Contes et Croyances de la Brière (Tome Ier)
234 pages
Français

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Contes et Croyances de la Brière (Tome Ier) , livre ebook

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Description

Enthousiasmé par le travail réalisé par Anatole Le Braz en Basse-Bretagne avec sa « Légende de la Mort » qui venait d’être publiée, le comte de Parscau du Plessix décide de se lancer, lui aussi, dans le collectage des contes, légendes et croyances populaires de sa région : la Brière et plus particulièrement à Donges et ses environs. Lieu propice aux légendes car en lisière du grand marais de la Brière qui fut partiellement asséché aux XVIIIe et XIXe siècles.


Publié en 1910, ce volumineux ouvrage a été, depuis lors, laissé dans un injuste oubli. Voilà donc la réédition de ce texte passionnant et incontournable pour le folklore breton de la Loire-Atlantique, entièrement recomposé et présenté en deux volumes.


Le premier contient : les Revenants ; les Ajournements ; le Charigot ; l’âme sous une forme visible.


Le second : le Loup-garou ; le Patou de nuit ; la Levrette blanche ; les Fées ; les Lutins ; les Sorciers ; le Diable ; la Chapelle de Bonne-Nouvelle ; croyances, superstitions et histoires diverses.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782824053646
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Même auteur, même éditeur :







isbn

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © edr/ EDITION S des régionalismes ™ — 2008/2012/2020
Editions des Régionalismes : 48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.8240.0501.0 (papier)
ISBN 978.2.8240.5364.6 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR

comte DE PARSCAU DU PLESSIX








TITRE

CONTES & CROYANCES DE LA BRIÈRE RECUEILLIS A DONGES & SES ENVIRONS ( tome Ier)




AVANT-PROPOS
U n soir, l’année se mourait : j’étais assis au coin du feu, entre les bras d’un confortable fauteuil, au château de Martigné-en-Donges, mon domicile légal. Le vent faisait rage au dehors, cherchant à forcer mes fenêtres ; un vrai cambrioleur : tantôt exhalant des plaintes désolées rappelant celle d’une âme en peine ou d’une tendre amante délaissée, tantôt poussant les hurlements suraigus d’une lionne privée de sa progéniture, cependant que les violentes rafales d’une diluvienne et persistante averse cinglaient obstinément les vitres.
Et comment occuper ses loisirs, un soir d’hiver, quand les éléments se déchaînent furieusement au dehors, à moins qu’on ne lise ?
Précisément je me délectai d’un bouquin portant un titre fort suggestif et admirablement approprié à cette sombre soirée de décembre : j’ai nommé : La Légende de la mort en Basse-Bretagne , par M. Anatole Le Braz, écrivain talentueux, d’abord professeur au Lycée de Quimper, aujourd’hui maître de conférences à la Faculté des Lettres de Rennes.
C’est une série de courtes légendes dramatiques, où les trépassés et l’au-delà jouent le principal rôle. Il les a recueillies dans trois régions de la Bretagne bretonnante : le Trégor, le Goëlo, le Quimperrois ; et plus tard fidèlement transcrites.
Cette œuvre se distingue très nettement à mon avis, de ses similaires antérieures, et contient des données dont Guillaume-Amédée Hoffmann. et son émule américain, Edgard Poe, pourraient être jaloux. Les extravagantes élucubrations de ces deux romanciers ne sont, en somme, que le produit de cerveaux malades, hallucinés : elles fatiguent, elles égarent le jugement, le mettent en désarroi et troublent le bon sens.
La Légende de la mort en Basse-Bretagne présente un tout autre caractère. Les récits qu’elle renferme ont été débités à tête reposée, par des artisans, des laboureurs, des couturières, des marchandes, se possédant complètement ; n’étant sous l’empire ni de l’ivresse, ni de la folie, ni d’aucune surexcitation quelconque. Leur état mental se trouvait des plus sain : ils racontaient naturellement, paisiblement, sans viser à l’effet, des aventures n’ayant pour eux que l’importance de vulgaires faits divers.
Et le grand art de leur interprète fut de conserver à ces aventures loyalement exposées, un initial cachet de sincérité, une tournure locale particulièrement marquée, une saveur bretonne accentuée, qu’assaisonnent les expressions indigènes, que rehausse un style sobre, concis, mesuré, un peu rude, s’harmonisant étroitement avec la matière traitée. C’est une œuvre vraie, sinon par le sujet ne reposant que sur de pures imaginations, du moins par l’incontestable sincérité qui s’en dégage.
Voilà pourquoi j’avalai d’une bouchée la Légende de la mort en Basse-Bretagne, comme, étant escholier, je dévorai les Trois Mousquetaires à la queue leu leu. Or, je ne les ai pas redévorés depuis, ces trois bouillants mousquetaires ; une seule ration m’ayant suffi ; tandis que les pages de mon éminent compatriote ont eu cet honneur : elles me procurèrent un intérêt soutenu ; et, à chaque ligne, de nouvelles attirances, en ma qualité de breton bretonnant probablement.
Oui, ces scènes impressionnantes me captivèrent prodigieusement dès le début : je ne les lisais pas, elles se déroulaient devant moi : je les vivais en quelque sorte. Leurs affres, souvent poussées jusqu’au paroxysme, me pénétraient de frissonnantes et affreuses délices. Le réalisme y prend une ampleur, une vigueur imposantes, étonnamment évocatrices.
D’autres que votre serviteur, je me hâte de le dire, éprouvèrent du reste, d’analogues sensations. Un de mes amis, à qui j’avais prêté le livre de Monsieur Le Braz, en dégusta des passages en mer, à bord d’une goélette de plaisance, au large, pendant un gros temps ; et me dépeignit chaleureusement, au retour, les sensations sui generis qu’il avait éprouvées. Quant à moi, je me sentis, dès le premier chapitre, la proie d’une violente et irrésistible fièvre : celle de l’imitation : la contagion de l’exemple, si vous voulez. Quittant mon moelleux fauteuil et le coin de mon feu, je m’écriai d’une tonitruante voix : « Le sort en est jeté ; alea jacta est , eut dit César. J’ai rencontré mon chemin de Damas. Il doit exister ici des chrétiens ou des chrétiennes sachant ces contes de la brume, ces contes des grands-mères, des arrière-grands-mères chuchotés à la veillée, répandant autour d’eux la crainte, l’effroi des choses inconnues. Allons ! découvrons-les, publions-les. Monsieur Le Braz a été le Christophe Colomb des régions de Trégor, de Goelo, du Quimperrois, je serai celui de ma paroisse. Evohé ! for ever ! » Mon sang bouillonnait : une Pentecôte laïque, une pléthore d’apostolat.
Malheureusement je ne possède que vaguement les aptitudes « reportives » de mon parangon ; malheureusement aussi, le patelin où j’habite offre une mine beaucoup moins riche que celle où il eut la bonne fortune de pouvoir puiser. Mes recherches m’en convainquirent ; et cette pénurie m’obligea à recueillir avaricieusement ce que je rencontrais ; à me garder d’imiter le négligent héron de la fable, et de me cantonner sur un seul genre ; ce qui ne m’eût fourni qu’une assez maigre récolte. Je ramassai précieusement les principales croyances et superstitions dongeoises, parmi lesquelles figure naturellement un certain nombre d’anecdotes concernant la légende de la mort.
J’entrai donc en campagne, plein de zèle, ne songeant qu’au but à atteindre, ne redoutant ni les obstacles, ni l’insuccès.
Pareil à un mendiant, à un de ces mendiants éhontés que rien n’arrête, qui vagabonde aux quatre coins du ciel, de porte en porte, « chinant » sa pitance quotidienne, je parcourus le terroir de Donges, l’une des cent dix-huit communes du département de la Loire-Inférieure, l’une des trente-six mille cent quatre-vingt-douze composant notre pays natal. Et, en guise de charité, je ne demandais ni morceau de pain, ni petit sou, ni vêtement hors de service ; une histoire seulement : pour l’amour de Dieu, racontez-moi une histoire étrange, un évènement mystérieux, incroyable, insensé ! Poussé par ce désir, en ai-je envahi de ces logis campagnards uniformément les mêmes ! Un lit de chaque côté du foyer, le lit « en noyer poli qui reluit aux yeux », le lit où l’on naît, où l’on dort, où l’on aime, où l’on souffre, où l’on meurt ; le lit propre, soigneusement bordé dès l’aube, avec sa couverture verte, ses deux oreillers étroits, symétriquement placés, et qui ne coûtèrent point vingt francs le mètre ; au milieu, la table et son unique tiroir aux anneaux de cuivre brillant, autour de laquelle se groupe la famille à l’heure des repas. Au fond, une spacieuse armoire en chêne sculpté, à doubles battants, contenant le linge que ne confectionna certainement aucun faiseur à la mode. Sous l’armoire, dont les pieds de droite sont calés, vu l’absence du moindre plancher et l’inégalité du sol, s’aligne impeccablement une rangée de souliers, grands, moyens, petits, servant les dimanches ou jours fériés et de foires : car le sabot est

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