L Arbre tombé
45 pages
Français

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Description

Olivier aime la flûte, même s'il n'a aucun talent. Par amour, uniquement. Même si ses gros doigts n'ont pas été modelés pour un instrument aussi délicat, même s'il n'a pas l'oreille musicale, Olivier aime Dora. Et cela suffit. Suffisait, plutôt… car depuis que le chêne est tombé, Dora ne répond plus.
Avec des mots puisés à la racine même de la beauté et un pouvoir d'évocation hors de l'ordinaire, Hélène Vachon nous offre ici un récit puissant qui saura surprendre et émouvoir les adolescents comme les adultes. Une histoire comme il y en a peu, où des voix s'interpellent et se font écho pour essayer de réparer les liens brisés, de reconstruire l'univers, de comprendre. Et si cet arbre, en tombant, leur avait ouvert les yeux?
Finaliste au Prix du livre jeunesse des bibliothèques de Montréal 2008
Finaliste au Prix littéraire Ville de Québec - Saloin international du livre de Québec 2008 - Catégorie jeunesse
Non loin de la ville, une tempête se déchaîne depuis des jours. Un vieil arbre succombe et s'abat sur une école. S'ensuit une course contre la montre où jeunes, professeurs et secouristes s'emploieront à réparer les dégâts et à sauver ce qui peut encore l'être. Pourquoi justement aujourd'hui? s'interroge le directeur affolé, et pourquoi n'ai-je pas su empêcher la catastrophe? Heureusement pour lui, l'arbre a épargné la classe de Mme Colleoni où se trouvaient les jeunes. Tous les jeunes? Non. Il en manque un, Olivier. Que faisait-il à l'écart des autres? Et surtout pourquoi, en ce matin pluvieux d'octobre, la chute d'un arbre centenaire remet-elle soudain en question l'univers protégé et tranquille d'une poignée d'êtres humains rassemblés là à la faveur du hasard ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764420591
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure chez Québec Amérique
 
 
 
Jeunesse Le Piège de l’ombre , coll. Titan, 2000.
 
 
Littérature
Singuliers voyageurs , coll. Littérature d’Amérique, 2004. La Tête ailleurs , coll. Littérature d’Amérique, 2002.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Vachon, Hélène L’Arbre tombé (Titan jeunesse; 71)
9782764420591
I. Titre. II. Collection. PS8593.A37A82 2007 jC843’.54 C2006-942202-8 PS9593.A37A82 2007


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Dépôt légal: 1 er trimestre 2007 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
 
Révision linguistique: Diane Martin et Chantale Landry Mise en pages: Andréa Joseph [PageXpress] Conception graphique: Karine Raymond
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
 
© 2007 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
 
Imprimé au Canada
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace La chute de l’arbre Olivier et Mademoiselle Dora Émile Renaud, directeur, Institut Denault Des enfants dans une classe Samuel Clément, pompier, chef de la deuxième division, district de Vaudreuil Olivier et Mademoiselle Dora Émile Renaud, directeur, Institut Denault Des enfants dans une classe Samuel Clément, chef de division, Vaudreuil Olivier et Mademoiselle Dora Émile Renaud, directeur, Institut Denault Des enfants dans une classe Samuel Clément, chef de division, Vaudreuil Émile Renaud, directeur, Institut Denault Samuel Clément, chef de division, Vaudreuil Émile Renaud, directeur, Institut Denault Olivier Émile Renaud, directeur, Institut Denault Samuel Clément, chef de division, Vaudreuil Olivier
Nos bouches sont des feuilles en plein vent Et nos bras des branches portant la pluie Et toute la mémoire du soleil
Gatien Lapointe
La chute de l’arbre
Je suis immense et je suis vieux. Sans doute suis-je plusieurs fois centenaire, mais je ne le sais pas.
J’ai grandi en ce lieu qui m’a toujours semblé un lieu idyllique, rempli de fraîcheur et d’odeurs, loin de la ville dont les rumeurs me parviennent assourdies, comme un murmure agréable. Je vis ici auprès de mes semblables, entre nous règne un climat de bonne entente, les générations se côtoient sans se nuire. Chaque printemps fait naître de nouvelles espèces, de nouveaux chênes tout neufs, de nouveaux érables, de nouveaux bouleaux. Toutes essences confondues, nous formons une masse compacte, résistante aux rigueurs de l’hiver comme aux chaleurs de l’été.
Hormis mon grand âge, une seule chose me distingue de mes congénères : moi seul vis à découvert, moi seul fais une avancée sur ce terrain que des hommes, un jour, ont défriché sans relâche pendant des mois.
Depuis que je vis parmi eux, depuis que s’est érigée, à quelques mètres à peine de ma plus profonde racine, cette drôle de maison blanche et noire, je crois que j’ai souhaité m’enraciner encore plus dans cette terre que nous partageons, être mêlé à leurs jeux, à leurs passions, à leur petitesse comme à leur grandeur.
Est-ce parce que je suis si grand qu’ils me semblent si petits? Est-ce parce que je suis si vieux qu’ils me semblent si jeunes? Je ne comprends pas qu’à soixante-dix ans à peine leur tête soit déjà toute blanche et que leur taille, vue d’en haut, dépasse tout juste celle de leurs enfants. Que leur arrive-t-il donc pour qu’ils soient à leur déclin au moment où je commence à m’assujettir à la terre et à me déployer enfin sans retenue, jusqu’à effleurer de mes bras cette curieuse construction à quatre branches, remplie d’enfants d’âges et d’origines différents? Elle est bien trop proche, on n’a pas respecté la distance suffisante qui aurait permis d’éviter la catastrophe. Tant pis pour eux, ils auraient dû savoir.
Ma route s’arrête ici. Il pleut depuis des semaines, des terrains glissent, des routes se creusent et engouffrent avec elles leurs tonnes d’asphalte et de terre durcie. Moi, je ne peux plus attendre, certaines de mes racines sont déjà à nu, je tombe. Je meurs plutôt, puisque je vivais.
À la manière dont je m’incline, je sais qu’en tombant je vais arracher au passage une bonne partie de la toiture et enfoncer tout le côté droit de la maison. Je ne pourrai pas l’éviter, c’est ainsi, je suis trop grand, ou trop gros, je ne peux pas tomber là où je veux, j’étais là avant eux, ils ont construit bien trop près. Je n’espère qu’une chose : que ma chute épargnera ces dizaines de jeunes pousses qui ont trouvé à mes pieds, près de mon tronc, la chaleur et l’énergie nécessaires à leur épanouissement. J’espère qu’elle épargnera aussi ces drôles de lilliputiens toujours préoccupés d’eux-mêmes, qui s’activent sans cesse avec leurs yeux de brume tournés vers le sol, qui se croient à l’abri de tout sans penser que nous vivons, nous aussi, que nous menons notre propre existence et qu’arrive forcément un jour où nous tombons, où nous revenons à la terre, nous y avons droit, je pense. On nous aimait debout, morts, nous ne sommes que du bois mort, des existences inutiles. On aimait l’ombre que nous leur procurions, la fraîcheur de nos feuilles. Répandues par terre, nos chevelures ne sont plus que profusion encombrante, déchet à peine recyclable.
Ils seront bientôt là, sous mes yeux. Je les voyais de haut, je les verrai de près. Je vais tomber, je tombe. Pour la première et dernière fois, je serai enfin de la même hauteur qu’eux, nous serons côte à côte et face à face, je verrai leur tête, leur expression étonnée, leurs mains qui s’agitent. Avec un peu de chance et pour peu que la tempête se calme, j’entendrai leur cœur qui bat si vite à l’intérieur de leur cage d’os.
Nous avons le nôtre, un cœur je veux dire, mais peu de personnes l’entendent. Même tombés, nous prenons un temps fou à mourir. À cause de l’enchevêtrement de racines et parce qu’aucun de nous n’a envie de disparaître. Nous espérons tous que le miracle se produira, qu’une racine restée intacte nous réinsufflera vie et chaleur, nous fera une fois encore redresser la tête vers la splendeur du soleil. Ce ne sera pas mon cas. Je sais que l’heure est arrivée et que je vais m’effondrer sur eux. J’aurais aimé leur éviter cela, leur effroi quand ils comprendront ce qui leur arrive, la panique qui s’emparera d’eux, tous ces grouillements qui s’ensuivront, cette agitation… Je ne pourrai pas m’empêcher de penser à une fourmilière, ils sont si petits, si fragiles, et moi si grand, si vieux.
Olivier et Mademoiselle Dora
Nous avons entendu un bruit effrayant. Malgré les éclairs et le tonnerre, nous l’avons entendu. Un grand vacarme feuillu suivi d’une longue plainte, comme si on déchirait une immense toile de haut en bas. Ensuite, la terre a tremblé. Ce n’était pas un tremblement de terre comme ils en ont dans d’autres pays, au Japon, par exemple. C’était plutôt comme un coup donné à la surface du sol, un peu comme quand nous tombons et que les vibrations de notre corps se répercutent dans la terre.
J’ai compris que la chose qui venait de tomber était une grosse chose. Brusquement, je me suis senti tout petit, vraiment petit et, croyez-moi, ça ne m’arrive pas tous les jours. J’ai senti aussi que ce qui nous abritait, cette drôle de structure en forme de croix avec ses quatre ailes nord, sud, est, ouest, était en fait une coquille, fragile comme toutes les coquilles, livrée aux caprices de la nature déchaînée. On se croit à l’abri derrière ses murs, on croit que rien ne peut nous atteindre et voilà qu’en un instant tout bascule, nous ne sommes plus rien. Alors j’ai eu peur.
Mademoiselle Dora aussi a eu peur. Ce genre de chose se sent. J’étais seul avec elle dans l’un des deux studios, le plus petit. Mademoiselle Dora m’enseigne la flûte. Je le dis comme ça, en toute honnêteté, mais il n’y a pas plus éloigné que moi d’une flûte. Je parle de la finesse, de la taille et de la morphologie globale de la flûte. Il n’y a qu’à me regarder pour comprendre que je serais plu

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