Tom Lorient
59 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

59 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Savez-vous ce qu'est une RR4 ? C'est une rencontre rapprochée du 4e type, autrement dit, un enlèvement par des extraterrestres. C'est peut-être ce qui est arrivé à Tom Lorient, cette nuit-là, en rase campagne. En tout cas, il le croit. D'accord, il avait bu. D'accord, l'alcool et les antidépresseurs ne font pas bon ménage. Mais pourquoi y a-t-il un trou de trois heures dans son emploi du temps ? D'où lui viennent les souvenirs si précis qui lui sont revenus sous hypnose ? Pourquoi est-il soudain sujet à des saignements de nez répétés ? Et cette petite cicatrice triangulaire sur son ventre, n'est-elle pas la preuve des expérimentations qu'il pense avoir subies lors de son enlèvement ? Tom a raconté toute son histoire à Mabel, la nouvelle secrétaire du Centre d'étude des phénomènes paranormaux. Elle n'y a pas cru un instant. C'est une fille qui a les pieds sur terre et les ovnis la passionnent à peu près autant que les cours de la Bourse. Tout ce qui intéresse Mabel, c'est d'oublier ses déboires sentimentaux, de tomber amoureuse pour de bon et de se marier. Et justement, malgré son costume-cravate et ses airs d'intello coincé, ce Tom Lorient lui fait énormément d'effet. Pourtant, il n'est pas très aimable, il est très déprimé, assez ennuyeux, égoïste, et il pense que ses années d'études lui donnent le droit de la traiter de haut. Mais malheureusement pour elle, Mabel est mordue. Elle n'a plus qu'à aider Tom à chercher la vérité, et à écouter patiemment ses délires paranoïaques jusqu'à ce qu'il daigne s'apercevoir de sa présence. C'est le début d'une drôle d'histoire d'amour et d'une enquête assez dangereuse, car certaines personnes, pour des raisons étranges, tiennent beaucoup à ce que Tom croie aux petits hommes verts...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 février 2017
Nombre de lectures 15
EAN13 9782211231701
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le livre
En revenant de chez des amis à la nuit tombée, Tom Lorients’égare dans la campagne, et voilà qu’au détour d’une petiteroute il aperçoit une… soucoupe volante ! Plusieurs hypothèses se présentent à son esprit. Il s’est payé un arbreaprès s’être endormi au volant et il est dans le coma.L’antidépresseur qu’il prend fait mauvais ménage avec l’alcool et il a une hallucination. Ou bien il est devenu fou.
Soudain, les choses se précisent : la soucoupe est habitée.Tom est kidnappé par des êtres terrifiants, à la tête blanche etronde, aux yeux de fourmi sans pupilles ni paupières, quipratiquent sur lui toutes sortes d’expériences.
Mais qui va croire Tom Lorient une fois qu’il est relâché ?Sûrement pas le directeur du Centre d’études des phénomènes paranormaux, le professeur Le Lyonnais, qui ne croità rien. Peut-être la secrétaire du Centre, la jeune et jolieMabel Noce ? Même si elle pense que Tom est fou, elle letrouve tout à fait à son goût. C’est donc décidé. Elle va l’aider à chercher la preuve qu’il a bel et bien été enlevé par desextraterrestres.
 
« Voyage sidéral » dans Le Monde des livres  :
« Marie-Aude Murail raconte cette histoire avec unremarquable talent de narratrice, inspiré de la meilleure écriture télévisuelle, dont elle a la vivacité etl’impertinence. Elle subjugue, déroute et fait rêver. »
 
L’auteur
Qui n’a pas entendu parler de Nils Hazard, l’étruscologue-détective ? Ou d’Émilien, le « Rambo des nurserys », dont on sait à peu près tout depuis Baby-Sitter Blues  ?Après ces deux séries, Marie-Aude Murail a exploré demultiples veines, qu’elles soient politiques, réalistes, oucomme ici avec Tom Lorient , fantastiques.
Ses quelque 90 livres ont traversé les frontières et ils ontété traduits en 22 langues. Docteur ès Lettres en Sorbonneà 25 ans, elle a reçu la Légion d’Honneur à 50 pour services rendus à la littérature et à l’éducation.
 

Marie-Aude Murail
 
 

Tom Lorient
 
 

Médium poche
l’école des loisirs
11, rue de Sèvres, Paris 6 e
 

Pour Luisa et ses fils.
Que l’amour fasse le reste !
1 Tom Lorient perd le nord
 
Tom Lorient savait qu’on ne prend pas d’alcoolquand on est sous antidépresseurs. Mais il avait butrois whiskies justement parce qu’il devait prendre desmédicaments contre la dépression et que cette idéele déprimait. Tom savait aussi qu’on ne conduit pasquand on a bu. Pourtant il roulait – et assez vite – surla nationale qui le ramenait chez lui. On était à cetteheure entre chien et loup qui, à la fin du mois d’octobre, se dissout rapidement dans la nuit. Tom avaitmis Radio Nostalgie, histoire d’aggraver son état.
 

« Bonheurs fanés, cheveux au vent,
Baisers volés, rêves mouvants,
Que reste-t-il de tout cela, dites-le-moi ? »
 
Des larmes lui montèrent aux yeux, il renifla,puis, sans la moindre raison, quitta la nationale en braquant sur la gauche. Avant d’avoir compris ce qu’ilavait fait, il se retrouva, roulant toujours trop vite, surune petite route départementale. Il filait, prenant lestournants avec brio, évitant les nids-de-poule avec art,dans un curieux état second. Il n’avait jamais conduitde cette façon.
La première nappe de brouillard lui fit tout demême lever le pied. Au-delà du faisceau des phares,on ne voyait plus rien. La voiture troua la brume etla visibilité redevint bonne. Mais Tom Lorient étaitcalmé. Que faisait-il sur cette route qui l’éloignait dechez lui ? Il était maintenant en pleine campagne. Sursa droite, il y avait des bois de frênes et de peupliers,sur sa gauche, des champs inondés par la crue dufleuve. La lune qui s’était levée faisait miroiter les eauxstagnantes, et c’était très beau.
– Mais où est-ce que je suis ? marmonna Tom.
Comme en réponse, une seconde nappe de brouillard apparut. L’ayant traversée, Tom voulut se persuader qu’il connaissait l’endroit où il se trouvait, quec’était une sorte de raccourci pour aller chez lui.Oui, ce tournant en pleine forêt, il l’avait déjàemprunté et, au débouché, il y aurait un pont. Voilà le pont. Et on longe une rivière. Voilà la rivière. Tomsavait qu’il n’était jamais venu là. Et pourtant, ilreconnaissait l’endroit. Encore un coude de la routeet le moulin apparaîtrait. Voilà le moulin. Noir etabandonné, mais sa roue tourne comme par le passé.Tom crut voir une fenêtre éclairée au deuxièmeétage, ou bien n’était-ce qu’un reflet de la lune ? Aumoment où Tom allait se répondre, son moteur cala.Net. La lumière s’éteignit à la fenêtre. La radio se tutau même instant. Tom voulut redémarrer et n’obtintpas le plus petit signe d’encouragement. Sa voitureétait morte.
– C’est incroyable, ça, bafouilla-t-il.
Il descendit de son véhicule, fit deux pas sur lachaussée, s’aperçut du froid, releva le col de sa vesteet regarda de l’autre côté de la rivière le moulin toutentier dans l’obscurité. L’antidépresseur commençait-il à faire effet ? Tom ne sentait pas d’abattementparticulier. Il était perdu en rase campagne. Il nepouvait espérer aucun secours. Car il n’avait croisé nidoublé personne sur cette route. Sa voiture n’étaitplus qu’un gros tas de ferraille inutile. Il faisait froid.Il commençait même à pleuvoir. Et il avait faim.Mais il notait tout cela avec beaucoup de détachement. Il fit quelques pas supplémentaires sur la route et soudain leva les yeux au-dessus de la cime desarbres. Sur sa gauche, le ciel prenait au-dessus desfeuillages une teinte tendrement bleutée, comme siun projecteur puissant éclairait la nuit depuis le sol.Parfois, un laser ou un dancing brillamment éclairédécolorent la nuit de cette façon. Mais, derrière lesarbres, il ne pouvait y avoir que des champs inondés. Intrigué, Tom continuait d’avancer. Si le cocktailde médicaments et d’alcool n’avait bloqué ses émotions, il aurait peut-être eu peur. Dépassant les arbres,il se retrouva face à une immense étendue noyéed’eau.
Or, à une centaine de mètres de lui, il y avait là,suspendue dans l’air, à peut-être deux ou trois mètresdu sol, une forme métallique immobile. L’incrédulitéagrandit les yeux de Tom. C’était ce qu’on appellevulgairement une soucoupe volante. On eût dit deuxassiettes renversées l’une sur l’autre et surmontéesd’un petit dôme. La classique soucoupe volante. Tom,qui fonctionnait au ralenti, envisagea calmementplusieurs solutions. Un, il s’était endormi au volant.Dans ce cas, il avait dû se payer un arbre et il étaitdans le coma. Deux, l’antidépresseur stimulé par lewhisky provoquait des hallucinations. Trois, unemarque quelconque, de vêtements ou de nourriture, démarrait une campagne publicitaire en utilisant unovni. Quatre, il était devenu fou. Cinq, Mars attaque.
Tom sourit assez stupidement. L’objet était beau,tout lisse, sans la moindre trace d’ouverture, de soudure, sans boulons, ni hublots, ni phares. Il était d’ungris clair et diffusait cette lumière bleue qui faisaitpâlir la nuit. Regarder cet objet si pur, si fini, procurait une incroyable sensation de bien-être. Tom auraitvoulu le caresser. Il devait être tiède et satiné. Plus ille regardait, plus l’objet semblait prendre de la densité, comme s’il existait de plus en plus. Tom ne sentait plus le froid ni la bruine. Il se redressa pourmieux s’exposer à la lumière. Des radiations, pensa-t-il. Mais l’idée ne parvint pas à l’effrayer. Fuir ? Non.Il voulait profiter de cette vision le plus longtempspossible. C’était une chance extraordinaire, une rencontre phénoménale, la rencontre de sa vie. Il y en aqui parlent avec les esprits, d’autres à qui la Viergeapparaît. Lui, il aurait vu ça. Il n’avait plus ce sac decharbon sur les épaules, ni ce nœud serré autour dela gorge. Plus d’angoisse. Plus de tristesse. Il allaitbien. Et l’objet était toujours là, apaisant, bénéfique.
La peur s’insinua en Tom quand il remarqua quela nuit était totalement silencieuse. Aucun souffle devent ne froissait les feuilles mortes. Aucun animal nocturne ne faisait entendre son cri ni sa plainte. Lemonde s’était figé. Nécessairement, quelque choseallait advenir.
 
Tom venait de décider qu’il était plus prudent deregagner la voiture quand l’objet s’ouvrit. Une porteapparut là où il n’y avait rien l’instant d’avant et ellecoulissa en émettant un léger grésillement. Au mêmemoment, des phares surgis du néant s’allumèrent toutautour de la soucoupe, alternativement blancs etrouges, d’une luminosité si crue et désagréable queTom porta la main à ses yeux. L’engourdissementbienheureux qu’il avait éprouvé fit place à lapanique. L’engin était vivant, ou du moins étaithabité par une intelligence. Il fallait fuir. Par où ? Lavoiture ? Elle était en panne, une panne provoquée.Car l’intelligence avait tout prévu. C’était elle quiavait fait prendre à Tom cette route inhabituelle. Seréfugier dans le moulin ? Tom avait bien aperçu unefenêtre éclairée aussitôt plongée dans l’obscurité. Il yavait quelqu’un, quelqu’un qui voyait la scène maisne souhaitait pas intervenir. Toutes ces réflexions prirent-elles quelques fractions de seconde ou plusieursminutes ? Le temps n’était plus le même. L’ouverturedans la soucoupe faisait comme un trou noir, et de cette bouche d’ombre jaillit soudain une longuebarre lumineuse. Une arme.
Tom fit deux pas à reculons, fasciné. Il était dansle collimateur. Il s’immobilisa, le cœur offert, incapable de réagir, comme si tout le destinait à être cepapillon épinglé sur la nuit. Un flash partit, traçantun trait de lumière bleue de la soucoupe jusqu’àTom. Il fut immédiatement suivi d’un flash rouge etd’un autre, blanc. Tom tomba à la renverse, mais neressentit aucun choc. Il n’avait pas heurté le sol. Ilétait allongé sans aucun point de contact, suspenducomme l’était la soucoupe et incapable de bouger. Ilne pouvait rien voir d’autre que la nuit au-dessus desa tête. Je dois être dans le coma, songea-t-il. Je vaissortir de mon corps et entrer dans un tunnel delumière. Il avait lu des récits de NDE 1 , où des mourants flottaient au-dessus d’eux-mêmes. Il était entrain de vivre une NDE. Il n’avait plus qu’à attendreles anges de miséricorde, les êtres de lumi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents