Dans tes pas
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Description

La vie de Mari Turner est parfaite. Avec ses 580 000 abonnés sur Instagram, elle est la reine des recettes #healthy et des photos en bikini !

Jusqu’au jour où sa cousine, Bri, meurt dans un tragique accident alors qu’elle préparait la John Muir Trail, une randonnée de plusieurs semaines réputée particulièrement ardue.

La disparition de Bri, dont elle était très proche lorsqu’elles étaient enfants, est un véritable électrochoc ! Mari publie alors une vidéo dans laquelle elle révèle le décalage entre sa vraie vie et celle qu’elle poste sur les réseaux sociaux. Cette vidéo devient rapidement virale. Et pour échapper au bad buzz qu’elle a provoqué, la jeune fille décide de braver la John Muir Trail à la place de sa cousine.

Les chaussures de Bri aux pieds, son journal de bord à la main, Mari s’engage sur le difficile sentier qui mène au Mont Whitney. Mais le vrai défi est ailleurs... La jeune fille doit retrouver celle qu’elle pensait avoir perdue depuis longtemps : elle-même.

Titre original : The Other Side of Lost


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 juillet 2019
Nombre de lectures 35
EAN13 9782215174943
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

TABLE DES MATIÈRES
LES ÉTOILES JUMELLES
POUR TOUJOURS
TOUTE SEULE
#PETITDÉJPARFAIT
#INSPIRATIONFITNESS
#INSTACOUPLE
#FAISUNVOEU
LA VÉRITÉ
LA VIE QUE J’AI CRÉÉE
C’EST ÇA, LA VIE
SES CHAUSSURES
AVANCER
DEVENIR MEILLEUR
DANS SES PAS
CLOUDS REST
POURQUOI PAS
APPROPRIE-TOI CETTE RANDONNÉE
BRI L’AURAIT FAIT
LA CHAÎNE DE LUMIÈRE
DES OMBRES DANS LA FORÊT
ELLE N’EST PAS LÀ
N’OUBLIE PAS DE LEVER LES YEUX
LES FARDEAUX INVISIBLES
TOUT SE PASSERA BIEN, PROMIS
CE QU’ON EST VENUS CHERCHER
RETROUVER NOTRE ÉQUILIBRE
DE LA COMPAGNIE
S’ABANDONNER
UNE TOUT AUTRE PERSONNE
DANS LES TÉNÈBRES
RETROUVER LE BON CHEMIN
ET PUIS JE M’EFFONDRE
ASSEZ FORTE
CETTE RANDONNÉE, C’EST MOI QUI LA FAIS
ELLE L’A FAIT
Remerciements
Page de copyright
À Sabrina.

Quoi qu’il advienne, nous ne savons jamais où nous devons aller, ni ce qui nous pousse vers notre prochaine destination – les hommes, les tempêtes, les anges gardiens… John Muir
LES ÉTOILES JUMELLES
Nous sommes allongées sur le trampoline face au ciel nocturne, attirées au milieu par le poids de nos corps. L’univers s’étend à l’infini au-dessus de nous, encadré par une chaîne de montagnes. Ma cousine et moi sommes en son centre.
Des « étoiles jumelles », comme nos mères nous appellent.
Elles sourient, s’esclaffent et ont les larmes aux yeux quand elles racontent cette histoire, c’est-à-dire à chaque anniversaire, avant qu’on ne souffle nos bougies. Nous devions naître à plusieurs semaines d’intervalle, mais je suis arrivée en retard et Bri en avance, comme si on avait fait le pacte d’entrer dans ce monde en même temps. Et c’est ce qui s’est passé, à quelques heures près.
Ce soir, nous célébrons notre treizième année. Un chiffre qui marque la frontière entre ce que nous avons toujours été et ce que nous pouvons devenir. Ici et maintenant, je suis sûre d’une chose : nous découvrirons cela ensemble, qu’importe où la vie nous mène. Je jette un œil à ma cousine, mon seul repère, et je sais qu’il ne peut en être autrement. Elle lève la main vers la voûte céleste comme si elle voulait cueillir une étoile.
— Regarde le ciel, murmure-t-elle, sinon tu vas le rater.
— Rater quoi ? je demande.
Je reporte mon attention sur le firmament ; une petite lumière blanche fuse à travers la nuit noire. Je cligne des paupières, elle est partie.
— Ça, répond-elle. Un vœu supplémentaire.
Elle prend ma main.
— Celui-là sera pour nous deux, dit-elle. Je nous souhaite de vivre des aventures de folie, d’explorer le monde et de réaliser ce dont les gens nous pensent incapables. D’être courageuses, libres et heureuses.
— Ça fait beaucoup de vœux en plus, je déclare en riant.
— C’est notre anniversaire, on a le droit.
Je peux entendre son sourire dans sa voix.
— À ton tour.
Je repense à la journée magique que nous venons de passer. Ma mère et moi, levées avant l’aube pour faire le trajet de la plage à la montagne. L’air vif qui nous a saisies à notre arrivée. La façon dont Bri et moi nous sommes jetées dans les bras l’une de l’autre après avoir été trop longtemps séparées. Aujourd’hui, c’était l’aventure, la vraie : randonnée en famille jusqu’à une cascade rugissante, pique-nique sur des rochers au soleil et, toutes les quatre, main dans la main, nous avons fini par plonger dans le lac glacé.
Plus tard, Bri et moi avons dansé dans la cuisine pendant que nos mères préparaient le dîner et riaient aux éclats en se rappelant leurs histoires de jeunesse. Nous avons soufflé nos bougies à la lueur des étoiles, sur la véranda, et Bri m’a offert un porte-clés attrape-rêves – elle a le même.
Étendue sous le ciel infini, je sais que je suis exactement là où je dois être.
— Je nous souhaite de rester comme ça pour toujours, je déclare.
Bri serre ma main.
— Y a intérêt.
POUR TOUJOURS
J’entends ma mère parler dans la cuisine.
— J’arrive, déclare-t-elle. Point final. Tu ne peux pas rester toute seule aujourd’hui, pas dans cet état.
Je m’arrête brusquement dans le couloir. Je devine, à sa voix fébrile, que c’est ma tante à l’autre bout du fil. J’observe le reflet de maman dans la fenêtre du salon, tandis qu’elle coince le téléphone entre son oreille et son épaule.
— Non, je suis sérieuse. Je pars maintenant. Je vais réveiller Mari et on prend la route tout de suite. On sera là dans quelques heures, comme…
Elle se tait et pousse un soupir. Je complète sa phrase dans ma tête : « comme avant ». Mais elle ne termine pas. Parce que cela fait longtemps que les choses ne sont plus comme avant.
Je recule d’un pas pour me réfugier dans ma chambre avant qu’elle ne me voie.
— Oui, je le lui dirai. Ne t’inquiète pas pour ça maintenant, ce sera arrivé à notre retour.
Elle marque une pause.
— Je t’aime aussi, dit-elle, puis elle raccroche.
Et elle reste là, immobile au milieu de la cuisine.
Le vrombissement du frigo s’intensifie dans le silence qui suit leur conversation. Je n’ose pas bouger. Je guette le reflet de ma mère sur la fenêtre. Elle baisse le menton, ses épaules tressaillent. Elle étouffe un sanglot, une main devant sa bouche. La gorge nouée, je disparais, fuyant cette peine que je ne sais pas partager.
J’ai dix-huit ans aujourd’hui. Et, normalement, Bri les aurait eus aussi.

Des bruits de pas retentissent dans le couloir. Je fais semblant de dormir. Ma mère, elle, feint d’être en forme quand elle ouvre la porte.
— Mari ? appelle-t-elle doucement.
Sa voix tremble encore, comme si elle allait se briser d’une seconde à l’autre. Le bord du lit s’affaisse, tandis qu’elle s’assied à côté de moi, qui suis couchée sur le ventre. Elle pose une main sur mon épaule.
— Bonjour, ma puce.
Un sentiment de culpabilité me submerge quand j’entends mon vieux surnom. J’ouvre les yeux et me tourne vers ma mère.
Un sourire crispé sur les lèvres, elle bat des paupières pour réprimer ces larmes que je ne veux pas voir couler.
— Joyeux anniversaire, chuchote-t-elle.
Je reste silencieuse.
Nous savons toutes les deux que mon anniversaire n’a rien de joyeux.
Elle retire sa main de mon épaule et la pose, poing fermé, sur ses genoux. Je connais déjà la suite.
— Je crois qu’on devrait aller chez tata Erin aujourd’hui.
Je préférerais refermer les yeux. Remonter la couverture sur ma tête et disparaître.
— Je viens de l’avoir au téléphone et…
Elle renifle avant de reprendre :
— Cette journée est difficile pour elle, je ne voudrais pas la laisser seule.
Elle passe un bras autour de moi et me serre si fort que c’en est inconfortable.
— Tu veux bien venir avec moi ? demande-t-elle d’une voix douce. Je sais qu’elle adorerait te voir.
— Non, je réponds. Je ne peux pas.
— Pourquoi ?
Parce que je ne ferais que rappeler à ma tante ce qu’elle a perdu. Parce qu’il m’est impossible d’aller là-bas et d’agir comme si rien n’avait changé entre Bri et moi. Mais, surtout, je n’arrive pas à m’imaginer dans ce chalet sans elle.
— Parce que j’ai des trucs prévus avec Ian.
Ce n’est qu’un demi-mensonge.
Maman fronce les sourcils.
— Tu ne peux pas décaler ? Je suis sûre qu’il comprendra.
— Non, il a préparé une grosse surprise… pour mes dix-huit ans.
Là, en revanche, c’est de la pure invention.
Comme je m’y attendais, ma mère hésite. Elle est tiraillée entre une sœur malheureuse et une fille qui fait tout pour échapper à son chagrin. C’est une bataille perdue d’avance.
— Je ne veux pas te laisser seule le jour de ton anniversaire, déclare-t-elle après un moment. Surtout pas celui-là.
— Je ne serai pas seule.
— Je vais sûrement m’absenter plusieurs jours, tout dépendra de son état…
— Pas de souci.
Elle coince une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
— C’est juste que… Comment tu te sens par rapport à ça ? À Bri ? J’ai été très occupée, et toi aussi, et je ne sais même pas… Je ne sais même pas comment tu vas.
Des larmes, encore.
— Est-ce que tu vas bien, Mari ?
Son inquiétude provoque une légère fissure en moi, et je ne peux pas me le permettre. Je prends sa main dans la mienne.
— Je vais bien, je te le promets. Va voir tata Erin. Elle a besoin de toi.
Elle se mord la lèvre.
— Tu es sûre que ça ne te dérange pas ?
— Oui.
— Je suis tellement désolée, murmure-t-elle.
— Ne sois pas désolée, je réponds d’une voix douce. Mais, s’il te plaît, dis à tata Erin que je le suis.
TOUTE SEULE
En pyjama dans l’allée, je fais au revoir à ma mère, tandis qu’elle démarre et descend la rue. Je reste là, m’imaginant chacun des virages qui finiront par la conduire au chalet de ma tante perdu dans la prairie.
Une pensée m’obsède : j’aurais dû partir avec elle.
Monter dans la voiture, affronter cette situation difficile et accepter de passer du temps avec ma famille parce que Bri n’est plus parmi nous.
Je serre mon téléphone dans ma main ; si j’appelle ma mère pour lui demander de faire demi-tour, elle le fera. Je m’imagine lui avouer que, moi non plus, je ne veux pas rester seule aujourd’hui, que je souhaiterais de tout mon cœur pouvoir soutenir tata Erin. Mais je ne suis pas assez forte pour dire ces choses-là.
Je suis faible. Et vide. Il faut que je pense à autre chose.
Il y a l’embarras du choix, sous mes doigts. J’appuie sur l’icône d’Instagram et me prépare à découvrir le nombre de likes et commentaires reçus depuis hier, quand je suis allée voir mon post intitulé « Le dernier jour de mes dix-sept ans ». La page met une seconde à s’actualiser, seconde durant laquelle je suis à la fois inquiète et pleine d’espoir. Soudain, une petite bulle apparaît :
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Nouveaux abonnés : 47
Ce qui porte le nombre total de mes abonnés à 582 419. Pas mal, mais ce n’est pas autant que ce que j’avais espéré. Je suis allée exprès à vélo à la plage juste avant le coucher de soleil. Après avoir installé le trépied, je me suis enfoncée dans l’eau en tenant mes cheveux au-dessus de ma tête pour que ma peau scintille dans la lumière dorée. J’ai pris un nombre incalculable de photos à l’aide de la télécommande et les ai retouchées cent fois à la

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