Contes de la famille
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Contes de la famille , livre ebook

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Description

Extrait : "Il cheminait donc à cheval, son lourd portemanteau solidement attaché derrière la selle. Vers l'heure du dîner, il fit halte dans une ville, et lorsqu'il voulut se remettre en route, le valet d'écurie, qui lui amena son cheval, lui dit : — Monsieur ne sait pas sans doute qu'il manque un clou au fer gauche de derrière son cheval."

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 63
EAN13 9782335005240
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335005240

 
©Ligaran 2014

Le Loup et l’Homme
Le renard fit un jour au loup des récits merveilleux de la force de l’homme ; il n’est pas un seul des animaux, dit-il, qui puisse lui résister, et tous ont besoin de recourir à la ruse pour échapper à ses coups.
Le loup répondit au renard d’un air fanfaron :
– Je vaudrais bien qu’un heureux hasard me fit rencontrer un homme ; tous tes beaux discours ne m’empêcheraient pas de l’aborder en face.
– Si tel est ton désir, répliqua le renard, il me sera facile de te fournir l’occasion que tu parais poursuivre. Viens me trouver demain de bon matin, et je te montrerai celui que tu cherches.
Le loup se trouva à l’heure convenue au rendez-vous, et maître renard le conduisit par des détours à lui familiers, jusqu’au chemin qu’un chasseur avait coutume de prendre tous les jours. Le premier individu qui se présenta fut un vieux soldat, congédié depuis longtemps.
– Est-ce là un homme ? demanda le loup.
– Non, répondit le renard, c’en était un autrefois.
Après le soldat, un petit garçon qui se rendait à l’école apparut sur le chemin.
Le loup demanda de nouveaux :
– Est-ce là un homme ?
– Non, mais ç’en sera un plus tard.
Enfin arriva le chasseur, son fusil à deux coups sur le dos et son couteau de chasse au côté.
Maître renard s’adressant au loup :
– Cette fois, celui que tu vois venir est bien un homme ; voici le moment de l’aborder en face ; quant à moi, tu ne trouveras pas mauvais que j’aille me reposer un peu dans ma tanière.
Ainsi qu’il l’avait dit, le loup marcha droit à la rencontre du chasseur ; à sa vue, celui-ci se dit en lui-même :
– Quel dommage que je n’aie pas chargé mon fusil à balles !
Il mit en joue, et envoya tout son petit plomb dans le visage de messire loup, qui fit une grimace affreuse, et continua cependant d’avancer sans se laisser intimider. Le chasseur lui adressa une seconde décharge. Le loup supporta sa douleur en silence et s’élança d’un bond sur le chasseur ; mais celui-ci tira du fourreau sa lame acérée, et lui en porta dans les flancs de si rudes coups que le pauvre animal, renonçant à sa vengeance, prit la fuite et retourna tout sanglant vers le renard.
– Eh bien, lui cria le rusé compère, du plus loin qu’il l’aperçut, comment t’es-tu tiré de ta rencontre avec l’homme ?
– Ne me le demande pas, répondit le loup tout confus, je ne me serais jamais fait une telle idée de la force de l’homme ; il commença par prendre un bâton qu’il portait sur le dos, souffla par un bout et m’envoya au visage une certaine poussière qui m’a chatouillé de la manière la plus désagréable du monde ; puis il souffla une seconde fois dans son bâton, et je crus recevoir dans le nez une pluie de grêlons et d’éclairs ; enfin, lorsque je fus parvenu tout près de lui, il tira de son corps une blanche côte, et m’en asséna des coups si violents, que peu s’en est fallu que je ne restasse mort sur la place.
– Cela te prouve, répondit le renard, que l’on ne gagne pas toujours à faire le fanfaron, et qu’il ne faut jamais promettre plus qu’on ne peut tenir.
Le Violon merveilleux
Il était une fois un ménétrier qui avait un violon merveilleux. Ce ménétrier se rendit un jour tout seul dans une forêt, laissant errer sa pensée çà et là ; et quand il ne sut plus à quoi songer, il se dit :
– Le temps commence à me sembler long dans cette forêt ; je veux faire en sorte qu’il m’arrive un bon compagnon.
En conséquence, il prit son violon qu’il portait sur le dos, et se mit à jouer un air qui réveilla mille échos dans le feuillage. Il n’y avait pas longtemps qu’il jouait, lorsqu’un loup vint en tapinois derrière les arbres.
– Ciel ! voilà un loup ! ce n’est point là le compagnon que je désire, pensa le ménétrier.
Cependant le loup s’approcha, et lui dit :
– Eh ! cher ménétrier, que tu joues bien ! ne pourrais-je pas aussi apprendre ton art ?
– La chose est facile, répondit le ménétrier ; il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! cher ménétrier, reprit le loup, je veux t’obéir, comme un écolier obéit à son maître.
Le musicien lui enjoignit de le suivre, et lorsqu’ils eurent fait un bout de chemin, ils arrivèrent au pied d’un vieux chêne qui était creux et fendu par le milieu.
– Tu vois cet arbre, dit le ménétrier ; si tu veux apprendre à jouer du violon, il faut que tu places tes pattes de devant dans cette fente.
Le loup obéit ; mais le musicien ramassa aussitôt une pierre et en frappa avec tant de force les deux pattes du loup, qu’elles s’enfoncèrent dans la fente, et que le pauvre animal dut rester prisonnier.
– Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, ajouta le ménétrier.
Et il continua sa route.
Il avait à peine marché pendant quelques minutes, qu’il se prit à penser de nouveau :
– Le temps me semble si long dans cette forêt, que je vais tâcher de m’attirer un autre compagnon.
En conséquence, il prit son violon, et joua un nouvel air. Il n’y avait pas longtemps qu’il jouait, lorsqu’un renard arriva en tapinois à travers les arbres.
– Ah ! voilà un renard, se dit le musicien ; ce n’est pas là le compagnon que je désire.
Le renard s’approcha, et lui dit :
– Eh cher musicien, que tu joues bien ! Je voudrais bien apprendre ton art.
– La chose est facile, répondit le musicien ; il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! cher musicien, reprit le renard, je te promets de t’obéir, comme un écolier obéit à son maître.
– Suis-moi, dit le ménétrier.
Quand ils eurent marché pendant quelques minutes, ils arrivèrent à un sentier bordé des deux côtés par de hauts arbustes. En cet endroit, le musicien s’arrêta, saisit d’un côté du chemin un noisetier qu’il inclina contre terre, mit le pied sur sa cime ; puis de l’autre côté, il en fit de même avec un autre arbrisseau ; après quoi, s’adressant au renard :
– Maintenant, camarade, s’il est vrai que tu veuilles apprendre quelque chose, avance ta patte gauche.
Le renard obéit, et le musicien lui lia la patte à l’arbre de gauche.
– Renard, mon ami, lui dit-il ensuite, avance maintenant ta patte droite.
L’animal ne se le fit pas dire deux fois, et le ménétrier lui lia cette patte à l’arbre de droite. Cela fait, il lâcha les deux arbustes qui se redressèrent soudain, emportant avec eux dans l’air le renard qui resta suspendu et se débattit vainement.
– Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, dit le musicien.
Et il continua sa route.
Il ne tarda pas à penser pour la troisième fois :
– Le temps me semble long dans cette forêt. ; il faut que je tâche de me procurer un autre compagnon.
En conséquence, il prit son violon, et les accords qu’il en tira retentirent à travers le bois. Alors arriva, à bonds légers, un levraut.
– Ah ! voilà un levraut, se dit le musicien. Ce n’est pas là le compagnon que je désire.,
– Eh ! cher musicien, dit le levraut, que tu joues bien ! je voudrais bien apprendre ton art.
– La chose est facile, répondit le ménétrier ; il suffit pour cela que tu fasses exactement tout ce que je te dirai.
– Oh ! cher musicien, reprit le levraut, je te promets de t’obéir comme un écolier obéit à son maître.
Ils cheminèrent quelque temps ensemble, puis ils arrivèrent à un endroit moins sombre du bois où se trouvait un peuplier. Le musicien attacha au cou du levraut une longue corde qu’il noua au peuplier par l’autre bout.
– Maintenant alerte ! ami levraut, fais-moi vingt fois en sautant le tour de l’arbre.
Le levraut obéit ; et quand il eut fait vingt fois le tour commandé, la corde était enroulée vingt fois autour de l’arbre, si bien que le levraut se trouva captif, et il eut beau tirer de toutes ses forces, il ne réussit qu’à se meurtrir le cou avec la corde.
– Attends-moi jusqu’à ce que je revienne, dit le musicien.
Et il poursuivit sa route.
Cependant à force de tirer, de s’agiter, de mordre la pierre et de travailler en tous sens, le loup avait fini par rendre la liberté à ses pattes en les retirant de la fente, plein de colère et de rage, il se mit à la poursuite du musicien qu’il se promettait de mettre en pièces. Lorsque le renard l’aperçut qui arrivait au galop, il se prit à gémir et à crier de toutes ses forces :
– Frère loup, viens à mon secours ! le musicien m’a trompé.
Le loup inclina

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