Les matins de P tite Lô aux Comores
78 pages
Français

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Les matins de P'tite Lô aux Comores , livre ebook

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78 pages
Français

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Description

A Domoni Adju, aux Comores, dans le village natal de ma mère, au pied d'une imposante montagne, je fis la plus belle des rencontres: celle d'une mystérieuse petite fille prénommée Lô qui, un matin, dans le creux de mon coeur, déposa un trésor...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 206
EAN13 9782336283340
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Isabelle et Henri CADORE, Avrillette. Timanmay esklav la. L’enfant esclave, 2005.
Salim HATUBOU, Hassanati. De Mayotte à Marseille, 2005.
Valérie ANTONI, Vatentine à Venise, 2005.
Francis GARNUNG, Tonton Marcel sous l’Occupation. Roman, 2005.
Moktar DJEBLI, Abû Sîr et Abû kîr (comédie bilingue tirée d’un conte arabe ancien), 2004.
Kady KAYA, Les jumeaux de la case carrée, 2004.
Valérie OUAZZANI-JONCOUX, Leïla LOUHIBI, Sarah entre France et Maroc (bilingue français-arabe/dialecte maghrébin), 2004.
Edna MEREY-APINDA, Les aventures d’Imya, petite fille du Gabon, 2004.
Odette-Claire BROUSSE, Arioul, le bourricot de Sami Choukri, 2004.
Didier BASCOU, La révolte des dièses, 2004.
Augustin Jaykumar BRUTUS, Ganesh le vélophant, 2004.
Nathalie SOULA, Une semaine de rêves forcés en Egypte, 2004.
Alain RODRIGUEZ, Un si long sommeil, 2004.
Aëlle LETOCART, La quête de Yil, 2004.
Mireille NICOLAS, Moemoea, l’aïeule des îles Marquises, 2004.
Yanna DIMANE, Meriem et la 27 ème nuit du Ramadan. La nuit du destin, 2004.
Dominique LOGIE-LAMBLIN, Toute la classe part au Maroc, 2003.
M.-C. GEROUIT-BUGLER, Niamana et le Petit Panier de la Divination, 2003.
ANTONI V., Valentine en Ecosse, 2003.
ESTRADERE H., Le Cahier bleu de Johann-Paul Unger , 2003.
RIBIS M., L’étrange trésor de l’île Vanille, 2003.
DIMANE Y., Meriem et la Nuit du Destin, 2003.
Les matins de P'tite Lô aux Comores

Salim Hatubou
DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS L’HARMATTAN
Hassanati. De Mayotte à Marseille, roman, 2005.
Chifchif et la reine des diables, conte bilingue, 2004.
Sur le chemin de Milépvani, je m’en allais..., contes, 2001
L’odeur du béton, roman, 1998.
Le sang de l’obéissance, roman, 1996.
Contes de ma grand-mère, contes, 1994.
© L’Harmattan, 2005
5-7, rue de l’École-Polytechnique 75005 Paris - France L’Harmattan, Italia s.r.l. Via Degli Artisti 15 10124 Torino L’Harmattan Hongrie Könyvesbolt Kossuth L. u. 14-16 1053 Budapest
9782747583350
EAN : 9782747583350
Sommaire
Jeunesse L’Harmattan - Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin Page de titre DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS L’HARMATTAN Page de Copyright Dedicace
Pour Wissam et Laurence, parce que vous êtes mes matins.
Pour maman et grand-maman, mes conteuses éternelles.
A Henri Perrotin, en souvenir de ces discussions inachevées sous le soleil picard.
Aux populations de Domoni Adju et de Milépvani (Comores) qui m’ont ouvert les bras et le cœur.
J ’ai une centaine d’années aujourd’hui. Une centaine parce que je ne me souviens pas du nombre exact et je n’aime pas mentir. Quand je parle, les gens baillent à s’arracher les mâchoires et me disent avant de s’endormir :
- Tu es vieux et tu radotes !
Mais les enfants, eux m’écoutent silencieusement et leurs yeux brillent toujours de curiosité et d’intelligence.
Quand j’étais jeune homme, j’écrivais des livres. Les adultes me disaient :
- N’as-tu rien d’autre à faire que raconter des histoires ? Grandis un peu !
Les enfants, eux, lisaient attentivement mes histoires imaginées durant mes nuits d’orage. Parfois, ils m’écrivaient des lettres à Noël et me demandaient de déposer des petits livres illustrés sous leur oreiller.
Mais mon entourage me répétait sans cesse :
- Comment vas-tu vivre ? Regarde ton cousin, il est garagiste et il a acheté une maison et une voiture à crédit. Il vit bien et heureux. Il a même un bout de jardin.
Moi, je n’avais ni voiture, ni maison, ni bout de jardin, ni crédit, mais j’étais riche, riche d’une histoire. Cette histoire, je vais vous la raconter. Elle m’est arrivée il y a fort longtemps et vous allez sûrement répliquer :
- Tu es vieux et tu radotes !
S’il y a des enfants parmi vous, ils m’écouteront silencieusement, le regard rempli de curiosité.
Un jour, je ne peux malheureusement pas vous dire l’âge que j’avais, mais j’étais déjà grand, j’avais quitté Marseille pour un séjour aux Comores, un pays de quatre petites îles situé dans l’Océan indien, entre Madagascar et Mozambique. Mes parents y étaient nés avant de venir s’installer dans le sud de la France. Lorsque j’étais petit garçon, dans notre appartement perché au vingtième étage d’un immeuble du quartier nord de Marseille, ma mère me racontait des contes de ce pays lointain. La voix tremblante et émue, elle me parlait de Domoni Adju son village natal. Elle me bordait tendrement, posait un baiser sur mon front, s’installait derrière la fenêtre, regardait au loin et pleurait. Elle pensait à son pays et à son enfance.
Ma mère ne pouvait assouvir son désir de retourner au pays car elle était atteinte d’une maladie nécessitant de nombreux soins et l’unique hôpital de son île ne disposait pas du matériel suffisant pour la soigner. Il était dans un état de délabrement total tandis que les hommes politiques habitaient dans des villas luxueuses et de voitures puissantes. Un matin, ma mère m’appela et me pria :
- Va voir mon village et ramène-moi un morceau de terre et de ciel dans tes yeux pour que je puisse caresser l’endroit où repose mon cordon ombilical.
J’avais alors décidé de résider quelque temps dans son village. Un matin, je pris donc l’avion et arrivai à Ngazidja, la grande île des Comores.
Domoni Adju est un petit village niché dans une plaine au nord-ouest de l’île. Il est traversé par une route goudronnée ressemblant à un boa noir qui grimpe une montagne. Les maisons sont en paille, en brique, en pierres ou en tôles ondulées. A mon arrivée, ma famille m’accueillit chaleureusement et mit à ma disposition une petite maison en brique construite par ma mère, avec toutes ses économies. Une maison qu’elle ne reverrait jamais. Les villageois me firent vite comprendre que j’étais un enfant de cette terre. Ils avaient su garder le sens de l’hospitalité et j’en fus heureux.
Durant ce séjour, je devais imaginer et écrire un livre dont l’histoire se déroulerait dans ce village et dans lequel j’enfermerai un bout de ciel, de terre, de soleil, de lune... Pour en faire don à ma mère.
Domoni Adju était un havre de paix et de silence. La nuit, le ciel semblait bas, très bas. Il suffisait de lever un peu le bras pour cueillir une poignée d’étoiles ou arracher un morceau de lune. En face de ma maison, se trouvaient une fontaine et un petit mur sur lequel les jeunes désœuvrés venaient s’asseoir. Je passais mes matinées à me promener dans le village, comme si je cherchais l’enfant que fut ma mère. Je m’imprégnais des odeurs, des bruits, des silences... mais c’étaient d’autres odeurs, d’autres bruits et d’autres silences que j’espérais. Parfois, à l’aurore, je croisais les fidèles, de blanc vêtus, pressant le pas vers la mosquée, ou les paysans qui allaient aux champs. Ils s’arrêtaient, discutaient un moment avec moi, me demandaient des nouvelles de ma mère, et continuaient leur chemin. Dans leurs yeux, se lisait la sérénité. Les après-midi, je disposais une chaise sur la terrasse pour retranscrire mes impressions sur mon ordinateur portable. Les badauds ne tardaient pas à m’entourer pour me harceler de questions :
- C’est quoi ?
- Comment ça marche ?
- C’est un satellite ?
- Tu fais quoi ?
J’abandonnais souvent mon travail pour discuter avec eux, de tout et de rien.
Ce matin-là, je regardais à travers la fenêtre les enfants jouer autour de la fontaine. Certains tiraient des petites voitures faites de boîtes de sardines et d’autres couraient derrière des pneus. Je pris « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry, un livre que ma mère m’avait offert dans mon enfance. Je sortis.
J’empruntai la route qui scindait le village en deux, traversai ruelles caillouteuses et sentiers parfumés et fis halte au bas d’une gigantesque montagne. De loin, elle me paraissait inaccessible et sa forme me faisait penser à une femme berçant son enfant. Le soleil tapait fort et je transpirais. Je m’assis au pied d’un vieux tamarinier feuillu. Dos contre le tronc de l’arbre, j’ouvris « Le Petit Prince ». Des oiseaux jacassaient en volant d’une branche à l’autre et un v

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