Sarah et compagnie
206 pages
Français

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Sarah et compagnie , livre ebook

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Description

Pour Sarah, la route de l’amour est parsemée d’embûches et Mikaël ne tarde pas à en éprouver les contrecoups. Vient un moment où seul l’éloignement peut être envisagé, où lui seul peut éclairer d’un jour nouveau les sentiments qu’on n’arrive plus à comprendre.
D’une part, Sarah n’en finit pas d’encaisser l’intolérable vérité sur la tragédie qui lui a enlevé ses parents. D'autre part, il lui faut composer avec son proche passé londonien, notamment une passion-tourment, une histoire de froide domination jamais résolue dont elle devra chercher la clé à des profondeurs insoupçonnées.
Alors que leur vie se partage entre le centre-ville et la banlieue campagnarde, les amis se rapprochent et fusionnent de plus en plus, chacun trouvant à travers le groupe son identité propre et son épanouissement personnel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782894358580
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

stéphanie macfred


DUOS 3.2
Illustration de la page couverture : Magali Villeneuve
Conception de la couverture et infographie :
Marie-Ève Boisvert, Éditions Michel Quintin
Conversion au format ePub : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN 978-2-89435-612-8 (version imprimée)
ISBN 978-2-89435-858-0 (version ePub)

© Copyright 2012

Éditions Michel Quintin
4770, rue Foster, Waterloo (Québec)
Canada J0E 2N0
Tél. : 450 539-3774
Téléc. : 450 539-4905
editionsmichelquintin.ca
1 Brume mortelle
Ouais ! Elle est avec moi. Tiens ! C’est ton homme.
Matthew me fait son sourire arrogant, l’œil malicieux, et me tend son portable.
Hé, Arthur !
Eumm ! Sarah, il vient d’arriver quelque chose de super grave.
C’est quoi ?
Je veux que tu restes avec Matthew au cours des prochaines minutes. Dès que je peux te donner des nouvelles, je te rappelle. Dis-lui de garder son portable libre. Tu m’entends ?
Ouais.
Il me lance mes vêtements. Je m’habille sans rien voir. Je lui résume l’appel déjà très bref. Matthew enfile ses jeans noirs minutieusement déchirés et stratégiquement effilochés. Je passe mon t-shirt par-dessus ma tête et sautille pour remonter mon pantalon. J’attache la ceinture. Son portable crache des sons métalliques en guise de sonnerie.
Ouais ? Balance le morceau !
Son visage s’allonge et il tombe assis sur le bord de son lit. Il se penche, appuie ses coudes sur ses cuisses et soutient sa tête de sa main droite, son téléphone dans sa main gauche. Les muscles de ses bras se contractent et son gros bracelet de cuir noir semble sur le point d’éclater.
Ouais. Je m’occupe d’elle. On vous rejoint dans une heure. Ouais. Je viens de te dire que je vais m’occuper d’elle. Fais-moi confiance, pour une fois, Arthur !
Il replie son portable en fixant un point devant lui. J’essaie de voir ce qu’il voit.
Sarah ?
Eumm ?
Il se lève et me prend dans ses bras. J’hésite à l’enlacer, contrairement à lui. Il me colle contre son corps sans aucune violence. Il me respire. Je ne comprends pas ce qu’il fait.
Matthew ?
J’ai…
Arrête ! Tu me fais peur !
Sarah ? Je veux que tu le saches, si c’est utile pour toi.
Quoi !
Tu peux compter sur moi, tu comprends ? Je t’aime ! Vraiment. Depuis le début, mais ça a zéro importance. C’est que tu peux t’accrocher à ça durant les prochains jours.
Eumm !
Tes parents se sont crashés dans un accident en voiture.

C’est fini pour eux. Pour les deux !
Mes jambes s’engourdissent. Mes bras. Mon souffle se bloque. Les bras de Matthew se resserrent sur moi. Ma vie sort dans un cri de rage et de colère :
Va te faire foutre ! Va te faire foutre ! T’es pas drôle ! C’est vraiment méchant de me faire ça ! Je le prends pas !
Sarah, c’est vrai !
Non !
Sarah ! Merde ! Merde ! Je suis désolé ! Je suis désolé !
Non ! Non ! Non !
Je me recule pour lui rentrer dedans avec mes poings. Il attrape mes poignets comme dans un broyeur. Ses yeux crèvent les miens. Je comprends qu’il dit la vérité. Je me vide de mon essence. Ma vie coule dans ses pupilles. Je meurs.
Sarah ?

Sarah ?
Je tords mes bras. Il me relâche. Je trouve mes bottes et mon manteau et enroule mon kilomètre d’écharpe autour de mon cou. Je couvre mes mains des deux paires de moufles de laine que j’ai dans mes poches. Je ramasse mon sac.
Je veux être toute seule, Matthew ! Pour toujours ! Je ne veux plus jamais te revoir.
Je lui tourne le dos. Je passe la porte. J’arpente les rues et les ruelles. Je me dirige vers les endroits les moins sécuritaires de la ville. Je ne vois plus rien. Mon iPod crache de la musique dans mes oreilles. Mes tympans sont à la limite de tenir le coup. Un taxi s’arrête devant moi. Je le prends. Je donne l’adresse du premier café que mon père a acheté. Je vais voir le chef dans les cuisines ; sans préambule, je m’adresse à lui.
Mon père est mort. Ma mère aussi. Je ferme le café pour la journée.
Je replonge dans mon silence, laissant le chef se charger de la fermeture. Les gens sortent tranquillement, compréhensifs et empathiques. Je suis immobile derrière le comptoir. Je verrouille la porte derrière le chef, le dernier vivant à quitter la place. Je mets des bûches dans l’âtre, après quoi je me fais un bol de café noir, âcre et amer. Je roule mes bottes de cuir dans les flammes. Matthew arrive par la porte arrière dont il a la clé depuis des années. Il est silencieux. Je le vois du coin de l’œil. Il place une chaise près de moi, le dossier vers les flammes, et l’enfourche.
On frappe à la porte. C’est Scott. Matthew lui ouvre. Ils soulèvent le gros divan de cuir à deux et l’apportent près du feu. Comme avant. Scott me tend la main, me prend dans ses bras et me laisse doucement tomber sur le long sofa. Matthew se place à mes côtés. Je pose ma tête sur ses cuisses en faisant face aux flammes. Julianna fait son entrée, morbide, silencieuse elle aussi. Elle pousse une table au coin du mur, grimpe dessus et s’appuie contre la structure, ses cheveux s’agrippant dans les briques et les pierres.
La nuit tombe. Scott repart, la main de Julianna au creux de la sienne. Le feu flambe encore. Sa chaleur me brûle, mais n’arrive pas à tuer le froid glacial qui dort en moi. Matthew veille sur moi. Dans ses bras, j’arrive à sombrer dans un sommeil gris.
Je me réveille et cours aux toilettes. Je vomis. Je pleure. Ma voix est brisée. Ma gorge brûle. Matthew est tout près. Je me relève, tremblante. Je lui tombe dans les bras, malade.
On se retrouve dans le grand divan qui surchauffe devant les flammes. Matthew enlève son chandail. Ses cheveux sont en épis huileux de sueur. Ma joue trouve sa main à l’aide de la mienne qui l’y pose.
Fais semblant que tu m’aimes. Juste pour me donner une raison de rester en vie.
Ses lèvres se posent sur ma peau, près de mon oreille. Mes yeux se ferment. Ses mains sont partout, réconfortantes, rassurantes.
De l’autre côté de la pièce, comme une ombre, comme un fantôme, Arthur retourne vers la porte arrière du café. Il sort de ma vie.
Au matin, je refais automatiquement le chemin inverse. Je retourne chez moi. Ma peau est grise. Mes yeux sont roses en raison de veinules éclatées. Je n’ai plus de larmes. En moi, très loin, une flamme microscopique vacille, protégée par les mains de St. Matthew qui veillera à jamais sur elle pour qu’elle ne s’éteigne pas.
La maison est vide, froide. Je la traverse pour aller visiter notre petit jardin de roses gelées et fanées. Je ne sais plus combien de temps j’y reste.
Sarah ? Sarah ? C’est toi ? Oh, c’est toi, Sarah ! À quoi tu joues ? Tu aurais pu donner de tes nouvelles. Nous dire que tu es toujours en vie. Ça ne t’est pas passé par la tête, de dire à quelqu’un où tu étais ?
Je me retourne vers Rachel.
Non !
2 Montréal
La première chose que je fais en arrivant à la maison, c’est de mettre le dessin d’Hugo sur le réfrigérateur et de faire imprimer la photo que j’ai prise avec lui dans une position similaire, c’est-à-dire en le tenant par la main. Une fois mon montage terminé, je suis super fière, debout devant mon frigo.
Viens voir, Mikaël !
Sourire en coin :
Tu es plus belle sur la photo.
Moi, sans rire : Ha, ha, ha !
Il dépose des baisers sur ma nuque :
Je vais me coucher. J’arrive pas à me remettre du décalage horaire. Tu viens aussi ?
Oui. Donne-moi quelques minutes.
C’est bon.
J’ai tellement hâte qu’Hugo vienne passer du temps avec nous !
Moi aussi.
• • •
Tout est en ordre à la Cafetière de Maisonneuve et à la Petite-Tasse aussi. Les filles n’ont eu aucun ennui auquel elles n’ont pas trouvé de solution. Nous avo

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