Comment on écrit des histoires ?

Yaël Hassan, Roland Fuentès

Description

Deux héros apprentis écrivains sortent de leurs romans et interviewent leurs auteurs ! Yaël Hassan et Roland Fuentès nous livrent tous leurs secrets d'écriture dans un petit guide vivant, ludique et passionnant.
Combien de temps faut-il pour écrire un livre ? Comment fait-on pour créer du suspense ? Une fois qu'on a une idée, comment la transformer en histoire ? Peut-on changer le monde en écrivant ?

Yaël Hassan et Roland Fuentès, deux grands auteurs d'aujourd'hui, répondent aux questions que se pose tout apprenti écrivain, et proposent des jeux pour s'entraîner.

Informations

• Publié par: Syros Jeunesse
• Date de parution: 03 décembre 2015
• Nombre de lectures: 6
• EAN13: 9782748517385
• Langue: Français

Extrait

©
2015 Éditions SYROS, Sejer,
25, avenue Pierre-de-Coubertin, 75013 Paris
I S B N : 9 7 8 - 2 - 7 4 - 8 5 1 7 3 8 - 5

Momo et Gérald ont
mille questions sur
le métier d'écrivain !
Momo et Gérald rêvent tous les deux
de devenir écrivain. Mais ce n'est pas
si facile d'écrire des histoires! Ils ont
d'abord eu l'idée d'échanger autour
de leur passion*, puis ils se sont
demandé à qui ils pourraient poser
toutes les questions qu'ils ont en tête.
Ils ont alors réalisé que chacun d'eux
connaissait très personnellement un
v é r i t a b l e a u t e u r …
Yaël Hassan et Roland Fuentès**
ont accepté de leur livrer leurs secrets...
5
Voici un petit guide
qui sera bien utile à tous
les apprentis écrivains !
* Tu peux retrouver leur correspondance
sur le blog des éditions Syros
: s y r o s . f r / b l o g
** Voir pages 72 à 75.
6
La grande question : comment
devient-on écrivain ?
Je serais tentée de répondre : c'est en écri -
vant qu'on devient écrivain. Rien de plus
simple, donc ! Un crayon, un cahier, et le
tour est joué !
En fait, il n'existe pas d'école qui forme les écri -
vains, pas de diplôme d'écrivain. Lorsque tu enver -
ras un manuscrit ou un tapuscrit – bref, un texte,
quoi – à un éditeur, celui-ci ne te demandera ni
quelles études tu as faites ni même ton C.V. Ce qui
comptera pour lui, c'est ce que tu as écrit.
Alors, tout le monde peut-il devenir écrivain?
Théoriquement oui, toutefois cela ne s'improvise
pas. On ne se lève pas un beau matin en se disant :
« Tiens, si je faisais écrivain ? » Non, c'est un métier
qui naît d'une passion, d'un amour de la langue, des
mots, des livres… Ce sont des mois, voire des années
d'exercice, des kilomètres d'écriture. En général, on
commence petit : poésies, nouvelles…
Et puis, un jour, on se sent prêt à franchir le cap et
à se lancer dans l'aventure.
7
L e t é m o i g n a g e d ' É m i l i e
(la première meilleure amie de Momo)
Moi, j'ai toujours aimé écrire. Je crois que ma
passion est née le jour où j'ai su écrire mon
prénom pour la première fois. Après cela,
impossible de m'arrêter ! J'avais envie d'écrire,
d'écrire tout le temps, partout. J'ai toujours
plein de petits carnets sur moi. Et quand j'ai
rencontré Momo, j'ai su qu'il était comme moi
et que lui aussi deviendrait un jour écrivain.
8
Est-ce qu'il faut obligatoirement
aimer lire pour écrire ?
Le témoignage de Mme Beldaraoui
(la maman de Momo)
Depuis tout petit, mon fils, Momo, il a
toujours le nez dans les livres ! Et puis,
pendant les vacances, il allait à la butte,
là-bas, avec les livres de la liste de madame
la directrice de l'école primaire. Et Momo
lisait, lisait et oubliait l'heure, oubliait de
rentrer manger et tout ça. Quand il a fait
Selon moi, la question ne se pose même
pas ! Si on n'aime pas lire, on ne peut pas
avoir envie d'écrire ! Je dirais même que si
c'est en écrivant qu'on devient écrivain, c'est avant
tout et essentiellement en lisant que naît le désir
d ' é c r i r e .
Ça existe peut-être mais moi, je n'ai jamais
entendu un écrivain affirmer qu'il n'aimait pas lire.
En ce qui me concerne, c'est l'amour des livres,
des auteurs, des histoires qui a fait de moi un écri -
vain. Et encore aujourd'hui, lorsque l'inspiration
n'est pas au rendez-vous, il me suffit de lire quelques
pages d'un roman pour que cela redémarre.
9
la connaissance de monsieur Édouard, sa
vie, à Momo, elle a changé ! Tous les deux
ils parlaient toute la journée des livres, des
écrivains… Fatima, ma grande fille, elle a
tout de suite compris que son petit frère il
deviendrait comme Romain Gary, sauf que
notre Momo jamais il changera son nom.
1 0
Le témoignage de Gérald
(ami de l'écrivain Christian Rivage)
Christian utilise des bouts de papier, des
kleenex, des lambeaux de nappe arrachés,
bref, ce qu'il a sous la main pour y noter ce
qu'il appelle ses « idées en vrac »… Ensuite il
dépose ces miettes précieuses dans un grand
coffre. Régulièrement, il les brasse pour voir si
l'une d'elles peut être utilisée. Si c'est le cas, il
la sort du coffre et commence à la développer.
Si rien ne lui vient à l'esprit, l'idée retourne
avec les autres en attendant de mûrir.
Comment trouver l'inspiration ?
Chaque chose que nous voyons, entendons,
pensons allume une idée dans notre esprit.
Notre cerveau en est constamment bom -
bardé, comme d'une pluie de météorites. En tant
qu'écrivain, je n'en ai pas plus que les autres. Et pas
plus que toi ! Mais je suis à l'affût ; je recueille les
idées comme un matériau fabuleux que je pourrai
utiliser dans mon travail. Elles peuvent émerger
lors de situations du quotidien, en écoutant les gens
parler, en observant certaines scènes, ou bien en
lisant d'autres livres, en regardant des films ou des
d o c u m e n t a i r e s …
1 1
Le témoignage de Marthe
(compagne de Christian Rivage)
Parfois, la nuit, Christian ne trouve pas
le sommeil. Il se lève sans bruit, sort de la
chambre. Je ne m'inquiète pas, je sais où il va.
Il va dans son bureau griffonner une idée qui
finira dans son coffre. Ensuite il se recouche
et il s'endort comme un bébé.
1 2
Où faut-il s'installer pour écrire ?
Les écrivains ont-ils
des rituels ou des manies ?
Je pense que si tu poses cette question à une
dizaine d'auteurs, tu obtiendras une
dizaine de réponses différentes.
Certains te diront qu'ils ne peuvent écrire que
dans le silence absolu, ou bien avec pour seul bruit
le chant des oiseaux ou le murmure d'une rivière.
D'autres auront besoin d'un papier particulier, d'une
couleur d'encre précise. Et puis d'autres encore te
révéleront qu'ils se lèvent à quatre heures du matin
ou ne travaillent leurs textes que la nuit… À chacun
s o n t r u c .
En ce qui me concerne, j'écris où je peux, quand je
peux, sur ce que je peux, avec ce que je peux ! Enfin,
non, ce n'est pas tout à fait vrai. J'écris toujours à
l'encre violette ! Je commence tous mes textes sur
le papier. J'écris ainsi les deux-trois premiers cha -
pitres, puis je passe à l'ordinateur car le texte doit y
ê t r e o b l i g a t o i r e m e n t s a i s i .
C'est aussi simple que cela !