Blizzard
99 pages
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Description

Après avoir libéré son frère Sparrow du Château du Cauchemar, Mouse se retrouve prisonnière de la forteresse du Nid. Mais elle garde l’espoir de retrouver l’Opale du Ciel, cette pierre mythique qui lui permettra de compléter la Couronne d’or du dernier roi de Trianukka.

Malheureusement, la guerre fait rage entre les différentes Tribus. Les cauchemars de Sparrow deviennent de plus en plus violents, les glaces continuent de s’étendre sur la mer, et toujours aucune trace de leur père à l’horizon.

Mouse parviendra-t-elle au bout de sa quête ? Réussira-t-elle à empêcher Stag, l’imposteur qui a déjà pris le contrôle de la Chasseresse, d’asservir les tribus de Trianukka ?

Livre original paru en langue anglaise pour la première fois en 2017 sous le titre The Huntress: Sky


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2019
Nombre de lectures 14
EAN13 9782215161783
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Table des matières
PARTIE 1 – LE GRAND LARGE
1 – Oursins
2 – Fanfaronnades
3 – Les redoutables
4 – Sorcellerie
5 – La Montagne
6 – Le Nid s’élève
7 – Dragage
8 – La chirurgienne
9 – La Porte aux Étoiles
10 – Abomination
11 – La forgerune et l’arc
12 – Caché, secret
13 – Promptes-plumes
14 – Les chants de pestilence
15 – L’effraction
PARTIE 2 – DES LIEUX SECRETS
16 – À dos de draglon
17 – L’iceberg de Yapok
18 – Du thé, des livres et des boulettes de beurre
19 – Temps de chouette
20 – Crow et la valseuse de songe
21 – La débauche
22 – La nature sauvage a le goût de vieux sang
23 – Les runes mortes
24 – Pluie noire
25 – Des guerriers à la force tranquille
26 – Pas les bienvenus
27 – Le poison de la Tribu
28 – Monstruosité
PARTIE 3 – L'UNITÉ
29 – Combats d’esprits
30 – Pa
31 – La cérémonie du nom
Remerciements
Déjà paru
Page de copyright

PARTIE 1 L E G RAND L ARGE
Oursins
Je me tiens sur le pont de la Chasseresse et cligne des yeux pour me débarrasser des flocons de neige tombés sur mes cils. Une pierre précieuse verte repose dans la paume de ma main. Quand je la scrute, elle me renvoie mon propre regard gris. De violents frissons secouent ma poitrine, en rythme avec le tambour des rameurs.
La pierre devient froide, mouillée et visqueuse. Une peau tachetée comme celle d’un requin-baleine commence à recouvrir le joyau. À sa surface, des branchies s’ouvrent en sifflant, libérant de l’écume.
Je sais, aussi sûrement que le sang de la tribu de la Mer coule dans mes veines, que je tiens l’Opale de Tempête de la Mer.
Et je sais que je dois la protéger de toute mon âme, mais ce fardeau pèse sur mes épaules, plus lourd qu’un navire marchand aux cales remplies.
La pierre crachote. Un peu d’eau de mer vient me chatouiller les lèvres. Elle a besoin de l’océan.
Nous avons besoin de l’océan.
Je lève le bras afin de jeter l’Opale par-dessus bord tandis que, contre ma paume, ses branchies luttent pour respirer. Je me fige lorsqu’une voix pressante pénètre mon esprit comme de la brume.
« Garde cela bien caché, Petit Os. Un grand danger m’empêche de rentrer. Pars à la recherche des Opales de Tempête de la Mer, du Ciel et de la Terre qui ont été séparées, avant qu’un ennemi ne les trouve et ne s’en serve pour s’emparer du pouvoir noir. Réunis-les à la Couronne d’or avant que tout Trianukka ne se transforme en glace et ne piège les baleines sous une mer gelée. Te souviens-tu de la vieille chanson ? Elle te servira de carte. Garde toujours ton frère auprès de toi, et sache que tu ne seras jamais seule. Je te retrouverai dès que je le pourrai. Pa. »
Le son d’une respiration irrégulière me fait soudain frémir. J’en ai la chair de poule, comme si des araignées galopaient le long de mon échine. Alors que je tourne la tête en direction du bruit, mon navire commence à se transformer… bientôt le pont est recouvert de sang et de gros canons cracheurs de feu arment ses flancs.
Un visage apparaît, tout à coup. Il a des yeux sombres et emplis de rage, les sourcils froncés et noirs. Ses lèvres fines se tordent en un sourire méprisant.
Ce visage appartient à un capitaine meurtrier et trompeur, à l’homme à la cape rouge et aux bottes surmontées de boucles de cuivre, au marin qui a volé notre navire. Celui qui nous a enlevé Grand-Ma. Stag.
Même si je suis en pleine valse-songe, mes muscles se raidissent, prêts à m’emporter loin de lui.
Un homme voûté à la cape de foudre violette apparaît au côté de Stag. Il lui murmure quelque chose à l’oreille. Puis ils lèvent tous les deux leurs bras, lentement, pour pointer du doigt l’Opale que je tiens toujours.
Je replie mes doigts autour de la pierre et la presse fort contre mon cœur. J’ai l’impression de bouillir de l’intérieur. J’aurais aimé que leurs yeux cupides ne se soient jamais posés sur l’Opale.
Après un instant de chaos, je lève les yeux et découvre que Stag pointe une arme vers une planche qui dépasse du bastingage. Je suis son regard, j’aperçois un tas de vêtements déchiquetés, comme un corps recroquevillé sur lui-même.
Grand-Ma.
Avant que je ne puisse bouger ou même crier, du feu jaillit du pistolet. Du rouge vif éclabousse soudain mon univers jusqu’alors en nuances de gris. Dans le ciel, la lumière du soleil vacille. Les contours de la valse-songe ondulent comme l’air au-dessus d’une flamme. Puis je sens que ma main est vide. Je chancelle. La pierre s’éloigne en tournoyant pour reprendre sa place dans l’orbite de Grand-Ma. Mais celle-ci chute. Elle s’écrase dans l’eau, et mon cœur se déchire tandis que le sien se noie.
Mouse !
Je m’efforce de la rejoindre, en vain : j’ai l’impression d’être tirée en arrière.
Je me sens vide. Glacée et engourdie. Je suis trop petite. Ma voix est piégée sous des couches de glace. Je suis morte de peur. Incapable de rejoindre Grand-Ma. Elle a disparu.
Les mains me relâchent et je m’étale contre le pont. Je cours, si lentement que j’en ai mal, puis m’élance à toute vitesse sur la planche et plonge dans la mer. Je tâtonne dans l’eau obscure. Elle aurait dû être là. Où est-elle ? Grand-Ma !
Pour la première fois, les flots sont comme un cimetière où plus rien ne vit. Au-dessus de ma tête, une couche de glace empêche la lumière de passer.
Une voix monte jusqu’à moi.
Te souviens-tu,
Lorsque la mer,
Calme, m’attendait ?
Ne te souviens-tu pas ?
Je me débats pour revenir à la surface. Le songe me fait mal à la tête. Je lutte, aux prises avec cette mer imaginaire, frappant et griffant l’eau jusqu’à ce que mes muscles me brûlent… Je m’élève ensuite, encore et encore, en traversant la glace qui s’épaissit toujours plus à chacun de mes battements de cœur.
Avec un bruit sourd, mon esprit retourne dans mon corps et je me réveille en sursaut, haletante, la nuque raide et endolorie.
Je suis avachie sur le dos d’une créature, mes jambes pendent dans le vide. En essayant de me rattraper à quelque chose de dur, j’effleure une peau écailleuse… je me souviens alors où je suis.
Le jeune terrodyl file dans un ciel gorgé de neige.
– Plus vite, plus vite, plus vite , baragouine-t-il. Plus rapide des bêtes !
J’enfonce mes genoux dans ses poils pour ne pas glisser. Mon petit frère Sparrow a les bras enroulés autour de ma taille et la tête pressée contre mon dos. Crow est penché derrière lui ; c’est le naufrageur dont j’ai longtemps douté, même s’il m’a aidée à sauver Sparrow au Château du Cauchemar.
Nous avons volé toute la journée, planant au-dessus de la mer, d’une forêt, puis d’une ville perdue dans le brouillard. Après ça, j’ai dû m’assoupir. Et, maintenant, le soleil entame sa plongée vers l’horizon.
Des fragments de mon rêve continuent de tambouriner contre les parois de mon crâne, comme des follets de lune emprisonnés. L’Opale de Mer ! Je tapote mes poches, pousse un soupir de soulagement lorsque je sens la bosse du joyau à travers le tissu. La valse-songe m’a vidée de toutes mes forces. Je me rappelle pour la millième fois que Grand-Ma est morte et je sens cette douleur si familière m’étreindre le cœur à m’en rendre malade, avant que la culpabilité ne fasse surface, car je n’ai toujours rien dit à mon frère… je ne sais pas comment m’y prendre.
– C’est pas trop tôt, le Rat se réveille ! lâche Crow. Tu saurais pas où on est ?
Il renifle bruyamment avant de cracher dans le vide.
Je me retourne pour répondre et grimace, car le bandage sur mon visage tire sur la plaie qui court le long de ma pommette droite jusqu’au coin de ma bouche. Alors qu’une nouvelle vague de douleur me submerge, je lui crie :
– Aucune idée ! Le monde est si vaste… même pour une fille de la tribu de la Mer !
– Ça, c’est sûr ! beugle Crow.
Le terrodyl secoue la tête de droite à gauche.
– Où va, où va maintenant ? grince-t-il.
Je lui rabâche ce que je lui dis depuis que nous avons pris le large :
– La priorité, c’e

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