Léonie et le complot impérial
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Léonie et le complot impérial , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
106 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Renvoyée. Lorsque, en ce jour d’hiver 1813, la Surintendante de la Légion d’honneur découvre que Léonie s’est échappée de l’école sans autorisation, sa sentence est sans appel : la jeune fille doit quitter les lieux. Pourtant, cette décision est loin d’abattre Léonie qui rêve d’aventures et de liberté. De la Malmaison au palais de Schönbrunn, sa route va croiser celle de la Confrérie du Poignard qui a juré de mettre l’Aiglon sur le trône de France. Séduite par son chef, Léonie participe au complot bonapartiste.
Mais peut-elle faire confiance à cet ancien soldat prêt à tout sacrifier pour sa cause ? Et sera-t-elle prête à payer le prix de son engagement pour la restauration de l’Empire ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mai 2015
Nombre de lectures 59
EAN13 9782728920792
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Léonie et le complot impérial
CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
CHAPITRE XI
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE XV
CHAPITRE XVI
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
CHAPITRE XXII
CHAPITRE XXIII
CHAPITRE XXIV
CHAPITRE XXV
CHAPITRE XXVI
CHAPITRE XXVII
CHAPITRE XXVIII
ÉPILOGUE
Copyright
Dans la même collection
Pour l’intrépide Blanche-Marie, dont le cœur courageux recèle des trésors de tendresse.
CHAPITRE I
Léonie suivait lentement mademoiselle Bernier à travers les corridors qui menaient au bureau de la Surintendante. Ses pas résonnaient sous les voûtes du cloître. La Maison d’éducation de la Légion d’honneur avait été établie dans une ancienne abbaye qui jouxtait la basilique de Saint-Denis. De sa fonction première, l’édifice avait gardé son cloître, ses hauts plafonds, et aussi un peu de cette solennité qui impressionnait tant les nouvelles élèves. Mais Léonie n’était pas une novice. Combien de fois avait-elle emprunté ce chemin depuis qu’elle était arrivée à la Maison Napoléon ? Dix fois ? Davantage ? Il lui semblait que ces années entre les murs de la pension avaient été ponctuées de ces convocations disciplinaires qui venaient immanquablement sanctionner son attitude indocile. « Indocile »… Oui, c’était bien le terme qui figurait sur son dossier : « Récalcitrante et indocile », voilà la mention que la directrice des études, madame de Kerandal, avait portée sur son bulletin. Léonie en était-elle désolée ? Pas vraiment…
Il fallait bien reconnaître que ce que la directrice appelait « indocile » devenait parmi ses camarades « intrépide » : le mot même de « rébellion », qui résonnait entre les murs du bureau de la Surintendante comme une faute passible des plus sévères sanctions, était prononcé par les pensionnaires avec l’admiration que suscitaient les exploits des héros et des braves. La vaillance avec laquelle Léonie bravait les interdits et transgressait le règlement lui avait rapidement valu le surnom de « Lancelot », et sa réputation n’avait guère tardé à se répandre sous les voûtes centenaires des dortoirs du pensionnat. En vérité, elle n’était pas insensible à cette notoriété et trouvait là une large compensation aux quelques punitions engendrées par son indiscipline.
Du reste, elle n’ignorait pas que ces sanctions avaient été légères et peu proportionnées aux fautes commises. Le nom de son père, Colonel de la garde de l’Empereur, n’était pas indifférent à ce traitement particulier et elle savait que, sans cette protection, elle aurait depuis longtemps été dégradée ou même renvoyée. L’École, fondée par Napoléon pour recevoir les descendantes de ses soldats les plus braves, accueillait sans distinction les filles de simples grognards et celles des maréchaux ; mais si la robe noire réglementaire tendait à faire disparaître les origines ­différentes des demoiselles, les faveurs dont certaines bénéficiaient ­rappelaient qu’une illustre ascendance pouvait vous éviter bien des désagréments. En ce domaine, le prestige dont jouissait la garde commandée par le père de Léonie n’avait pas été étranger à la clémence dont elle avait bénéficié. Elle savait par exemple que son amie Héloïse, fille d’un ­commandant mort à Essling, n’aurait pu se permettre de ­commettre la moindre de ses incartades. Aussi, tout en se réjouissant de la mansuétude de la Surintendante à son égard, son cœur se révoltait contre cette ­injustice qui la favorisait malgré elle.
Tandis qu’elle ruminait dans sa tête ces pensées, elle arriva devant la porte du bureau de la Surintendante. Mademoiselle Bernier la regarda avec gravité et lui demanda à voix basse :
– Êtes-vous prête, mademoiselle ?
Léonie s’inquiéta un peu de cette commisération. Mademoiselle ­Bernier n’était pas femme à s’émouvoir… Était-ce donc si grave ?
– Oui, madame, répondit Léonie en s’efforçant de dissimuler sa crainte.

Alors, mademoiselle Bernier ouvrit lentement la porte et poussa ­doucement Léonie dans un petit cabinet aux murs tendus de toile vert bouteille, brodée d’abeilles dorées.
– Mademoiselle Fauvel ? appela une voix dans le bureau. Veuillez entrer, je vous prie.
Léonie pénétra dans le bureau et fit une profonde révérence. Puis elle leva les yeux sur la Surintendante. Madame du Bouzet était une femme d’âge mûr, veuve d’un colonel mort en héros à la bataille de Jemmapes. Elle avait été nommée par Napoléon pour diriger la Maison impériale de Saint-Denis, à l’ouverture de celle-ci en 1811. Quoique Léonie fût naturellement méfiante à l’égard de l’autorité adulte, elle devait bien reconnaître que la Surintendante était une femme juste qui prenait grand soin des élèves qui lui avaient été confiées.
– Mademoiselle, vous n’ignorez pas, j’imagine, les raisons de votre présence dans mon bureau…
– Non, madame, répondit Léonie.
– Reconnaissez-vous, mademoiselle, avoir profité d’une voiture qui quittait l’enceinte de notre Maison pour vous enfuir à l’insu de tous ?
– Oui, madame.
Il eût été inutile de feindre l’ignorance, et Léonie ne possédait pas l’art de dissimuler ni celui de mentir. Du reste, elle avait été surprise en ­flagrant délit, alors qu’elle descendait de la voiture qui l’avait clandes­tinement ramenée de Paris…
– Savez-vous, mademoiselle, qu’il n’est de plus grande faute que de quitter cette Maison sans autorisation et que votre fuite appelle une sanction immédiate et implacable ?
– Oui, madame, répondit Léonie.
– Vous ne semblez pas faire grand cas de la sanction qui vous menace… Êtes-vous à ce point inconsciente ou immature ?
– J’espère, madame, n’être ni l’une ni l’autre. J’ai simplement confiance dans votre justice et je sais que votre sentence sera la bonne…
– La position que j’occupe dans cette Maison me rend insensible à toute forme de flatterie, mademoiselle, et il est inutile de tenter d’amadouer ma décision. Je serai inflexible cette fois…
Cette fois ? Madame du Bouzet regrettait-elle la clémence dont elle avait si souvent fait preuve à l’égard de Léonie ?
– Votre inconduite, hélas, ne me laisse guère le choix, poursuivit la Surintendante. Vous quitterez cette Maison demain, à la première heure.
Léonie ne fut ni surprise, ni peinée. Depuis toujours, elle espérait quitter cette pension et la perspective d’en être renvoyée n’était pas pour rien dans sa décision de fuguer. Du reste, la journée merveilleuse qu’elle venait de passer hors de ses murs la confortait dans cette certitude : son destin était ailleurs et son caractère épris de liberté n’aspirait qu’à le saisir, à bras-le-corps. Aussi ne put-elle réprimer un sourire à l’annonce de cette sanction.
– Eh bien, cela ne semble point vous troubler… Sachez cependant que votre père verra sans doute votre renvoi d’un fort mauvais œil. Vous pourriez au moins manifester le regret de blesser sa tendresse…
– Madame, je ne souhaite déplaire à personne, ni à vous, ni à mon père ; mais j’aime trop la liberté pour ne me point réjouir de votre sentence. Pardonnez-moi d’être franche avec vous : j’attends cela depuis toujours…
– Liberté ? Liberté ? répéta madame du Bouzet, incrédule. Vous employez là des termes dont vous ignorez le sens : être esclave de ses caprices n’est guère compatible avec cette « soif de liberté » que vous revendiquez.
La Surintendante se tut. Elle regardait Léonie avec une infinie bonté à laquelle se mêlait un peu d’inquiétude pour cette tête brûlée.
– Quand vous serez dans le monde, mademoiselle, il ne faudra point vous y tromper, ajouta-t-elle avec gravité. Il y a ici-bas des prisons invisibles dont les murs sont bien plus hauts que ceux de cette école et les barreaux plus épais que ceux des cellules les mieux

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents