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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mars 2009 |
Nombre de lectures | 282 |
EAN13 | 9782296672819 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 3 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Un jardin dans
La guerre
Algérie
Jeunesse L’Harmattan
Collection dirigée par Isabelle Cadoré, Denis Rolland,
Joëlle et Marcelle Chassin
Philippe MARIELLO, Compère Chien et Compère Chat – Le rêve de Compère crabe. Bilingue créole-français , 2009.
Manuel Pe ň a MUŇOZ, Les enfants de la croix du sud , 2009.
Hélène DIAZ, Shammar et le souffle du zéphyr, 2008.
Pierre BOUSSEL, Djinou, le léopard de l’Himalaya , 2008.
Laurent MONTEL et Sarah GABRIELLE, Eby et le mangeur de contes. Théâtre , 2008.
Pierre PARROT, Les bonbons magiques de Babouchka , 2008.
Charlotte Escamez, La Belle et la Bête , 2008.
Michel SAAD, Fatine, bergère du Liban , 2008.
Philippe JAMAIN, Manco et le vent des Andes , 2008.
Carlos Henriques PEREIRA, Gentil, l’étalon d’Alter – Gentil, o cavalo de Alter. Bilingue français-portugais , 2008.
Jean-Marc COSTANTINO, Le milieu de la mer. Eté 54 à Alger, 2008.
Carlos Henriques PEREIRA, Império l’âne aux longs poils. Bilingue français-portugais , 2008.
Fabrice BLAZQUEZ, Meurtre en pays maya , 2008.
Emmanuelle POLACK et Benjamin ROYON, Simon le Voleur du temps. Bilingue yiddish-français, 2008.
Rozenn TORQUEBIAU, Le tableau magique de Tanzanie , 2008.
Mireille DESROSES BOTTIUS, Les vacances de Térésin, Vakans Térézen – bilingue créole/français, 2008.
Edmond LAPOMPE-PAIRONNE, Touloulou au Pays des Mantous , 2008.
Edith PAULY, Gigi la grenouille qui voulait voir la mer !, 2008.
Francis WEILL, L’inoubliable voyage au pôle Nord de M. Mac Ohm et de Wou-wou le chien , 2008.
Francis WEILL, Un ébouriffant éléphant. Histoire fantastiques et drolatiques d Afrique, 2008.
Anne LABBE, Asgrim et le cheval dérobé aux dieux , 2008.
Carlos Henriques PEREIRA, Jerico, le taurillon de Villa Franca/Jerico, o tourinho de Vila Franca (bilingue français-portugais), 2007.
N adia G halem
Un jardin dans la guerre
Algérie
L’H armattan
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-08169-7
EAN : 9782296081697
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
De génération en génération, ils ont entretenu
un jardin potager et des arbres fruitiers malgré les
vents mauvais qui soufflaient autour… Mon grand-
père, mon père et tous les hommes de la famille
ont perpétué cette tradition de contact avec la
terre de leur pays.
À celles et ceux qui ont enchanté notre enfance
avec des histoires réelles ou inventées.
À la mémoire du bon docteur Hemsch et le
docteur B., ophtalmologue à Oran
Et à toutes celles et ceux, quelle que soit leur
origine, qui ont sincèrement et tant aimé la belle
et capricieuse terre d’Algérie.
À Mahmoud.
I l neige de l’autre côté de ma fenêtre. La rue est blanche et les arbres fleuris de neige et de givre. À l’intérieur, il y a mon petit jardin de jasmin, d’hibiscus et d’orchidées. La beauté et les couleurs me ramènent au temps jadis et ailleurs…
C’était il y a longtemps, dans un pays lointain…
Avec Khadîdja, ma tante, nous prenons le thé. Sa maison sent le propre, les pommes et la cannelle.
Les enfants sont là. Ils ont entre six et quatorze ans : Il y a Latéfa, Leila, Foudhil, Tarek et Amina.
La théière dégage un merveilleux arôme de thé à la menthe qui se mêle à celui des petits gâteaux aux amandes et au miel.
Khadîdja regarde les enfants tour à tour. Elle dit, gentiment menaçante :
Vous devez rester tranquilles, si vous voulez que je raconte. Il ne faut pas avoir peur, ni être peiné, même si ce que je vais dire est assez dur. C’est du passé…
Les enfants, sans dire un mot, se calent confortablement sur les coussins.
Khadîdja commence :
À Oran où je suis née, nous avions des voisins espagnols qui m’avaient surnommée Kherika. Il y avait monsieur Isidore, surnommé « Sidoro », il me fabriquait des petits meubles en bois et les femmes me prêtaient du rouge à lèvres. C’était beau et ça sentait bon. Elles cousaient mes robes aussi. De vraies belles robes comme dans les livres. Je crois que tout le monde voulait me gâter.
C’était la guerre. Quand les adultes parlaient entre eux, ils ne savaient pas que j’écoutais :
Quand j’étais enceinte de Kherika, on se cachait dans la cave avec des matelas sur la tête pour nous protéger des bombes, disait ma mère.
Au moins, on pouvait allaiter nos bébés. Celle qui allait faire la queue pour le pain ou le lait pouvait laisser son enfant à l’autre qui le nourrissait, dit la voisine.
Oui, soupirait ma mère, nous sommes devenues des sœurs malgré tout.
Même si on n’était ni de la même origine, ni de la même religion, répliqua la voisine. Tu te souviens comment pendant les bombardements, tu te trompais et tu priais en espagnol au lieu de le faire en arabe ?
Et elles riaient en faisant des imitations :
Virgin Maria, Allah ou Akbar.
Oui, répliquait ma mère en essuyant ses larmes sans savoir si elle devait rire ou pleurer, et les bombes qui tombaient sur le cimetière faisaient sauter les squelettes