condition sine qua none pour la mise en place d’un véritable développement, et surtout pour l’émergence d’une société de justice, l’auteur adopte une nouvelle vision de l’éducation fondée sur la problématisation, en vue de la nécessaire rupture avec l’ancienne pratique éducative. Cette idée s’exprime à travers un nouveau paradigme éducatif pour le développement en Afrique. Il s'agit de s’appuyer sur les analyses fondées sur l’intégration des dimensions humaines et culturelles des sociétés à promouvoir, de remettre en question les anciens modèles qui voyaient dans les fondements culturels les obstacles majeurs à la modernisation économique et sociale. Or, on ne saurait développer une société en
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détruisant son socle culturel. Il ne peut y avoir de développement social sans prise en compte des fondements culturels d'une nation, d’un peuple, ou d'une société. Le passage à une pédagogie fondée sur le « partage des savoirs » qui est commun à tous les courants actuels se présente comme un véritable défi. A lui s’ajoute le pari de considérer tout au long de l’ouvrage une Afrique unie et indivisible, dépouillée de ses frontières coloniales arbitraires qui constituent une tare qu’il est urgent d’effacer.  Dans sa démarche, l’auteur a choisi de s’appuyer sur des auteurs qui ont posé les bases d’une philosophie de l’éducation pour le développement des peuples, afin de mieux comprendre le rôle que peut jouer l’éducation dans la promotion d’une société juste. Il s’agit de Jacques Maritain et Paulo Freire. Le premier a fait l’expérience d’une société en proie à la négation de la dignité humaine, ce qui l’a poussé à proposer une série de réflexions philosophiques sur l’éducation dans le but de participer à la construction d’une société juste, tolérante et ouverte. Sa réflexion éducative et politique est transfrontalière et s’attaque à toute situation où la dignité humaine est bafouée. Cependant, c’est une démarche qui présente des limites en ce qu’elle semble ne pas prendre en compte les mutations actuelles de l’Afrique dans un contexte de mondialisation et proposer une perspective concrète d’éducation citoyenne pour une société en quête de liberté et d’autonomie. Baleke, chantre de l’accès à la justice sociale et à la liberté pour chaque citoyen, va ainsi se rapprocher idéologiquement de Paulo Freire qui a posé les bases d’une pédagogie innovante en plaçant le questionnement permanent de la réalité au cœur de la pratique pédagogique. C’est pour lui une manière de montrer que l’accès à la justice sociale exige une créativité fondée sur la remise en cause d’une pratique enseignante considérée jusque-là comme incontournable. En suggérant que la pratique éducative aboutisse à une sorte de révolution sociale, il a osé défier une culture fondée sur la domination des faibles par les puissants. Ainsi, la démarche de Paulo Freire devient pertinente pour une Afrique en quête de libération vis-à-vis de la Communauté Internationale. Il propose une pratique éducative permettant de démasquer les stratégies mises en place par les dominants pour maintenir les pauvres dans une situation de dépendance intellectuelle, mentale, psychologique, économique, politique et culturelle. En ce sens, il a su problématiser les causes du sous-développement et les acteurs qui œuvrent en permanence pour que la
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réalité demeure inchangée. C’est pour cela que Paulo Freire s’est investi pour concevoir les méthodes éducatives susceptibles d’aider les opprimés à se libérer de leurs propres préjugés et de leurs oppresseurs. Dans le souci d’amener son lecteur à poser un nouveau regard sur l’éducation en Afrique, Stanislas Baleke s’est voulu concret dans la recherche des solutions aux problèmes de la dignité humaine en s’inspirant de la philosophie des deux auteurs suscités. Il a la volonté de trouver des stratégies capables de mener l’Homme vers l’autonomie, l’ouverture et la responsabilité. Pour cela, il suggère une nouvelle philosophie de l’éducation fondée sur une pratique pédagogique qui s’inspire de la réalité historique concrète des populations locales, afin de réfléchir non pour elles, mais avec elles, sur les moyens de leur propre libération. Dans ce processus, l’enseignant aura pour rôle non plus de transmettre la connaissance et interpréter le monde pour l’apprenant, mais de rechercher avec lui, dans un dialogue fondé sur le respect, les moyens de transformer la société. Tout comme le disait déjà Jean Piaget dans Psychologie et pédagogie,« Si l’on désire, comme le besoin s'en fait de plus en plus sentir, former des individus capables d’invention et de faire progresser la société de demain, il est clair qu’une éducation de la découverte active du vrai est supérieure à une éducation ne consistant qu’à dresser les sujets à vouloir par volontés toutes faites et à savoir par vérités simplement acceptées », Stanislas Baleke pense que seule une éducation libératrice est susceptible de mener vers une véritable justice sociale pour tous les citoyens.
Le livre comprend trois grandes parties d’inégales longueurs. La première porte sur le rôle de l’éducation dans la construction d’une société juste et définit l’éducation comme pratique de la sagesse, avant de placer la personne au cœur du développement à la fois comme sujet et citoyen. En passant, il fait le procès de la colonisation qui a généré le mal scolaire en Afrique où le système scolaire se fonde sur la suspicion et installe l’utopie de l’interculturalité. La deuxième partie définit une pédagogie pour la libération sociale en procédant tour à tour à la remise en cause du rôle de l’éducateur dans le contexte d’une pédagogie fondée sur une conviction inébranlable et qui milite pour la libération des peuples, particulièrement les opprimés à qui la sortie de l’oppression est brandie comme une responsabilité citoyenne. C’est d’ailleurs à dessein que les principes d’une vraie libération sont clairement énoncés afin que nul n’en ignore. La troisième partie qui clôt l’ouvrage procède à la présentation d’un procédé pédagogique inter-éducatif en commençant par
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