Nine eleven
96 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Pour les lycéens de Stuyvesant High School, pour les élèves de la Primary School 234, pour Chris Young qui doit livrer un projecteur au 99ième étage, pour les humbles boulons qui tiennent les consoles qui tiennent les poutres-treillis qui tiennent les façades des tours jumelles, le 11 septembre 2001 commence comme une journée ordinaire.

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Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2017
Nombre de lectures 63
EAN13 9782211212885
Langue Français

Extrait

Le livre
« Un élève arrive en retard. Je connais ce mec, se ditAndrew. Ken Kekchose. Dans mon cours d’espagnol l’andernier. Il est à peu près réveillé l’après-midi, et encore.
La prof le connaît aussi.
– Eh bien, Ken, je vois que vous avez gardé vos bonneshabitudes. Ce n’est pas le meilleur moyen de réussir votrecontrôle.
– Mais miss Avid, y a un avion qui s’est écrasé sur leWorld Trade Center.
– Si seulement vous consacriez autant d’efforts auxmathématiques qu’à l’élaboration de vos excuses ! »
 
Pour les lycéens de Stuyvesant High School, pour les élèves dela Primary School 234, pour Chris Young qui doit livrer un projecteur au 99 e étage, pour les humbles boulons qui tiennent lesconsoles qui tiennent les poutres-treillis qui tiennent les façadesdes tours jumelles, le 11 septembre 2001 commence comme unejournée ordinaire.
 
« Une fiction documentaire parfaitement réussie sur latragédie du 11 septembre. En mêlant les témoignages derescapés à des explications scientifiques, Jean-JacquesGreif signe un ouvrage précieux. »
À voir à lire
 

L’auteur
« En 2002, j’avais des vacances à prendre. Je suis parti à NewYork. Un truc stupéfiant : dans le métro, dans la rue, onentendait constamment les mots “nine eleven”, qui désignentla date du 11 septembre dite à l’américaine. Huit mois aprèsles attentats, les gens ne parlaient encore que de ça. […]
J’ai acheté à New York 25 kg de livres consacrés auxattentats et j’ai trouvé des centaines de pages sur Internet,afin de raconter aussi dans mon livre ce qui s’est passé àl’intérieur des tours et comment elles se sont écroulées. »
 

Jean-Jacques Greif
 
 

Nine eleven
 
 

Médium
l’école des loisirs
11, rue de Sèvres, Paris 6 e
Thanks,
you guys !
 


 
Nikita
 


 
Alfreda
 


 
Laura
 


 
Noah


 
Lex


 
Andrew
 


 
Charlene
 


 
Eleanore
 


 
Dana
 


 
Georgette


 
Dwight
C OUCOU , K EN  !
 
– Eureka ! s’écrie Nikita.
– Tu as trouvé le secret de la téléportation ?demande Igor.
– Pas encore… Mais le petit rectangle vert quim’intrigue depuis des jours, là-bas sur la terrasse, j’aicompris ce que c’est : une table de ping-pong !
– Ou peut-être un bout de gazon artificiel. Tu sais,tous ces financiers de Wall Street jouent au golf ledimanche. Alors ils s’exercent sur leur terrasse.
– Il faudrait que j’apporte une longue-vue.
– Nous pourrions en emprunter une. Je suis sûrqu’il y en a des milliers dans le World Trade Center.
Nikita passe toujours un moment à la fenêtre avantd’ausculter les ordinateurs de son grand frère. Quandon regarde Manhattan depuis le 78 e étage, ondécouvre une autre ville : un patchwork de terrasses,une broderie de réservoirs sphériques ou cylindriquescontenant l’eau pour les incendies, une dentelle d’antennes et de câbles. Nikita trouve cette ville-bis moinsamusante que celle qui danse le boogie-woogie jouret nuit à ras du sol. Ce qu’il y a de plus vivant, là-haut,c’est le ciel. Il sculpte les nuages, les pétrit, les effiloche, les rassemble comme des moutons. Son grand souffle secoue la tour. Nikita se souvient de nuitsentières passées dans le bureau à chasser le bug dans unprogramme mal fini. L’aube est grise, puis nacrée. Uneligne rousse annonce l’arrivée du soleil. Ce matin, leciel ressemble à un tissu bleu sans le moindre petitbout de fil blanc.
Un de ces jours, se dit-il, j’irai voir de près cettepoupée Barbie qui se dresse dans le port, avec sa robevert pomme. Elle lève le bras pour saluer son chéri.Coucou, Ken !
Igor sourit.
– Tu vérifies que la statue de la Liberté ne s’est pasenvolée ?
– Si nous étions arrivés en bateau, elle nous auraitaccueillis à New York.
– Les gens ne prennent plus le bateau. Ils ne viennent plus chercher la liberté.
– Le dollar ?
– Ben tiens ! De l’avion, je m’en souviens, j’ai vuces tours qui vantent la puissance de l’Amérique.
– Et tu as pensé : « Un jour, j’aurai mon bureaudans ces tours. »
– Pas du tout. Je me suis demandé comment lesgens les distinguaient, puisqu’elles étaient jumelles. Jetrouvais qu’elles ressemblaient à des baguettes plantéesdans un bol de riz.
– Elles étaient déjà là ?
– Il y a dix ans ? Bien sûr. D’ailleurs tu les as vuesaussi. Tu avais le nez collé contre le hublot… Tudisais : Good morning, good morning ! C’est tout ce quetu savais en anglais.
– Je m’en souviens très vaguement…
– Tu avais seulement sept ans. Tu étais drôle !
Nikita regarde sa grosse montre Timex. 7 h 46. Tousles ordinateurs indiquent la même heure. Normal,puisque c’est lui qui les synchronise.
– Rien à signaler, Igor ?
– Le gros serveur s’est encore bloqué hier. Un formulaire d’abonnement à Fiddle Diddle 1 est arrivé vide.Un violoniste à Chicago ou à San Diego croit qu’il estabonné, mais il ne recevra pas sa lettre d’informationhebdomadaire.
– Il fera une nouvelle tentative… Je vais vérifier leserveur. De toute façon, il devient capricieux avecl’âge, je te l’ai déjà dit. Il faudra bien que tu changeston matériel.
– J’ai à peine fini de le payer !
– C’est toi qui as voulu devenir un chef d’entreprise capitaliste. Sinon, il fallait rester en Biélorussie.Bon, je vais au lycée.
– Et alors, la terminale ?
– Trop tôt pour un rapport détaillé, man . Lasemaine dernière, nous avons passé les deux jours àremplir des fiches, nom et adresse, tout ça. C’est seulement le deuxième jour de vraie classe. Je découvreles nouveaux profs… Eh, si tu parles au marchand deviolons, dis-lui qu’il devrait enregistrer un échantillonde son quand il a un bel instrument à vendre. Nouspourrions le numériser et le joindre au prochainnuméro de Fiddle Diddle .
0 Au 78 ème étage, il y a un hall appelé Sky Lobby , unesorte de gare pour les ascenseurs express. L’ascenseurfonce au rez-de-chaussée sans s’arrêter, en une minute.Nikita sort de la tour à 7 h 55. Il remonte West Streeten courant. Cinq cents mètres. Commode que lebureau de mon frère soit si proche de mon école, sedit-il.
Il traverse la rue sur la passerelle de Tribeca. À7 h59, il entre dans Stuyvesant 2 High School. Il monteau troisième étage. Dans l’escalier, il rencontre Laura.Elle est plus grande et plus large que lui. Les enfantsaméricains boivent des litres de lait pendant que lesmères biélorusses sèvrent leurs bébés à l’eau sucrée.
– Bonjour, Laura. Tu as passé de bonnes vacances ?
– J’ai mangé trop de gâteaux. Je suis vraimentgrosse.
– Mais non, juste un peu enrobée.
– J’ai travaillé dans une boulangerie anglaise surMartha’s Vineyard 3 . Je me gavais de scones et decrumpets toute la journée. J’aurais dû nager un peuplus après le travail. J’habitais chez des amis qui ontune grande maison là-bas. Et toi ?
– Je suis resté pour aider mon frère. Tu sais, il a unepetite entreprise. Il diffuse des lettres d’informationpar abonnement sur Internet. Je m’occupe de programmer ses ordinateurs, des trucs comme ça.
– Tu vas à la sélection de l’équipe de maths ?
– Ben ouais.
– Moi aussi. Je suis pas aussi fortiche que toi, maisils m’ont quand même prise il y a deux ans.
Ils sélectionnent quarante élèves – l’équipe deStuyvesant. Une grande compétition oppose les différents lycées. Ils retiennent les cinq meilleures notes dechaque lycée. Stuyvesant va forcément gagner, se ditNikita. Le meilleur des trois lycée

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