Henri Barbusse - Oeuvres
640 pages
Français

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Henri Barbusse - Oeuvres , livre ebook

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Description

Le Classcompilé n° 117 les oeuvres d'Henri Barbusse.


Adrien Gustave Henri Barbusse, dit Henri Barbusse, né à Asnières le et mort à Moscou le , est un écrivain français. (Wikip.)


CONTENU:


ROMANS
L’Enfer
Le feu
NOUVELLES
Nous autres
L’Illusion
ETUDES
Ce qui fut sera
J’accuse!
LETTRES
Lettres de Henri Barbusse à sa femme


Les livrels de lci-eBooks sont des compilations d’œuvres appartenant au domaine public : les textes d’un même auteur sont regroupés dans un eBook à la mise en page soignée, pour la plus grande commodité du lecteur. On trouvera le catalogue sur le site de l'éditeur.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782918042891
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

HENRI BARBUSSE ŒUVRES N° 117
Les Classcompilésuvrages d’undes compilations d’auteurs classiques : les o  sont même auteur sont regroupés dans un livre numérique à la mise en page soignée, pour la plus grande commodité du lecteur.
MENTIONS
(1) © 2016-2021 Les eBooks Classiques Illustrés (ww w.lci-ebooks.e-monsite.com), à l’exclusion du contenu appartenant au domaine publi c ou placé sous licence libre. (2) Toutes autres marques ou entités mentionnées pa r l’éditeur dans cet ouvrage ne le sont qu’à des fins de citation des sources ; il n’e xiste aucune relation d’aucune sorte entre l’éditeur et ces marques ou entités. (3) L’or thographe originelle a été généralement respectée et peut se trouver différer de celle en v igueur.
ISBN : 978-2-918042-89-1
pour la version 1.x au format EPUB et sans DRM. Historique des versions : 1.7 (30/05/2021), 1.6 (02 /01/2020), 1.5 (10/11/2019), 1.4 (16/03/2018), 1.3 (21/01/2018),1.2 (12/12/2017),1.1 (15/03/2017),1.0 (14/07/2016).
SOURCES
Cet eBook a été confectionné à partir des ressource s suivantes sur le Web. Pour accéder à l’aide d’hyperliens à chacune d’entre ell es, on consultera la page générale des ressources sur le site internet. Toutes les marques citées appartiennent à leurs propriétaires respectifs.
— Efélé :L’illusion(Gallica / BnF [Bibliothèque nationale de France]), Lettre à sa f e m m e(Gallica / BnF), Nous autres(Gallica / BnF),Ce qui fut sera,(Gallica / BnF) J’accuse !(Gallica / BnF). — Project Gutenberg :Le feuArchive / Université de Toronto / Robart s), (Internet croisé avec Efélé (Gallica / BnF) — Bibliothèque électronique du Québec :L’enfer(Gallica / BnF)
Couverture : Photographie (Henri) Manuel, publiée dansHenri Barbusse, son oeuvre, étude critique; document pour l’histoire de la littérature française, par Henri Hertz. Paris, Édition du Carnet-critique, 1920. (Internet Internet Archive / Université d’Ottawa / Robarts-Université de Toronto.) Page de titre: (Wikimedia Commons.)
Si vous estimez qu’un contenu quelconque (texte ou image) de ce livre numérique n’a pas le droit de s’y trouver ou n’est pas attribué c orrectement, veuillez le signaler à travers le formulaire de contact du site internet.
LISTE DES TITRES
ADRIEN GUSTAVE HENRI BARBUSSE (1873 - 1935) ROMANSL’Enfer1908 Le feu1916 NOUVELLESNous autres1914 L’Illusion1919 ÉTUDESCe qui fut sera1918 J’accuse!1932 LETTRESLettres de Henri Barbusse à sa femme1914 à 17
PAGINATION
Ce volume contient 365 728 mots et 1 018 pages. 01.L’Enfer191 pages 02.Nous autres185 pages 03.Le feu300 pages 04.L’Illusion52 pages 05.Ce qui fut sera51 pages 06.J’accuse!34 pages 07.Lettres de Henri Barbusse à sa femme192 pages
L’ENFER
Éléments bibliographiques : Édition originale : (Éditeur et date) A. M., 1908 Sources de la présente édition : (Éditeur et date) Les Éditions G. Cres & cie 1925
191 pages
I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII
TABLE
Titre suivant :NOUS AUTRES...
I
L’hôtesse, Mme Lemercier, me laissa seul dans ma ch ambre, après m’avoir rappelé en quelques mots tous les avantages matériels et morau x de la pension de famille Lemercier. Je m’arrêtai, debout, en face de la glace, au milie u de cette chambre où j’allais habiter quelque temps. Je regardai la chambre et me regarda i moi-même. La pièce était grise et renfermait une odeur de pou ssière. Je vis deux chaises dont l’une supportait ma valise, deux fauteuils aux maig res épaules et à l’étoffe grasse, une table avec un dessus de laine verte, un tapis orien tal dont l’arabesque, répétée sans cesse, cherchait à attirer les regards. Mais à ce m oment du soir, ce tapis avait la couleur de la terre. Tout cela m’était inconnu ; comme je connaissais to ut cela, pourtant : ce lit de faux acajou, cette table de toilette, froide, cette disp osition inévitable des meubles, et ce vide entre ces quatre murs...
*
La chambre est usée ; il semble qu’on y soit déjà i nfiniment venu. Depuis la porte jusqu’à la fenêtre, le tapis laisse voir la corde : il a été piétiné, de jour en jour, par une foule. Les moulures sont, à hauteur des mains, défo rmées, creusées, tremblées, et le marbre de la cheminée s’est adouci aux angles. Au c ontact des hommes, les choses s’effacent, avec une lenteur désespérante. Elles s’obscurcissent aussi. Peu à peu, le plafond s’est assombri comme un ciel d’orage. Sur les panneaux blanchâtres et le papier rose, les endroits les plus touchés sont devenus noirs : le battant de la porte, le tou r de la serrure peinte du placard et, à droite de la fenêtre, le mur, à la place où l’on ti re les cordons des rideaux. Toute une humanité est passée ici comme de la fumée. Il n’y a que la fenêtre qui soit blanche. ... Et moi ? Moi, je suis un homme comme les autres , de même que ce soir est un soir comme les autres.
*
Depuis ce matin, je voyage ; la hâte, les formalité s, les bagages, le train, les souffles des diverses villes. Un fauteuil est là ; j’y tombe ; tout devient plus tranquille et plus doux. Ma venue définitive de province à Paris marque une grande phase dans ma vie. J’ai trouvé une situation dans une banque. Mes jours von t changer. C’est à cause de ce changement que, ce soir, je m’arrache à mes pensées courantes et que je pense à moi. J’ai trente ans ; ils sonneront le premier jour du mois prochain. J’ai perdu mon père et ma mère il y a dix-huit ou vingt ans. L’événement e st si lointain qu’il est insignifiant. Je ne me suis pas marié ; je n’ai pas d’enfants et n’en a urai pas. Il y a des moments où cela me trouble : lorsque je réfléchis qu’avec moi finira une lignée qui dure depuis l’humanité. Suis-je heureux ? Oui ; je n’ai ni deuil, ni regret s, ni désir compliqué ; donc, je suis heureux. Je me souviens que, du temps où j’étais en fant, j’avais des illuminations de sentiments, des attendrissements mystiques, un amou r maladif à m’enfermer en tête à tête avec mon passé. Je m’accordais à moi-même une importance exceptionnelle ; j’en arrivais à penser que j’étais plus qu’un autre ! Ma is tout cela s’est peu à peu noyé dans le néant positif des jours.
*
Me voici maintenant. Je me penche de mon fauteuil pour être plus près de la glace, et je me regarde bien. Plutôt petit, l’air réservé (quoique je sois exubér ant à mes heures) ; la mise très correcte ; il n’y a, dans mon personnage extérieur, rien à reprendre, rien à remarquer. Je considère de près mes yeux qui sont verts, et qu ’on dit généralement noirs, par une aberration inexplicable.
Je crois confusément à beaucoup de choses ; par des sus tout, à l’existence de Dieu, sinon aux dogmes de la religion ; celle-ci présente cependant des avantages pour les humbles et les femmes, qui ont un cerveau moindre q ue celui des hommes. Quant aux discussions philosophiques, je pense qu’e lles sont absolument vaines. On ne peut rien contrôler, rien vérifier. La vérité, q u’est-ce que cela veut dire ? J’ai le sens du bien et du mal ; je ne commettrais pas d’indélicatesse, même certain de l’impunité. Je ne saurais non plus admettre la moin dre exagération en quoi que ce soit. Si chacun était comme moi, tout irait bien.
*
Il est déjà tard. Je ne ferai plus rien aujourd’hui . Je reste assis là, dans le jour perdu, vis-à-vis d’un coin de la glace. J’aperçois, dans l e décor que la pénombre commence à envahir, le modelé de mon front, l’ovale de mon vis age et, sous ma paupière clignante, mon regard par lequel j’entre en moi comme dans un tombeau. La fatigue, le temps morne (j’entends de la pluie d ans le soir), l’ombre qui augmente ma solitude et m’agrandit malgré tous mes efforts e t puis quelque chose d’autre, je ne sais quoi, m’attristent. Cela m’ennuie d’être trist e. Je me secoue. Qu’y a-t-il donc ? Il n’y a rien. Il n’y a que moi.
*
Je ne suis pas seul dans la vie comme je suis seul ce soir. L’amour a pris pour moi la figure et les gestes de ma petite Josette. Il y a l ongtemps que nous sommes ensemble ; il y a longtemps que, dans l’arrière-boutique de la maison de modes où elle travaille, à Tours, voyant qu’elle me souriait avec une persista nce singulière, je lui ai saisi la tête et l’ai embrassée sur la bouche, – et ai trouvé brusqu ement que je l’aimais. Je ne me rappelle plus bien maintenant le bonheur é trange que nous avions à nous déshabiller. Il y a, il est vrai, des moments où je la désire aussi follement que la première fois ; c’est surtout quand elle n’est pas là. Quand elle est là, il y a des moments où elle me dégoûte. Nous nous retrouverons là-bas, aux vacances. Les jo urs où nous nous reverrons avant de mourir, nous pourrions les compter... si nous os ions. Mourir ! L’idée de la mort est décidément la plus i mportante de toutes les idées. Je mourrai un jour. Y ai-je jamais pensé ? Je cherc he. Non, je n’y ai jamais pensé. Je ne peux pas. On ne peut pas plus regarder face à fa ce la destinée que le soleil, et pourtant, elle est grise. Et le soir vient comme viendront tous les soirs, ju squ’à celui qui sera trop grand.
*
Mais voilà que, tout d’un coup, je me suis dressé, chancelant, dans un grand battement de mon cœur comme dans un battement d’ail es... Quoi donc ? Dans la rue, un son de cor a éclaté, un air de chasse... Apparemment, quelque piqueur de grande maison, debout près d’un comptoir de cabaret, les joues gonflées, la bouche impérieusement serrée, l’air fé roce, émerveille et fait taire l’assistance. Mais ce n’est pas seulement cela, cette fanfare qui retentit dans les pierres de la ville... Quand j’étais petit, à la campagne où j’ai été élev é, j’entendais cette sonnerie, au loin, sur les chemins des bois et du château. Le même air , la même chose exactement ; comment cela peut-il être si infiniment pareil ? Et malgré moi, ma main est venue sur mon cœur avec un geste lent et tremblant. Autrefois... aujourd’hui... ma vie... mon cœur... m oi ! Je pense à tout cela, tout d’un coup, sans raison, comme si j’étais devenu fou.
*
... Depuis autrefois, depuis toujours, qu’ai-je fai t de moi ? Rien, et je suis déjà sur la pente. Ah ! parce que ce refrain m’a rappelé le tem ps passé, il me semble que c’est fini
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