Sandy entre deux rives
85 pages
Français

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Sandy entre deux rives , livre ebook

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Description

Le dimanche s'annonce paisible. Dehors, Kim bricole son vélo cross avec un copain, grand bien leur fasse ! Sandy pourrait tout à son aise se perdre dans les labyrinthes de son jeu favori "Pharaon", mais aujourd'hui, décidément, le coeur n'y est pas : à l'annonce hier du "super projet" de Miss Monde, son prof d'histoire-géo, il a senti comme une trappe s'ouvrir sous ses pieds.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2006
Nombre de lectures 297
EAN13 9782336283296
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sandy entre deux rives De la Réunion à l’Afrique
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland, Joëlle et Marcelle Chassin
Renée CLÉMENCE-GOTIN, Le cheval à trois pattes / Chouval a twa pat , 2006.
Françoise UGOCHUKWU, Chizoba dans la ville, 2006.
Renée CLÉMENCE-GOTIN, Le père Noël s’est égaré aux Antilles / Papa Nowèl garé aux Zantiy , 2006.
Frédéric SABROU, Le monstre de Morfesse , 2006.
Jacqueline DÉBORDES, Aquino et son lama , 2006.
Yoanne TILLIER, La porte des djinns , 2006.
Salâma VALEN, Raúl et les petits pains de Gracialta , 2006.
Claudine HUNAULT, Heretu et les yeux de la nuit , 2005.
Geneviève CECCALDI, Une adolescence au Sahel , 2005.
Khudoyberdi TUKHTABAYEV, Le chapeau magique d’Ouzbékistan , 2005.
Valéry RAYDON, Le Roi Midas et les Murmures du Vent , 2005.
Jean-François RADIGUET, Le requin bleu , 2005.
Marie-Pierre ROBINEAU, Bimbouss et les Trois Fléaux du Désert , 2005.
Ousmane SARR, Moussa Lô à Dakar , 2005.
FANELY, Les aventures de Philibert au Sri Lanka , 2005.
Salim HATUBOU, Les matins de P’tite Lô aux Comores , 2005.
Isabelle et Henri CADORE, Avrillette. Timanmay esklav la. L’enfant esclave , 2005.
Salim HATUBOU, Hassanati. De Mayotte à Marseille , 2005.
Valérie ANTONI, Valentine à Venise , 2005.
Francis GARNUNG, Tonton Marcel sous l’Occupation.
Roman , 2005.
Moktar DJEBLI, Abû Sîr et Abû kîr (comédie bilingue tirée d’un conte arabe ancien) , 2004.
Kady KAYA, Les jumeaux de la case carrée , 2004.
Valérie OUAZZANI-JONCOUX, Leïla LOUHIBI, Sarah entre France et Maroc (bilingue français-arabe/dialecte maghrébin), 2004.
Sandy entre deux rives
De la Réunion à l'Afrique

Geneviève Ceccaldi
© L’HARMATTAN, 2006
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
L’HARMATTAN, ITALIA s.r.l. Via Degli Artisti 15 ; 10124 Torino L’HARMATTAN HONGRIE Könyvesbolt ; Kossuth L. u. 14-16 ; 1053 Budapest L’HARMATTAN BURKINA FASO 1200 logements villa 96 ; 12B2260 ; Ouagadougou 12 ESPACE L’HARMATTAN KINSHASA Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives BP243, KIN XI ; Université de Kinshasa – RDC
http://www.librairieharmattan.com harmattan1 @wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296004962
EAN : 9782296004962
Sommaire
Jeunesse L’Harmattan Page de titre Page de Copyright Un cahot, le pull roulé en boule glisse. Frères, et si différents ! Le dimanche s’annonce paisible. Sandy avance avec détermination. Sandy tend le dos. Un peu lasse Miss Monde allume l’écran. Avaient-ils fait le bon choix ? Pas d’autre solution : Dernier cours avant Noël ! Déjà demain la rentrée ! Brusquement, le brouillard se déchire ! Guy s’impatiente dans l’embouteillage. Un jour enfin nous avons ouvert la porte… Sandy frissonne. Jeunesse à l’Harmattan
Un cahot, le pull roulé en boule glisse.
La joue heurte une fois de plus la vitre fraîche et humide, ajoutant à la contrariété de Sandy qui se secoue, morose.
Il avait redouté tout l’été cette entrée en sixième qui bouleverserait ses habitudes, la routine confortable, le petit kilomètre à pied pour rejoindre dans les Hauts l’école rassurante qui l’avait accueilli, il y a si longtemps déjà !

Désormais, plus de courses avec son frère Kim pour vaincre le dernier raidillon avant l’arrivée !
Ils ne s’accordaient alors de pause qu’à l’entrée du village, à leur poste d’observation préféré : perchés sur le muret qui dominait la route en lacets serrés, ils laissaient les battements précipités de leurs cœurs s’apaiser et la beauté du panorama les envahir : à perte de vue la mer, encore sombre, presque inquiétante vers le sud, battant d’écume froide les falaises de lave noire…

Les rêveries silencieuses de Sandy peuplaient alors les flots de navires déroutés, cherchant en vain un rivage moins hostile pour accoster...
Il frissonnait et détournait son regard vers l’ouest, la douceur turquoise du lagon déjà illuminé par les premiers rayons de soleil. Sandy suivait des yeux leur tracé jusqu’à la crête montagneuse qui là-haut se détachait, précise, sur le ciel matinal encore pur de tout nuage. Puis il fermait les yeux et égrenait mentalement les minutes qui s’écouleraient avant que la chaleur ne les inonde aussi, sensation délicieuse et fugace.

Pourvu que Kim ne perturbe pas cet instant précieux par un éclat de rire, un commentaire moqueur !
Car dès le matin rien n’échappait à sa gouaille : ni l’air crispé d’un parapentiste débutant passant juste au-dessus d’eux, ni la file de véhicules presque immobiles qui, déjà, formait au loin un ruban brillant tout au long du littoral, ni juste en contrebas des touristes écarlates poussant à pied leurs VTT, vaincus par la côte.

A présent, seul le bus de ramassage s’essouffle sur les quinze kilomètres menant au collège tandis que Sandy, rencogné sur la banquette arrière, indifférent aux retrouvailles bruyantes de ses camarades, s’abandonne à une rêverie somnolente. Il ne sait pourquoi, le raclement poussif du moteur le ramène toujours à cet état léthargique, mi-bien-être, mi-tristesse.
Sandy rumine son malheur. Pas facile de devoir s’adapter seul à ce nouveau lieu, à ses règles, aux exigences contradictoires des différents professeurs ! Tous ces changements l’agressent, il regrette tant son école ; là-bas au moins on avait su lui laisser le temps de s’adapter à sa nouvelle vie, de s’intégrer dans la classe…
Alors que cette « Miss Monde », comme l’avaient surnommée les redoublants… Certes, leur professeur d’histoire-géographie les avait accueillis avec un sourire radieux, elle était visiblement heureuse de retrouver des élèves, de bâtir de nouveaux projets… Justement, tant de dynamisme irrite Sandy, pourquoi les assommer d’entrée de propositions : exposés, sorties, voyages !

Voyages ! Ne sont-ils pas déjà suffisamment brinquebalés entre le bus, les salles, les étages, bousculés par les « grands » qui se moquent de leur zèle tout neuf et s’ingénient à les retarder dans leurs déplacements au long des couloirs, des escaliers ?! Depuis toujours, Sandy déteste cela : être pressé, contrarié dans ses habitudes.

Il n’aime rien tant que se réfugier dans sa chambre pour y goûter un calme d’autant plus précieux que précaire, immanquablement perturbé par l’arrivée tonitruante de Kim.
Frères, et si différents !
Kim n’aurait aucun mal, lui, à s’adapter dans trois ans au collège ! Toujours heureux de tout, optimiste, farceur, capable de se faire des copains en cinq minutes…
Et pourtant, il avait toujours besoin de sentir sur lui le regard de son aîné, sans cesse il revenait auprès de lui et sous ses airs vantards, guettait son approbation, son jugement, avant de repartir rassuré, insouciant…

Sandy soupire, il aimerait bien, lui aussi, pouvoir confier ses préoccupations, se décharger un temps de ce malaise plus pesant chaque jour depuis quelques mois.
Sûrement pas à la façon de son frère : débarquer en bulldozer, déverser son problème en vrac et, dans un grand éclat de rire, repartir aussitôt… Non, ce dont il a confusément besoin, c’est de laisser remonter à la surface cette angoisse trop longtemps refoulée. Peut-être, contre une épaule amie, les paroles viendraient-elles, un jour…
Les parents ? impossible ! il s’est enfermé depuis trop longtemps dans ce personnage « si raisonnable, si secret », disent-ils. Marie s’est résignée à respecter la distance que lui impose l’aîné ; certes, il ne repousse pas vraiment ses caresses, ses attentions, simplement il reste figé, n’y répondant qu’avec cette sorte d’absence polie qui, les premiers temps, l’avait tant désarmée, désolée.
Alors, les larmes d’incompréhension et de frustration lui montaient aux yeux, tandis qu’impuissant, Sandy détournait son regard…

Pas étonnant qu’elle ait projeté ce besoin d’amour partagé sur le « petit », si rond, si tendre, si cajoleur et joueur, prompt à lui jeter les bras autour du cou, à se lover contre elle.

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