Un championnat de ringuette pour Noël

Eric Beauregard

Description

Ce récit raconte l’histoire de Laurence, huit ans, qui est sollicitée par deux pingouins du père Noël, Pistache et Élégante, pour participer au championnat de ringuette du pôle Nord.
L’enjeu de cette compétition déterminera qui, des pingouins, des bonshommes de pain d’épices, des bonshommes de neige ou des loups polaires auront le privilège d’aider le père Noël dans la nuit du 24 décembre.
Les loups polaires, qui n’aiment pas Noël, espèrent gagner pour empêcher la distribution des cadeaux. Bien entendu, Laurence espère les vaincre, mais elle manque de confiance en elle-même ce qui l’amène à tomber fréquemment sur la patinoire. Saura-t-elle surmonter ses craintes et arrivera-t-elle à sauver la fête de Noël?

Sujets

• Sport
• Ringuette
• Noël
• Noel

Informations

• Publié par: Distribulivre
• Date de parution: 23 avril 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782925014607
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Un championnat de ringuette pour Noël
 
 
 
Eric Beauregard
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un championnat de ringuette pour Noël
 
À quelques jours à peine de Noël, le tournoi de ringuette du pôle Nord bat son plein. La finale approche à grands pas. Malheureusement pour l’équipe des pingouins, une catastrophe vient de se produire  : Intrépide, leur meilleur buteur, s’est blessé à la jambe. Étendu de tout son long sur la glace, le pauvre animal ne cesse de se tordre de douleur.

— Ça fait mal   ! gémit-il sans ne plus oser remuer sa patte.
Autour du blessé, la confusion règne. Personne ne semble savoir quoi faire. Au bout d’un moment de consultation, ses coéquipiers font la seule chose raisonnable possible. À l’aide de branches de sapins, ils fabriquent à la hâte une civière de fortune. Puis, délicatement, ils hissent le malheureux Intrépide dessus. Malgré tout son courage, le pauvre petit pingouin ne peut retenir quelques larmes qui commencent à couler le long de son visage.
Rapidement, on conduit Intrépide chez mère Noël. Personne d’autre que l’épouse du bon père Noël n’est plus apte pour prendre les choses en mains en pareille circonstance. Comme toujours, celle-ci réagit avec promptitude et efficacité. Elle pose quelques questions pour comprendre la nature de la blessure, puis fait étendre le malheureux pingouin dans la chambre des invités.
— Ne t’inquiète pas, mon petit   ! Je vais bien m’occuper de toi   !
Intrépide hoche la tête et serre son bec très fort. Il veut se montrer brave devant mère Noël. Celle-ci lui caresse doucement le front, puis examine sa patte de plus près. Le petit pingouin se raidit, mais refuse de montrer sa détresse . Mère Noël lui sourit et lui murmure des paroles réconfortantes. Après quoi, elle se presse de lui préparer une tisane bien chaude.

— Bois mon ange, ça va soulager ta douleur, dit-elle en soulevant délicatement sa tête.
— Nous sommes foutus, n’est-ce pas   ? déclare alors un petit pingouin au ventre bien rebondi entre deux bouchées de crème glacée.
Cuillère en main, Pistache gratte à présent le contenu de son bol sans remarquer qu’il vient d’attirer l’attention de tous. Le plus important, pour ce petit gourmand, est de s’assurer de ne laisser aucune parcelle de crème glacée lui échapper.
Au même moment, Élégante, sa compagne, tout aussi mignonne que modeste, lève les yeux au plafond, légèrement découragée.
— Veux-tu bien cesser de geindre, gros bêta. Hé   ! Attention   ! Fais gaffe de ne pas renverser de la crème glacée partout sur le tapis   !
Comme seule réplique, Pistache lui tire la langue. Une langue rendue verte par toute la crème glacée qu’il a avalée depuis le matin.
— Mère Noël   ! Après une bonne nuit de sommeil, Intrépide se sentira d’attaque pour jouer demain, n’est-ce pas   ? questionne Élégante.
Cependant, celle qui vient de s’adresser à l’épouse du père Noël en employant un ton suppliant sait au fond d’elle-même que son souhait n’est pas réaliste. Elle s’accroche toutefois à ce faible espoir.
— C’est impossible, mes petits   ! Il lui faudra au moins deux semaines avant de pouvoir marcher de nouveau et plus d’un mois avant de pouvoir penser à enfiler ses patins. Je crains que vous deviez vous passer de ses services pour le reste des séries.
— Nous sommes fichus   ! C’est ce que je disais   ! Nous sommes…Miam   ! Miam   ! fichus, gémit de nouveau Pistache tout en léchant à présent le bol de crème glacée.
— Mais non   ! Voyons   ! Pas du tout   ! sermonne gentiment la vieille dame. Il vous faut seulement lui trouver un remplaçant.
Un remplaçant avant demain   ? Les deux pingouins se regardent d’un air sceptique. Mère Noël ignore manifestement de quoi elle parle. Ce n’est pas si simple. Où dénicheront-ils cette perle rare en si peu de temps   ?
— Tu aimerais avoir encore un peu de crème glacée, Pistache   ? demande mère Noël en désignant le bol vide du pingouin.
Un sourire éclaire aussitôt le visage de ce dernier. Plus réaliste, Élégante a toutefois d’autres priorités en tête et saisit son comparse par le bras.
— Hé…
— Pas le temps, Pistache   ! Suis-moi, ordonne-t-elle en le tirant à l’extérieur.
— Mais…
— On n’a pas de temps à perdre, je te dis, il nous faut vite consulter la boule de Noël. Merci, mère Noël   !
Ignorant les critiques de son compagnon, Élégante conduit alors Pistache jusqu’à l’atelier du père Noël. Le bâtiment imposant se remarque de loin parce que c’est l’édifice le plus haut du village après la tour de la Fée des étoiles. De plus, sa devanture brille de mille feux, offrant ainsi un spectacle tout à fait féérique. La bâtisse ressemble étrangement à une luciole géante multicolore. Plus on avance vers elle, plus le chant des lutins qui y travaillent résonne gaiement jusqu’à leurs oreilles.
— Nous venons consulter la boule de Noël, dirent à l’unisson Élégante et Pistache lorsqu’on leur ouvre la porte.
Érudit, le plus sage et le plus âgé des lutins, au crâne plutôt dégarni, s’avance alors vers eux. Sur le bout de son nez pend une paire de lunettes qu’il replace machinalement pour mieux regarder ses visiteurs. Après une brève inspection qui leur est favorable, il leur fait signe de le suivre.