Solène et le cyborg

Charles Dobzynski

Description

Posséder un robot: tel était le rêve de Solène que s’emploie à réaliser son père, l’ingénieur Jean Stolar, lorsque celle-ci est contrainte de rester à domicile suite à un accident. Après un premier compagnon pour le moins décevant, la voilà donc flanquée d’un nouveau prototype, beaucoup plus avancé que son prédécesseur, répondant au nom de Robik. Un cyborg aux traits humains, abouti, obéissant aux grandes lois de la robotique… Une créature dont le comportement va toutefois commencer à se dérégler. Et pour cause, Robik accumulera bévues et étourderies, fautes et petites exactions, conduisant la jeune Solène à s’interroger sur ce qui ne tourne pas rond dans la boîte crânienne de son curieux ami. Conte moderne dans lequel se joue l’apprivoisement réciproque d’une famille et d’un cyborg aux capacités inattendues, le roman de Charles Dobzynski se couvre de notes colorées et fantaisistes qui tranchent sur l’habituelle froideur des récits futuristes ou de science-fiction. Faisant aussi la part belle au mystère et à l’aventure, entremêlant joyeusement rires et actions, "Solène et le cyborg" palpite aux rythmes doux et fous de l’enfance.

Sujets

• Jeunesse
• Robot

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 20 mars 2012
• Nombre de lectures: 40
• EAN13: 9782748350678
• Langue: Français

Extrait

Solène et le cyborg

Du même auteur (pour la jeunesse)

Daniel sur la lune, illustrations de Devis Grebu (La Farandole, 1977) Fablier des fruits et légumes, Editions Saint-Germain-des-Prés, 1981, réédition avec des dessins de Maïté Laboudigue, Editions du Rocher, 2007 Cyrille et le chameau Méthode, conte, illustrations de Maïté Laboudique, (La Farandole, 1987) Les premiers de la glace, fables, illustrations de Daniel Hénon, Le Dé bleu/Ecrits des Forges, 1996.

Charles Dobzynski Solène et le cyborg

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à ma petite fille, Solène

Chapitre 1 Ce matin-là, Solène était dans ses petits souliers. Elle tournicotait sans rien faire, avec un sentiment d’oisiveté forcée. — Allons, bon, qu’est-ce que tu as ? lui demanda sa mère, Catherine. — Je ne sais pas. J’ai quelque chose dans la tête. Elle portait deux belles cerises bigarreaux en guise de boucles d’oreilles. Sa mère émit un grand éclat de rire : — Va, je comprends, tu t’es encore gavée de cerises. Elles sont délicieuses, d’accord, mais il ne faut pas abu- ser ! — Non, ce n’est pas ça, je t’assure… Elle ne dit rien de plus, mais resta maussade tout le reste de la journée. Le soir, elle était plongée dans les chassés-croisés d’un jeu vidéo, une course-poursuite qui semblait la passionner. Tout à coup, elle s’arrêta : — Dis voir, maman, ça existe les cyborgs ? — Je crois bien que oui, des espèces de super-robots très perfectionnés. — Et des cyborgs qui auraient des yeux bleus comme mon copain Antoine ? — Là tu y vas fort de café ! Les machines ont bien des choses dans le crâne, mais des yeux bleus, ce n’est pas leur genre. Solène se tut. Elle avait osé poser la question qui la tur- lupinait. Elle tira l’anneau de velours qui enserrait son catogan, un épi blond. Son air malicieux était brouillé par

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une préoccupation. C’était une fillette à qui rien n’échappe et qui croit tout connaître par cœur. Elle aurait pu donner une leçon de calcul à un moustique perdu dans ses comp- tes de boutique.

* * * Son père, Jean Stolar, était un bricoleur invétéré. Il était capable de transformer une boîte à clous en horloge et une horloge en pèse-bébé. Mais il se gardait bien de faire éta- lage de son talent. Il se contentait, ce qui n’était déjà pas si mal, de dompter les puces. Oui, les puces, maintenait-elle mordicus quand un de ses copains se moquait de cette pré- tention. Oh bien sûr, ce n’étaient pas des puces de cirque mais des puces électroniques. Il les alignait dans des peti- tes boîtes toutes plates, c’étaient des cages à puces, disait- il. Solène était persuadée qu’il aurait très bien pu lui en confectionner un, de cyborg, s’il l’avait voulu, et même avec des yeux bleus. Les puces ça peut choisir les couleurs que l’on veut. Mais cet as de la cybernétique avait d’autres chats et surtout d’autres ordinateurs à fouetter !

* * * Le robot, il savait le construire à la façon d’un lego, et tout aussi habilement, pièce par pièce, rouage par rouage, criblé de fils et gavé de mini-circuits sous sa peau de plas- tique ou de métal, jusqu’à ses paupières battantes comme celles d’une poupée Barbie. Et les puces, il les logeait là, un peu partout dans les niches qui leur étaient réservées. Peut-être même ce super-robot serait-il doué de la pa- role, il dirait bonjour, bonsoir, merci, comment ça va ? Puis-je vous aider ? Voulez-vous que je vous retrouve votre brosse à dents ?

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