Les trente-quatre contes de ce recueil proviennent tous de pays de l'Afrique de l'Ouest : Sénégal, Guinée et Guinée-Bissau. Ils ont été enregistrés et traduits à partir de cinq langues parlées dans ces pays : bambara, toucouleur, malinké, badiaranké et créole, tout au long de mon séjour dans ces pays entre 1975 et 2014. Ces récits imaginaires ont comme personnages centraux des animaux, soit domestiques soit sauvages. Oiseaux, mammifères et reptiles s'y côtoient. Certains contes décrivent un trait étiologique indiquant comment certains comportements animaux ont commencé : on apprend ainsi pourquoi l'éléphant ne supporte pas le chant du coq, pourquoi le lièvre a de longues oreilles et pourquoi le lièvre et le singe rouge ne sont pas des amis.
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Les 34 contes de ce petît recueî provîennent tous de pays de ’Arîque de ’Ouest : Sénéga, Guînée et Guînée-Bîssau. Is ont été enregîstrés et traduîts à partîr de cînq angues parées dans ces pays : bambara, toucoueur, maînké, badîaranké et créoe, tout au ong de mon séjour dans ces pays entre 1975 et 2014. Ces récîts îmagînaîres ont comme personnages centraux des anîmaux, soît domestîques soît sau-vages. Oîseaux, mammîères et reptîes s’y côtoîent.
Des animaux et des humains
Le ecteur de ces récîts sera très vîte rappé par e aît que es anîmaux y parent et se comportent comme es hommes : îs cutîvent, vont à a pêche, cherchent e mîe et vont à a chasse. Is vont aussî en pèerînage et cherchent des épouses. Is
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s’amusent à des jeux dangereux comme e jeu de a corde et e jeu de a cuîsson mutuee. Is ont aussî des îens avec Dîeu et tîssent d’înnombrabes îens entre eux. I apparaït aussî très vîte que e conte se sert des anîmaux pour parer des hommes. Les traîts sont souvent exagérés et es sîtuatîons souvent comîques où sont rîdîcuîsés certaîns anîmaux, souvent es pus orts et es pus gros. Ces récîts ont comme dénotatîon premîère e monde anîma avec ses ogîques propres et comme dénotatîon seconde es comportements humaîns. C’est un art de savoîr es entendre justement et es înterpréter. Un récît est toujours susceptîbe de pusîeurs înter-prétatîons : î peut aîre écater de rîre un jeune audîteur maîs aussî donner à penser à un adute. La poysémîe de ces récîts en aît tout e charme.
De la morale ?
Un ecteur des abes de La Fontaîne attend acî-ement une morae expîcîte pour chaque abe. Icî, ee est suggérée, rarement expîcîte. On trouve cependant des comportements et des conduîtes caîrement îndîqués comme a vîgîance en socîété, e respect des autres, ’humîîté devant e Créateur. Pus souvent, es audîteurs doîvent devîner à quoî es récîts es învîtent, avec humour et paroîs trîvîa-îté. On peut dîre avec e proverbe rançaîs : « Quî se sent morveux se mouche. » Ceuî quî pense qu’un conte pare de uî, qu’î se corrîge !
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Du commencement des choses
Certaîns contes décrîvent un traît étîoogîque îndîquant comment certaîns comportements anî-maux ont commencé : on apprend aînsî pourquoî ’ééphant ne supporte pas e chant du coq, pour-quoî e îèvre a de ongues oreîes et pourquoî e îèvre et e sînge rouge ne sont pas des amîs On nous raconte aussî ’orîgîne du crî de ’hyène et des gémîssements du îon.
Les deux compères
Au ong de tous es contes, î y a deux anîmaux quî întervîennent souvent ensembe c’est Hyène et Lîèvre, anîmaux bîen connus des savanes ouest-arîcaînes. Tous deux mènent une vîe crépuscuaîre et nocturne. Le premîer est reatîve-ment grand tandîs que e second est putôt petît de taîe. Leurs aventures et mésaventures constîtuent un vérîtabe cyce que ’on retrouve dans a pu-part des cutures de ’Arîque de ’Ouest, aussî bîen chez es Maînkés que chez es Peus, es Bambaras et es Badîarankés. Dans ces contes, Lîèvre se dîs-tîngue par sa ruse de tous es înstants, voîre son espîègerîe et sa roubardîse dont sont vîctîmes aussî bîen a chèvre que e sînge rouge, ’ééphant et ’hîppopotame, maîs sa vîctîme prîvîégîée est Hyène, caractérîsé par sa gourmandîse, sa précî-pîtatîon, son avîdîté et sa stupîdîté. Dans un conte
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cependant, Lîèvre trouve aussî rusé que uî avec a perdrîx et bîen sûr avec e Créateur quî e ramène à sa juste pace. Ces deux compères se retrouvent dans d’înter-mînabes pérîpétîes du ort avec e aîbe, du grand avec e petît, du rusé avec e sot. Le conte devîent aors une crîtîque socîae : crîtîque des excès d’un pouvoîr abusî, de a brutaîté du « grand » ace à quoî e « petît » se sauve par a ruse. Ne aut-î pas îre ces aventures des deux com-pères comme une démarche înîtîatîque ? C’est aors en chaque îndîvîdu que coexîstent Hyène et Lîèvre, a pusîon înstînctîve et a part d’în-teîgence, e pôe négatî et e pôe posîtî. La socîaîsatîon humaîne seraît aors a vîctoîre pro-gressîve de a vîe en socîété sur ’înstînct, du désîr sur ’envîe însatîabe et destructrîce.
Une longue tradition
Les contes que nous pubîons provîennent d’une ongue chaïne de transmîssîon orae, à a oîs dans e temps et ’espace. On peut trouver acîement des récîts sembabes datant des premîères mîses par écrît de textes oraux et aussî d’aîres cuturees et înguîstîques dîverses. Pubîer des récîts, c’est reconnaïtre qu’îs ont été en queque sorte don-nés, qu’îs ont d’abord été racontés et c’est aussî se sîtuer dans une contînuîté, à a suîte de… Ma reconnaîssance va à toutes cees et ceux quî ont accepté de partager une part de ce quî