Contes en Délire à Lire sans Ire

Nono Di Pozzo

Description

Cet ouvrage est structuré en 4 chapitres. Le premier, basé sur les expressions de la langue française, conte les pérégrinations d’une bande de handicapés que je soupçonne d’avoir stationné leur voiture sur des places qui ne leur sont pas réservées. Le second est un plagiat, dont j’ai la plus grande honte, du Chat Botté. Mais, n’étant pas particulièrement attiré par les chats, un magnifique rat a remplacé le chat. Les deux derniers chapitres dévoilent les errances et les airs rances de Cendrillon qui divague de conte en conte et, parfois, de comte en comte. Pourquoi Cendrillon et non pas la belle au bois dormant, Blanche Neige ou toute autre jeune fille idéale qui peuple les magnifiques contes de notre enfance. En fait, le côté femme au foyer, un peu courge, de Cendrillon m’a toujours attiré, alors je l’ai élue héroïne des deux derniers chapitres.

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 25 septembre 2015
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782312038216
• Langue: Français

Extrait

Contes en Délire à Lire sans Ire
Nono Di Pozzo
Contes en Délire à Lire sans Ire










LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03821-6
Prologue
Prologue, ce mot sonne à mes oreilles un peu comme proctologue. Rassurez-vous, il n’y a rien qui relève du médical et encore moins de l’anal dans le texte qui suit. Il s’agit simplement de quelques délires exprimés sous la forme d’épisodes. Pourquoi des épisodes me direz-vous ? Parce que, un peu flémard, quand je retourne à l’écriture j’ai horreur de relire ce qui est déjà écrit. En outre, cela présente un avantage indiscutable pour le lecteur qui n’aime pas lire. Il peut parcourir un épisode, puis le mois suivant passer à un autre, en ayant tout oublié du précédent. S’il a vraiment tout oublié, il peut relire le même épisode, ce qui, outre l’aspect économique indubitable, donne une idée de la vis sans fin, à laquelle je viens de donner à manger après une soirée mémorable à l’opéra-bouffe.
Bon, le texte qui suit est structuré en 4 chapitres. Le premier, basé sur les expressions de la langue française, conte les pérégrinations d’une bande de handicapés que je soupçonne d’avoir stationné leur voiture sur des places qui ne leur sont pas réservées. Le second est un plagiat, dont j’ai la plus grande honte, du Chat Botté. Mais, n’étant pas particulièrement attiré par les chats, un magnifique rat a remplacé le chat.
Les deux derniers chapitres dévoilent les errances et les airs rances de Cendrillon qui divague de conte en conte et, parfois, de comte en comte. Pourquoi Cendrillon et non pas la belle au bois dormant, Blanche Neige ou toute autre jeune fille idéale qui peuple les magnifiques contes de notre enfance. En fait, le côté femme au foyer, un peu courge, de Cendrillon m’a toujours attiré, alors je l’ai élue héroïne des deux derniers chapitres, elle me pardonnera, mais vous, peut-être pas.
Chapitre I Le Borgne et l’Unijambiste. Ou comment devenir Roi du Royaume des Aveugles
É PISODE 1 – O Ù LE BORGNE ET L ’ UNIJAMBISTE VONT EN VILLE
La nuit tomba dans un immense fracas, lassé de regarder d’un mauvais œil l’unijambiste qui s’était levé du mauvais pied, le borgne jeta un œil aux cyprès qui étaient si loin. Il dit alors à l’unijambiste d’arrêter de chercher chaussure à son pied, car il était temps d’aller en ville. Ils évitèrent le chemin principal et, malgré la boue, partirent sur le champ alors qu’ils n’en possédaient pas la clé.
Dès leur arrivée en ville, un manchot leur demanda assistance : « Aidez-moi, je fais une crise d’hémorroïdes. »
L’unijambiste, surpris par une telle demande, lui mit un coup de pied au cul.
Le borgne lui jeta un œil concupiscent, mauvais, puis entra dans un restaurant, bien décidé à manger à l’œil. Avec l’unijambiste qui l’avait rejoint, ils s’installèrent à une table, le borgne passa aussitôt la commande : « Un pied de porc pour mon ami unijambiste et un plat de lentilles double foyer pour moi. » Un court instant, il pensa qu’il venait d’avoir l’œil plus gros que le ventre. Il l’avait eu. Le repas achevé, il se leva péniblement de table pour s’adonner à une sieste digestive où dis ce que tu veux.
Alors qu’il ne dormait que d’un œil, le Borgne fut réveillé par la musique venant d’un juke-box aux côtés duquel se trouvait un sourd qui faisait l’âne pour avoir du son. Surpris, il le regarda d’un œil hagard, aurait dit Edgard, le chef de gare. Puis, compatissant, il n’avait ni fuseau, ni l’heure, il s’adressa à l’unijambiste : « As-tu pris ton pied en dégustant celui du porc. »

Breaking News : La police du royaume recherche activement la femme au masc-a-ra qui bouffe des chattes.

À suivre...
É PISODE 2 – O Ù LE BORGNE DÉCIDE DE SE RENDRE AU ROYAUME DES AVEUGLES
Résumé : le borgne et l’unijambiste sont entrés dans un restaurant
Le manchot, la crise d’hémorroïdes passée, eut les coudées franches. Il revit l’unijambiste, qui sortait du restaurant clopin-clopant [ce n’est pas le nom du resto], il lui dit : « Toi, tu me bottes, soyons amis. » L’unijambiste, qui ne savait sur quel pied danser, hésita et, bien que pensant se tirer une balle dans le pied, accepta la proposition. Il tint cependant à lui préciser qu’il ne le laisserait pas prendre les choses en mains. Il n’avait pas l’intention de se laisser couper l’herbe sous le pied, qui plus est, par un manchot. Ce dernier lui rétorqua qu’il n’y avait aucun problème pour qu’ils avancent sur un pied d’égalité, bras dessus-jambe dessous. Satisfait, l’unijam-biste offrit un stick déodorant au manchot qui, allez savoir pourquoi, n’apprécia pas le geste.
Le borgne proposa alors à l’unijambiste de l’accompagner au royaume des aveugles où, lui avait-on dit, il serait le roi. L’unijambiste lui répondit qu’il se fourrait le doigt dans l’œil s’il croyait cela. Ne voyant pas plus loin que le bout gauche de son nez, le borgne décida, malgré tout, de s’y rendre, sans l’unijambiste.
Ce dernier, déçu de cet abandon, se mit à penser. Une double question vint tarauder son esprit affuté : un cyclope peut-il être borgne et, si oui, les cyclopes borgnes sont-ils admis au royaume des aveugles ?
Chemin faisant, le borgne rencontra un cul-de-jatte qui lui proposa d’aller boire un coup, cul sec, car il voulait se confier. Pris de compassion, le borgne l’écouta se lamenter. Le cul-de-jatte, le cul entre deux chaises, affirma regretter ses nombreuses parties de jambes en l’air et rechercher une relation sérieuse afin de repartir du bon pied. Le manchot, pas radin du tout, avait prêté une oreille distraite au discours du cul-de-jatte. Après l’avoir récupérée, l’oreille, pas le cul-de-jatte, il ne put s’empêcher d’exprimer son opinion : « Je mettrais ma main au feu qu’il n’en pense pas un mot. »

Breaking News : Suite à une extinction de voix, le coq matinal prie les habitants du royaume de lui fournir rapidement un clairon, pas le clerc rond licencié par le notaire.

À suivre…
É PISODE 3 – O Ù LE BORGNE EST INTRONISÉ ROI
Résumé : le borgne a rencontré le cul-de-jatte.
Le cul-de-jatte, qui n’avait plus de fil à la patte, emboita le pas du borgne sur la piste, qui n’était pas chaude, du royaume des aveugles. Après quelques autres péripéties, ils arrivèrent au royaume.
Aussitôt, mais pas trop tard, le borgne acheta une couronne, qui lui coûta l’œil de la tête. Il imagina que le manchot ne se serait jamais porté acquéreur d’une couronne qui coûtait un bras. Il était pleinement satisfait de son achat, car pensait-t-il : « Cette couronne en mettra plein la vue aux aveugles. »
Il appela alors tous les aveugles à se rassembler sur leur grand pré vert avec le ferme objectif de s’assoir sur le trône : il souffrait d’apopathodiaphulatophobie.
Il prit aussitôt la parole et attaqua son discours par un tonitruant [Toni est un truand ?] : « Youpla boum tagada tsoin tsoin ». L’émotion fut grande, ils en eurent tous les larmes aux yeux, pourquoi ? Je n’en sais rien !
Il poursuivit : « Vous avez tous bien vu que votre humble serviteur est borgne. Par suite, sans me perdre en conjectures, tout en m’exprimant à cœur ouvert, à la cantonade, surtout sans oublier que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et qui ne tente rien n’a rien, je dis ça, je ne dis rien, mais entrons dans le vif du sujet tout en restant dans les grandes lignes, bon, sans y aller par quatre chemins, et même si cela fera du bruit dans Landerneau, je me permets de vous dire qu’il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, par conséquent, je vous demande de m’introniser Roi de ce royaume. »
« Quod erat demonstrandum, ite missa est. Oui, je tiens à faire connaître ma culture latine », affirma le Borgne. Le sourd, toujours très serviable ignorant que le borgne souffrait d’apopa-thodiaphulatophobie, répondit : « Les latrines, à gauche en entrant. »
Puis, le futur roi ajouta : « Ad augusta per angusta », ce qui leur en mit plein les esgourdes et même les néogourdes applaudirent à tout rompre. Seul, l’aveugle-malentendant crut bon de gâcher l’ambiance en ajoutant que lui se refusa