Contes de Big et Bang

Tom Mestr, Corinne Fayet Charra, Nicolas Le Tutour

Description

Le début du royaume est comparable à une grande explosion.

Devenus les deux gardiens de l’île, les jumeaux Big et Bang ne cessent pourtant pas leurs farces. La Grande Fée et C. ont bien du mal à les maîtriser.

Et les choses ne vont pas s’arranger lorsque la jolie Bén vient semer involontairement la discorde entre les deux frères...

Sujets

• Fantasy (canción de Mariah Carey)
• Aventure
• Jeunesse
• Fantasy

Informations

• Publié par: editions-kelach
• Date de parution: 26 avril 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782490647309
• Langue: Français

Extrait

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ISBN 978-2-490647-30-9
Éditions Kelach

Collection Les Contes des Deux Comtés


Décembre 2018
 
 
Les Contes des Deux Comtés
Les Contes
de Big et Bang
Auteure :
Corinne Fayet Charra
Dans l’univers créé par
Mestr Tom
Illustrations :   Niko
Couverture : ChaBarb
Corrections : Clémence Chanel
 
 
La chasse aux trésors
L’inévitable n’avait pu être évité. Les jumeaux, Big et Bang, avaient fait LA bêtise de trop. En plus, ils ne s’étaient pas loupés car elle était de taille. Des excuses ? Oui, bien sûr ils en avaient fait, contraints et forcés, car au fond d’eux, elles n’avaient été que pour se disculper. De toute façon, malheureusement lorsqu’elles arrivent, c’est que le mal a été fait. Des regrets ? Justement, malgré le carnage qu’ils avaient provoqué, ils n’en avaient pas vraiment. Aussi bien l’un que l’autre, ils mettaient ça sur le dos d’un accident puisque rien n’avait été déclenché de manière volontaire. C’est d’ailleurs ce qu’ils avaient osé rétorquer au Professeur : « On ne l’a pas fait exprès. »
Big avait bien eu conscience que ce n’était pas une bonne idée de rentrer dans la pièce interdite, le laboratoire du Professeur. Il avait même essayé de raisonner son frère, mais n’avait pu le retenir. De plus, comme ce dernier le défiait, oubliant l’interdit, leur rivalité avait encore pris le dessus.
Dans leur tête d’enfants, ils ne s’étaient pas rendu compte de l’ampleur des dégâts qu’ils avaient occasionnés. Ils n’avaient pas, soi-disant malencontreusement, que détruit de simples fioles ni anéanti que quelques expériences : c’était une multitude de recherches, de projets lumineux et de découvertes vertigineuses qu’ils avaient fait éclater en même temps que le laboratoire. Sans compter que s’en était aussi suivie l’explosion de la quasi-totalité de l’île de l’Aube et à ne pas oublier que, dorénavant, la magie, l’imagination et le rêve étaient en péril et risquaient de disparaître.
Voilà pourquoi depuis la veille, pour la première fois de leur existence, les jumeaux étaient séparés. On leur avait juste dit qu’ils habitaient désormais sur une île qui s’appelait le royaume des Deux Comtés. Big était cantonné dans un palais avec la fée Viviane et Bang se trouvait dans un château sous la plus haute vigilance de la Fée C. Depuis leur arrivée, chacun de leur côté, tous deux étaient enfermés dans leur chambre, avec un garde à leur porte et un autre sous leur fenêtre au cas où une idée d’escalade les prenne.
Big et Bang ne dérogeaient pas aux singularités des jumeaux et, après une nuit pleine de tourments et d’interrogations, dès leur réveil, ils avaient tous les deux eu le même réflexe, aller à la fenêtre. Leur curiosité avait été bien malmenée puisqu’ils n’avaient pas découvert grand-chose si ce n’est une épaisse brume et c’était d’ailleurs à se demander si elle n’avait pas été mise volontairement. Au travers, pour ce qu’ils pouvaient apercevoir, il n’y avait qu’un chemin de pavés qui semblait s’engouffrer dans le néant.
Pratiquement en même temps, les jumeaux furent délivrés de leur isolement par leur gouvernante respective. Chacune annonça qu’ils devaient se mettre en route car ils avaient rendez-vous avec l’autre duo au centre de l’île. Et puis ce fut tout. Il n’y eut aucune explication supplémentaire. La tension était palpable, les deux frères sentirent bien que les fées étaient encore pleines de rancœur. Le voyage parut bien long et la brume qui les enveloppait toujours finissait d’alourdir l’atmosphère.
D’un coup, le ciel se dégagea et le soleil apparut. Les jumeaux découvrirent une petite place et surtout l’autre équipage pile en face.
— Puisque c’est vous qui avez eu cette idée d’exploration de l’île, et qui plus est d’une façon que j’estime bien trop ludique, je vous prie de donner vos directives, lança Viviane d’un ton sec à l’attention de C.
— Donc, comme vous venez de le comprendre, nous sommes ici afin que vous découvriez l’île des Deux Comtés où vous habitez désormais, expliqua calmement C.
— Je pense qu’ils l’avaient déjà compris, intervint Viviane. Allez donc à l’essentiel, vous croyez que j’ai que ça à faire ? Je vous rappelle qu’en plus de superviser le royaume des Fins heureuses, le Professeur m’a aussi désignée comme étant la Grande Fée et je suis donc chargée du bien-être des fées dans le grand chêne.
— Dame Viviane ! s’exclama C. Surveillez vos paroles, vous venez de leur révéler deux énigmes.
— Pff, ce n’est qu’un jeu et puis jusqu’à ce qu’ils y arrivent, je suis bien sûre qu’ils auront oublié.
C. ne rétorqua rien, lui lança un regard noir et s’appliqua à faire abstraction de sa présence en ne s’adressant qu’aux deux garçons. Elle prit toute son aise pour bien leur détailler le programme de la journée qu’elle leur avait concocté et revint même sur plusieurs points importants. Ensuite, elle ôta de sous son manteau deux besaces identiques qui étaient d’ailleurs remplies aussi à l’identique. Avant de les leur donner, elle leur expliqua qu’elles contenaient leur déjeuner et une gourde, mais aussi deux accessoires très précieux qu’ils n’avaient pas intérêt à perdre ni à détériorer s’ils ne voulaient pas s’égarer. En un premier temps, elle en sortit un parchemin qu’elle déroula. Tous deux fort attentifs, Big et Bang observèrent cette carte dessinée très succinctement sur laquelle étaient tracés une boussole avec les points cardinaux, le tour de l’île, le relief, deux châteaux, un chemin en pavés qui les reliait et, au centre, une toute petite place.
Sur le coup, les jumeaux ne commentèrent pas car c’est avec un pincement au cœur qu’ils constatèrent que le Professeur n’avait pas fait les choses à moitié puisque leur château respectif était situé aux deux extrémités de l’île.
La Fée C. leur expliqua que cette carte était magique puisque chaque lieu qu’ils allaient découvrir apparaîtrait au fur et à mesure sur le parchemin.
Puis, elle sortit d’une besace une longue-vue qui était bien particulière puisqu’elle était aussi magique. En fait, elle était brouillée et ne laissait apparaître que ce qu’ils devaient découvrir. Ils pourraient regarder dans tous les sens, ils ne verraient que de la brume. Seule la route qu’ils devaient suivre serait dégagée.
C. leur tendit à chacun une besace et, avant qu’ils partent, elle rajouta deux choses très importantes. Tout d’abord, aussi bien Viviane qu’elle-même possédaient une carte semblable à la leur. Ainsi elles allaient suivre leur progression, mais surtout elles pourraient localiser exactement leur position et n’hésiteraient pas à intervenir immédiatement s’ils faisaient une bêtise. Dernière chose, le point de départ était ici sur cette petite place et le point de retour serait aussi ici et ceci avant la fin du coucher du soleil.
La première chose que firent les jumeaux fut de sortir leur longue-vue, de balayer les alentours et de finir par se regarder l’un l’autre en se faisant coucou avant d’exploser de rire.
Viviane lança un regard blasé à C. qui laissait comprendre que son histoire de chasse aux trésors n’était pas gagnée. De son côté, même si elle avait perçu cette attitude comme un enfantillage de plus, malgré cette déconvenue elle se réjouissait de les voir accepter le scénario de leur journée aussi facilement. C’est même dans la bonne humeur qu’ils démarrèrent leur périple.
Guidés par leur longue-vue, ils aperçurent une montagne dorée que le soleil faisait scintiller. En s’approchant, ils constatèrent que c’était du sable et qu’ils venaient de découvrir ni plus ni moins qu’une gigantesque dune.
Big avait compris mais ne dit rien à son frère, et ils entreprirent de faire le tour de cet amas de sable. Ils trouvèrent une petite maison. Leurs appels restant vains, ils décidèrent de frapper. Après plusieurs tentatives, ils entendirent enfin quelqu’un grogner. À leur plus grande surprise, un homme en chemise et bonnet de nuit avec un air tout endormi vint leur ouvrir :
— Mais qui donc a le culot de venir me déranger en pleine journée ?
— Excusez-nous de vous avoir réveillé, Monsieur. Je suis Big et voici mon frère Bang. Et vous, qui êtes-vous ?
— Comment ça qui je suis ? Je suis le marchand de sable, pardi ! Comment croyez-vous que vous trouvez le sommeil ?
Sûrement afin d’éviter une autre question de Big, l’homme referma sa porte. Visiblement, il n’avait pas assez dormi.
Pas grave, les jumeaux en savaient assez. Ils eurent tous deux la même réaction, vite regarder leur carte sur laquelle apparaissait désormais la mine du sable magique.
Ils reprirent la route et leur longue-vue les guida au sud jusqu’à la côte. Arrivés à l’embarcadère, ils comprirent qu’ils devaient emprunter le bateau qui était à quai. N’ayant pas d’argent, ils attendirent que le capitaine soit occupé pour se faufiler à bord. Ils trouvèrent ensuite une bonne cachette derrière des cordages et...