Frère de yak
41 pages
Français

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Description

Le prince Qaan n’a que faire du trône impérial. Le pouvoir, les honneurs, il s’en moque. Seule lui importe l’amitié de Bâabur, un yak blanc. Son frère de lait, son compagnon d’enfance. Mais Qaan est l’héritier du royaume Mügüul. Ainsi l’a voulu l’empereur, son père. Ainsi l’exige la tradition. Le garçon doit s’y plier. Pourtant, une nuit de printemps, tout va basculer.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juin 2018
Nombre de lectures 13
EAN13 9782215139997
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À notre Görje disparue.
G M & AKM



1
Au pays Mügüul, on aime le printemps. Après l’hiver cruel, le soleil revenu ranime bêtes et gens. Les ruisseaux murmurent à nouveau, libérés de leur croûte de glace. On entend des hommes chanter. Les enfants guettent les premières fleurs, s’amusent des chiots qui viennent de naître. Toujours le pays Mügüul émerge avec bonheur du terrible sommeil de l’hiver.
Pourtant, en ces jours de joyeux tumulte, une immense tristesse accable le palais. L’impératrice Görje vient de succomber à une maladie que nul n’a su guérir. À son chevet, l’empereur Xûan sanglote éperdument. Comme pleurent ceux qui l’entourent, car ici, tous aimaient Görje. C’était une jeune femme douce, au sourire éclatant. Avec sa disparition, Xûan perd ce qu’il a de plus cher.
Görje laisse un fils de cinq ans, Qaan. L’enfant a vécu le plus souvent parmi ses nourrices, mais les rares moments qu’il a partagés avec sa mère ont été précieux, emplis d’amour. L’enfant les attendait avec impatience. Görje était tendre, caressante. Elle donnait à son fils l’impression de n’exister que pour lui. Tous deux jouaient beaucoup. Parfois, Görje chantait ou dansait devant lui, avec une grâce paisible.
Aussi, lorsqu’on lui annonce la mort de sa mère, Qaan est comme foudroyé. Muet, hagard, il refuse bientôt de s’alimenter.
Les nourrices le supplient de manger. Neqida, qu’il aime plus que les autres, lui propose des œufs de perdrix, du miel, des pains d’épice. Toutes choses dont il raffole d’ordinaire. Mais Qaan semble ne rien voir, ne rien entendre. Cela dure cinq jours. Cinq jours pendant lesquels Neqida tente de ramener Qaan à la raison. Ainsi que des mages, des médecins, des prêtres. Même l’empereur Xûan, alerté sur l’état de son fils, vient le visiter. Mais il ne sait que le contempler en silence, impuissant. Personne ne peut aider Qaan. Le chagrin semble l’éteindre peu à peu.
Neqida le berce, en chantonnant. Il est faible comme un oisillon. Sa bouche cherche le sein de la femme. Mais quel lait peut-elle lui donner ? Alors, elle songe à Tsetseg, une dri qui vient de mettre bas. En compagnie des autres nourrices, elle emmène Qaan dans un grand pré où paissent les yaks. Tsetseg est à l’ombre d’un arbre, son petit accroché à une mamelle. Le veau est blanc comme les neiges éternelles, ce qui est rare, en pays Mügüul. « Un bon signe », pense Neqida. Lorsque le veau a enfin lâché le pis, une nourrice trait la dri. Neqida recueille le lait dans ses mains en coupe et le donne à boire à Qaan.

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