24, rue des Futailles
72 pages
Français

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Description

24, rue des Futailles est la suite du roman Adieu, Val-du-Chêne ! À la fin juin, la famille Dutrissac déménage à Ville-de-Monnoir, dans la vallée du Richelieu. Dès les premiers jours, Pierre-Étienne et ses trois sœurs prennent plaisir à découvrir leur nouvel environnement. En peu de temps, ils se lient d’amitié avec des adolescents de leur âge qu’ils surnomment les trois J : Josiane, Jonathan et Jérémie. L’été s’annonce heureux pour chacun. Personne ne soupçonne que les événements prendront sous peu une bien mauvaise tournure dans la vie d’Élise…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782896825400
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

24, RUE DES FUTAILLES
Pour ses activités d'édition, Bouton d'or Acadie reconnaît l'aide financière de la Direction des arts du NouveauBrunswick, du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise du Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition (PADIÉ).

Titre : 24, rue des Futailles Roman de Claire Matteau Couverture de Lorraine Matteau Conception graphique de Lisa Lévesque

Papier ISBN 2-922203-69-7 PDF ISBN 978-2-89682-190-7 ePub ISBN 978-2-89682-540-0

Dépôt légal : 3e trimestre 2006
Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec Distributeurs : Prologue et Bouton d'or Acadie

Tous les droits d'adaptation et de traduction sont réservés pour tous les pays. Toute reproduction de l'ensemble ou d'une partie de cet ouvrage, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.

© Bouton d'or Acadie
204 - 236, rue Saint-Georges
Moncton (N.-B.), E1C 1W1
Téléphone : (506) 382-1367
Télécopieur : (506) 854-7577
Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.com
Site Internet : www.boutondoracadie.com

Imprimé au Canada
À Claudine Le Tallec
pour ses encouragements
et pour l'amour qu'elle porte
à chacun de ses élèves.

L a fermeture de Val-du-Chêne a été sans appel. La ville se vide progressivement. Plusieurs familles sont parties à la fin de l'année scolaire, chacune emportant ses souvenirs, ses regrets, certaines amertumes. Geneviève et Pierre Dutrissac ont choisi de vivre avec leurs enfants à Ville-de-Monnoir, en Montérégie.
Depuis leur déménagement, les quatre enfants Dutrissac essaient tant bien que mal de s'adapter à leur nouvel environnement. Aucun d'entre eux n'a trouvé facile cet exil forcé et le déracinement qu'il engendre. Ce fut pour eux douloureux, déchirant même, d'abandonner leurs amis et tout ce qu'ils avaient aimé depuis leur naissance. Ils savent très bien que seul le temps, beaucoup de temps sans doute, saura estomper peu à peu la douleur de ce déchirement. La fermeture d'une ville soulève tellement les passions…
Néanmoins, tout n'est pas sombre dans la nouvelle vie des quatre adolescents. Tous les jours, depuis deux semaines, leur regard découvre les nombreuses facettes du nouveau paysage aux allures champêtres qui les entoure. Ici, à Ville-de-Monnoir, la forêt et les milliers d'épinettes noires élancées n'existent pas. « Ce n'est vraiment pas pareil ici, s'étonne Pierre-Étienne, l'aîné des enfants. Quelle différence avec Val-du-Chêne ! Il va vraiment falloir que j'apprenne à m'y faire… »
La plaine autour de Ville-de-Monnoir domine le paysage. Les petits boisés, les collines montérégiennes, les vergers et les érablières qui s'échelonnent autour des immenses pâturages et des vastes champs de céréales, de légumes et de petits fruits donnent un peu de relief à cette région, ce qui la rend encore plus magnifique.
– Tu ne trouves pas que plus tu regardes la plaine, plus on dirait qu'elle s'éloigne ? demanda un jour Emmanuelle à Élise, sa soeur jumelle. On dirait même qu'elle s'étire à n'en plus finir...
– Hum ! C'est vrai ! Tu sais, Nunu, je pense que c'est la première fois de ma vie que je peux voir la ligne d'horizon. Une chance qu'il y a ces trois, quatre petites montagnes isolées là-bas.
Les jumelles, Pierre-Étienne et Marie-Claire n'en finissent plus de faire des découvertes de tout genre. « Wow ! Pour la première fois de ma vie, j'ai enfin vu un arc-en-ciel au complet ! Pas une petite partie seulement… Non, tout l'arc-en-ciel. D'un bout à l'autre ! » confia un jour Marie-Claire à Poilue, son inséparable chatte. Auparavant, à Val-du-Chêne, la forêt était tellement touffue qu'il était impossible de savoir où com mençait et où se terminait la courbure lumineuse des arcs-en-ciel. Il fallait l'imaginer. Désormais, ce n'est plus le cas ! « La plaine n'est pas cachottière, elle n'a rien à dissimuler ou à camoufler », déclare souvent Pierre Dutrissac, leur père. Et c'est vrai… pour le moment, du moins !
Bien entendu, les premiers jours à Ville-deMonnoir furent consacrés à l'installation. Tous les membres de la famille mirent la main à la tâche. En peu de temps, tout fut déballé. Geneviève, la mère, tenait beaucoup à ce qu'on s'approprie rapidement la nouvelle maison. « Je veux qu'on se sente chez nous et vite ! Pas dans un an, tout de suite ! Il faut accrocher les cadres aux murs, placer les photos, les bibelots… Je veux redonner une âme à cette maison. Une âme qui nous ressemble. »
Chacun des enfants a désormais sa chambre. Les jumelles, qui depuis leur naissance ont toujours partagé le même lit, trouvent un peu difficile de se retrouver seules une fois la nuit venue. Élise un peu plus qu'Emmanuelle, d'ailleurs. Elle a peur des moindres bruits nocturnes, qu'elle ne réussit pas à apprivoiser. Enfin, c'est ce qu'elle dit. En fait, elle n'ose pas avouer qu'elle a encore le coeur à mille kilomètres de chez elle, à Val-du-Chêne, près de la maison paternelle qu'ils ont dû quitter malgré eux.
– T'as entendu ? demanda-t-elle, apeurée, à sa jumelle en se glissant une nuit dans son lit. Nunu ? Réponds. Je sais que tu ne dors pas. Tu fais semblant !
– Hé, Élise. T'as treize ans, pas trois ans ! Qu'est-ce que tu fais encore dans mon lit à cette heure de la nuit ? Va te coucher dans ta chambre, peureuse !
– Nunu, s'il te plaît… Nunu d'amour, supplia Élise, qui avait besoin d'être réconfortée. Laisse-moi dormir avec toi. J'ai peur. Le vent fait trop de bruit…
– Bon ! O.K. Mais c'est la dernière fois, consentit Emmanuelle tout en sachant très bien qu'au moindre sifflement du vent ou bruit incongru, Élise reviendrait toujours se réfugier auprès d'elle.
Tout est nouveau ici pour les jeunes Dutrissac. Toutefois, malgré les agréables surprises que lui réserve la région, Emmanuelle s'ennuie. Beaucoup. Yannick lui manque terriblement. Il y a déjà deux longues semaines qu'ils se sont quittés. Elle sait qu'il viendra la visiter dans quelques jours, mais l'attente est interminable. Insoutenable même. Depuis son départ de Val-duChêne, une tristesse l'habite continuellement. Dès qu'elle est seule, ses pensées vont vers Yannick, son amoureux. Le soir, lorsqu'elle tente de s'assoupir, ses émotions et ses souvenirs l'assaillent. Elle dort très mal. Son sommeil est agité. Heureusement, ses rêves l'emportent souvent auprès de Yannick. Évidemment, à son réveil, la réalité lui saute aux yeux : Yannick n'habite plus près d'elle ! Des larmes embuent alors ses yeux. Lui aussi, comme tous les citoyens de Val-du-Chêne, a dû déménager après l'annonce de la fermeture de la ville. Sa famille réside maintenant à Québec. « Presque trois cents kilomètres nous séparent l'un de l'autre. Trop loin à mon goût ! » confie-t-elle parfois à son père,
qui tente de la consoler.
Pierre-Étienne, quant à lui, s'amuse à filmer les environs. Tous les jours, au cours de ses randonnées à bicyclette, il porte à son cou le caméscope que lui ont prêté son oncle Yann et sa tante Catherine lors de leur dernière visite à Val-du-Chêne. Tel un reporter, il se promène un peu partout dans la région. Il furète dans tous les coins. Il fouine. Il guette. Un peu à la manière d'un chasseur à l'affût, il épie avec sa caméra vidéo le paysage, les rues de la petite municipalité, ses parcs et surtout ses gens. Il est très curieux. On dirait qu'il attend une occasion exceptionnelle.
– Je me vois un peu comme un reporter, expliquet-il à sa soeur Marie-Claire en revenant de sa promenade quotidienne. Tu sais, M.-C., aujourd'hui j'ai eu une idée formidable. On pourrait faire une vidéo sur Ville-de-Monnoir, sur des gens de la région… On la présentera à Yannick quand il viendra, vendredi prochain. On est quel jour, voyons… samedi ? Le 9 juillet, précise-t-il en regardant sa montre. On a le temps, mais faut s'y mettre tout de suite. Qu'en penses-tu ?
– Pas bête, ton idée, P.-E. Mais pas juste toi et moi. Élise et Nunu vont vouloir nous aider, j'en suis certaine. On pourrait aussi demander aux trois J de se joindre à nous.
– Aux trois J ? Ouais ! On leur proposera tout

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