Conséquences lyriques
193 pages
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Conséquences lyriques , livre ebook

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Description

De Los Angeles à Montréal, en passant par Paris, Conséquences lyriques, est un roman savamment déconstruit, pour ne pas dire cubiste, et constitué de six groupes de personnages. L’histoire étant un assemblage de faits divers, et le lecteur est appelé à tisser les liens selon les indices soigneusement distillés par l’auteur.
Pour son premier roman chez Québec Amérique, Pierre Yergeau se livre à un exercice de haute voltige qui questionne les mécanismes de la création et qui a l’américanité en trame de fond. Nous sommes toutefois en désaccord avec le narrateur du roman, qui stipule que « Un livre devrait se terminer par la mort de son auteur » !
Dans ce roman, vous êtes invités à suivre les péripéties d’un chasseur d’extraterrestres, d’une journaliste spécialisée dans les faits divers et dont le père ressemble à s’y méprendre à John Wayne, d’un policier, d’un ex-mannequin Calvin Klein amateur d’enterrements, d’une grosse dame de plus 300 livres et de son jeune fils, d’un scénariste québécois qui a des conversations avec un alligator qui aime les bonbons, et, en prime, de l’énigmatique Gomme, degré zéro du personnage. Même Céline Dion fait son apparition dans ce cortège pour le moins hétéroclite ! Et votre travail de lecteur consiste à déterminer qui sert d’inspiration à qui ? Bonne chance !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764422625
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L i t t é r a t u r e d ’ A m é r i q u e Collection dirigée par Isabelle Longpré
Du même auteur
Du même auteur

La Cité des vents , L’Instant même, 2005.
Les Amours perdues , L’Instant même, 2004.
Banlieue , L’Instant même, 2002.
La Désertion , L’Instant même, 2001.
Du virtuel à la romance , L’Instant même, 1999.
La Recherche de l’histoire , L’Instant même, 1998.
Ballade sous la pluie , L’Instant même, 1997.
L’Écrivain public , L’Instant même, 1996.
1999 , L’Instant même, 1995.
La Complainte d’Alexis-le-trotteur , L’Instant même, 1993.
Tu attends la neige, Léonard ? , L’Instant même, 1992.
Conséquences lyriques
Crédits
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Yergeau, Pierre
Conséquences lyriques
(Littérature d'Amérique)

ISBN 978-2-7644-0762-2 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-1021-9 ( PDF )
ISBN 978-2-7644-2262-5 ( EPUB )

I . Titre. II . Collection : Collection Littérature d'Amérique.

PS8597.E73C66 2010 C843'.54 C2010-941047-5
PS9597.E73C66 2010



Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC .

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.


L'auteur remercie le Conseil des Arts et des lettres du Québec pour son soutien financier lors de la rédaction de ce roman.

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3 e trimestre 2010
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada

Projet dirigé par Isabelle Longpré
en collaboration avec Normand de Bellefeuille
Mise en pages : Karine Raymond
Révision linguistique : Diane-Monique Daviau et Céline Bouchard
Direction artistique : Isabelle Lépine
Adaptation de la grille graphique : Célia Provencher-Galarneau
Conversion au format ePub : Studio C1C4 Pour toute question technique au sujet de ce ePub : service@studioc1c4.com

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2010 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Pierre Yergeau
Conséquences lyriques
roman
Dédicace
À Bill et à son alligator Barbara,
pour m’avoir hébergé à L.A.
pendant que je déprimais.
Los Angeles 2009
L e tournage s’est déplacé vers la banlieue de Los Angeles, dans un de ces quartiers éloignés du littoral où les centres commerciaux ressemblent à des ruines mayas. Dans ces vastes marchés publics, les vieillards se perdent.
On peut voir vingt vies par seconde défiler dans un état second. Les familles errent de boutique en boutique, s’assoient un instant autour de bassins où des pièces de monnaie scintillent sous une eau limpide. Des offrandes aux dieux de la chance et du rêve américain.
Il y règne une puissante impression de tranquillité et de paix. Dans une vitrine, un mannequin au visage plâtré, au regard vide, ouvre les bras. Éparpillés autour de ces centres, les bungalows s’étalent comme un alphabet en caractères gras.

On aperçoit des voitures qui se déplacent avec lenteur, et des chats éclopés. Dans les arrière-cours, il y a du sable blondissant et des balançoires pour des enfants qui ne sont pas nés.
Cette vie de possession donne le vertige à quiconque a tourné le dos à ses plaisirs. Encore aujourd’hui il subsiste quelque chose du temps disparu, malgré les rénovations, les câbles électriques enfouis sous terre, les nouvelles maisons. Des fantômes, des phrases sans contenu, des ensommeillements en quittant la chambre pour prendre le petit-déjeuner. Un débordement silencieux. Des bruits de mastication et des rires qui agacent.
Des hommes solitaires courent dans les rues en survêtement de jogging. Là-haut, des reflux de lumière scintillante et mauve effleurent les nuages. Un condor fond dans le ciel, à la recherche d’un cadavre échoué plus loin sur les côtes.

— C’est un dieu, s’exclame une dame au visage de rat musqué.
— Je l’ai vu dans Venus de l’espace …
— C’est une doublure !
— Tu crois ?
— J’en suis sûre.
— Est-ce qu’ils vont tourner bientôt ?
— Ça fait une heure que j’attends ici et il ne s’est encore rien passé…
Les camions de la régie technique et les roulottes des acteurs encombrent la rue. Les roulottes sont particulièrement intrigantes. Elles sollicitent un effort d’imagination et provoquent des espérances. Un des camions est muni d’antennes paraboliques.
Cela crée un désordre un peu effrayant, à première vue, et monopolise les conversations qui tourneraient autrement autour du prix de l’essence ou du terrorisme. Des curieux s’approchent.
Ils avancent d’abord un à un, attirés par le débarquement des caisses de l’équipe technique, puis forment des groupes. Ils cherchent un visage connu. Un nom qui, à lui seul, a le pouvoir d’attirer les foules.

Un de ces Immortels de Hollywood mis à mort d’innombrables fois, dans les plaines mélancoliques de la Virginie, les rues de New York où l’héroïne est entourée du carrelage lumineux des édifices qui se réverbère sur les pavés mouillés ou dans ces mondes virtuels et sans issues où l’inaction signifie une mort certaine.

Des Immortels se tiennent à l’abri dans les roulottes. Ils ne vieillissent pas. Leurs visages subissent des transformations subites. Ils voyagent dans le temps, parmi tous les récits qui s’entrecroisent et les énigmes interprétées sur une trame musicale enlevante.
Lorsque la vieillesse survient et que le corps est condamné, ils conservent en eux les fragments des récits qui ont marqué votre psyché. Ils étaient de toutes les célébrations, sur les champs de bataille, sur la planète Kronos ou à la Maison Blanche. Ils étaient à la fois dans la réalité, soulevant dans les airs un Oscar, et dans cette zone trouble où le miracle est possible et la perte un objet si beau qu’il nous rappelle nos propres instants de plaisir délirant.
Une grande femme osseuse, qui porte un chandail et des culottes courtes Nike , pointe un doigt vers un vieillard qui salue de loin la foule. Elle s’écrie, enthousiaste :
— C’est Jack !

Weede Bogart — ce n’est pas son vrai nom de famille —, le directeur du son, a l’habitude de ce genre de méprise. Il travaille depuis assez longtemps dans le monde de l’illusion pour savoir que les gens ont un regard spirituel sur les êtres et les choses qui ont un lien à Hollywood. Il se trémousse en regardant droit devant lui.
C’est un vieillard capricieux qui aime se balader en peignoir le matin près de sa piscine et qui cherche avec vigueur ce qu’il ne peut plus posséder. Il a fait la guerre de Corée avec une seule idée en tête : ne pas se faire abattre. C’est ainsi qu’il a survécu, dit-il, à ses quatre divorces. Au loin, un disque rouge disparaît derrière un écran de smog. Il fait 40 degrés à l’ombre.

Un vent chaud du Pacifique souffle depuis la côte, à dix kilomètres plus à l’ouest. La chaleur rend l’équipe de tournage nerveuse. On dirait qu’une grenade vient d’éclater. Tout ce que l’on remarque des gens, ce sont leurs imperfections physiques et la difficulté qu’ils ont à se mouvoir et comment ils ont l’air engourdi et avachi.
Les machinistes et les techniciens s’affairent devant le pavillon de banlieue. Regarder un bungalow est une expérience esthétique, au même titre que la contemplation d’un tableau de Piero della Francesca où les profils altiers des personnages semblent pétris dans de la pâte à modeler. Le régisseur a glissé un mouchoir blanc sous sa casquette des Yankees et semble exaspéré.
Plus loin, un homme obèse transporte une boîte de carton sur une épaule et s’immobilise s

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