Les Vignes de l exil
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

1860. Un demi-siècle s'est écoulé depuis que Moïse Lefort a planté son premier rang de vigne en terres berrichonnes. À l'heure où le chemin de fer permet une commercialisation industrielle du vin, ses héritiers sont devenus prospères et l'argent coule à flots. Au Domaine du Tertre, les têtes tournent, tandis que l'esprit vigneron s'évanouit. Déçus par une relève inexistante, les aïeux Lefort ont recours à un maître de chai consciencieux, Mazurel, afin de perpétuer le métier. L'ingéniosité, le pragmatisme, de ce nouveau venu évoluent très vite en ciment salvateur pour une dynastie crevassée par les mondanités et les déchirements. C'est alors qu'un petit puceron nommé phylloxéra arrive pour réclamer ses droits sur le vignoble. Seul un très vieux secret pourra, peut-être, éviter le pire...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2015
Nombre de lectures 17
EAN13 9782365752015
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marie-Agnès Bavay-Bezançon et Christian Benz Les Vignes de l’exil Tome 2 : Mazurel
Prologue
– Moins vite, Louis ! Le cochet botté jusqu’aux genoux tira avec souplesse sur les rênes pour freiner le pas raffiné de sa jument. Partout une prodigieuse mixture lumineuse, pigmentée de reflets chatoyants, nappait les rangs de vigne. C’était une singulière journée d’arrière-saison, l’une de celles où la nature se soumet à l’inextinguible mystère des paysages suavement baignés d’or et d’incarnat. Éblouis par la richesse végétale et fruitée de cette œuvre picturale, les occupants de la calèche réclamaient quelques minutes empiétées sur l’horaire. La secousse, absorbée par le profond molleton, tira un sourire satisfait aux deux frères assis côte à côte sur la banquette. Sous l’ombre de leurs toisons blanches, Baptiste et Jean se délectaient précocement du somptueux millésime à venir, ensuqués par la géométrie vertigineuse des rangs de ceps courant jusqu’à la ligne d’horizon. – Le père serait fier de nous… Dans le contrebas du chemin émergeaient les premières cimes d’une aire boisée, relique vivante de l’ancienne forêt du Tertre. En période de chasse, la prudence dictait de ne point couper à travers cet îlot feuillu peuplé de gros animaux, tant et si bien que Louis préféra rester sur le sentier meublé et regagner le temps en pressant sa bête au trot. Cette balade improvisée par les anciens se voulait une mise en bouche essentielle au repas de baptême organisé, à la virgule près, par la dynastie des Lefort au grand complet. Mais si jubiler était une chose, éviter de faire pester les femmes en était une autre… * * * A contrario des grosses bâtisses alentour, édifiées par strates, le Clos du Tertre avait
été élevé d’un seul tenant au cours des cinq dernières années pour remédier à un agglomérat disparate et incommode de bâtiments. Son architecture homogène, cossue à souhait, pourvue de cette grâce alambiquée propre aux nouvelles fortunes et présente dans la moindre circonvolution, apposait le sceau puissant des frères Lefort sur l’ensemble des clans viticoles d’Issoudun. D’un bout à l’autre du perron, aussi long qu’un champ de course, les pas se croisaient et s’entrecroisaient, disputant l’impatience aux regards boulonnés, tantôt sur les montres, tantôt sur le porche situé à l’entrée du domaine. Le retour du trio restitua derechef pleine autorité à l’artiste-photographe qui, sans plus tarder, exigea de sa petite cour impériale un rassemblement immédiat sur l’envolée de marches blanches. Sitôt que le professionnel en avait terminé avec l’ajustement d’un col, le dégagement d’un chapeau, le redressement d’un châle, soit la bise, soit les humeurs du braque ou encore les pleurs incontrôlés du petit être en langes venaient contrarier le déclic de son objectif. Alors, désespérément, celui-ci s’extrayait avec une contrariété expansive de sous son drap noir, fardé jusqu’à la pointe des oreilles d’un vermillon clownesque, impayable pour les mines martiales. Reprendre la pose avec perfection n’était point une mince affaire. Il fallait aussi réagir avec célérité puisque l’astre immaculé poursuivait indifférent sa course vers l’ouest et obligeait à repositionner fréquemment le long soufflet de cuir. Autant de complexité relevait du véritable défi. 12 septembre 1862. Cinq couples bien assortis, quatre enfants dont le dernier-né dans les bras de sa mère, une nonne etBaron, le fidèle compagnon à quatre pattes – au total seize silhouettes – aspiraient immobiles à l’immortalité qu’offrait l’espace d’une mince plaque de verre. Comme tout coureur à deux enjambées du fil d’arrivée, l’artisan en tissu écossais, essoufflé mais fier de lui, ouvrait déjà les bras pour recevoir son trophée. Dans le faisceau inversé de sa lentille, la victoire ne fut jamais aussi proche qu’au moment où, fichtre, l’une de ces dames entreprit de remuer l’air à en décrocher les nuages… – Un instant ! Mazurel, venez donc nous rejoindre ! – Mais oui bien sûr, Honorine a raison ! Mon cher, ne restez dans votre coin, approchez-vous ! – En nous serrant un peu, nous allons bien vous trouver une petite place.
Chapitre 1
Je m’appelle Mazurel. Robert Mazurel. Jamais je ne serais arrivé au Clos du Tertre si je n’avais eu en tête un projet concret qui réponde à la demande de messieurs Baptiste et Jean Lefort. Les larges caractères rédigés à la craie sur le tableau noir de la Halle aux Vins étaient suffisamment explicites et se détachaient si puissamment que personne n’aurait su les rater : «Cherchons maître de chai dynamique, innovant, possédant esprit d’entreprise, solide constitution. Gages intéressants. Adresser courrier et recommandations Clos du Tertre – Les Bordes par Issoudun – Département de l’Indre» Quai Saint-Bernard à Paris, je me souviens très bien de ce jour où les chalands se bousculaient sur les bords de Seine. Selon leur ordre d’arrivée, avec une organisation digne d’une fourmilière, les barriques étaient transbordées depuis des coches d’eau à fleur de flottaison pour être chargées sur des brancards à cheval alignés en file indienne. Quelles que soient leurs provenances, les alcools acheminés en foudres ou en poinçons se négociaient à grand renfort de braillements et parfois de poings quand cela ne suffisait pas. Même si les courtiers s’efforçaient de conclure avec diplomatie, il n’était pas rare que les échanges dégénèrent en une virulente criée de port de pêche. Le développement des transports avait facilité les livraisons de vin vers la capitale, dans des conditions qui ne garantissaient cependant nullement sa conservation. En ce domaine rien ne semblait se préciser et si l’on reprochait aux blouses bleues de faire sauter à l’emporte-pièce les bondes, il fallait néanmoins reconnaître qu’un vin sur deux sortait fatigué du voyage. Méfiance… La place manqua rapidement au sein des entrepôts et bientôt il me fallut forcer le passage pour rejoindre ma marchandise perdue dans le grouillement humain. Tout ce remue-ménage était fort différent de Bordeaux, la ville d’où j’arrivais, mais surtout ici il faisait gris et froid. Paris sous un ciel de novembre n’a rien de réjouissant. Cette pluie collante qui dégorgeait des écheneaux m’interdisait de croire que ces berges pavées furent autrefois un lieu de baignade royale. L’heure n’était pas au tourisme, je m’en tenais consciencieusement à mes affaires c’est-à-dire à l’importante cargaison de Médoc que mon patron m’avait confiée. Chez lui, à Pauillac, je ne me plaignais pas vraiment de ma condition même si parvenue l’acmé de mes 22 ans, j’attendais autre chose de la vie que les décisions
arbitraires d’un maître, formellement convaincu de son infaillibilité. Comment ce dictateur aux petits pieds pouvait-il commander d’une façon aussi abusive, sans un minimum de considération ? Comme tous ses sujets je me voyais bien entendu soumis à des conditions de travail épuisantes mais le pire restait cet automatisme frustrant qui me privait de toute initiative. C’est pourquoi je répondis sans scrupule à l’annonce berrichonne. Enfant, je me surprenais à tisser des légendes, à rêver le cœur en bandoulière. À l’imaginaire se greffait une volonté féroce de dénouer les pires écheveaux, convaincu que la difficulté aiguisait l’énergie et que l’énergie permettait de réinventer le monde. Le vignoble d’Issoudun avait acquis une certaine renommée depuis quelque temps mais il lui restait beaucoup de chemin à parcourir pour décrocher une médaille. C’est sans doute cette dernière perspective mise en exergue sur ma lettre qui me valut une convocation au Clos du Tertre pour la Saint-Vincent suivante. * * * Le nez rougi par le froid piquant de janvier, lorsque j’eus franchi pour la première fois l’enceinte de la forteresse Lefort, la majestueuse bâtisse ne laissa rien ignorer de ce que l’on définissait par « noblesse du bouchon ». Tout ici avait été pensé en grand et n’avait rien à voir avec le petit artisanat vigneron que je m’attendais à trouver. Je me résolus toutefois à ne pas me laisser impressionner outre mesure, suivant cette insouciance candide et relative à la jeunesse. Il me fallait m’abandonner à ma destinée et dans mon for intérieur je multipliais les motivations pour faire valoir le bénéfice de ma matière grise. Il faisait un froid glacial. Un étrange ciel voilé, gris comme le fer, laissait suinter en instants hasardeux quelques pâleurs bleutées. L’herbe figée par le gel craquait sous mes pas. Après avoir gravi les six marches un tant soit peu glissantes, il fallut m’annoncer. Le bronze qui tinta un long moment sans réponse finit par élever mon regard vers les deux travées de fenêtres surmontées de corniches. Après trois ou quatre appels, ne distinguant âme qui vive, je finis par me convaincre que la grande maison était déserte. Mes orteils au stade des engelures et mes doigts collés à la laine des gants m’incitèrent à contourner celle-ci au plus vite, valise en main. Je me demandai combien de temps encore je pourrais endurer la douleur lancinante lorsqu’un Apollon trônant sur le jardin privatif m’ébranla de son œil inquisiteur. Bon sang, pour le coup une telle frayeur me ravigota les extrémités ! Je m’approchai de cette statue au torse nu, enduite du glacis hivernal, seule trace humaine en apparence. Une pierre restant une pierre, en désespoir de cause je me fiai à son bras droit qui
indiquait une petite verrière vers laquelle je décidai de tenter ma chance. L’idole grecque eut sa raison d’être. Derrière les vitres embuées une svelte silhouette penchée sur de rares orchidées rempotait consciencieusement l’une de ces plantes papillonnantes, blanches comme la neige qui s’annonçait. On aurait dit que la grâce sanctifiait l’austérité du lieu et je m’enfiévrais d’une euphorie à laquelle en l’occurrence je n’avais aucun droit. La scène était si émouvante que j’en fis mon secret l’espace de quelques brefs instants avant de troubler son intimité d’un timide raclement de gorge. Honorine sursauta et poussa un cri à demi-étouffé dont l’intensité retenue me parut aussi voluptueuse que sa caresse sur les pétales fragiles. Après avoir requis son pardon j’en vins à me présenter, non sans une certaine maladresse : – Robert Mazurel ? Oh oui, je crois savoir… Mais nous ne vous attendions pas si tôt ? – Eh bien, c’est-à-dire que j’ai pu obtenir mon repos plus vite que je ne le pensais. – Soyez le bienvenu. Nous allons trouver de quoi vous réchauffer le temps que vous patientiez. Aujourd’hui samedi les domestiques s’activent sur le marché d’Issoudun et nos hommes sont en vadrouille. Forcée par ces absences, mon inconnue entreprit de me conduire jusqu’à la dépendance où il était prévu que je passe une nuit. Elle se couvrit les épaules d’une cape laineuse couleur parme puis me dépassa galamment dans un courant d’air fleurant bon l’eau de violette. Admiratif, je m’ébahissais de cette longue chevelure dorée maintenue par quelques épingles scintillantes en forme de bijoux. M’abstenant de toute remarque flatteuse, je me pliais à sa marche rapide qui trahissait à la fois une gêne réciproque et toute l’autorité des maîtres des lieux. Par quel art suprême les femmes peuvent-elles tenir l’équilibre sur d’aussi minces surfaces de cuir, si ce n’est celui de marier la séduction à une extravagante coquetterie ? La cour luisait comme un miroir. En l’occurrence, dans ce genre de circonstance, il eut été plus avisé de chausser une paire de peaux… En une fraction de seconde la cape s’ouvrit comme les ailes d’une chauve-souris pour planer à un mètre du sol jusqu’à ce que sa course se termine dans mes bras. – Flûte j’ai glissé ! Excusez-moi… Je serrai contre moi cette souveraine inaccessible qui, en dépit de la distance qui nous séparait, prolongea de façon imperceptible l’instant frivole où son peton dérapa sur le morceau de glace. Avec une énergie intacte elle reprit sa marche effrénée, me laissant déçu à l’idée que jamais plus je ne vivrais une pareille occasion. Nous arrivâmes en silence à mes quartiers. La pièce spacieuse qui m’était réservée sentait bon le neuf et le propre. Une pile de linge blanc bien plié m’y attendait sur le
rebord du lit avec quelques bûches bien sèches devant la petite cheminée. Il fallait bien reconnaître que rien ne manquait. – Vous serez bien installé ici. Si vous avez besoin, la gouvernante passera vous voir dès son retour. Je remerciai chaleureusement alors que la porte se refermait déjà sans autre précision. Comme promis, Blanche débarqua peu avant le clair-obscur, chandelier à la main, munie d’une poignée de bougies et d’un grand broc d’eau pour ma toilette. Je n’avais pas grand chose à lui réclamer, puisqu’elle avait veillé à tout, excepté bien sûr l’horaire de mon rendez-vous. « Demain huit heures trente ont dit messieurs Lefort» me répondit-elle d’un ton laconique tout en spécifiant que mon souper attendait en cuisine à la table des domestiques et que passé sept heures on débarrassait coûte que coûte. La nuit ne fut pas des meilleures. C’est avec impatience que je décomptai les heures me séparant de la confrontation propre à régir les prochaines années de ma vie. L’épaisseur du ciel avait avalé la lune et gommé la moindre poussière d’étoiles. De temps à autre, le hennissement d’un cheval venait blanchir mes pensées, apaisant quelque peu mes craintes. De violentes rafales de vent faisaient sangloter la cheminée qui consumait ses bûches avec boulimie. Je me relevais ainsi à intervalles réguliers pour réapprovisionner puis attendais patiemment le retour des flammes avant de rejoindre ma couche jusqu’à ce que les premières lueurs de l’empyrée matinal m’extirpent du coma des insomniaques. * * * – Avez-vous bien dormi ? – À merveille messieurs. Comme un loir ! Si c’était bien là ce que l’on appelle une « menterie de circonstance », à vrai dire les petites brioches de Blanche trempées dans un bon lait chaud m’avaient tout à fait rendu la pleine possession de mes moyens. Il me restait à donner le meilleur de moi-même et surtout convaincre les deux frères de mon aptitude à répondre à leur attente. Mises à l’épreuve, mes connaissances devaient m’exposer comme l’homme de la situation, à la hauteur du poste proposé. Très vite, la bienveillance naturelle et la curiosité présentes chez Baptiste et Jean Lefort gommèrent les derniers stigmates d’une timidité réciproque pour laisser libre cours à la convivialité. Je compris d’emblée que je captais leur attention, l’affaire
s’annonçait plutôt bien. Jean s’empara d’une tabatière en porcelaine bleue, bourra sa pipe et d’un geste familier m’invita à le suivre jusqu’au profond chesterfield dans lequel nous nous assîmes. Seuls quelques centimètres supplémentaires différenciaient Baptiste de celui que je considérais comme son cadet. Quelquefois, un filet de lumière se plaisait à réveiller sur leurs visages quasi identiques quelques traits d’une jeunesse surannée. Tous deux portaient une élégance affable agrémentée d’un savoir-vivre que l’aristocratie vigneronne bordelaise aurait pu leur envier, à l’exception peut-être de leurs charpentes trapues qui, même attifées de luxe, trahissaient de longues saisons à manier le serfoué dans les palissages. En effet, cette richesse dont ils jouissaient librement à l’automne de leurs existences n’était pas tombée du ciel. Il suffisait de regarder leurs mains noueuses aux articulations gonflées par l’usure des cartilages, leurs faces ridées comme l’écorce d’un bois longtemps resté au contact de la terre pour se convaincre qu’elle n’était que la résultante d’efforts déployés sans compter et enchaînés sans considération aucune des heures passées sur le métier. Ces viticulteurs éclairés, plutôt aimables, me confièrent que la meilleure façon d’apprendre la valeur d’un franc était de le suer. Jean se montrait le plus loquace tandis que Baptiste affichait un caractère plus réservé, volontiers circonspect, à l’instar de ces garçons que l’on responsabilise trop vite dans la vie. – Comprenez que si nous sommes amenés à collaborer, il vous faudra vous dévoiler un peu plus ! Nous savons que vous n’êtes pas marié, mais vous avez vos parents sans doute ? – C’est une corde bien sensible que vous pincez là monsieur Lefort… Après un léger temps de flottement, je parvins à extraire une petite somme de mots hachés, capables de traduire la peine encore présente causée par la perte de mes parents dans un affreux incendie à l’aube de mes huit ans. Baptiste me coupa volontairement la parole. – Passons à la visite du domaine si vous voulez bien, avant que Blanche n’appelle pour la soupe. Mes propos avaient tout à coup assombri l’atmosphère, jusqu’à présent légère, comme si un voile noir était venu investir l’âme de mes interlocuteurs, les dépouillant de l’aisance dont ils avaient fait preuve jusqu’alors. La pendule du cabinet n’indiquait que dix heures et le monde semblait avoir perdu de sa saveur. Il est des mystères qui ne s’expliquent pas ; je n’insistai donc point, soulagé de pouvoir refermer ma plaie. Maître de chai au Clos du Tertre, le jeu en valait une fameuse chandelle… Qui aurait deviné cela au vu du simple texte affiché Chemin d’Ivry ? Dans le sud-ouest, rares sont les vignerons pouvant se targuer d’une infrastructure aussi réussie. Il fallait voir ces tonneaux alignés à n’en plus finir, calés au millimètre comme des soldats pour
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents