Le journal de Lola Tessier au Maroc
52 pages
Français

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Le journal de Lola Tessier au Maroc , livre ebook

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Description

Avec l’accord de ses parents, Lola accompagne sa meilleure amie, Leila, et sa famille au Maroc, leur pays d’origine. C’est à Chefchaouen, le village de la grand-mère, que tout le monde pose ses valises. Alors que Lola y découvre les cornes de gazelles, le hammam et les mariages traditionnels, Leila se questionne sur son identité. Est-elle marocaine, française ou les deux ?
"Leila et moi courons sur le pont du ferry. Nous avons embarqué au port d'Algésiras, tout au sud de l'Espagne, après plus de vingt heures de route et une nuit inconfortable dans le minibus. Nous avons demandé le billet du ferry aux parents Zagougui pour le coller dans notre carnet de voyage. On peut y lire : Algésiras-Tanger. Quand nous relevons la tête, nous longeons une côte montagneuse. Leila se précipite avec ses frères et sœur contre la balustrade, en répétant : Maroc à l'horizon ! Maroc à l'horizon ! La Terre est vaste..."


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2012
Nombre de lectures 105
EAN13 9782740436219
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le journal de Lola Tessier au Maroc

 

Le journal
de Lola Tessier au

Maroc

Texte d’Armandine Penna

Illustrations de Claire Dupoizat

Carte du monde

À tous nos amis marocains secoués par le vent du changement.

Claire Dupoizat et Armandine Penna

10 juin

L’air est chaud. Ça sent les vacances.

Notre instituteur est occupé à dessiner une rose des vents au tableau, une sorte d’étoile dont les branches indiquent les quatre points cardinaux : le nord, le sud, l’est et l’ouest.

Moi, je suis occupée à regarder le soleil par la fenêtre, quand je sens une main me toucher l’épaule. Je sais qu’il ne faut pas que je me retourne, simplement que je tende ma main gauche dans mon dos. Mon voisin de derrière y glisse un papier bien plié. Je l’ouvre sur mes genoux, le plus discrètement possible.

C’est un dessin de Leila.

On y voit un grand soleil dans le ciel et en dessous un petit bus qui roule sur une route en zigzags. Sur le toit du minibus, il y a six valises exactement. Et à l’une des fenêtres du bus, une tête avec deux couettes et un grand sourire.

C’est toujours ainsi que Leila se représente.

Leila, c’est ma meilleure copine. En classe, elle est assise deux rangs derrière moi. Alors, pour communiquer pendant les cours, on a mis au point un système bien rodé, avec la complicité de Paul, qui est très gourmand et assis à la table entre nous. Quand nous avons quelque chose à nous dire, nous dessinons notre message sur une feuille. Un croquis, c’est tellement plus rigolo que des mots. Paul nous sert de passeur et, en échange, nous le fournissons en gâteaux au goûter.

Je replie le dessin de Leila, le range dans mon cartable et sors à mon tour une feuille de mon casier. J’y dessine à la hâte une maison avec ma tête par la fenêtre. J’ajoute en rouge un gros nuage qui pleut et une larme qui coule sur ma joue. Puis je fais passer mon dessin à Paul.

À la récréation, Leila et moi pouvons enfin discuter.

— Lola, pourquoi tu es triste alors que c’est bientôt les grandes vacances ? s’étonne-t-elle.

Je lui confie ce qui me tracasse, puisque c’est ma meilleure copine.

— Cet été, ça ne va pas être la joie. Mes parents m’ont annoncé hier soir qu’on ne pourrait pas partir dans le sud. Ni à l’ouest, ni à l’est et ni au nord, d’ailleurs. Ils ont trop de travail avec leur nouvelle boulangerie. Ils veulent profiter de ce que les autres ferment pour récupérer des clients. Résultat pour moi : direction le centre aéré.

Leila ne comprend pas plus que moi les priorités de mes parents.

— Moi, je vais au sud, je rentre au bled, m’a- t-elle annoncé.

— Au bled ?

— Ça signifie « pays » en arabe. Autrement dit, je rentre au Maroc, comme tous les ans, pour aller voir ma famille qui vit là-bas.

— Ah, ai-je fait, la mine déconfite, tu en as de la chance !

Je baisse les yeux sur mes sandales. Leila se prend le menton pour réfléchir un long moment, puis elle s’écrie soudain, tout excitée :

— J’ai une idée ! Si tu venais avec nous au Maroc ?

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