Les improbables
172 pages
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Les improbables , livre ebook

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Description

Les vacances d’été commencent pour Sadie, qui s’attend à passer de longs mois ennuyeux loin de sa meilleure amie partie en Californie. Mais lorsqu’elle sauve un bébé, elle devient rapidement « l’Héroïne des Hamptons » sur tous les réseaux et rencontre les autres bienfaiteurs de la ville avec qui elle se lie d’amitié instantanément. Ces cinq héros improbables se mettent alors en tête de faire le bien autour d’eux. Mais les bonnes intentions sont-elles suffisantes pour changer le monde ?

Titre original : The Unlikelies


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2018
Nombre de lectures 3
EAN13 9782215171379
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour les amitiés improbables, celles qui nous inspirent, celles qui changent nos vies.
Quelques minutes avant l’incident, je remarquai qu’une touffe d’herbe échappée des dunes était allée se coincer dans une pile de vieux cageots de fraises. Un pot de miel était tombé de l’étagère, mais j’eus la flemme de le ramasser. Daniela, employée comme moi du stand qui vendait les produits de la ferme, avait une petite croûte sur la lèvre du haut. Je me demandai si c’était un bouton d’herpès.
12 heures plus tard, ma vie allait prendre un sacré tournant et je commencerais à prêter un peu plus attention à ce qui m’entourait.
L’incident se produisit un mardi, au tout début de l’été : nous étions donc encore un peu épargnés par les inévitables embouteillages des week-ends dans les Hamptons et il y avait peu de clients au stand. Le vieux monsieur Upton et son auxiliaire de vie, Sissy, étaient à la recherche de belles pêches. Deux New-Yorkaises, probablement venues dans la région pour préparer leurs maisons d’été avant l’arrivée de leurs enfants, de leurs nounous et de leurs banquiers de maris, papotaient près des seaux de fleurs des champs. Une famille de touristes était en train de remplir deux paniers de courses. La mère m’expliqua que ses enfants et elle allaient pique-niquer près du phare de Montauk.
J’étais à côté de la caisse, les mains enfoncées dans mon tablier peu flatteur de fermière, déjà découragée à l’idée qu’il ne soit que 10 h 14 et qu’il me reste encore 6 heures et quarante-six minutes à passer dans cette petite cabane sombre en compagnie de taons et du bouton de fièvre de Daniela.
Je pourrais peut-être faire un aller-retour à la maison pour le déjeuner, pensai-je.

UN
Je passai deux mois à préparer avec soin des cadeaux pour mes amis. C’était ma façon à moi de les remercier d’être aussi géniaux. Personne n’avait encore jamais vu une classe de terminale aussi soudée, unie par plus de dix ans d’amitié et de recherche compulsive d’adrénaline, et par une alchimie dont ma propre classe de première, dysfonctionnelle à tous niveaux, n’aurait jamais été capable. Les inséparables de cette terminale allaient s’éparpiller, les uns s’apprêtant à partir pour des boulots d’été dans des colos, les autres pour des stages de sport ou encore des voyages en Europe, avant bien sûr la séparation définitive : la rentrée en fac.
Je voulais faire quelque chose de spécial avant leur départ.
Les boîtes, bien alignées sur le rebord de ma fenêtre, étaient toutes identiques en taille et en forme. J’avais écumé toutes les boutiques et les marchés aux puces de la ville et complété par quelques objets achetés en ligne qui reflétaient leurs destinataires et ce qu’ils représentaient pour moi. Presque tout l’argent que j’avais reçu à mon anniversaire était passé dans ces cadeaux, mais à aucun moment, tandis que j’insérais les petits mots dans les boîtes, emballais celles-ci dans du papier kraft et les entourais d’une cordelette pailletée, je n’eus de regret.
Je distribuai les boîtes lors de la Nuit des Mille Au Revoir, qui avait lieu chaque année après les soirées de remise de diplôme et les interminables dîners de famille qui les suivaient.
« Merci, merci, merci, Sadie ! » s’exclama Ellie alors que, assise à côte de moi sur un rondin de bois, elle découvrait le contenu de sa boîte : un emporte-pièce à biscuit en forme de flocon de neige en souvenir de ses traditionnels échanges de cookies 1 ; un éléphant sculpté dans une noix géante en référence à sa passion pour les éléphants ; et une petite figurine avec la tête qui se balance, à l’effigie de monsieur Wilson, notre proviseur adjoint, dont elle s’était étrangement éprise.
– Je les garderai précieusement, dit Ellie. Genre, toute la vie.
Ellie n’avait plus que quelques heures de liberté avant que sa famille ne parte en volontariat pour la Mongolie.
Parker était de celles qui ne partaient pas tout de suite, mais je lui donnai quand même son colis : une petite figurine de Wonder Woman en plastique, parce qu’à Halloween, dans son déguisement, sa ressemblance avec l’originale avait été flagrante ; une boîte de biscuits chocolat-menthe, ses préférés depuis nos années de scoutisme ; et une collection de tatouages éphémères pour l’aider à savoir si elle voulait s’en faire un vrai ou pas.
Parker me serra tellement fort dans ses bras que je crus frôler l’hémorragie interne.
Les cadeaux eurent un franc succès. J’en avais même fait un pour Seth, parce qu’il avait été un super petit copain, le temps qu’avait duré notre relation. J’avais gardé le sien pour la fin de la soirée, ce que j’aurais probablement dû éviter, vu le degré d’ébriété qu’il avait atteint et sa tendance au contact physique qui accompagnait généralement cet état.
– Sadie Cookie, viens là, me dit-il en m’attirant vers lui avant de se pencher sur moi pour m’embrasser.
À l’origine, nous avions rompu par texto pendant les vacances de printemps, alors qu’il était parti à Cabo. Nous avions d’un commun accord décidé qu’il était impossible de continuer notre relation alors qu’il comptait passer tout l’été en Israël chez son père et qu’à la rentrée il irait en fac en Caroline du Nord. Mais ce n’était pas parce que cette rupture avait été décidée d’un commun accord et de façon amicale qu’elle avait été plus facile ou plus rapide pour autant. Il était plus facile de sortir ensemble que de ne pas sortir ensemble. Il était plus facile d’aller au cinéma avec Seth plutôt que de rester chez moi à regarder la chaîne déco à la télé avec maman. Il était plus facile d’aller au bal de fin d’année ensemble que de risquer de tout gâcher.
Et comme la première rupture ne tient jamais, on s’était évidemment remis ensemble en mars.
– Arrête, on n’est plus ensemble, lui dis-je, peu convaincante. Tiens, je t’ai fait un cadeau.
– Ah, tu es la meilleure petite copine du monde.
Il posa sa main au creux de mon dos. Je ne reculai pas, mais je ne me rapprochai pas pour autant de ses lèvres.
Seth allait me manquer, lui, notre histoire, et notre chaise, la chaise sur laquelle nous nous asseyions à toutes les soirées de Shawn Flynn, la chaise d’entre toutes les chaises. Et puis aussi les feux d’artifice, les matchs de foot et les soirées ciné dans son garage. Mais je devais rester forte.
Seth déchira l’emballage de son colis. Il en sortit les objets un à un, les examinant attentivement. Une figurine avec la tête qui bouge à l’effigie de mon chat mort, Lucy, l’animal de compagnie préféré de Seth. (Je m’étais un peu emballée sur le site de ces jouets personnalisables.) Un sachet de chips faites maison, l’encas préféré de Seth. Et le tout premier texto que Seth m’avait envoyé, – Tu aimes les sushis ? – , imprimé sur un tout petit parchemin enroulé sur lui-même.
Seth resta silencieux.
Je ne pensais pas que ça prendrait une tournure aussi sentimentale. Même si j’avais adoré être la petite copine de Seth, nous savions tous les deux qu’entre nous ce n’était pas assez fort pour résister au temps et à la distance.
– Tu es nulle, dit-il en se frottant les yeux.
Je n’avais pas prévu de le faire pleurer.
Je le plantai là, son colis toujours dans les mains. Retomber une fois de plus dans ses bras ne serait une bonne idée ni pour lui ni pour moi.
*
Entre la remise des colis et la distribution de chapeaux de « Woody le marchand de glaces » à tout le monde (une petite attention de papa, qui tenait toujours à en offrir à ses clients fraîchement diplômés), j’avais à peine eu le temps de voir Shay. Au moment de partir, je détachai le feutre à pointe fine de sa main crispée qui dédicaçait l’album de promo et attendis, au bord des larmes, qu’elle achève ses adieux déchirants.
Shay et moi fîmes notre dernier trajet de meilleures amies dans la Prius de maman que j’avais réquisitionnée, l’obligeant à prendre la Buick de grand-mère Hosseini. Shay devait partir en Californie le lendemain matin pour donner des cours dans une colo de tennis avant de faire sa rentrée à l’université Pepperdine. Je p

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