Cinna de Pierre Corneille
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Cinna de Pierre Corneille , livre ebook

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Description

Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis

Après la querelle du Cid (1637) et un silence de trois années, Corneille (1606-1684) composa coup sur coup Horace et Cinna (dont les premières représentations eurent lieu en 1640 ou 1641), deux pièces romaines à fin heureuse.

Une fiche de lecture spécialement conçue pour le numérique, pour tout savoir sur Cinna de Pierre Corneille

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Informations

Publié par
Date de parution 10 novembre 2015
Nombre de lectures 3
EAN13 9782852299436
Langue Français

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Extrait

Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.
ISBN : 9782852299436
© Encyclopædia Universalis France, 2019. Tous droits réservés.
Photo de couverture : © Nito/Shutterstock
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Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d’Encyclopædia Universalis .
Ce volume présente des notices sur des œuvres clés de la littérature ou de la pensée autour d’un thème, ici Cinna, Pierre Corneille (Les Fiches de lecture d'Universalis).
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CINNA, Pierre Corneille (Fiche de lecture)
Après la querelle du Cid (1637) et un silence de trois années, Corneille (1606-1684) composa coup sur coup Horace et Cinna (dont les premières représentations eurent lieu en 1640 ou 1641), deux pièces romaines à fin heureuse. Il ne fit éditer Cinna qu’en 1642, pour éviter qu’elle ne tombe trop vite dans le domaine public, mais dut surseoir à la publication jusqu’au 18 janvier 1643 : il était en effet difficile de publier une œuvre sur la clémence et la conjuration au moment où l’on venait d’exécuter Cinq-Mars, qui avait conspiré contre Richelieu.
• Une tragédie de la conjuration
Cette pièce est une « tragédie de la conjuration » – genre à la mode et discours sur une réalité politique bien présente en ce temps –, doublée d’une tragédie amoureuse : « Cinna conspire contre Auguste et rend compte de sa conspiration à Émilie, voilà le commencement ; Maxime en fait avertir Auguste, voilà le milieu ; Auguste lui pardonne, voilà la fin. » Tels sont les propres mots de Corneille dans son Discours sur l’utilité du poème dramatique (1660). Deux amants, donc (Émilie et Cinna), conspirent contre celui qui fit tuer, par politique, le père d’Émilie et que Cinna tient pour une sorte de père adoptif. Auguste, las du pouvoir et de ses crimes, consulte Cinna et Maxime (amoureux d’Émilie) : l’un, par amour pour sa belle, veut qu’il règne pour pouvoir le tuer, l’autre lui demande de se retirer. Auguste décide de poursuivre son règne : Cinna hésite, Émilie doute, Maxime trahit via Euphorbe, son conseiller machiavélique. Auguste entre en débat avec lui-même en un grand monologue, prend conseil auprès de Livie, sa femme, et, après avoir entendu Cinna, Émilie et Maxime, décide de pardonner : « Soyons amis, Cinna, c’est moi qui t’en convie :/ Comme à mon ennemi je t’ai donné la vie,/ Et malgré la fureur de ton lâche destin,/ Je te la donne encore comme à mon assassin » (V, 3).
• Éloge de la clémence
Tout concourt à faire de la tragédie un succès : une action simple, une unité de temps moins forcée, une unité de lieu (presque complète, puisque Cinna figure en réalité le « camp » des conjurés et le palais d’Auguste), l’emprunt à l’histoire morale antique (le traité de Sénèque, De Clementia – probablement lu par Corneille à partir de Montaigne, Essais  I, XXII  –, et L’Histoire romaine de l’historien grec Dion Cassius, sans compter le célèbre tu quoque mihi fili de César à Brutus), la progression linéaire de l’action politique et amoureuse, les débats oratoires et plaidoyers, enfin les effets de suspension pour le pathétique.
Par sa clémence, Auguste arrache les masques avec éclat et noblesse, illumine la pièce et met en lumière la vertu. Par le combat des passions mauvaises et par l’expérience de la volonté, celui qui n’était au début de la pièce qu’un tyran d’établissement accède à la souveraineté par un coup de théâtre qui fait l’admiration de tous. Auguste a su se maîtriser, se reconnaître comme souverain par une prise de conscience graduelle. Lorsqu’il est indigné, accablé, prêt à céder sous le poids de sa tyrannie originelle, il prend la décision de pénétrer dans une sphère supérieure par l’exercice de la clémence, entraînant ainsi la conversion des autres. Le monde de la tyrannie bascule dans la souveraineté légitime et les conspirateurs sont pris dans ce nouvel univers illuminé sans qu’il soit nécessaire de les juger ou de trancher sur leur légitimité contradictoire. Corneille conclut donc sa pièce en ne laissant pas le spectateur dans un état de doute.
Cette clôture harmonieuse est rapidement devenue l’image de l’esthétique cornélienne, qui procède par renversement, par péripétie finale et par catastrophe positive : en un mot, par coup de théâtre. L’ensemble de la pièce est organisé à partir de cette fin majestueuse et de la décision d’Auguste, retardée jusqu’à la toute dernière scène (jusqu’au vers 1 693, sur 1 780 vers).

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