Michel Strogoff
86 pages
Français

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Michel Strogoff , livre ebook

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Description

« Le czar lui montra la lettre qu’il tenait à la main.
– Voici une lettre que je te charge, toi, Michel Strogoff, de remettre au grand-duc à Irtoutsk.
– Je la remettrai, Sire.
– Mais il te faudra traverser un pays soulevé par des rebelles, envahi par des Tartares, qui auront intérêt à intercepter cette lettre.
– Je le traverserai.
– Va donc, Michel Strogoff. »

Michel Strogoff, un grand classique du patrimoine de la littérature française dans une belle édition illustrée !


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 octobre 2017
Nombre de lectures 180
EAN13 9782215135401
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières

1 – Une fête au Palais-Neuf
2 – Michel Strogoff
3 – L’arrêté du czar
4 – En descendant le Volga
5 – Un orage effroyable
6 – Une provocation
7 – Le devoir avant tout
8 – Les marais de la Baraba
9 – La bataille de Kolyvan
10 – Compagnes d’infortune
11 – Coup pour coup
12 – Un supplice à la mode tartare
13 – En aveugle sur la route
14 – Repris !
15 – Le radeau de l'angoisse
16 – Le traître à l'œuvre
17 – La nuit fatale
Notes
Copyright
Dans la même collection
1 Une fête au Palais-Neuf

— S ire, une nouvelle dépêche.
– D’où vient-elle ?
– De Tomsk.
– Le fil est coupé au-delà de cette ville ?
– Il est coupé depuis hier.
Ces paroles étaient échangées à deux heures du matin, au moment où la fête donnée au Palais-Neuf de Moscou était dans toute sa magnificence. Les couples de danseurs et de danseuses se multipliaient à l’infini à travers les splendides salons du palais.
Le principal personnage du bal, celui qui donnait cette fête et que le général Kissoff avait appelé « Sire », n’était autre que le czar. Haut de taille, il avait l’air affable et la physionomie calme. Soucieux que ses secrètes préoccupations ne troublent pas la fête, il conduisit le général dans l’embrasure d’une fenêtre avant d’ouvrir le télégramme. Son front s’assombrit à la lecture du message.
– Ainsi, général, depuis hier nous sommes sans communication avec le grand-duc, mon frère ?
– Oui, Sire, et il est à craindre que les dépêches ne puissent bientôt plus passer la frontière sibérienne. Pour l’heure, toutefois, nous avons la certitude que les Tartares ne se sont pas avancés au-delà de l’Obi.
– Les troupes disponibles dans la région ont reçu l’ordre de marcher sur Irkoutsk ?
– Cet ordre a été donné par le dernier télégramme que nous avons pu faire parvenir au-delà du lac Baïkal.
– Et du traître Ivan Ogareff, on n’a aucune nouvelle ?
– Aucune, répondit le général Kissoff. Le maître de la police ne saurait affirmer s’il a passé ou non la frontière.
– Que son signalement soit envoyé à tous les postes télégraphiques avec lesquels le fil correspond encore !
– Les ordres de Votre Majesté vont être exécutés à l’instant.
– Silence sur tout ceci !
Le général s’inclina et quitta les salons. Quant au czar, il resta rêveur quelques instants, et lorsqu’il revint se mêler à ses invités, son visage avait repris son calme.
Cependant, le fait grave qui avait motivé ce rapide dialogue n’était pas aussi ignoré qu’il pouvait le croire. Deux invités qui ne portaient ni uniforme ni décoration en causaient à voix basse.
De ces deux hommes, l’un était Anglais, l’autre Français, tous deux grands et maigres. L’Anglais, roux, froid, flegmatique, était économe de mouvements et de paroles. Au contraire, le Français, brun, vif, s’exprimait tout à la fois des lèvres, des yeux et des mains.
Un contraste supplémentaire les différenciait : le Français paraissait être « tout yeux » et l’Anglais « tout oreilles ». Cette perfection de la vue et de l’ouïe chez ces deux hommes les servait merveilleusement dans leur métier, car l’Anglais était un correspondant du Daily Telegraph , et le Français, un correspondant d’un journal qu’il ne nommait pas. Lorsqu’on lui posait des questions, il répondait plaisamment qu’il correspondait avec sa « cousine Madeleine ».
Si tous deux assistaient à cette fête, donnée au Palais-Neuf dans la nuit du 15 au 16 juillet, c’était en leur qualité de journalistes. Le Français se nommait Alcide Jolivet, l’Anglais Harry Blount. Ils se rencontraient pour la première fois. La discordance de leurs caractères, jointe à une certaine jalousie de métier, devait les rendre assez peu sympathiques l’un à l’autre. Cependant, ils ne s’évitèrent pas et cherchèrent plutôt à se sonder réciproquement sur les nouvelles du jour.
– Vraiment, monsieur, cette petite fête est charmante ! dit Alcide Jolivet.
– J’ai déjà télégraphié : « splendide », répondit froidement Harry Blount.
– Cependant, ajouta Alcide Jolivet, j’ai cru devoir télégraphier à ma cousine…
– Votre cousine ? répéta Harry Blount surpris.
– Oui, reprit Alcide Jolivet, ma cousine Madeleine… C’est avec elle que je corresponds ! Elle aime être informée vite et bien, ma cousine ! J’ai donc cru devoir lui écrire que, pendant cette fête, une sorte de nuage avait semblé obscurcir le front du souverain.
– Pour moi, il m’a paru très maître de lui lorsque le général Kissoff lui a appris que les fils télégraphiques venaient d’être coupés en Sibérie.
– Ah ! Vous connaissez ce détail ?
– Je le connais.
– Quant à moi, il me serait difficile de l’ignorer, puisque mon dernier télégramme est allé jusqu’à Oudinsk, fit observer Alcide Jolivet avec une certaine satisfaction.
– Et le mien jusqu’à Krasnoiarsk seulement, répondit Harry Blount.
– Alors vous savez aussi que des ordres ont été envoyés aux troupes de Nikolaievsk ?
– Oui, monsieur, en même temps qu’on télégraphiait aux Cosaques du gouvernement de Tobolsk de se concentrer.
– Ces mesures m’étaient également connues, monsieur Blount, et croyez bien que mon aimable cousine en saura dès demain quelque chose !
– Exactement comme les lecteurs du Daily Telegraph , monsieur Jolivet.
– Voilà ! Quand on voit tout ce qui se passe... !
– Et quand on écoute tout ce qui se dit... !
– Une intéressante campagne à suivre, monsieur Blount.
– Je la suivrai, monsieur Jolivet.
– Alors il est possible que nous nous retrouvions sur un terrain moins sûr que le parquet de ce salon !
– Moins sûr, oui, mais…
– Mais aussi moins glissant ! répondit Alcide Jolivet en retenant son collègue au moment où celui-ci allait perdre l’équilibre en reculant.
Et là-dessus, les deux correspondants se séparèrent, assez contents de savoir que l’un n’avait pas distancé l’autre dans la chasse aux nouvelles.
À cet instant, le général Kissoff revint auprès du czar.
– Eh bien ? lui demanda vivement celui-ci.
– Les télégrammes ne passent plus Tomsk, Sire.
– Un courrier, à l’instant !
Le czar quitta le grand salon et se rendit à son cabinet de travail. Il ouvrit la fenêtre comme si l’oxygène manquait à ses poumons.
La situation était grave, en effet. On ne pouvait plus en douter, une redoutable invasion tartare menaçait les provinces sibériennes.
La Sibérie s’étend depuis les monts Oural, qui la séparent de la Russie d’Europe, jusqu’à l’océan Pacifique. Au sud, c’est le Turkestan et l’Empire chinois qui la délimitent ; au nord, c’est l’océan Glacial. Cette immense étendue de steppes, que nul chemin de fer ne sillonne, est à la fois une terre de déportation pour les criminels et une terre d’exil pour ceux qu’un ukase 1 a frappés d’expulsion.
Le czar était toujours immobile à la fenêtre lorsque le maître de police apparut sur le seuil du cabinet.
– Entre, général, dit le czar d’une voix brève, et dis-moi tout ce que tu sais d’Ivan Ogareff.

– C’est un homme dangereux, Sire, répondit le maître de police.
– Il avait rang de colonel ?
– Oui, Sire. C’était un officier intelligent, mais d’une ambition qui ne reculait devant rien. Il s’est jeté dans de secrètes intrigues, et c’est alors qu’il a été cassé de son grade par Son Altesse le grand-duc, puis exilé en Sibérie.
– À quelle époque ?
– Il y a deux ans. Gracié après six mois d’exil par la faveur de Votre Majesté, il est rentré en Russie.
– Et depuis cette époque, n’est-il pas retourné en Sibérie ?
– Oui, Sire, il y est retourné, mais volontairement cette fois, quoiqu’on ignore la raison de ce voyage.
Le maître de police ajouta en baissant la voix :
– Il fut un temps, Sire, où quand on allait en Sibérie, on n’en revenait pas !
– Eh bien, moi vivant, la Sibérie est et sera un pays dont on revient !
Le czar prononça ces paroles avec une certaine fierté. Il avait souvent montré, par sa clémence, que la justice russe savait pardonner.
Le maître de police ne répondit rien. Selon lui, toute condamnation devait être perpétuelle, ou elle ne servait à rien ! Le czar reprit aussitôt :
– Depuis ce deuxième voyage en Sibérie, Ivan Ogareff n’est-il pas rentré en Russie ?
– Si.
– En dernier lieu, où se trouvait-il ?
– À Perm. Mais il a quitté cette ville vers le mois de mars.
– Et qu’est-il devenu ?
– Hélas, on l’ignore,

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