Le prince musicien
55 pages
Français

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Le prince musicien , livre ebook

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Description

Un prince musicien, une princesse paresseuse, des oiseaux racistes... mais aussi Taos sur le chemin de la fontaine d’or, quelle histoire !


Que le lecteur prenne garde, il pourrait se retrouver nez à nez avec la terrible ogresse Thaghioula...à moins qu’il n’ait affaire à la cruelle Bali Boudour !


Dans son enfance, Geneviève Buono a vécu en Kabylie des moments intenses. La beauté des paysages, la vitalité d’une nature inviolée et le chaleureux accueil des habitants ont marqué à jamais son imaginaire.


Note de l'éditeur : Un soin tout particulier a été apporté à la conception de cet ouvrage en ajoutant des dessins conformes à la tradition berbère et en remplaçant dans les lettrines, notre alphabet latin par le caractère correspondant dans l'alphabet tamazigh.



Editions Tangerine nights

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 9
EAN13 9791093275338
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PRINCE MUSICIEN
 
CONTES KABYLES
 
 
Geneviève Buono
 
 
Collection Contes et Légendes du Monde
 
 
Editions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 TOUQUES
 
ISBN : 979-10-93275-10-9
EAN : 9791093275109
ISBN NUMERIQUE : 979-10-93275-33-8
EAN NUMERIQUE : 9791093275338
 
 
 

 
 
LA FONTAINE D’OR
 
 

d
ans un petit village de Kabylie, tapi à l’ombre du Djurdjura, vivait une femme prénommée Taos. Son mari cultivait des oliviers, tirait un maigre revenu de leurs trois chèvres et réussissait tant bien que mal à faire vivre sa mère, son épouse et leurs six enfants. Un jour, il partit à la guerre et Taos se retrouva seule à nourrir tout le monde.       
À partir de ce moment-là, la belle-mère invitait les autres belles-mères matin et soir : « Taos, fais-nous du café ! » « Il est où, le sucre, Taos ? » « Dépêche-toi, ça refroidit, voyons ! » La fille aînée passait son temps dans les livres. Le second, très paresseux, ne faisait rien. La troisième, petite et maigre, donnait des ordres. Le quatrième jouait de la flûte, les deux derniers de la derbouka. Et voilà la pauvre Taos à s’occuper de tout, de l’aube au crépuscule.
 
 
Un matin qu’ayant placé une jarre sur le dos de sa vieille ânesse Sissi, elle s’en allait puiser l’eau à la fontaine au pied de la montagne, elle entendit une voix qui disait : « Viens, Taos, j’ai quelque chose à te montrer ! »
Elle regarda autour d’elle, à droite vers le bois de chênes-lièges, à gauche vers le champ de Mohand, derrière elle, vers le chemin qui dévalait du village, et devant elle, le sentier qui serpentait sur la montagne. Elle ne vit rien, et continua d’avancer. Arrivée à la fontaine, elle enroula la corde autour de l’anse de la jarre, comme elle faisait chaque fois pour l’envoyer au fond l’eau. De nouveau, la voix lui dit : « Viens, Taos, j’ai quelque chose à te montrer ! ».
Elle regarda à droite vers le bois de chênes-lièges, à gauche vers le champ de Mohand, mais elle ne vit rien, alors elle poursuivit son chemin. Et de nouveau : « Taos, j’ai quelque chose à te montrer ! »
Cette voix ne venait ni du bois de chênes-lièges, ni du champ de Mohand, ni du chemin qui dévalait du village, ni du sentier qui enlaçait la montagne. Elle sortait de la fontaine même. Alors Taos se pencha vers le fond du puits, mais rien d’autre que le reflet de son visage dans l’eau.
Elle rajusta son foulard qui avait un peu glissé et, comme la voix était douce, elle se décida à lui répondre : « Qui es-tu ? Je t’entends, mais je ne te vois pas ! »
- Enroule la corde autour du gros chêne, entre dans la jarre et viens me voir !
Comme toutes les femmes, Taos était curieuse. Aussi, quand la voix reprit « Descends dans le puits, alors tu me verras ! » elle fit ce qu’on lui demandait.
Au fond de l’eau l’attendait une belle fée, vêtue de voiles fins brodés d’or et chaussée de mules de satin incrustées de pierreries. « Suis-moi » Dans le mouvement qu’elle fit pour lui prendre la main, le voile qui recouvrait ses épaules glissa, et Taos s’aperçut alors qu’elle n’avait pas de bras gauche.
La fée la conduisit dans son magnifique palais. Tout y était en or : les coffres, les meubles, les chandeliers, les tentures sur les murs, les cruches, les assiettes et les couverts. Les bras chargés de linge brodé, partout des serviteurs avec des bourses remplies d’or.
La belle dame fit servir à Taos un repas somptueux dans de la vaisselle d’or, puis elle lui tendit une pièce : « À présent, tu peux rentrer chez toi. Reviens aussi souvent que tu voudras. Mais à la condition de me donner – oh, rien du tout – juste cette main gauche-là, je sais qu’elle ne te sert pas à grand-chose. »
Une fois sortie du puits, Taos ne comprit pas pourquoi Sissi braillait si fort. Et même après qu’elle eut rajusté son foulard, l’animal braillait encore. Enfin, le braiment d’un âne, c’est bien connu, n’est pas assez consistant pour faire un opéra. Comme d’habitude, Taos installa la jarre remplie d’eau sur le dos de la vieille ânesse, et toutes deux redescendirent au village.
Qui fut bien content en voyant arriver Taos avec sa pièce d’or ? Tout le monde. Tout le monde, sauf que Sissi dit : « Taos, Taos, je crois que tu as fait une bêtise ! » et elle se remit à brayer très fort. Mais la belle-mère la chassa d’un coup de pied. Ainsi, vous l’avez compris, grâce à la pièce d’or, on mangea à satiété...

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