Le fils du maître d armes - Tome 2
77 pages
Français

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Le fils du maître d'armes - Tome 2 , livre ebook

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77 pages
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Description

1725 Angelo, fils du plus réputé maître d'armes de Venise, a quitté l'Italie avec son meilleur ami Antonio pour suivre la trace d'Emily. Il espère bien retrouver en Espagne cette belle Irlandaise qui a ravi son coeur. Mais le fourbe marquis de Grimani, lui aussi follement amoureux de la jeune femme, trame un sombre complot pour supprimer définitivement son rival en amour...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mai 2010
Nombre de lectures 4
EAN13 9782092528419
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le fils du maître d'armes Tome 2 LA VENGEANCE DU MARQUIS

Francisco Arcis
Illustrations de Buster Bone
Nathan

© Éditions Nathan (Paris, France), 2010
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
EAN 978-2-09-252841-9
Sommaire
Couverture
Sommaire
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
Francisco Arcis
Buster Bone
CHAPITRE 1

A u large de Málaga, 1725
 
Les côtes espagnoles étaient en vue depuis plusieurs heures déjà. Pourtant, l’absence de vent condamnait le navire à une immobilité totale. Il serait plus exact de dire que la progression était interrompue, cependant qu’une houle paresseuse imprimait au bâtiment un balancement devenu au fil des heures plutôt déplaisant.
Le lourd galion espagnol, plus allongé que ses ancêtres, mais encore équipé d’anciennes voiles carrées et d’une voile latine d’artimon, avait quitté Venise vingt et un jours auparavant. À son bord avait pris place Antonio Canal, peintre vénitien qui s’en allait en Angleterre élargir encore le champ de son inspiration. C’est là-bas que l’attendait son protecteur, le collectionneur Joseph Smith, qui voulait le présenter à tout ce que la Grande-Bretagne comptait d’amateurs d’art. C’est lui aussi qui avait recommandé à Antonio de faire une escale en Espagne, afin d’y découvrir son architecture et ses trésors artistiques. L’accompagnait le jeune Angelo Dallacasagrande, fils de Giacomo, le plus réputé maître d’armes de Venise, et lui-même rompu à l’art exigeant de l’escrime. Il avait dû quitter sa ville natale à la suite d’exploits peu appréciés de la police vénitienne, et encore moins de la noblesse. Surtout d’un certain marquis Grimani, qu’il avait proprement ridiculisé lors d’un duel sur le toit du Bucentaure , pendant la cérémonie de l’Ascension, en présence du doge Mocenigo.
Angelo n’était pas seulement en fuite, il poursuivait une quête : le cœur de la belle Emily MacSwiney. Elle était retournée avec ses parents en Irlande. Le jeune homme en était tombé éperdument amoureux, et s’était promis de la retrouver, de lui dire son inaliénable passion.
Le voyage avait été des plus agréables. Le mois de juin était clément en Méditerranée, et une brise de bon augure les avait accompagnés depuis leur départ sur le quai, face au palais ducal. Ce jour-là, leurs familles étaient présentes, mais aussi leurs deux indéfectibles amis : Giovanni Sammali et Mirko Pellegrini. Le cœur serré, ils avaient fini par joindre leurs larmes à celles des parents.
 
Le passage du détroit de Messine avait donné lieu à un spectacle surprenant. Sur la mince portion de mer, encadrée par l’extrême pointe de l’Italie et les premières côtes siciliennes, naviguait un nombre impressionnant de luntri . Les petites barques à rames à fond plat étaient munies d’un long mât central, sur lequel se postait une vigie. Dès que l’homme criait en désignant une cible, les rameurs se précipitaient, et un harponneur projetait une lance de toute la force de son bras. Les autres pêcheurs l’aidaient ensuite à sortir de l’eau un immense poisson au long nez effilé : l’espadon.
Alors qu’Angelo et Antonio assistaient, surpris, à l’étonnante pêche, un jeune homme au visage poupin et à la peau très mate s’était approché d’eux.
– C’est incroyable, non, l’habileté du harponneur ?
– En effet, répondit Angelo. Je n’ai jamais vu une chose semblable.
Le jeune homme les avait abordés en italien, avec toutefois un accent ibérique prononcé. Il portait un habit coloré, une culotte rouge qui recouvrait des chausses blanches, une chemise crème et, par-dessus, un gilet jaune. De longs cheveux très foncés dépassaient d’un chapeau noir à large bord.
– Je me présente : Pedro Morales de Guevara. Je suis espagnol, et je voyage à travers l’Europe, afin de parfaire ma connaissance des arts, de la littérature et des merveilles de notre monde, c’est-à-dire le vin, la bonne chère et les belles femmes.
– C’est là un credo qui me va à ravir, dit Angelo en souriant. Je me nomme Angelo Dallacasagrande, et voici mon ami, le peintre Antonio Canal.
– Lors de mon séjour à Venise, dit Pedro Morales, j’ai entendu parler d’un jeune artiste surnommé Canaletto. Seriez-vous son parent ?
– Je suis celui qu’on appelle Canaletto, dit Antonio en s’inclinant, une légère roseur sur le visage.
Il ôta son béret de peintre en guise de salut.
– Nous sommes donc en compagnie d’un homme de goût, dit Angelo, heureux de constater la renommée grandissante de son compagnon.
– Ces eaux sont un peu violettes, non ? demanda Antonio en se penchant.
Angelo secoua la tête. Il était toujours émerveillé par la capacité qu’avait son ami à s’isoler du monde extérieur lorsqu’il était assiégé par la passion de l’art.
– En effet, dit Pedro, cette portion de la côte sicilienne est appelée la Costa viola, à cause des reflets pourpres de l’eau.
– Non, dit Antonio, ce n’est pas vraiment pourpre, c’est davantage lilas, ou violine…
 
Cette rencontre égaya la traversée des voyageurs, qui ne devaient plus se quitter durant le reste du trajet. Pedro Morales de Guevara était de bonne compagnie. C’était un garçon enjoué, curieux du monde et assoiffé de vie. Il proposa d’enseigner la langue espagnole à ses deux nouveaux amis. Ainsi, le voyage fut l’occasion pour eux de se familiariser avec cet idiome. Même s’ils en connaissaient déjà les rudiments, l’aide de Pedro leur fut précieuse.
Il leur apprit qu’il avait vingt et un ans, qu’il était fils d’un barbier de Madrid, et qu’il avait parcouru la France avant de rejoindre l’Italie par le nord. Il comptait retourner chez lui, retrouver quelques mois sa famille, puis poursuivre son périple.
Il était fréquent, à cette époque, que les jeunes hommes accomplissent « le grand tour ». C’était une manière de voyage initiatique à travers l’Europe, et beaucoup s’y adonnaient dès lors qu’ils étaient curieux et maîtres de leurs mouvements.
La croisière touchait à sa fin. Pedro s’était procuré une longue-vue auprès d’un marin et, grâce à elle, ils pouvaient distinguer les premières constructions du port de Málaga. Angelo ignorait si la goélette qui avait emmené la belle Emily vers son Irlande natale avait elle aussi fait halte en Andalousie. Il se promettait de l’apprendre. Et dans tous les cas, l’Espagne était sur le chemin qui menait à elle, c’était ce qui lui importait. Il se sentait prêt à la suivre au bout du monde, pourvu qu’elle entende de sa bouche toute la passion qu’il nourrissait pour elle.
L’attente se prolongeait. Une deuxième journée sans le moindre souffle de vent venait de s’écouler, et les ombres du soir se déposaient peu à peu sur les eaux calmes de la Méditerranée. La proximité du but rendait les passagers irritables, et une certaine tension commençait à être perceptible auprès de nombreux voyageurs.
Depuis le début de leur navigation, Angelo avait observé qu’Antonio jouait sans cesse avec un morceau de ruban rouge. Il l’entortillait entre ses doigts et parfois, sans s’en rendre compte, le portait à ses lèvres. Amusé, le jeune homme s’était abstenu d’en parl

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