Ti-Jean-le-Rusé
40 pages
Français

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Ti-Jean-le-Rusé , livre ebook

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Description

Les lecteurs retrouveront avec plaisir le personnage de Ti-Jean dans les trois contes de ce recueil. Encore une fois, ce héros de la tradition populaire n’hésite pas à affronter mille dangers pour se porter au secours d’une princesse prisonnière ou pour venger un affront à l’honneur familial. Les géants et les monstres n’ont qu’à bien se tenir !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mai 2011
Nombre de lectures 6
EAN13 9782896825608
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0224€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
1. L’Oiseau de la mort
2. Le prince méconnu
3. Le petit veau blanc
Ti-Jean-le-Rusé
Pour ses activités d’édition, Bouton d’or Acadie reconnaît l’aide financière de la Direction des arts du Nouveau-Brunswick, du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ).

Titre : Ti-Jean-le-Rusé Texte : Melvin Gallant Illustrations : Michel Duguay Conception graphique : Lisa Lévesque

Papier ISBN 2-922203-06-3 PDF ISBN 978-2-89682-210-2 ePub ISBN 978-2-89682-560-8

Dépôt légal : 3e trimestre 2006 Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec Distributeurs : Prologue et Bouton d’or Acadie

© Bouton d’or Acadie
204 - 236, rue Saint-Georges
Moncton (N.-B.) E1C 1W1
Téléphone : (506) 382-1367
Télécopieur : (506) 854-7577
Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.com
Site Internet : www.boutondoracadie.com

Mot de l'auteur

Les contes font partie de la mémoire collective d'un peuple. Ils sortent de la nuit des temps, évoluent, se transforment avec chaque collectivité, chaque groupe culturel. Ils n'ont pas d'auteurs à proprement parler. Ils appartiennent aux conteurs, à ceux qui les reprennent à leur compte, qui les relatent à leur façon. Les trois contes de Ti Jean qui composent ce recueil s'inscrivent dans cette tradition. Ils font partie du patrimoine acadien, mais ils rejoignent aussi l'universel en ce sens qu'ils appartiennent à l'héritage des civilisations indoeuropéennes.
Comme tous les contes populaires, les contes de Ti-Jean suivent une structure préétablie. Ils font état d'événements merveilleux où le surnaturel s'intègre à la vie de tous les jours. Ces contes ne sont fixés ni dans l'espace, ni dans le temps. Ils dépeignent un monde où les forces du bien et celles du mal s'affrontent constamment. Pour que Ti-Jean puisse accéder à la liberté ou au bonheur, il devra, chaque fois, franchir une série d'obstacles tous plus difficiles les uns que les autres. Mais, grâce à son intelligence, à sa ruse, à sa force, et grâce aussi à l'aide de personnes, d'animaux ou d'objets qui possèdent des pouvoirs magiques, il arrive toujours à se sortir de situations qui apparaissaient au départ comme des barrières insurmontables.
Puisque le conte populaire est un phénomène essentiellement oral qui avait pour fonction principale de divertir durant les veillées d'autrefois, il a dû subir, depuis plus d'une génération, la concurrence de la radio, de la télévision, du cinéma, de la musique sur disque, et maintenant des lecteurs de musique portables, de la vidéo et d'Internet. Ces médiums très puissants se sont eux aussi donné pour mission de nous distraire et de nous faire rêver. Le résultat, c'est que le conte oral disparaît rapidement de notre mémoire collective. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi d'en reprendre quelques-uns à mon tour et de les mettre par écrit afin qu'ils continuent de faire partie de notre patrimoine culturel.
1
L’Oiseau de la mort

Ti-Jean était un jeune homme audacieux qui vivait pauvrement avec sa mère dans une petite maison au fond des bois. Il était si fort et si habile à se battre avec les bêtes de la forêt qu'on l'avait surnommé Ti-Jean-la-Ruse. Certaines personnes le considéraient même comme le roi de la forêt. Mais lui, il savait que la forêt abritait un vrai roi, et que le vaste domaine sur lequel il chassait appartenait en fait à ce roi. Un jour, il dit à sa mère :
– Il faut que j'aille rencontrer le roi de la forêt.
– Mais tu es fou ! protesta-t-elle. Le roi habite à cent lieues d'ici. Tu n'y arriveras jamais.
– Ne t'inquiète pas, mère, dit-il. J'y arriverai, tout comme je viens à bout de tout.
Lorsque Ti-Jean avait décidé de faire quelque chose, il était inutile d'essayer de l'en dissuader. Il suivait son idée sans s'occuper des autres. Sa mère dut donc l'aider à se préparer un petit sac de nourriture et des vêtements chauds. Et le lendemain, Ti-Jean se mit en route.
Au bout de sept jours de marche, il alla cogner à la porte d'une petite cabane pour demander l'hospitalité et s'informer de la route qu'il lui restait à parcourir. Un couple âgé l'accueillit. Les deux vieillards lui donnèrent à manger, un endroit où coucher, et ils lui indiquèrent le meilleur chemin à suivre pour arriver à la ville, où se trouvait le château du roi de la forêt. Mais en même temps, ils l'avertirent des dangers qu'il risquait de rencontrer en chemin.
Au bout de trois jours de marche, après avoir affronté une tempête et s'être battu avec des animaux, Ti-Jean arriva à une autre cabane située en bordure de la route, dans la forêt. Une vieille sorcière vint l'accueillir chaleureusement.
– Sois le bienvenu, dit-elle. Il y a si longtemps que je n'ai pas vu un être humain, dit-elle.
C'était une bonne sorcière. Elle l'invita à manger et à dormir. Et le lendemain matin, avant de lui indiquer le chemin à suivre pour se rendre chez le roi de la forêt, elle lui fit un cadeau.
– Voici, dit-elle, une serviette et un couteau qui pourront t'être très utiles.
Elle lui remit une belle serviette dorée, avec laquelle il avait déjà envie de s'essuyer, et un drôle de petit couteau avec un manche en bois. Ti-Jean ne savait comment la remercier. La vieille sorcière ajouta:
– Les quelques lieues qu'il te reste à faire sont les plus difficiles et les plus dangereuses ; alors tu auras peut-être besoin de ces objets. Quand tu sentiras la faim, tu n'auras qu'à étendre cette serviette sur tes genoux, et elle te procurera à manger. Quand tu auras envie de dormir, tu n'auras qu'à t'essuyer le visage avec la serviette pour aussitôt t'endormir. Quant au couteau, il a l'air petit, mais tu n'auras qu'à dire : « Couteau, étiretoi ! », et il prendra la forme d'un sabre long de dix pieds.
Ti-Jean était tellement content qu'il n'avait qu'une envie : repartir afin de pouvoir mettre ses objets magiques à l'épreuve. Mais la sorcière avait encore une révélation à lui faire.
– Il y a dans cette forêt un aigle géant que tout le monde appelle l'Oiseau de la mort. Il est très méchant et dangereux. Quand il passe au-dessus de la forêt, il déplace tellement d'air que les arbres se couchent sous la force du vent. Fais attention.
– Ne craignez rien, dit Ti-Jean. Je ferai bien attention. Et encore une fois, mille mercis !
Le lendemain soir, alors que TiJean approchait de la ville, un vent épouvantable se leva. Ti-Jean crut, pendant un moment, qu'il s'agissait d'un ouragan. Puis il pensa à ce que lui avait raconté la sorcière. Il se dit : « Voilà l'Oiseau de la mort qui vient. » À un moment donné, il ventait tellement fort qu'il dut se tenir à un arbre pour ne pas être emporté. Quand le calme revint, TiJean continua sa route, faisant des détours pour éviter les animaux sauvages, jusqu'à ce qu'il se trouve sur le faîte d'une montagne. De là, il pouvait voir la ville, qui ne se trouvait plus qu'à une lieue de distance dans la vallée. Il fut très surpris de découvrir, sur cette montagne dont le sommet était tout à fait dénudé, une immense chaise et une grosse roche. Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Il n'en savait rien. Il semblait n'y avoir personne dans les alentours.
Il descendit de la montagne avec beaucoup de difficulté car il devait se frayer un chemin à coups de couteau à travers une forêt dense. Lorsqu'il arriva aux abords de la ville, il vit beaucoup de gens en sortir par la porte principale, l'air abattu par une grande peine. Il interrogea un groupe de personnes qui marchaient la tête basse :
– Que se passe-t-il dans la ville ?
– C'est la princesse, répondit un vieil homme. Nous sommes allés lui dire au revoir, car demain, son père doit la confier à l'Oiseau de la mort.
– À l'Oiseau de la mort ? Comment ça ? demanda Ti-Jean, l'air perplexe.
– Parce que chaque année, à cette même date, l'Oiseau de la mort réclame une personne importante. Et si on ne lui obéit pas, le malheur s'abat sur toute la ville, car l'Oiseau peut tout tuer et tout détruire. Le roi a déjà envoyé une armée pour essayer de l'éliminer, mais c'est l'armée qui a été mise en pièces. Cette fois,

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