É-Den 3 - Les mutants
337 pages
Français

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Description

Marqués par les horreurs qu’ils ont découvertes à l’hôpital psychiatrique et par le drame qu’ils y ont vécu, É-Den et ses amis reprennent la route en direction de la côte ouest. Plus que jamais, ils rêvent de rejoindre Klamath, où se trouverait James. Mais les hordes de mutants qui rôdent dans ces contrées sauvages ne leur laisseront pas une minute de répit.
À cheval, en voiture et même en bateau, nos courageux héros fuient des créatures cauchemardesques dans une Amérique post-apocalyptique. Des montagnes de Yosemite à Seattle, en passant par Sacramento, ils mèneront leur quête du bonheur et de la paix.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mars 2015
Nombre de lectures 202
EAN13 9782894359419
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0035€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ÉLODIE TIREL
Illustration de la couverture : Boris Stoilov
Infographie : Marie-Ève Boisvert, Éditions Michel Quintin
Conversion au format ePub : Studio C1C4

La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des Arts du Canada et de la SODEC. De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

ISBN 978-2-89435-941-9 (version ePub)
ISBN 978-2-89435-687-6 (version imprimée)

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives Canada, 2015

© Copyright 2015

Éditions Michel Quintin
4770, rue Foster, Waterloo (Québec)
Canada J0E 2N0
Tél. : 450 539-3774
Téléc. : 450 539-4905
editionsmichelquintin.ca
PROLOGUE
Sur la route déserte, un engin insolite roulait à vive allure en direction du nord. Il s’agissait d’un vieux camion-citerne autrefois bleu rongé par la rouille, auquel avait été accrochée une remorque fermée. Dans la cabine, le conducteur sifflotait un air ancien, tandis que son acolyte, les yeux à demi fermés, tirait sur sa cigarette d’un air absent.
— Quel bol, quand même! s’exclama brusquement le conducteur.
— Quoi? grimaça l’autre. Tu parles du type qu’on vient de ramasser?
Le chauffeur se tourna vers son passager en souriant.
— Ouais, c’est cool, ça fait un de plus. Mais je pensais surtout au camion. Tu te rends compte, Chuck? Avec cette quantité de carburant, on peut faire le tour de la terre!
Le dénommé Chuck esquissa un rictus désabusé.
— À quoi bon? La terre est pourrie, mon pote!
— Pas partout! T’as entendu comme moi ce que disait ce type, dans le bar. Au nord, il existe une ville magnifique de verre et d’acier où les gens vivent comme des pachas. À ce qu’il paraît, là-bas, il n’y a même pas de crevards.
— Laisse tomber, Jack! Ce type avait trop bu, il racontait des conneries. Des crevards, il y en a partout, tu le sais bien, et encore plus dans les grosses villes qu’ailleurs. T’as vu celles qu’on a traversées? C’était la jungle!
Le conducteur haussa les épaules, fataliste.
— Mais on s’en est sortis, pas vrai?
— Parce qu’on avait nos flingues pour les buter, sinon on y serait restés, mec. D’ailleurs, va dire à Gil et à Matt qu’on s’en est sortis! Hein, va le leur dire! Ça va leur faire une belle jambe, maintenant!
Jack grogna.
— C’est pas de notre faute, Chuck! Matt s’est fait avoir par surprise. On n’a rien pu faire.
— N’empêche que, si je l’avais accompagné comme prévu, ça ne serait pas arrivé. J’aurais couvert ses arrières et abattu ce dégénéré avant qu’il ne le morde. Quant à Gil…
— Arrête de ressasser ça, bon Dieu! gronda Jack en tapant du poing sur son volant. Gil a eu la jambe arrachée; on ne pouvait plus rien pour lui. Il était en train de se vider de son sang. Si on était retourné le chercher, on se serait fait avoir à notre tour. Il faisait nuit noire; c’était lui ou nous. Deux vies valent mieux qu’une, d’autant qu’il n’aurait pas survécu à sa blessure. Tu le sais très bien.
Comme son compagnon ne répondait pas, il en rajouta une couche.
— Ne laisse pas les remords te bouffer, mon pote! Tu l’as dit toi-même, ce monde est une véritable jungle, c’est chacun pour soi. Gil et Matt étaient de chouettes types. On a fait un bon bout de chemin avec eux et c’était cool. Mais ils se sont fait avoir. On n’y peut rien. C’est comme ça. Alors, n’y pense plus. Songe plutôt au fric qu’on va se faire en vendant ces cinq types.
Chuck soupira en tirant sur la fin de sa clope.
— Tu crois qu’elle existe toujours, cette mine dont tu m’as parlé?
— Et pourquoi elle existerait plus? Mon père y bossait quand j’étais petit. Il s’y est crevé la santé et cette saloperie de nickel a fini par lui ronger les poumons comme à tous les autres. Les patrons cherchaient toujours de nouvelles recrues, mais nous, les jeunes, on rêvait d’autres choses. Mes frères et moi, on s’est tirés loin de Riddle.
— T’as abandonné ta mère? s’étonna son compagnon de route.
L’autre tarda à répondre. Un tic nerveux agita son sourcil droit.
— Ouais, et alors? T’as jamais fait de trucs dont t’es pas fier, peut-être?
Chuck entrouvrit sa vitre et balança son mégot sur la route.
— Si. Des tas de trucs.
« Et des bien pires que ça », faillit-il ajouter avant de se raviser. Jack n’avait pas besoin de tout savoir. Il avait plutôt une bonne opinion de lui; autant que ça dure encore un peu.
— Hé, tu viens de balancer ta clope, là?
— Ouais, et alors?
— Alors, on transporte des milliers de litres d’essence, je te rappelle! T’arrêtes tes conneries, sinon on va finir grillés dans un barbecue géant.
Jack avait raison. Chuck hocha la tête, penaud.
Un silence pesant s’installa dans la cabine. Dehors, le paysage verdoyant de la forêt défilait devant leurs yeux blasés. Le brouillard qui régnait sur la côte s’était dissipé, laissant place à un ciel bas et nuageux. Dans les patelins qu’ils traversaient, ils ne croisaient personne. La région, comme de nombreuses autres, semblait avoir été depuis longtemps désertée. Pourtant, Jack savait qu’il n’en était rien. Quand ils s’arrêtaient parfois pour fouiller les habitations et les stations-service ou pour s’aventurer dans les bois et chasser, ils finissaient toujours par tomber sur quelqu’un. Ils en avaient croisé, des fous, des illuminés, des psychopathes ou des morts-vivants égarés loin de leur meute! Mais c’était rare de rencontrer des gens normaux. Ceux-là étaient plus méfiants, ils se terraient, se cachaient et évitaient autant que possible de se montrer. C’était à ce prix et à ce prix seulement qu’ils parvenaient à survivre dans ce monde sauvage et sans pitié. Et ils avaient raison, car la terre était devenue un dangereux terrain de jeu où seuls les plus puissants avaient leur place. Or, Jack faisait partie de cette race supérieure. Il avait l’âme d’un prédateur. Il ne négociait jamais sa propre existence et sa vie d’errance était jalonnée de cadavres. Mais il évitait de regarder en arrière; ça ne servait à rien. Il était encore en vie et c’était la seule chose qui comptait à ses yeux. Bientôt il serait riche et il pourrait aller s’installer dans le nord, dans cette ville mythique dont parlaient les rumeurs. Et, quoi qu’en dît Chuck, il savait que cette cité existait bel et bien, qu’elle n’était pas qu’un simple délire d’ivrogne.
— À quoi ça sert, le nickel? lui demanda soudain son compagnon.
Interrompu dans ses pensées, Jack réfléchit un instant avant de répondre.
— À faire des piles, je crois. Mais je me souviens aussi que mon père disait que ce métal possédait des propriétés magnétiques qui permettaient de produire de l’énergie.
— Pour faire de l’électricité?
— Il me semble, ouais.
— Vous aviez l’électricité, à Riddle? s’étonna l’autre.
— Oh non, pas nous! Toute la production de nickel partait pour Portland, au nord. Nous, on n’en voyait pas la couleur.
— Portland… répéta Chuck, rêveur. T’as déjà mis les pieds là-bas?
— Jamais. Quand j’ai fui avec mes frères, on est partis vers l’est, à travers les montagnes. On a vécu quelque temps dans la nature, puis on s’est installés dans une communauté, au bord d’un lac volcanique. Un jour, on en a eu marre de leurs règles à la con et on a filé. C’est à ce moment-là que les emmerdes ont vraiment commencé.
— T’as pas eu une vie facile, on dirait.
— Pas vraiment, mais, de nos jours, qui peut se vanter du contra

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